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 « Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane

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Alexandre Rathbone

My Own Private Idaho

Alexandre Rathbone

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« Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane _
MessageSujet: « Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane   « Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane EmptyVen 17 Sep - 11:12

« Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane O10k0m

C’était toujours la dernière ligne droite qui était pénible. Chaque voyage lui avait prouvé que les derniers kilomètres étaient les plus longs et les plus fatigants de toute l’épopée. C’était comme si son esprit ralentissait en sachant que la destination finale approchait à vive allure et qu’il ne restait qu’une poignée d’heures avant qu’il n’atteigne leur destinée. Ce que Ruby Creek Falls, petite bourgade de l’Idaho, leur réservait était un mystère, Alexandre n’en attendait pas grand-chose. Il n’avait de toute manière jamais été du genre à planifier quoi que ce soit, à espérer quelque chose de l’avenir. Il vivait bien trop au jour le jour pour s’en préoccuper. La seule donnée qui restait stable et à laquelle il s’accrochait se prénommait Harley Fane et elle était endormie à ses côtés, la tête vacillant au rythme des tournants, des mouvements du véhicule. Il restait moins de dix kilomètres avant qu’ils n’atteignent cette fameuse petite ville perdue au milieu de nulle part. Jamais l’ex-junkie n’aurait imaginé une seule seconde qu’il serait l’initiateur d’un tel retournement de situation – bien que rien ne disait qu’un jour ou l’autre, Harley n’aurait pas été celle qui lançait l’aventure, s’il n’avait pas pris cette décision. Mais c’était bien lui qui avait décrété qu’ils quittaient le soleil de Miami pour venir sillonner les routes sinueuses de l’Idaho. Il avait suivi les instructions à la lettre, avait emprunté les sorties mentionnées, avait pris les autoroutes, les unes après les autres, jusqu’à ce qu’ils franchissent la frontière de l’Idaho. Ils avaient pénétré un Etat dans lequel Alexandre n’avait jamais mis les pieds et il ne serait probablement jamais venu s’y perdre s’il n’y avait pas une personne qui y avait élu domicile. Melchior Warheon. Qui aurait cru qu’Alexandre irait un jour lier son destin à cet inconnu qui se trouvait être le meilleur ami d’Harley ? Parce que c’était bien pour elle qu’il le faisait et non pas pour le dépressif – à ce qu’il avait cru comprendre – qui s’était isolé pour Dieu sait quelle raison. Il aurait pu choisir New York, Seattle, Chicago mais non. Il avait fallu que ce crétin vienne se retrancher dans le trou du cul du monde. Il ne l’avait pas nommé comme cela devant Harley mais c’était bien la façon dont il voyait cette ville. Il ignorait combien de temps ils y resteraient et n’était pas idiot, il n’avait pas complètement rejeté l’idée qu’il s’y trouve coincé puisqu’il serait probablement difficile d’arracher la jeune femme à son meilleur ami. Le retrouver pour mieux l’abandonner encore une fois ? Peu probable. Mais au final, cela importait peu à Alexandre. Tant qu’Harley était à côté de lui, tant qu’il pouvait la serrer contre lui tant qu’il le voulait, il s’accommoderait de n’importe quel foyer, même s’il s’agissait d’une ferme au milieu d’un champ, loin de la civilisation.
Un panneau apparut au loin. Alexandre plissa les paupières, encore un peu largué à cause du temps qu’il avait passé à rouler ces derniers jours. Il appuya inconsciemment sur l’accélérateur. Paradoxalement, il voulait lire les trois mots qui formaient le nom de cette ville autant qu’il ne voulait pas gagner celle-ci. Cela signifierait la fin d’un – ultime ? – voyage, mais cela voulait aussi dire retrouver l’incertitude de leur vie depuis des mois, depuis qu’il lui avait passé la bague au doigt et même un peu avant, d’ailleurs. On aurait pu croire qu’il s’y était habitué, que son manque d’attache à sa ville natale avait pu l’aider à tirer un trait sur la Californie et à s’adapter à n’importe quel environnement mais c’était faux. Alexandre avait beau aimer les imprévus, il était fait pour être sédentaire, pour vivre dans un appartement dans lequel ses affaires seraient peut-être éparpillées mais où au moins, il n’aurait pas à essayer de les caser dans une valise, où il ne devrait pas réfléchir à deux fois avant d’acheter quelque chose – pourrait-il ou non le transporter s’ils en venaient à devoir bouger ? Il ne voulait plus se poser de questions à ce sujet. Il voulait avoir ses propres clefs, sa chambre, son lit, sa douche, sa cuisine. Un peu de stabilité ne leur ferait pas de mal, il en était convaincu. Enfin, ils ne seraient plus les Rathbone – Harley avait toutefois tenu à garder son nom de famille et ce, farouchement – itinérants, ils pourraient construire quelque chose, un foyer – et par-là, il n’entendait évidemment pas fonder une famille, à 23 ans, ils avaient d’autres choses en tête. Melchior Warheon, par exemple. Pour l’instant, il était la seule chose qui régissait leur vie, c’était sur lui que convergeaient leurs pensées, leurs actes et, enfin, ils allaient atteindre leur but et, Alexandre l’espérait, emprunter un tout nouveau tournant avec certes ses propres difficultés mais n’était-ce pas ce qui rendait leur vie intéressante ? Leurs chagrins, leurs disputes, pour mieux se consoler, se retrouver, s’aimer ?

