« Virginia ? » Je sursautais, et me relevais d'un bond. Je ne m'attendais absolument pas à rencontrer quelqu'un ici, et surtout pas à cette heure. Cependant, je ne laissais même pas le temps à mon coeur de s'emballer. J'avais reconnu cette voix, et un sourire fin se dessinait déjà sur mon visage lorsque je parvins à deviner le visage de mon meilleur ami. « Qu'est-ce que tu viens faire là ? » lançai-je alors que je reprenais ma place sur la couverture. « Fais moi une place, je ne te laisse pas toute seule ici. » Je hochais doucement la tête, amusée. « Je ne sais pas si mon père apprécierait... » Il haussa les épaules, et me prit dans ses bras. Je m'y blottis, et sentis déjà mon coeur un peu plus léger. C'était étrange ce pouvoir qu'il avait toujours eu sur moi, même dans les pires moments. Dès qu'il était là, je me sentais complète de nouveau. Comme si l'on venait de me rendre quelque chose qui m'appartenait. Je fermais les yeux, et soufflais doucement. Cela faisait dix ans maintenant. Et pourtant, chaque année, à la même date, c'était la même rengaine. A minuit pile, j'avais le blues. A deux heures, je m'endormais, mais uniquement pour me réveiller une heure et demi plus tard, tremblante, et étouffant un cri pour ne pas réveiller mon frère, et ma mère. Je passais le reste de la nuit à calmer mes larmes, en regardant de vieux albums photos. Je me faisais du mal, je le savais. Mais comment faire autrement ? Je finissais par m'endormir vers sept heures du matin, et remerciait intérieurement le ciel e vivre dans une petite ville. Mes employés savaient très bien que je ne me présentais jamais au travail ce jour-là, et me le mettait automatiquement en congé. Une fois levée, je me devais de m'occuper de ma mère, qui ne cherchait même pas à sortir de son lit ce jour-là. Je n'y prêtais plus attention, lui apportais son repas, et quittais la pièce. Mon frère lui gérait mieux les choses que nous, et je l'aimais pour ça. J'étais là pour lui, sans cesse. Je le serai toujours, il le savait. Mais ce jour-là, j'avais plus de mal. Je revoyais l'accident de voiture auquel je n'aurai jamais du assisté. Mon père était parti précipitamment. Je ne sais plus pourquoi, je ne sais plus rien de ce qu'il s'est passé ce jour-là mis à part le fait que j'ai vu sa voiture s'encastrer dans un arbre. Il était parti trop vite, et fille à papa comme j'étais, je voulais mon « bisou » d'au revoir. J'avais couru dans la rue, et je ne sais ce qu'il s'est passé. La voiture a dévié, d'un coup, et bam, un arbre. Je n'ai pas compris tout de suite. Je me suis précipitée vers la voiture, et j'ai essayé de l'aider à sortir. Mais il m'a dit que c'était trop tard. Du haut de mes douze ans, je savais exactement ce que ça voulait dire. Pourtant, j'ai fait comme si je ne comprenais rien, et j'ai continué. Il m'a donné une lettre qu'il avait dans la poche de sa veste, et m'a fait juré de la jeter sans jamais l'ouvrir, et de ne jamais, jamais, jamais en parler à maman. J'ai tenu ma promesse à moitié. Puisqu'il m'avait abandonné, j'avais le droit de ne lui faire qu'à moitié plaisir. J'étais la seule à connaître le contenu de cette lettre, et je n'en avais parlé à personne. Pas même à Orly. Surtout pas à lui. Nous avions la même façon de penser tous les deux, et en particulier sur les relations amoureuses. Nous n'y croyons pas vraiment, et je savais que si je lui avouais que mon père était parti rejoindre sa maitresse quand il est décédé, cela lui donnerait encore moins envie d'y croire. « Orly ? » Je venais nicher mon nez dans le cou de mon meilleur ami. « Merci de me rejoindre ici, chaque année. » Il ne répondit pas. A quoi bon ? Je savais très bien qu'il trouvait ça normal, et mes remerciements inutiles. Je savais également que j'aurai pensé exactement la même chose que lui. Mais à chaque fois, ça me retournait le coeur. Il trouvait toujours le parfait timing. Juste avant que les larmes ne se mettent à couler, et juste après que j'ai eu fini de raconter mon année à mon père. J'y venais toutes les semaines, au début. Mais j'ai du arrêter. C'était trop douloureux, trop insupportable. J'en avais même arrêté la musique, le chant. Il m'arrive encore de venir avec ma guitare chanter quelques chansons sur la tombe de mon père, mais ce n'est plus aussi.. douloureux. Sauf ce jour. L'anniversaire de sa mort. Chaque année, c'est comme si je revivais cette journée. C'est pathétique, et cela ne me ressemble tellement pas. Mais c'est la seule faiblesse que je m'accorde, alors je suppose qu'on peut tolérer une telle chose. (…) Alors que les larmes silencieuses coulaient depuis plus de deux heures sur le t-shirt de mon meilleur ami, ma respiration se fit plus profonde, et je commençais à m'endormir... Une fois encore, comme chaque année, je me réveillerai à l'aube alors qu'Orlando essaiera de camoufler du mieux qu'il le pourra que son dos est extrêmement douloureux par ma faute.

