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 « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer

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Jared McConroy

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Jared McConroy

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MessageSujet: « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer   « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer EmptyMer 28 Juil - 9:06

Il se prélassait au soleil depuis un moment. Au loin, il entendait les machines s’activer, déblayant, extrayant, ravivant un quartier désolé par un éboulement survenu un mois plus tôt. Heureusement pour lui, son garage n’avait pas été touché, il appartenait officiellement à Amethyst Mews mais en réalité, il était sur la route qui quittait Ruby Creek Falls, ce qui avait sans doute sauvé son lieu de travail et son logement. Le bâtiment faisait en effet office de deux en un pour le jeune homme qui résidait à l’étage supérieur de la bâtisse ancienne. Cela lui permettait d’être à l’écart de la civilisation, comme il s’y sentait mieux que lorsqu’il vivait en ville avec ses parents, tout en ayant qu’à enfourcher son vélo et rouler quelques centaines de mètres pour atteindre les premières maisons de sa ville natale. Il aimait vraiment son petit coin paisible et remerciait toujours le ciel de l’avoir épargné. C’était égoïste, en un sens, et il le savait parfaitement. Il n’aimait pas penser comme cela. Il avait aidé les gens touchés par la catastrophe les premières semaines du drame. Il s’était joint à la masse, comme la plupart des hommes de la bourgade et de ses environs, prêtant main forte aux sinistrés. Il n’avait pas vraiment la carrure pour être très productif mais avec l’aide d’ouvriers et d’Indiens, il avait fait sa part de travail avant de devoir retourner à son garage. Car après tout, il contribuait aussi à l’effort commun en réparant les véhicules endommagés. Ceux-ci lui étaient amenés plus régulièrement depuis le drame. Il avait donc troqué son rôle de déblayeur contre celui qu’il jouait tous les jours, retrouvant la solitude et la quiétude de son garage. Les bruits des foreuses et des engins qui travaillaient toujours dans Amethyst Mews ne se calmeraient pas de sitôt mais il ne se plaignait pas. Il avait été épargné après tout, non ? Et puis, même s’il n’avait pas bénéficié de cette chance, jamais le jeune McConroy n’aurait été geindre auprès de l’administration. Il n’était pas comme ça, voilà tout. Il ne faisait pas tout un foin lorsque quelque chose l’ennuyait, il attendait que ça passe, à tort ou à raison. Il n’avait jamais été très doué pour ce qui concernait les liens humains, ceux qu’il entretenait avec sa clientèle lui suffisait amplement et puis, les plus bavards d’entre eux lui donnaient des nouvelles du centre sans qu’il ait à demandé quoi que ce soit. Il leur était toutefois reconnaissant de lui parler comme si de rien n’était, comme s’ils ne remarquaient pas qu’il vivait pratiquement en ermite, paraissant vivre sur une autre planète. Seule sa meilleure amie le préservait d’une réputation, d’une étiquette. À Ruby Creek Falls, elles tombaient rapidement si on avait le malheur de se comporter différemment de la moyenne, le jeune homme le savait parfaitement. Et lorsque qu’on vous collait une étiquette sur le front, il était difficile de s’en débarrasser ou de faire changer d’avis les habitants et si par miracle c’était le cas, c’était pour qu’on vous en assigne une nouvelle, automatiquement. Comme si la vie fonctionnait ainsi. C’était ce que Jared n’appréciait pas et la raison pour laquelle il préférait se tenir à l’écart, loin des on-dit et des préjugés. Il n’avait de problèmes avec personne, que ce soit sa famille, les autres habitants de Ruby Creek Falls, les fermiers et ranchers qui vivaient dans les environs ou même les Indiens. Il ne les côtoyait pas, pour la plupart.
Un moteur, au loin, mais s’approchant du garage, Jared en était certain, se fit entendre. Le jeune homme se redressa. Au son que produisait l’engin, il ne s’agissait pas d’une petite machine. Plus habitué à œuvrer sur des voitures normales ou des motos, Jared n’avait jamais rejeté un challenge, ce qui avait toujours étonné son père lorsqu’il lui rendait des visites occasionnelles. Il connaissait assez son fils pour savoir que celui-ci n’était pas très courageux ni très persévérant. C’était un rêveur né, un distrait notoire. Il avait surpris les siens le jour où il avait décrété qu’il serait garagiste. On le voyait plutôt exercer un métier moins manuel, moins… masculin. Ils l’avaient laissé dire, pensant que comme pour la plupart de ses autres passions passagères, celle-ci disparaitrait bien vite, et il passerait à autre chose. Mais ils s’étaient trompés sur toute la ligne et peut-être que l’amitié de Frieda y était pour quelque chose. Lorsqu’il avait voulu baisser les bras, elle l’avait poussé à la ténacité, lorsqu’il s’était cru incapable d’y arriver, elle l’avait convaincu du contraire. Il pouvait donc dire qu’à ce jour, s’il était en mesure d’exercer ce métier qui le rendait heureux, c’était certainement grâce au soutien de sa meilleure amie. Il ne l’avait pas vue de la journée, ni la veille d’ailleurs. Il avait l’impression que quelque chose clochait mais il s’efforçait de se mettre dans la tête qu’il s’agissait de sa paranoïa régulière. Peu sûr de lui, Jared l’était, même s’il faisait tout pour passer outre ses angoisses temporaires. Il se concentra sur le son qui lui parvenait et glissa en bas de son perchoir – le capot de la voiture qu’il retapait pour Frieda, une surprise qu’il voulait lui faire mais le travail prenait bien plus de temps que prévu – pour se diriger vers l’entrée béante de son garage, tournant la tête dans la direction d’où provenait le bruit de moteur. Plissant les yeux et portant la main en visière, il se concentra sur l’horizon et ne tarda pas à localiser l’engin qui s’approchait effectivement de son garage. S’avançant lentement sur l’espace où étaient amassées les voitures récemment arrivées, Jared croisa les bras et attendit que le tracteur le rejoigne. Bientôt, il distingua le visage d’un jeune homme de son âge et il s’écarta du chemin pour laisser au conducteur la place pour arrêter son tracteur. Il attendit que le propriétaire de l’engin descende de son perchoir et l’accueillit avec un sourire poli, lui tendant la main en se présentant de manière professionnelle, comme Frieda le lui avait appris :

