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 all of the love we left behind.

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Aslander Flynn

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Aslander Flynn

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MessageSujet: all of the love we left behind.   all of the love we left behind. EmptyDim 27 Juin - 23:03


    (c)poshing(c)endlesslyicons

    ARIZONA EISENHOWER, ASLANDER FLYNN.
    ruby bakery. 10.30am.

    C’est un de ces après-midis passé ensemble à déambuler dans les rues de Dublin. Ou plutôt à chercher le seul endroit de la ville vendant du jus de myrtilles. Frais, bien évidemment. Servi dans un verre gris mat.
    « Azzie, t’es sûre que c’était dans cette rue ? »
    « Sûre et certaine. »
    « On l’a déjà faite trois fois dans les deux sens, c’est pas ici je te dis, t’as dû te tromper. »
    « Mais non, mais non, on a dû le louper, c’est tout. »
    Je m’étais déjà tapé tout le trajet depuis l’appartement de mon oncle près de Trinity College jusqu’ici, et franchement, je commençais à en avoir un peu marre.
    « Regarde, y’a un café là, tu veux pas qu’on se pose un peu ? »
    Regard assassin de la part d’Arizona.
    « Okay, très bien, j’ai compris. Cherchons ce foutu café. »
    Une bonne demie-heure plus tard, alors qu’Arizona abandonnait enfin l’idée de trouver l’endroit de ses rêves et que nous rebroussions chemin, tournant à droite dans une autre rue, le café est apparu sous nos yeux. Fermé, bien évidemment.
    « Et merde. »
    « Allez, viens chez moi, je te ferais un cappuccino. »
    « Mais je voulais mon jus de myrtilles, Asly. »
    Elle avait une de ces moues boudeuses qui me faisait craquer, et je posai mes lèvres sur les siennes, effleurant tendrement mon nez contre le sien.
    « On reviendra, allez, viens par là. »
    Je passai mon bras autour de sa taille alors que nous reprenions notre chemin, la déception d’Azzie vite oubliée.


    Mon expérience en tant que serveur au Starbucks Coffee pendant un peu plus d’un an m’avait permis d’être embauché sans peine à la Ruby Bakery de Ruby Creek Falls. J’avais connu les pires rush-hour au Starbucks, la carte longue comme un bras à mémoriser, la pression du client pressé de 7AM, la pression des co-workers qui manquent de vous renverser une bouteille de nappage chocolat sur votre tablier vert sapin; alors à côté de ça, la tranquille Ruby Bakery était un jeu d’enfant pour moi. De plus, la charmante patronne, une bonne femme joviale, la quarantaine bien tassée, était européenne et plus qu’enchantée à l’idée d’avoir un européen à ses côtés pour l’aider au service et à la caisse. Après mon entretien d’embauche réussi, elle m’avait fait goûter des samples de tous les gâteaux vendus dans sa pâtisserie. “Il faut toujours connaître ce que l’on vend au client!” m’avait t-elle dit, et je n’avais rien trouvé à redire, les gâteaux étaient tous délicieux. L’endroit était cosy, et mes horaires étaient flexibles, à souhait, bref, le rêve. Trouver un job à la pâtisserie locale était tout ce que je pouvais rêver de mieux pour m’intégrer à Ruby Creek Falls, où je venais tout juste d’arriver. Je fis en quelques jours la rapide connaissances des habitués des lieux, mémorisant petit à petit leurs commandes habituelles, et arrivant au fur et à mesure à maîtriser parfaitement les divers caprices et ressorts de la caisse automatique usée du comptoir, quand j’étais préposé aux encaissements.