« Welcome to Ruby Creek Falls » lut-il à haute voix en parvenant à hauteur du panneau.

Un sourire mi-fatigué, mi-encouragé se dessina sur ses lèvres et il hésita un instant à glisser la main sur la cuisse d’Harley pour la réveiller. Ce geste la ramènerait à la réalité, lui ferait découvrir un paysage dont elle n’avait pas l’habitude et elle oublierait rapidement le sommeil en retard qu’elle tentait de rattraper. Mais il n’en fit rien, poursuivant sa route, accélérant encore un peu après avoir dépassé le panneau. Il ne l’aurait probablement pas avoué mais Alexandre sentait lui aussi poindre l’excitation à l’idée d’entrer dans une nouvelle phase de leur vie, qu’elle soit commune ou non. Ils prenaient une nouvelle direction, maitres d’eux-mêmes, de leurs décisions et des conséquences qui s’ensuivraient. Il les assumerait pleinement. Après tout, il avait bien eu la folie de prendre l’initiative, de quitter un petit coin de paradis pour ce qui ressemblait à un décor fade et gris, malgré ce début de septembre. Fallait-il s’attendre à une température mitigée tout au long de l’année, à un ciel qui ne savait s’il allait laisser le soleil apparaitre ou pleuvoir ? Alexandre préféra chasser cette pensée. Il ne voulait pas regretter ses actes, le geste qu’il avait fait par amour pour Harley. Il voulait tout garder précieusement et continuer comme il l’avait toujours fait : en se contrefichant du lendemain, en se contentant de voir ce qu’il se passait, ici et maintenant.
Les premières bâtisses apparurent et le cœur du jeune homme fit un bond dans sa poitrine, quelque chose qu’il n’avait fait jusqu’à présent. Était-ce un signe ? Déglutissant, il se redressa, comme pour mieux s’imprégner de leur entrée dans Ruby Creek Falls où, quelque part, se cachait l’objet de leur quête.
À première vue, la petite bourgade faisait davantage penser à un village ou en tout cas l’image qu’Alexandre se faisait d’un village. Tout semblait plus petit, sans aller jusqu’à prétendre que c’était miniature mais les rues étaient différentes, même l’air semblait composé d’autre chose, ou peut-être qu’il manquait de quelque chose, plutôt. Loin de la ville et de la pollution ambiante, Ruby Creek Falls faisait surtout penser à un bol d’air frais, un air qui ragaillardit Alexandre. Suivant son instinct, il erra quelques minutes dans les rues avant d’atteindre ce qui semblait être le centre ville – il y faisait en tout cas plus vivant, plus actif. C’était comme si ses yeux verts ne savaient où se poser tant les informations lui parvenaient et il décida de trouver une place où se parquer au plus vite, il n’y aurait rien de tel que de fouler le sol de Ruby Creek Falls. Après quelques minutes, il trouva une place de libre ou plutôt attendit que le véhicule sorte de son emplacement pour s’y glisser à son tour et couper le moteur.
Dire que l’arrêt soudain du moteur procura une sensation bizarre à Alexandre aurait été un peu exagéré, mais ça n’en était pas loin. Faisant abstraction de ce qu’il se passait dans son cœur, il ouvrit la portière et sortit de la voiture, s’étira, se dégourdit les jambes puis il fit le tour de la voiture. Il avait roulé capote ouverte tout au long de leur trajet mais il savait qu’il devrait la rabattre maintenant et ce pour un bout de temps, vu le climat qui semblait régner ici. S’approchant du côté passager, il se pencha sur la demoiselle toujours assoupie et pressa ses lèvres contre sa chevelure douce, glissant les doigts sur son épaule pour la réveiller en douceur.
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Harley Fane