« Bonjour, Jared McConroy pour vous servir. Quel est le problème avec votre tracteur ? »

Souvent, les gens lui répondaient qu’ils n’en savaient rien, que le moteur faisait un drôle de bruit ou refusait tout simplement de se mettre en marche de temps à autre, ce qui était très pénible quand ils n’avaient pas d’autre moyen de transport. Dans ce cas-là, il passait son temps à chercher l'origine du problème, travaillant à l'aveugle.
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Randy Cramer

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MessageSujet: Re: « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer   « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer EmptyMer 28 Juil - 20:59




Cela faisait maintenant une semaine que Randy était employé chez les DuBois, une gentille famille de fermier. Il y travaillait comme agriculteur saisonnier. Il bêchait la terre, ramassait les fruits, plantait les semences, faisait les courses de famille, etc. Pour l'instant, il n'avait eu que très peu de temps pour lui. En fait, il avait juste eu le temps d'emménager et de défaire ses valises. C'est sûr qu'il n'a pas mit beaucoup de temps, n'ayant qu'une valise, contrairement à sa colocataire - elle aussi saisonnière embauchée pendant les longues vacances estivales. Il avait eu le temps de bavarder un petit peu avec elle, savoir d'où elle venait - mais rapidement le travail les avait appeler..

Randy devait avouer. Le travail des champs est un travail dur et pénible - bien plus qu'il ne l'imaginait ! Il avait pourtant eu de nombreux petits boulots, à tout heure du jour et de la nuit - pourtant le travail physique comme celui qu'il fournissait intensément depuis une semaine, c'était carrément autres choses ! Il a donc du apprendre complètement. Certes, cueillir des pommes c'est pas un travail intellectuel très conséquent, mais il faut imprimer un minimum certaines bases : savoir reconnaitre quand le fruit est prêt à la vente ou pas par exemple. Il a également travaillé la vigne - mit un produit contre un insecte quelconque sur les pieds des vignes, mais arracher aussi toutes les feuilles qui empêchaient le soleil d'atteindre les grappes de raisins. C'était un travail embêtant - il fallait sans cesse se baisser, se redresser, se re-baisser. Le dos de Randy en prenait un coup. Le pire, c'est qu'il avait d'énormes courbatures sur tout le corps, mais il n'avait aucune pause lui permettant de souffler un peu. Chaque jour, les douleurs persistaient et empiraient.

Ainsi, lorsque le tracteur de la ferme commença à faire un bruit étrange et quelques lumières s'allumaient sur le tableau de bord - d'après Charles Senior DuBois - Randy s'empressa de se proposer pour l'emmener au garagiste du coin : il avait enfin l'occasion de sortir de la ferme et de voir un peu du pays. Il ne savait même pas où se trouvait le fameux garagiste, un dénommé McConroy apparemment - mais c'était enfin l'occasion de faire un petit tour dans la ville et de rencontrer enfin quelqu'un qui ne travaille pas la vigne. Randy avait une fois travailler dans un garage, certes pendant un mois, mais il avait acquis pendant cette brève période quelques connaissances. D'après lui, ce petit bruit n'était rien de très grave : la preuve le tracteur roulait toujours après tout - et les lumières témoignaient juste qu'il fallait changer les lumières ou quelques choses comme ça. Cependant, Randy se gardait bien de les prévenir - il allait juste emmener la machine chez le spécialiste et s'octroyer une petite heure ou deux de repos (il faut avouer que ses muscles en avait bien besoin - ce n'était pas par simple fainéantise qu'il échappait au travail, c'est un travailleur, ça n'a jamais été son genre de faire ça !).

Il était trois heures de l'après-midi quand Randy se mit en chemin. Il était en général patient. Cependant, la vitesse à laquelle avançait la bête le rendait légèrement nerveux. Toutes les voitures qu'il rencontra en chemin le doubla - même lorsqu'il s'agissait de ligne continue ! Randy devait même avouer qu'un vélo l'avait doublé - c'était vraiment la honte ! Si ses copains de New York le voyait à ce moment là : Randy sur un tracteur avançant à 20km/h doublé par un vélo, il l'aurait charrié jusqu'à la fin de sa vie.. Heureusement pour lui, jamais ils n'auront vent de cette scène. Donc, comme le lui avait indiqué Mme DuBois, Randy avait emprunté la grande route, suivit les routes indiquées et il était enfin arrivé à Topaz Groove. Après presque une heure de route, il arriva enfin à l'endroit désiré : le garage situé sur Amethyst Mews.

Un jeune homme l'accueilla comme tout bon commerçant une fois qu'il fut descendu de son engin, lui tendant la main : « Bonjour, Jared McConroy pour vous servir. Quel est le problème avec votre tracteur ? » Après lui avoir serré la main qu'il lui tendait, Randy se présenta à son tour. « Bonjour ! Moi, c'est Randy, Randy Cramer. Je travaille pour les DuBois - je ne sais pas si vous les connaissez, ils ont une petite ferme à quelques kilomètres d'ici - mais d'après Monsieur, le moteur fait un bruit étrange - me voici donc. D'après moi, ce n'est rien - il est juste fatigué comme toute bonne vieille carcasse après une longue semaine de labeur. De plus de ça, quelques voyants lumineux s'allument - il faut surement changer des lumières ou un liquide quelconque. Est ce que vous pouvez vous en chargez tout de suite ? Ou, je dois retourner à la cueillette des fruits et je repasse demain ? » C'est certain, que même si le garagiste lui disait de revenir demain - il essaierait de le convaincre de le faire passer en priorité - il ne voulait pas avoir fait tout ce chemin (aussi lentement !) pour rien.. Il attendit donc sagement qu'il lui réponde. Cependant, il ne manquait pas pendant ce temps d'observer à l'intérieur du garage pour voir s'il y avait de la place pour lui ou pas. Il en avait tout l'air.