    Ce matin-là je sortais de mon appartement sur Emerald Street, Tom Meighan me braillant des ‘get loose, get loose’ via les écouteurs reliés à mon iPod, me dirigeant vers le centre-ville pour une journée de travail à la pâtisserie. Mes cours ne commençaient qu’à la mi-septembre à la Boise State University, et j’avais décidé de travailler trois jours par semaine à la Ruby Bakery, histoire d’amortir les frais de mes études et du loyer de mon appartement. Heureusement, la vie ici à Ruby Creek Falls était moins chère qu’en Californie. J’entrai dans l’établissement, la clochette au-dessus de la porte tintant doucement, et je saluai la propriétaire de l’établissement qui était déjà là, bien évidemment, rangeant des assiettes dans les étagères situées derrière le comptoir de vente.
    Je m’extirpai de la cuisine, bac de petites cuillères en main, et Rosie, une de mes collègues me tendit aussitôt la dernière commande qu’elle avait récupérée. Je posai le bac sur un des plans de travail tout en lisant rapidement la commande. Muffin pomme-caramel. Ok, très bien, rien de plus normal, les muffins pomme-caramel étaient à tomber par terre. Jus de myrtilles. Ok. Moins normal tout de suite. Rajouté sur le feuillet de la commande et souligné deux fois ‘Frais, sinon rien’. Ok. This was getting strange. La seule personne que je savais consommatrice de jus de myrtilles frais (et par ailleurs de muffins pomme-caramel) c’était Arizona. Alors apparemment, j’allais faire la connaissance de la deuxième personne sur Terre adepte de jus de myrtilles frais. Nice.

    Ce n’est que lorsque j’ai traversé la petite salle de la pâtisserie pour déposer le jus de myrtilles frais et le muffin sur la table du client que je me suis rendu compte que le verre que j’avais utilisé était gris mat. Et que la cliente avait de longues boucles brunes et des yeux noisettes qui en croisant les miens étincelèrent avec une lueur surprise et effarée. Finalement, il n’y avait bien qu’une seule personne au monde pour demander aussi sérieusement un jus de myrtilles frais dans un trou paumé de l’Idaho. Je posai l’assiette et le verre sur la table, encaissant le choc de ces ‘retrouvailles’ improvisées.

    « Oh. J’aurais dû m’en douter en voyant la commande. »

    Ma voix était crispée alors qu’elle n’avait aucune raison de l’être. C’était moi qui avait largué Arizona sans plus d’explications, et non pas l’inverse. Et depuis les choses avaient changé, alors non, je n’avais aucune raison de m’inquiéter et d’avoir un ton tout sauf détendu.


Dernière édition par Aslander Flynn le Ven 2 Juil - 9:27, édité 1 fois
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Arizona Eisenhower

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MessageSujet: Re: all of the love we left behind.   all of the love we left behind. EmptyMer 30 Juin - 3:28




all of the love we left behind

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ASLANDER FLYNN & ARIZONA EISENHOWER



