Je regarde ma sœur d'un air suspicieux.Son agenda entre les mains je scrute son emploie de temps pour la soirée. Ma cadette est une personne très organisée ce qui me permets de savoir sans mal quels sont ses plans pour les jours ou soirées futures.

-Attends, attends... 22h30: soirée chez Simon. C'est qui celui la?Tu le connais depuis quand? Pourquoi tu vas le voir? C'est où?Vous allez y faire quoi? T'y vas seule ? Il y aura qui? Tu rentres qu..
- Djazz! Tu veux pas non plus engager un agent secret pour me suivre et te rapporter le moindre de mes mouvements ?
- C'est pas une mauvaise idée...
Soly leva les yeux au ciel et soufflant. Depuis tout petit je ne peux pas m'empêcher de la surprotéger, chose qu'elle commence à détester.Je ne suis pourtant pas de nature protecteur mais là c'est ma petite sœur, et donc différent.
-Monsieur se permet de me faire la moral alors qu'il est réputé pour ne pas être très fréquentable en ville...
Mes yeux devinrent aussi grands que des ballons de foot. Je cherche à garder une crédibilité dans mon rôle de grand frère. A la maison,j'essaye d'être une personne respectable, un modèle pour ma sœur. Futur étudiant en psychologie, j'ai toujours eu de bonnes notes à l'école. Quand nous vivons à Londres, ville où nous sommes nés, j'étais le petit garçon que tous les parents rêvent d'avoir. Poli, gentil,intelligent, courtois, serviable... Nous avons été élevé de la sorte,toujours bien sous tout rapport, afin de rendre fier nos parents.
- Qu'est ce que tu veux dire pas la Soly?
Notre conversation devenait sérieuse, je ne voulais pas qu'elle me voit comme les gens à l'exterieur. Je voulais qu'elle garde de moi, l'image du grand frère que toute les filles aimeraient avoir.
- Djazz... moi aussi je suis à l'université. Nous avons des connaissances en commun et certain bruits courent.Tu peux faire croire à papa et maman que tu es l'étudiant le plus brillant de l'université et que tu passes tes soirées à étudier avec des amis...mais ça marche pas avec moi
Nos parents...C'est vrai que j'ai le don pour leur faire avaler n'importe quoi. Ils pourraient croire que je suis encore puceau si je le voulais. Il faut dire que je leur donne une image exemplaire de moi. Disons qu'il y a une paire d'années, j'étais encore véritablement un enfant parfait. Avec un mère mannequin et un père pasteur...comment ne pas l'être durant les premières années de sa vie? Vous devez vous dire que ce n'est pas ainsi que nous avons pu avoir tant d'argent, mais l'héritage fait parfois des miracles. En effet ma mère n'était pas vraiment connue dans son métier mais en quelques jours nous sommes passé d'une famille modeste à de riches héritiers enviés.
- Tu me laisses sortir maintenant DJ?
- Envoies un sms toutes les heures ou j'te jure que je débarques.
Elle sourit et me fit un bisous sur la joue, sans oublier de répéter de ne pas m'inquiéter, et quitta ma chambre.

La réputation de la famille devenait de plus en plus importante pour le travail de ma mère. Elle était maintenant appelée pour des dizaines et dizaines de shooting photos.Bien sûr, les magasines commencèrent à en parler et nous sommes vite devenus les proies des paparazzi. Nous devions alors faire attention à ce que nous faisions, disions, où nous allions... Comme tout les adolescents, j'avais une vie en dehors de la maison, des amis plus ou moins fréquentables, des soirées alcoolisées, des petites amies différentes à chaque fois. Mon image de garçon bien sous tout rapport ne tenue pas longtemps...

Mon père, d'habitude calme, lança un magasine à mes pieds. Sur la première de couverture je vis une photo...plutôt compromettante de moi, à moitié nu collé à une fille et avec visiblement quelques grammes d'alcool dans le sang. J'aurais bien du m'en douter, mon caractère fêtard et dragueur me trahirait un jour vis à vis de mes parents. Mais ce n'était pas cela qui semblait enerver mon père, mais plutôt que ma mère n'était plus considérée comme une mère mannequin exemplaire, avec deux enfants parfaits et un chien. Pour faire simple, nous n'avions plus le statut de"famille Américaine" comme on le voit dans les séries

C'est ainsi que je quitta le cocon familiale. Ma mère en pleure, mon père me hurlant dessus, mes valises faîtes en quelques minutes et ... ma sœur à mes talons. Je ne la remercierai jamais assez de m'avoir suivis.