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Jared McConroy

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MessageSujet: Re: « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer   « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer EmptyVen 30 Juil - 15:04

Il n’y avait pas de raison particulière au fait que Jared n’aimait pas se trouver au milieu d’un groupe, qu’il soit restreint ou non. Il ne pensait pas être le centre du monde mais se trouver parmi des jeunes de son âge n’avait jamais été son fort, il se sentait mal à l’aise, écoutait mais n’ouvrait la bouche que s’il y était contraint et forcé. C’était comme ça depuis qu’il était gamin. Il jouait dans son coin, avec des personnages en plastique et s’attirait tôt ou tard les moqueries de ses semblables. Combien de fois n’avait-il pas entendu qu’il était trop âgé pour jouer à ça. Parce qu’il y avait un âge pour s’arrêter ? Jared avait alors dix ans et il ne voyait pas ce que cela pouvait leur faire qu’il s’amuse avec des figurines plutôt que d’être occupé, comme eux, à courir après un ballon. C’était plus intelligent, peut-être ? Non, probablement que non, mais comme c’était l’activité favorite de la majorité des élèves, alors c’était normal. Mais qu’un gamin à l’air maladif préfère s’asseoir sur les marches d’un escalier pour faire vivre des aventures folles à ses animaux miniatures, là ça n’allait pas. Cela n’avait pourtant pas empêché Jared de poursuivre sa vie dans son petit monde et lorsqu’il s’arrêta de s’isoler avec ses jouets, c’est bien parce qu’il s’en était désintéressé et qu’il préférait la lecture aux reproductions de lions et d’éléphants. Finalement, c’est peut-être de là que venait son besoin d’être seul, de ne pas sentir le regard scrutateur des autres. Il ne voulait pas être jugé parce qu’il ne participait pas à tout, parce qu’il ne prenait pas la parole lorsqu’il y avait trop de monde, parce qu’il était intimidé à l’idée d’être le centre d’attention d’une assemblée, quelle que soit sa taille. Il ne se trouvait pas timide, pourtant. Il n’aimait tout simplement pas ce genre de situation. Il voulait vivre paisiblement dans son coin, un point c’est tout. Quel mal y avait-il à ne pas vouloir se fondre dans une masse ? Ils étaient suffisamment que pour ne pas avoir à se préoccuper de lui, il ne leur demandait rien, il n’attendait rien de son comportement. Ce n’était pas un moyen de se différencier. Jared se contrefichait d’être différent ou non. Tout ce qu’il voulait, c’est qu’on lui fiche la paix et qu’on le laisse évoluer dans son monde.
Certains l’avaient prétendu gay, d’autres autiste. Tous se trompaient. Il n’était ni l’un ni l’autre. Il avait toujours aimé les filles, même s’il était clair qu’il ne le montrait pas autant que les autres. Il n’était pas du genre à aller draguer, il n’était pas du genre à reluquer une demoiselle de haut en bas. C’était tout juste s’il les regardait, d’ailleurs, de peur que son attitude soit mal interprétée. Pourtant, c’était indéniable pour la plupart des gens, sûrement. Tous voyaient la relation qu’il entretenait avec Frieda bien différemment. Ils ne voyaient peut-être pas à quel point il était parfois difficile pour le jeune homme de se concentrer, de ne pas rester à la fixer, de ne pas avoir envie de glisser les doigts sur sa peau délicate. Et pourtant, tous avaient conscience qu’entre ces deux-là, il devait y avoir plus que de l’amitié. C’était simple : à Ruby Creek Falls, l’amitié garçon-fille, on