You've got his blood on your hands.
Cette pensée, plus que toute autre, hantait Arizona depuis son arrivée à Ruby Creek Falls. Rien de ce qu'elle pouvait essayer ne pourrait effacer ce qu'elle avait fait. Elle avait tué. Et, par la même occasion, elle avait tué quelque chose en elle. Bien qu'elle sût qu'il y avait fort peu de chances qu'on vienne l'ennuyer, Azzie avait voulu déménager à l'autre bout du monde dès que possible. Brouiller les traces n'était pas son objectif premier, il s'agissait tout simplement de redémarrer. De prendre un nouveau départ. Et rien n'est plus difficile lorsqu'on habite une ville où chaque banc, chaque porche, chaque boutique et chaque restaurant vous rappellent votre passé et font ressurgir des souvenirs douloureux. Quitter Dublin avait été un déchirement pour Arizona, mais elle n'avait pas eu le choix. Il le fallait, et à présent, elle commençait à s'habituer à sa nouvelle vie.
Sans pour autant être une coquille vide, Arizona était clairement loin de sa joie de vivre innée : ses yeux noisettes pétillaient encore, mais l'éclat de son regard avait disparu. Les coins de ses lèvres étaient affaissés, ses sourires tristes ou forcés. Dans le quartier, on la connaissait comme la petite irlandaise malheureuse. Elle aurait pu rêver mieux, mais n'allait pas s'en formaliser. Du moment qu'on la laissait tranquille... Car c'était ce qu'il lui fallait : de la tranquillité, une occasion de s'éloigner, réfléchir et faire le point. Elle aurait besoin de temps, et qui sait si elle pourra un jour se pardonner pour ce qu'elle avait fait... Arizona n'y croyait pas vraiment, en partie parce qu'elle se savait bien trop émotive et sensible que pour passer à autre chose, mais aussi parce qu'elle ne voulait pas se pardonner. Elle était prête à assumer, à supporter la douleur qui l'accablait depuis qu'elle avait ôté la vie. Elle ne pourrait jamais oublier, elle se l'était promis. En revanche, elle ferait tout pour pouvoir oublier que Dublin lui manquait, et qu'il était grand temps de démarrer une nouvelle vie.
Cependant, les complications ne tardèrent pas à pointer le bout de leur nez. Il suffit, en effet, de souhaiter quelque chose pour que son exact opposé arrive. C'était le cas lorsque Azzie décida d'aller grignoter un morceau à la pâtisserie du coin, curieuse de goûter les gâteaux dont sa vieille voisine Mary lui avait tant parlé. Il était encore relativement tôt et elle n'avait pas pris de petit déjeuner décent, et l'idée de se combler l'estomac lui plut particulièrement à cet instant. Habillée d'une robe bain de soleil qu'elle avait depuis ses seize ans et qu'elle préférait à la grande majorité de ses autres vêtements, Azzie poussa la porte de l'établissement, faisant tinter la clochette. À peine se fut-elle installée qu'une jolie jeune femme dont l'insigne indiquait Rosie se dirigea vers elle, tous sourires. Azzie se força à lui rendre la pareille, puis parcourut rapidement le menu des yeux. « Un muffin pomme-caramel, s'il vous plaît, et un jus de myrtilles » déclara-t-elle après quelques instants, ravie de voir que son jus de fruits préféré était disponible ici alors qu'elle avait dû remuer ciel et terre pour en trouver à Dublin. Elle précisa tout de suite après : « Et frais, le jus de myrtilles. Sinon tant pis, je ne prendrai que le muffin. » Elle adressa un nouveau sourire à la dénommée Rosie, qui fit volte-face, l'air incrédule. Azzie ne s'en inquiéta pas outre mesure et se contenta de regarder par la fenêtre, patientant tout en réfléchissant. Elle n'avait pas beaucoup de travail ici, et pour cause : Ruby Creek Falls n'était pas exactement la ville idéale pour qui veut être DJ ou ingénieur de la sono. En temps normal, Azzie se serait plainte à Dave du risque de manque de travail et des conséquences catastrophiques qui pourraient en résulter. Mais Dave n'était plus là – par sa faute. Elle ne pouvait plus que se plaindre à son chat.
D'une oreille absente, elle entendit la serveuse appeler un de ses collègues : « Aslander ! » Azzie se raidit aussitôt à l'entente de ce prénom. Le jeune homme en question n'était sûrement qu'un pauvre inconnu, mais la réaction d'Arizona était automatique et elle n'y pouvait rien. Bientôt, une vague de souvenirs affluèrent dans sa tête. Deux jeunes dans un disquaire près de Temble Bar, se frôlant la main alors qu'ils la tendaient pour attraper le même disque. Un avion qui atterrissait, visible depuis la fenêtre de l'aéroport, et une impatience grandissante accompagnée d'un désir de traverser les balises de sécurité pour le retrouver. Un baiser passionné qui fit bondir son coeur. Une première nuit passée dans la plus grande tendresse. Des soirées passées à contempler les étoiles. Un « je t'aime » qui franchit ses lèvres. Des doigts qui se promenaient sur un visage d'Apollon, caressant avec douceur une cicatrice près de l'oeil. Tous ces souvenirs se mélangeaient et se bousculaient dans l'esprit d'Azzie, qui coupa court au phénomène en se concentrant sur la rue à l'extérieur du café. Lorsqu'elle fut parvenue à se calmer quelque peu, elle entendit le bruit sourd d'objets que l'on déposait sur la table. S'apprêtant à remercier la serveuse, Arizona remarqua que la main qui tenait encore son verre de jus de myrtille était masculine. Et qu'elle ne voulait visiblement pas lâcher prise, flottant ainsi à quelques centimètres de la table. Finalement, le verre fut déposé, et le geste fut accompagné d'une phrase qui fit relever la tête à Arizona. « Oh. J’aurais dû m’en douter en voyant la commande. » Cette voix, elle l'aurait reconnue parmi toutes. Et lorsque le regard noisette d'Azzie se posa sur le visage de son interlocuteur, il fut aussitôt attiré par une petite cicatrice sur la pommette, près de l'oeil. Aslander Flynn se tenait devant elle.
En état de choc, stupéfaite, Azzie mit quelques temps à réagir, gardant pendant quelques secondes son regard ancré à celui d'Aslander. Cependant, il avait perdu toute sa douceur habituelle : une fois le choc passé, les yeux d'Arizona devinrent froids et antipathiques, tandis qu'une nouvelle vague de souvenirs l'assaillit. Il était parti sans explication, mais l'avait quand même accusée. Elle avait pleuré toutes les larmes de son corps à cause de lui. Et là, brusquement, il se tenait debout, face à elle. Azzie eut besoin de quelques secondes supplémentaires pour retrouver ses esprits, et aussitôt, un sentiment de rage s'empara d'elle. Néanmoins, elle resta calme, tenant à éviter une scène qui attirerait l'attention des quelques clients présents. « Toi... », hissa-t-elle entre ses dents, d'une voix qui n'avait rien de rassurant.
Elle n'attendit pas une seule seconde de plus, bondit sur ses pieds, attrapa son sac et se dirigea vers la sortie. Il était bien la dernière personne à qui elle voulait parler.