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MessageSujet: Re: « Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane   « Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane EmptyMar 5 Oct - 22:44

    La route vers l'Idaho était interminable. Il semblait à Harley qu'ils étaient partis depuis déjà 2 semaines tant les kilomètres qu'ils engloutissaient tous les jours ne semblaient diminuer ni même les rapprocher de leur destination finale. Alexandre était au volant, toujours aussi concentré sur la route et étrangement calme. Harley, elle, occupait la place passager et passait son temps à s'assoupir et se réveiller, espérant à chaque réveil qu'elle découvrirait les verts paturages et hautes montagnes de l'Idaho; mais à chaque fois qu'elle demandait; qu'elle harcelait même Alexandre, elle avait droit au même style de réponse; toutes aussi mauvaises les unes que les autres et qui la rendaient folle à chaque fois "On est arrivés?" "Nan, on vient de quitter le Mississippi". Elle était impatiente de nature; ca n'était pas vraiment dans son tempéramment de s'asseoir et d'attendre que les choses passent, or là, elle n'avait vraiment pas d'autres choix que de poser ses fesses sur le cuir du fauteuil de la voiture de son époux et d'attendre que le temps passe. C'était un réel calvaire pour elle, surtout qu'elle savait ce qui l'attendait à l'arrivée. Et c'était d'ailleurs peut-être même parce qu'elle savait qu'elle allait retrouver Melchior qu'elle était nerveuse et qu'elle avait du mal à tenir en place. Les choses n'étaient pas vraiment roses entre elle et Melchior et elle ne savait tellement pas à quoi s'attendre lorsqu'elle le verrait qu'elle se rendait presque malade à imaginer tous les scénarios possibles et immaginables...
    Elle avait pris l'habitude, maintenant, de parcourir l'Amérique avec Alexandre, ca n'était pas ça qui posait problème, bien au contraire justement; lorsqu'ils étaient sur la route, il n'y avait qu'eux et c'était exactement ce que la petite brunette voulait, lui et elle, rien d'autre, personne d'autre que lui. Au fur et à mesure que les mois avaient passé, Harley avait développé une addiction toute particulière pour le jeune homme; le genre d'addiction qui la frustrait presque lorsqu'elle ne le voyait pas dans son champ de vision. Il était son seul point de repère désormais et sans lui, elle se sentait totalement perdue et à la limite de l'angoisse. Sans lui, elle ne serait même pas là, à rouler sur une énième nationale déserte en direction du Nord; non, elle serait rentrée à Sacramento chez son père, pour retrouver la sécurité et le confort de son foyer.. Elle avait beau avoir déménagé un bon nombre de fois depuis sa naissance, plus elle grandissait, moins elle avait envie de déménager encore et encore, et le fait d'être dans une relation stable et sérieuse avec le jeune homme accentuait même davantage cette envie qu'elle avait de se trouver un petit chez soi; pour qu'enfin elle puisse évoluer et mettre un terme à sa folle vie d'adolescente... C'était totalement fou parce qu'une partie d'elle n'était pas du genre à vouloir se poser; bien loin de là. Harley était une éternelle insatisfaite et ne savait se complaire dans quoique ce soit. Une maison, un pied-à-terre, c'était ce qu'elle voulait là, tout de suite, sur un coup de tête, un énième caprice; mais elle savait aussi qu'elle ne pourrait jamais rester définitivement au même endroit pour toujours. Elle avait constamment besoin de changement et la seule chose qu'elle garderait à vie serait Alexandre, elle en était convaincue et persuadée. Tout le reste ne cesserait de changer, toujours, inlassablement, parce que c'était ainsi qu'elle était heureuse... Alors oui, pour le moment tout ce qu'elle voulait était se poser quelque part; parce que cela faisait désormais bien trop longtemps qu'elle et Alexandre cotoyaient les motels et autres hotels d'Amérique; et elle avait besoin d'avoir un endroit où se poser, où reprendre haleine un peu...