n’y croyait pas. On y voyait un moyen de se mentir, de se leurrer, de se fréquenter en secret pour ne pas être ennuyé par les ragots qui courraient la ville. On pensait que c’était un stratagème pour ôter le moindre soupçon mais pour Jared, au départ, c’était sincère. Frieda était sa meilleure amie. Elle était là pour lui, elle le soutenait, le poussait à aller plus loin et Dieu sait s’il en avait besoin. Elle était sa seule amie, en réalité. Raison pour laquelle il continuait à jour le jeu, à prétendre qu’il ne s’agissait « que » d’amitié pour lui. Car s’il la perdait qu’adviendrait-il de leur relation ? S’il lui avouait ses sentiments et que cela s’avérait un fiasco total ? Alors il serait seul à nouveau et cette perspective ne l’enchantait guère. Il aurait pu se faire d’autres amis, bien sûr, avec un minimum d’efforts. Oui mais voilà, Jared n’était pas doué pour cela, chaque fois qu’il avait essayé, il s’était senti mal à l’aise, avait eu l’impression d’insister et avait fini par abandonner. Et lorsque les gens s’attachaient un minimum à lui, ils se lassaient rapidement de sa personnalité trop lisse à leur goût, de son envie d’être au calme, la plupart du temps. Ils voulaient sortir, aller danser, boire un verre, peu importe. Lui il optait plus volontiers pour une soirée en intérieur. Un film, un cd à écouter, un livre à découvrir. Des suggestions qui faisaient d’emblée grimacer. Alors, oui. Il s’était retranché dans son garage. Si on désirait l’atteindre, il suffisait de faire un effort, mais lui, il en avait terminé avec les gens de Ruby Creek Falls en général.
La poigne de l’inconnu était ferme et assurée mais son attitude n’en faisait pas quelqu’un de trop confiant, aux yeux de Jared. Il avait l’art de s’arrêter à la surface, préférant attendre de voir ce dont l’autre était fait. Juger n’était pas sa tasse de thé. Il avait déjà vu des gens à l’allure peu avenante s’avérer être de vraies crèmes alors que des personnes au visage ouvert et souriant étaient tout le contraire, mesquines et dominatrices. Jared n’en faisait toutefois pas une généralité. Il avait appris que la race humaine était faite de toutes sortes d’éléments bien différents les uns des autres. Le garçon au tracteur se présenta comme étant Randy Cramer, un saisonnier chez les DuBois – Jared les connaissait de réputation – et il semblait bien plus bavard que le jeune garagiste, ce qui était loin de déranger ce dernier. Il aimait la diversité et tant qu’on ne lui reprochait pas son manque de réactivité, il n’avait aucun problème avec les gens extravertis. Tant qu’on le laissait être lui-même, il était content. Randy ne tarda pas à enchainer sur la raison de sa venue, expliquant ce qu’avait le tracteur et Jared fut bien content d’avoir affaire à quelqu’un qui en savait un minimum, cela lui éviterait de passer une demi-heure à chercher l’origine du problème. Jared hocha la tête d’un air entendu tout au long de l’explication et finit par sourire lorsque le jeune saisonnier demanda s’il pouvait être pris prioritairement. S’il était vrai que Jared avait encore pas mal de boulot devant lui, il ne voyait aucun inconvénient à prendre Randy en premier. Après tout, les autres véhicules n’étaient pas urgents, du moins, leurs propriétaires n’avaient rien dit à ce propos.

« Entre. » se contenta de répondre Jared avant de se diriger vers une extrémité du mur pour enclencher l’ouverture des portes, élargissant le passage pour que le tracteur puisse pénétrer dans le garage.