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Aslander Flynn

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MessageSujet: Re: all of the love we left behind.   all of the love we left behind. EmptyLun 9 Aoû - 23:45


    Arizona Eisenhower était en face de moi. For real. Elle était dans toute sa splendeur, ses boucles brunes encadrant son visage dont les traits n’avaient presque pas changés depuis la dernière fois que je l’avais eue en face de moi. La dernière fois que je l’avais vue... Il me fallut une ou deux secondes pour me rappeler l’année. Et une seule de plus pour me rappeler les circonstances.

    flashback — 26 août 2007, dublin
    Il l’avait invitée dans un de ces restaurants chics autour de Trinity College, où la seule coupe de champagne coûte plus de 20€. Il n’avait que 18 ans et elle 19, mais ils se mêlaient parfaitement à la foule de businessmen et leurs femmes en robe Chanel qui se pressaient ce soir-là dans l’établissement pour dévorer des tagliatelles à la truffe arrosées d’un bon vin français millésimé. Il avait les moyens de l’inviter ici; elle avait les moyens de s’acheter une robe convenant au dress-code du restaurant (aka grand couturier sinon rien). Mais en pleine lecture du menu ils s’étaient regardés, avaient échangé un regard, et s’étaient compris tout de suite. Mais qu’est ce qu’ils foutaient là? Ils n’étaient pas à leur place. Leur romance qui durait deux mois l’an n’avait rien à faire dans ce restaurant gastronomique, ce n’était pas leur genre; ça ne leur correspondait pas. Ils était le genre de couple à passer des heures entières à flâner en ville dans d’obscurs magasins de disques, ou à s’évader de cette dite ville pour une quelconque station balnéaire de la côte est irlandaise. Il avait voulu marquer le coup, célébrer leur troisième été ensemble et par la même occasion profiter pleinement d’une de leurs dernières soirées ensemble, son vol Dublin-L.A. était à 11h le surlendemain.
    « On y va ? »
    Échangeant un sourire complice, ils s’étaient échappés en pouffant comme deux gamins sous les regards noirs des clients du restaurant. Ils avaient fini par atterrir dans un pub de Temple Bar - il n’avait même pas fait attention au nom, après tout, c’était tous les mêmes, tous la même ambiance électrisante quelque soit le jour où vous y alliez - où un mec aux cheveux longs jouait des vieux tubes d’Oasis et d’Eagles. Now, that was more like them.
    « On colle peut-être pas avec le décor avec nos fringues, mais je préfère ça à tous les restaurants huppés de Dublin. »
    « Même s’il n’y a pas de champagne dans des coupes en cristal mais de la Guinness et du gin-tonic? »
    Il n’obtint pas sa réponse, des lèvres venant se poser sur les siennes.