    Alexandre et elle avaient commencé leur périple en quittant brusquement la Californie; sur un coup de tête. Ils avaient rejoint la Floride en faisant un détour par le Nevada; et au fur et à mesure qu'ils avaient traversé les états, leur relation avaient évoluée, comme s'ils avaient franchis des étapes à chaque nouvelle frontière, des étapes qui avaient fait grandir Harley, qui l'avaient bouleversé, qui l'avaient même transformé. Si elle garderait à vie son caractère de cochon, elle avait appris à faire des concessions parce que se mesurer à Alexandre n'était pas toujours une partie de plaisir. Il avait lui aussi un caractère bien trempé mais ca ne les avaient pourtant pas empêcher de trouver un équilibre dans leur couple. Ils étaient partis de Californie après s'être tout fraîchement remis ensemble et au jour d'aujourd'hui; alors qu'ils traversaient elle ne savait plus bien quel état, elle ne pouvait s'empêcher de jouer distraitement avec l'alliance qui ornait son annulaire gauche... Un équilibre qui avait eu du mal à s'établir mais qui leur convenait tout à fait maintenant qu'ils avaient tout deux conscience des limites à ne pas franchir.
    Recroquevillée en petite boule sur le siège passager et ses grosses lunettes de soleil reposant sur son nez fin; Harley venait tout juste d'ouvrir les yeux après s'être à nouveau assoupie. Elle ne fit aucun geste ou mouvement brusque qui auraient pu trahir le fait qu'elle était éveillée et se contenta d'observer silencieusement Alexandre conduire. Il ne conduisait que d'une seule main, son coude gauche reposant lourdement sur le rebord de la fenêtre et Harley sourit doucement en réalisant que s'il était au volant depuis toutes ces longues heures, à supporter ses gémissements, ses plaintes, ses coups de gueules et autres sautes d'humeurs, c'était pour elle. Lui, n'avait rien à gagner à aller se perdre en Idaho. Elle savait qu'il détestait la montagne; c'était un gars de la ville, il était né en Californie, dans un état chaud et ensoleillé dans une ville moyenne mais vivante et vibrante, et voilà qu'il se dirigeait à vive allure vers un trou paumé d'Idaho; pour elle. Elle savait qu'il était également allergique à toute forme de bêtes à poils; elle l'avait appris bien à ses dépends, un jour, alors qu'il avait fait une crise d'allergie dans son appartement; mais là encore, il bravait sa condition pour rejoindre un état où -elle l'avait lu sur google- les vaches et les chevaux étaient nombreux; pour qui? Pour elle. Rien qu'à y penser, elle se serait bien blottie dans ses bras pour le remercier une énième fois et lui faire comprendre qu'elle l'aimait plus que tout; mais elle se contenta simplement de le regarder en douce, appréciant égoïstement de sentir son coeur battre avec intensité. C'était de sentir son coeur battre avec force dans sa poitrine qu'elle aimait le plus lorsqu'elle était avec Alexandre. Ils avaient eu tellement de mal à s'apprivoiser qu'elle ne pouvait qu'apprécier tous ces sentiments qu'elle refoulait sans relâche l'année dernière... Soudainement, elle vit Alexandre se redresser sur son siège et poser les deux mains sur le volant avant de changer de vitesse; elle fronça légèrement les sourcils puis son coeur loupa un battement lorsqu'elle entendit la voix du jeune homme s'élever :