Le conducteur ne tarda pas à faire entrer la machine et Jared lui proposa une boisson – il désigna un petit frigo posé dans un coin, dans lequel une variété de boissons étaient entassées, au frais – avant de se mettre au boulot, enfilant des gants pour faire les premières vérifications de rigueur avec les tracteurs. Heureusement pour lui, Jared avait déjà été confronté à des tracteurs, comme la région était parsemée de ranches et fermes, cela lui permettait d’avoir un large panel de véhicules à entretenir et ainsi pouvoir mener un train de vie confortable.
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Randy Cramer

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MessageSujet: Re: « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer   « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer EmptyLun 25 Oct - 19:17

Tu as le droit de me hair autant que tu veux. =(





Le jeune homme lui donna pour seul réponse un simple "Entre" à tout son baratin. Soit, c'est un antipathique comme Randy en connaissait peu - autrement dit, Randy ferait mieux de se taire plutôt que d'embêter le garçon (eh oui, il avait besoin de lui maintenant - c'était surement pas le moment de le contrarié). Soit, c'est un grand timide. Dans les deux cas, Randy trouvait assez intéressant que le garçon réussisse à garder son garage ouvert et ses clients - ce n'est pas comme ça qu'on s'offre les faveurs de la clientèle, il faut bien l'avouer ! Mais quoi qu'il en soit, Randy même s'il a toujours eu l'habitude de tirer énormément de conclusion et de juger les gens au premier coup d'œil - il ne se tenait jamais vraiment à ses analyses. En effet, logiquement - dans les deux cas de figures, Randy ferait mieux de la fermer et de ne pas l'emmerder alors qu'il réparait le tracteur défectueux ... et bah non, c'est mal connaitre notre Randy - petit citadin, nouveau chez les fermiers. Il ne pouvait s'empêcher de communiquer. Essayer du moins. Au lieu de rester dans un coin et de se faire discret, il s'approcha du tracteur et de l'inconnu.

Il essaya de l'aider, de lui donner la clé à molette ou le tournevis au bon moment. En même temps, il tenta de faire la conversation : « Alors, tu travailles dans ce garage depuis longtemps ? Tu es à ton compte ? Enfin, tu gères tout ça, tout seul ? ou le patron est parti boire un verre chez le voisin pendant que toi tu te tapes tout le boulot ? » Randy était trop curieux, et ses propos pouvaient être mal interpréter. Il s'en rendit vite compte et essaya de se rattraper. Après tout, il devait faire attention - même si Jared avait l'air de quelqu'un de son âge - il ne pouvait certainement pas lui faire confiance au premier abord. « Surtout, ne va pas croire que je sous-entends que DuBois Senior est du genre à faire ça, pas du tout ! Je ne suis là que depuis une semaine après tout, je ne sais pas comment ça fonctionne à la campagne ! » Et de deux, oui, deuxième bourde en l'espace de deux secondes. Bravo, bravo Randy. « .... Mince, encore une fois. Je veux pas pour autant dire que par ici, c'est la campagne, campagne profonde... et que les gens se comportent différemment ! Je ne porte aucun jugement sur vous tous ! Certainement pas !! Je suis juste un peu perdu .. et je ne me suis pas encore faite à cette nouvelle vie de saisonnier. »

Il était un peu gêné. Ce n'est pas forcément son genre de débiter un nombre incalculable de bêtises à la seconde.. Mais il faut dire la vérité : il ne sait pour l'instant pas encore comment être face à ces gens. Chaque mouvements ou paroles pourraient être selon la personne prit d'une manière différente après tout - Randy essaye de faire attention. Ce serait bête d'être fixé "condescendant" dès sa première semaine.