    Je l’avais embrassée pour la dernière fois le lendemain matin, alors qu’elle était encore allongée dans son lit, avant de partir faire mes valises. Il n’y avait rien eu de spécial dans ce baiser, aucun pressentiment quelconque, aucune sensation de dernière fois ou autre. Nous devions nous revoir le soir-même chez moi, mais en arrivant devant ma porte elle avait dû se retrouver face-à-face avec un post-it collé à la hâte, marqué d’un « Thought you were different. Sorry. - Flynn. » Lâche. Stupide. Irréfléchi. Et surtout, un geste regretté. Regretté dès que j’avais passé la porte d’embarquement dans l’après-midi - j’avais carrément avancé mon vol après le coup de fil d’Erin - et encore plus regretté quand j’avais appris que ledit coup de fil n’était qu’un tissu de mensonges motivé par l’unique jalousie d’Erin. Je l’avais crue rapidement, encaissant la nouvelle avec difficulté toutefois. Alors que comme ça Arizona n’était pas aussi parfaite que je le pensais? Si c’était le cas, mieux valait que je parte et que je la laisse avec ce Scott ou peu importe quel était le nom du garçon avec lequel elle traînait et se rapprochait de plus en plus jour après jour, selon Erin. J’étais du genre jaloux, oui. Du genre jaloux et à fuir les problèmes plutôt qu’à les affronter. Ma petite amie traînait un peu trop à mon goût avec un autre mec? Plutôt que de lui en parler, je retournai en Californie sans un mot, lui posant un lapin lors de ce qui aurait dû être notre dernière soirée ensemble.

    Elle se figea, son regard perdant toute expression de douceur et ses pupilles marrons devenant froides et haineuses. Elle se leva subitement, attrapant ses affaires et se dirigeant vers l’extérieur. Encore passablement abasourdi, je suivis sa sortie du regard, sans bouger. Shit, do something, man. Je lui devais des explications. Mais alors que je m’apprêtais à bouger, je me dis qu’après tout, elle n’en avait peut-être rien à faire. Trois ans s’étaient écoulés, elle s’en fichait sûrement de savoir pourquoi j’étais parti. Et apprendre que j’étais parti à cause de ce qui s’était révélé être un mensonge n’allait sûrement pas la ravir. Mais je ne pouvais pas non plus rester là les bras ballants comme un autiste alors que nos chemins se croisaient de nouveau. Autant profiter de l’occasion pour tout lui expliquer. Elle pouvait en faire ce qu’elle voulait après, je m’en foutais. À vrai dire, j’avais un peu oublié toute cette époque au fil des années - bon, certes, avoir passé toute mon année à Dublin avait fait remonté quelques souvenirs à la surface, mais ce n’était pas comme si j’avais encore des sentiments pour Arizona. Même après avoir appris que ce que m’avait dit Erin était faux - soit près de six mois après son coup de fil - mes sentiments pour Arizona n’étaient pas revenus au galop comme par magie; tout comme je ne m’étais pas non plus précipité sur le téléphone pour l’appeler et m’excuser, pensai-je avec amertume. You’re a good heartbreaker, Flynn. Je me décidai enfin à bouger et avant même que je me rende compte de ce que je faisais ma main attrapait son poignet alors qu’elle était déjà dehors, fulminant de rage et s’éloignant à grands pas.