HORS-JEU ; Show us your true colors

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Elle joue du piano, du violon, et de la guitare • Elle chante divinement bien • Le premier de ses tatouages se trouve en haut de son dos; des ailes d'ange entre les deux omoplates. Le second se trouve sur ses poignets; le gauche : "her confidence, tragic but...", le droit "her intuition magic." Le dernier, son favori, représente une clé de sol un peu rock (cf. son facebook) et est sur sa nuque. • Elle parle couramment l'italien, et le français. • Elle allait souvent se réfugier chez les indiens quand elle était plus jeune. • Elle aime voyager. • Imprévisible, et aventurière sont deux mots qui lui correspondent à la perfection. • Mais "sauvage" est le premier mot qui vous vient à l'esprit lorsque vous apprenez à la connaître. • Elle compose, et écrit énormément de chansons. • Elle ne les a cependant jamais fait écouté à quiconque. Elles se trouvent enregistrées sur son ordinateur, dans un sous-sous-sous-dossier, et avec trois mots de passe. • L'informatique ? Elle maîtrise. Plus que mieux, même. • Elle est passionnée de littérature française classique. • Evitez de lui parler de géographie. Si elle sait que l'Espagne est un pays du continent européen, elle aurait un peu plus de soucis pour vous situer la capitale de la Russie. • Elle rêve d'une vie à la ville. • Elle est passionnée de mode. • Si elle travaille et à la caisse, et en tant que chanteuse, ce n'est pas que pour elle. Elle s'occupe de son frère, et de sa mère comme si c'était elle la mère depuis le décès de son père. • Elle collectionne les médiators. Elle en a des collectors, comme certains qui n'ont une valeur sentimentale, sans parler de ceux qui n'en ont aucune. • Elle bloque au niveau expert de Guitar Hero, alors qu'aucun accord - ou presque - ne lui échappe sur une vraie guitare. • Par contre, elle est incapable de jouer de la batterie, sauf sur Guitar Hero, où elle bat tout le monde. • Elle n'a jamais quitté Ruby Creek Falls, sauf pour aller à Portland, chez sa tante. • Elle n'a eu qu'une seule relation amoureuse. • Elle n'a rien contre le mariage, ou les relations amoureuses, mais elle vit mieux sans, de son côté. • Elle est une de rares américaines qui sait faire à manger. • Elle fait du bénévolat tous les samedis matins au centre d'insertion des repris de justice. • Elle a un raton-laveur depuis six ans; il s'appelle Meeko. Et oui, c'est à cause de Pocahontas. • Elle adore jouer au Poker Texas Hold'Em, et se donne de faux tics. • Elle n'a pas de grand-mère feuillage, mais pleure tous les soirs à cause de ça. • Si elle avait pu aller à l'université, elle aurait étudié la psychologie. Puisqu'elle ne le peut pas, elle récupère les cours d'une de ses amies d'enfance grâce à internet, et les étudie de son côté. • Elle porte une bague en plastique à l'annulaire gauche, souvenir d'une demande en mariage à son meilleur ami lorsqu'elle avait six ans. • Son parfum est Burberry London. • Elle a fait de la danse classique pendant quatre ans, mais a arrêté au profit de la danse moderne. • Elle adore regarder des films d'amour à l'eau de rose. En effet, elle appelle son frère, et tandis que celui-ci se moque des dialogues, elle critique le jeu des acteurs. • Elle rêve de partager une chanson avec My Favorite Highway, et Lifehouse. • Elle a passé énormément de temps à la réserve indienne durant son enfance. Elle connaît désormais leur traditions, et rites, et il lui arrive encore de participer à certains en leur compagnie. •