Randy sait très bien que pour qu'une personne s'ouvre à toi, il faut d'abord faire le premier pas. C'est pourquoi, il enchaina sur un deuxième (presque) monologue. « Et sinon, toi, tu as toujours habité par ici ? Moi, il y a encore une semaine j'étais à New York. Une vie assez dynamique. Surement beaucoup trop. Pas très seine. Je ne le regrette pas forcément, le calme c'est cool aussi parfois. Ça me change beaucoup ! Mais au moins, ainsi, je suis tranquille pour écrire des chansons. C'est ma passion, la musique. Ça peut paraitre bête, mais cet nouvel air m'inspire beaucoup. Tu auras peut-être même droit à une Ode-à-Jared dans quelques jours. » Il ria très fort à sa propre blagounette. Il espérait par là, même tirer quelques sourires au mécano. « Et si je peux te donner un conseil, la musique, les chansons - c'est un sacré attrape-minette. Enfin à New York, ici j'en sais rien après tout. ... En même temps, je dois te dire qu'a part Monsieur et Madame DuBois, je n'ai vu personne de très intéressant.. Enfin, personne que je peux qualifier de midinette et dont pourrais essayer d'impressionner par mes chansons. C'est vrai que sur ce point là, New York me manque un peu. Il ne manque pas de monde au mètre carré ! C'est peut-être un peu trop vide ... Les voisins sont discrets. Les gens sont discrets. C'est tellement étrange pour moi. »

Se rendant compte qu'il en disait trop, il retourna tranquillement s'asseoir plus loin. Il reviendrait à la charge quand il aura la sensation que son baratin ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd.

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Jared McConroy

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MessageSujet: Re: « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer   « A friendship founded on business is better than a business founded on friendship. » feat. Randy Cramer EmptyMer 24 Nov - 21:38

Il ne s’attendait certainement pas à un monologue pareil. Jared était le genre de personne qui ne parlait pas beaucoup. Il était bien meilleur à l’écoute qu’à la parole. C’était par timidité, parce qu’il était réservé, mais surtout, parce qu’il n’en ressentait vraiment pas le besoin. Peut-être que s’il avait été plus expansif, il se serait épargné bien des désagréments, mais il se contentait de ce qu’il avait et surtout des gens qu’il pouvait compter parmi son entourage. Que ce soit sa famille ou ses rares amis, tous le prenaient tel qu’il était, sans le forcer à s’exprimer davantage ou à tirer profit de son silence. Il était doux, gentil, patient, voilà tout, et il avait beau essayer de briser ce mutisme parfois gênant, plus il tâchait de trouver un sujet de conversation, plus il se retrouvait encore plus mal à l’aise et donc, par conséquent, encore plus silencieux qu’à son habitude. Au moins, ceux qui le connaissaient bien savaient à quoi s’attendre et ils occupaient la majeure partie de la conversation, laissant le jeune à ce qu’il savait faire de mieux, participer en écoutant attentivement. Pour ça, il avait une mémoire phénoménale, il écoutait vraiment, il n’était jamais distrait par ce qu’il se passait autour de lui et le plus évident, c’était qu’il regardait toujours son interlocuteur. Jamais son regard n’allait se balader ailleurs et il arrivait souvent qu’il rappelle des éléments d’une conversation datant de plusieurs mois. Il pouvait même citer au mot à mot la réponse ou la remarque de quelqu’un. Il ne jugeait pas non plus, il ne voyait jamais le mal chez les autres, s’arrêtant au bien, n’ignorant pas qu’il y avait des défauts, mais les défauts faisaient partie de la personne, c’est ce qui la rendait unique.