    « Je ne doute pas que tu n’as très certainement pas envie de me voir. Encore moins de me parler. Mais je voulais te dire que je suis désolé. »

    Je me mordis la lèvre inférieure. Elle me dévisageait avec un air passablement ennuyé, comme si elle n’en avait vraiment rien à faire de tout ce que je pouvais lui dire à présent. Je cherchai mes mots rapidement, essayant de ne pas me laisser décourager par son regard tout sauf avenant.

    « Je ne suis parti qu’à cause d’un malentendu. Erin m’a raconté n’importe quoi, je l’ai cru, j’ai préféré partir - tu me connais, j’évite toujours les problèmes au lieu de les affronter. Mais plus tard j’ai appris qu’Erin m’avait mené en bateau par jalousie, et que par conséquent, je n’aurais pas dû partir comme ça, mais c’était trop tard, enfin... J’avais refait ma vie, de l’eau avait coulé sous les ponts, je me suis dit que toi aussi tu avais dû tourner la page, que ça ne servait à rien de t’appeler et de tout te dire et... Putain, tu dois me prendre pour un débile de première classe. Et un connard aussi. Et t’as surtout dû rien comprendre à tout ce que je viens de raconter. »

    Je passai ma main dans mes cheveux, embarrassé. J’avais tout déballé comme ça, sans aucun sens particulier, et Arizona n’avait rien dû comprendre à tout ce que je venais de déblatérer. Awesome. Mais je ne pouvais pas me permettre de laisser planer le silence aussi longtemps entre nous, elle pouvait très bien partir dans la seconde qui suivait et ne plus jamais recroiser ma route, et alors là, je serais vraiment un connard fini pour avoir laissé filer l’occasion de m’excuser.

    « Je peux tout t’expliquer si tu veux. Enfin non pas si tu veux, je sais très bien que tu vas refuser toute proposition de ma part. Mais je veux vraiment m’expliquer. Que t’en aies rien à foutre ou non, peu m’importe. »

    Ou comment paraître encore plus débile, nice one Flynn. À force de vouloir échapper à tous mes problèmes, ils finissaient bien par tous me revenir dans la gueule un jour ou l’autre, que je le veuille ou non; et surtout, que j’y sois préparé ou non.
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MessageSujet: Re: all of the love we left behind.   all of the love we left behind. EmptyDim 7 Nov - 3:30





A la seconde où elle poussa la porte de l’établissement pour se retrouver dans la rue, Arizona sentit son cœur gagner en activité – ses battements s’étaient sensiblement accélérés, alors que ses canaux lacrymaux étaient mis à rude épreuve. Elle ne s’était certainement pas attendue à tomber sur son amour d’adolescence en venant ici – elle avait été au bout du monde dans le seul espoir de laisser son passé derrière elle. Mais une fois de plus, celui-ci, décidé à ne pas la laisser tranquille, était revenu au galop et l’avait frappée de plein fouet. Voir Aslander n’avait pas seulement été énervant, mais, surtout, déchirant. Des souvenirs étaient remontés pêle-mêle dans son esprit colérique, déclenchant une douleur jusqu’alors insoupçonnée. Ces souvenirs, elle les avait soigneusement mis de côtés dès le jour où elle avait décidé d’aller de l’avant, d’oublier Aslander. Dès le jour où elle avait décidé de donner une chance à Dave – Dave, avec qui elle s’est ensuite fiancée, et qui était mort, par sa faute, lors d’une dispute. Non, penser à cela n’allait certainement pas arranger les choses. Quoiqu’il en fût, Arizona avait enterré son histoire avec Aslander dans l’espoir de souffrir moins en arrêtant d’y penser. Cependant, quelque part, au fond d’elle-même, elle avait secrètement espéré qu’il appelle, un jour, qu’il s’explique. Tous les jours, elle s’était, plus ou moins inconsciemment, demandé où était Aslander, ce qu’il faisait, s’il pensait encore à elle. Puis, peu à peu, le chapitre Flynn de sa vie s’était refermé et la blessure s’était cicatrisée. Elle avait rebâti sa vie, pour l’anéantir à nouveau – tout ça, pour des histoires d’infidélité. Sauf que, la fois où c’était elle qui avait eu des soupçons, ceux-ci s’étaient avérés justes. Alors qu’Aslander, lui, avait détalé sans même vérifier la véracité des faits avancés par Erin. Bien entendu, Arizona ignorait les raisons précises qui avaient poussé le jeune homme à décamper sans même la prévenir, mais des bruits avaient commencé à courir au sein du cercle d’amis d’Arizona – cercle qu’Aslander fréquentait également pendant ses étés à Dublin. Des histoires d’infidélité, des rumeurs folles. On avait regardé Arizona de travers, on avait chuchoté sur son passage. Or, Arizona n’avait jamais rien fait de travers. Son seul objectif, lorsque Aslander était dans les parages, était d’être heureuse, de profiter de l’instant présent. L’amour qu’elle avait peu à peu commencé à ressentir avait pris une importance capitale dans son cœur, si bien que même lorsqu’ils étaient à des milliers de kilomètres de distance l’un de l’autre, elle lui restait fidèle. Oh, il y avait eu des aventures, des flirts et des baisers – ils avaient décidé, d’un commun accord, qu’ils s’autoriseraient ce genre d’écarts, étant donné qu’ils passaient plus de temps aux côtés opposés de la planète que dans le même pays. Arizona était la reine du lycée, celle que tout le monde connaissait et dont tout le monde parlait – et pourtant, elle n’avait jamais rien fait pour avoir ce statut au sein de son école. Elle était toujours restée assez timide, toujours sympathique et à l’écoute des autres. Ce caractère, rare chez les personnes dont la popularité avait généralement tendance à leur monter à la tête, allié à sa beauté indéniable, avaient fait d’elle une personne incontournable. Elle faisait des ravages chez les garçons, qui étaient nombreux à être prêts à payer pour passer une nuit avec elle. Cependant, Arizona n’était jamais allée jusqu’au bout. Elle avait toujours inventé une excuse bidon, une raison qui ne tenait pas la route afin de pouvoir se défiler. Quelques fois, elle était sortie avec l’un d’entre eux, mais elle mettait fin à leur relation après quelques semaines, de crainte de s’attacher trop et d’ainsi trahir Aslander. Elle avait été sienne, bien qu’elle eût conscience que ce n’était pas demandé. Bien qu’elle eût conscience que, de son côté, Aslander ne devait certainement pas se priver comme elle le faisait. Elle n’en était pas sûre, mais elle le connaissait. Elle ne lui avait jamais demandé de s’abstenir de prendre du plaisir lorsqu’il était à l’autre bout du monde, et pourtant, cette pensée la rendait malade malgré elle. Lorsqu’ils étaient ensemble, ils n’en parlaient jamais, trop heureux de se revoir et d’être réunis pendant ces quelques semaines bien trop courtes. Pas le temps de se disputer, lorsqu’on a à peine le temps de s’aimer.