Après, il savait bien que son tempérament calme et réservé pouvait en refroidir plus d’un, que certaines personnes pouvaient se méprendre sur son silence. Mais Jared ne pouvait pas y faire grand-chose, il n’essayait pas non plus, depuis qu’il avait rencontré Frieda, il savait que si les gens voulaient apprendre à le connaitre, ils pouvaient faire un petit effort pour le tirer de sa coquille, et si ça ne leur disait rien, ils pouvaient bien passer leur chemin. Ce n’était pas qu’il trouvait que c’était aux autres de toujours y mettre du leur, mais c’était plus facile de laisser entrer quelqu’un dans sa vie plutôt que d’essayer de pénétrer celle d’un inconnu. Il ne s’en sentait tout simplement pas capable. Jusque-là, sa timidité ne lui avait pas porté préjudice, son garage fonctionnait bien, ses clients étant pour la plupart des gens de la région parfaitement conscients de la difficulté qu’avait le jeune homme à se sociabiliser. Le jeune conducteur du tracteur, lui, n’était visiblement pas de la région, ce qui laissait deviner qu’il n’avait aucune idée de la personnalité à qui il avait affaire et quand il se lança dans une tirade interminable, après avoir essayé de prêter main forte à Jared, le garagiste ne put faire autrement que d’écouter, comme il savait si bien le faire, au lieu d’ignorer un bavardage qui semblait intempestif. Voilà que le taiseux venait de rencontrer le garçon le plus bavard du coin. Son débit était si élevé que Jared se demandait s’il attendait réellement une réponse de sa part ou s’il tentait juste de combler le silence. Il ne put s’empêcher de jeter un regard étonné de temps à autre, entre deux tâtonnements. En un rien de temps, il avait deviné l’origine du jeune homme, ce qu’il faisait à Ruby Creek Falls et qu’il laissait visiblement sa bouche parler avant de réfléchir parce qu’il se reprit plusieurs fois, comme s’il s’imaginait que Jared serait vexé par ses allusions à la campagne. Il apprendrait vite que Jared n’était pas quelqu’un de mal luné, qu’il ne prenait pas ses paroles pour argent comptant et que s’il ne semblait pas très réceptif, il appréciait étrangement ce flot de paroles, comme il le sortait d’un quotidien bien trop souvent isolé et silencieux. Oui, cela ne tenait qu’à lui de changer cela, mais encore une fois, Jared ne voyait pas trop comment il aurait pu y remédier.
Un sourire vint se dessiner sur les lèvres du garagiste toujours penché sur le problème. Décidément, malgré ses bourdes, ce Randy avait l’art et la manière pour se faire remarquer, et pas dans un mauvais sens. C’en était à un tel point que lorsque Randy se tut et alla s’installer plus loin, le silence retomba comme une masse et Jared émergea de son travail. Le front déjà tout souillé, il rejoignit son compagnon de conversation à sens unique après avoir attrapé deux bières fraiches. Il en tendit une au jeune New Yorkais et décapsula la sienne avant de s’appuyer contre un meuble où s’amassaient tout un tas d’objets en tous genres.