Arizona ne voulait pas y penser. Elle voulait oublier les sentiments qu’elle avait éprouvés pour Aslander, les larmes qu’elle avait versées pour lui, les sourires et les baisers qu’ils avaient échangés. Elle voulait oublier les caresses qu’il avait prodiguées à sa peau nue, les mots doux qu’il avait susurrés au creux de son oreille, les promesses qu’il lui avait faites alors qu’ils regardaient le soleil se coucher. L’idylle avait été merveilleuse, elle avait eu le goût du miel et la douceur de la soie. Mais l’arrière-goût qu’elle laissait en bouche était amer et désagréable. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait décidé de le rayer de sa vie : penser à Aslander était bien trop douloureux, peu importe si les sentiments qu’elle avait éprouvés à son égard s’étaient dissipés ou non. Refoulant des larmes de fureur, la brunette s’éloignait à grands pas de la pâtisserie, lorsqu’elle sentit quelqu’un saisir son poignet. Elle n’eut pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s’agissait. Elle arracha vivement sa main à l’étreinte d’Aslander, et fit volte-face, furieuse. Que lui voulait-il ? Ne l’avait-il pas déjà suffisamment blessée ? « Je ne doute pas que tu n’as très certainement pas envie de me voir. Encore moins de me parler. Mais je voulais te dire que je suis désolé. » Arizona arqua un sourcil. La belle affaire – il était désolé. Qu’était-elle censée faire de ces paroles ? Elles arrivaient bien trop tard. Le flot de paroles qui s’ensuivit parvint par bribes aux oreilles de la brunette, qui, exaspérée, en attendit la fin sans même l’écouter. Elle connaissait Aslander, et visiblement, il n’avait pas changé. Les quelques phrases dont elle avait perçu le sens le confirmaient. Il restait ce même gosse, celui qui s’inventait des excuses mirobolantes pour justifier ses erreurs. Combien de fois ne lui avait-il pas fait le coup ? Sauf qu’auparavant, il ajoutait un baiser à ses paroles, et réduisait ainsi à néant toute tentative de l’engueuler de la part d’Arizona. Il était toujours un gosse, oui. Et pourtant, il avait tellement changé. Où était passée l’innocence qui habitait autrefois ses yeux brillants ? Où était passée la douceur qui habitait ses traits ? Son Aslander, celui qu’elle avait aimé, avait disparu. L’homme face à elle n’était pas celui qu’elle avait porté dans son cœur trois étés durant, et tous les mois qui les avaient séparés. « Je peux tout t’expliquer si tu veux. Enfin non pas si tu veux, je sais très bien que tu vas refuser toute proposition de ma part. Mais je veux vraiment m’expliquer. Que t’en aies rien à foutre ou non, peu m’importe. » À l’entente de ces mots, Arizona sentit une fureur sans nom s’emparer d’elle. La manière dont il tournait les choses lui déplaisait profondément – comme si le bon déroulement de cette histoire était lié à son humeur à elle, alors qu’il avait commis une erreur – alors qu’il n’avait jamais pris la peine de s’excuser. Tenter de réparer ses erreurs des années après-coup, c’était très noble, mais c’était, plus que tout, creux et dénué d’intérêt. La blessure qu’il lui avait infligée avait peut-être cicatrisé, mais elle restait douloureuse, comme si elle avait mal été soignée. Comme si elle avait manqué de quelque chose – quelque chose qui n’y avait plus sa place aujourd’hui. Sans pouvoir se contenir, Arizona répliqua, habitée d’une colère et d’une rage effrayantes : « Que moi, j’en aie quelque chose à foutre ? Putain, tu te fous de moi, Flynn ? J’ai attendu des semaines, des mois, que tu m’appelles et que tu t’excuses, ou, au moins, que tu t’expliques ! J’ai pleuré toutes les larmes de mon cœur parce que t’avais pas eu les couilles de venir me voir avant de partir ! J’ai souffert à un point que tu ne peux même pas imaginer, j’avais le cœur à vif à cause de ton égoïsme et de ta stupidité ! Tu penses pas qu’elles viennent un peu tard, tes excuses ? Et tu penses pas que c’est facile de les présenter parce que justement, quel hasard, on s’est croisés ici ? Sérieusement, de qui tu te fous ? Qu’est-ce que j’ai bien pu te faire pour mériter ce que tu m’as fait ? » Sa voix tremblait, mais elle était parvenue à la fin de sa tirade sans avoir dû reprendre son souffle. Elle voulait se calmer, respirer un bon coup, mais elle ne pouvait pas : ce qu’elle venait de dire, c’était des années de frustration et de colère après quelqu’un qui l’avait, visiblement, oubliée.

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