« New York, hein ? » s’exclama-t-il après avoir bu une gorgée. « C’est bien loin d’un endroit comme Ruby Creek Falls, drôle de destination pour un citadin. » Il décocha un sourire à Randy, comme pour lui signifier qu’il n’avait pris mal aucune de ses remarques maladroites et enchaina avec un sujet plus sérieux, puisque c’était la seule chose qu’il savait faire. « Le problème du tracteur n’est pas majeur, mais il va m’falloir deux ou trois heures pour le régler. »

Une vague estimation qu’il conclut par une nouvelle gorgée avant d’abandonner sa canette sur le bureau où toute une paperasse était abandonnée. Il aurait pu interroger le jeune homme sur ce qu’il faisait, commenter sa musique, mais à vrai dire, Jared se voyait mal dire quoi que ce soit, convaincu que Randy, s’il visitait un minimum Ruby Creek Falls, découvrirait le Dukes, le repère à musiciens et qu’il trouverait par là-bas tout un tas de jeunes gens qui seraient plus aptes à récompenser son côté expansif alors que Jared ne savait pas en profiter, se concentrant sur ce qu’il connaissait : la mécanique. Quant aux filles, il n’en voulait qu’une et elle ne voyait en lui que le brave meilleur ami, toujours là pour elle et il doutait que se mettre à la chanson ferait changer l’affection qu’avait Frieda pour lui. Si elle rencontrait Randy, elle lui trouverait certainement pleins de qualités, mais lui, il ne voyait en ce jeune homme bavard comme une pie qu’un inconnu bien forcé de faire une halte avant de retourner à sa besogne, alors, à quoi bon se fatiguer ?
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