    - Welcome to Ruby Creek Falls

    Ca n'était qu'un murmure et elle comprit vite qu'il ne faisait que se parler à lui-même; mais à nouveau son coeur se mit à battre plus vite, d'appréhension. Cela faisait tellement longtemps qu'ils étaient sur la route qu'elle avait perdu le fil du temps et même si elle était impatiente d'arriver à destination; maintenant qu'ils étaient là; elle eut l'envie soudaine de fuir et de faire demi-tour pour retourner en Floride dans le petit motel miteux où ils avaient résidé pendant quelques mois. Mais bien sûr; elle savait que c'était impossible, de une parce que ca serait de la pure folie et de deux parce qu'Alexandre refuserait catégoriquement de faire chemin inverse après avoir traversé toute l'Amérique. Ils roulèrent encore un instant et le regard noisette d'Harley scrutait les moindres réactions du jeune homme. Que voyait-il? A quoi ressemblait cette ville? Est-ce qu'il avait aperçut Melchior? Elle était soudainement tellement tétanisée que, malgré l'envie irrémédiable qu'elle avait de se redresser sur son siège et de regarder autour d'elle; elle resta prostrée sur son siège et ne bougea pas d'un centimètre; seuls les battements frénétiques de son coeur auraient pu trahir qu'elle ne dormait pas paisiblement; mais ça, Alexandre ne le remarqua pas tant il était visiblement hypnotisé par ce qu'il voyait. Harley déglutit difficilement lorsqu'elle sentit la voiture ralentir peu à peu et elle ferma enfin les yeux lorsque le jeune homme coupa le contact. Ils étaient bel et bien arrivés. Elle le suivit des yeux alors qu'il contournait la voiture et ne put s'empêcher de tourner la tête lorsqu'elle ne put plus l'apercevoir. Elle le vit approcher et lorsqu'il posa sa main sur son épaule; elle posa directement la sienne par dessus, comme si elle s'accrochait à une prise d'escalade. Il déposa un baiser dans ses cheveux et elle se redressa lentement, inspirant un grand coup, prête à faire face à ce nouveau challenge:

    - J'vais pas faire une syncope quand j'vais voir la rue Alex, hein? Ya du monde au moins? C'est pas désert?
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Alexandre Rathbone

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MessageSujet: Re: « Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane   « Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane EmptyVen 5 Nov - 21:59

L’Idaho était bien le dernier endroit auquel Alexandre aurait pensé, si on lui avait demandé, quelques mois plus tôt, où il se verrait d’ici un an. Il n’y avait rien aux alentours sinon des montagnes à perte de vue, des arbres – trop d’arbres à son goût. Il avait vu des fermiers encombrer les routes avec leurs gros tracteurs, il avait dû les doubler pour pouvoir garder une bonne allure. Il se demandait même si les gens du coin avaient Internet ou même un réseau quelconque. S’il n’était pas un fanatique de technologie, il était certain que le jeune Californien avait appris qu’un téléphone en état de marche était essentiel, cela pouvait le sauver d’une situation inextricable. Il n’y avait qu’à revenir quelques mois en arrière, quand il avait reçu un appel qu’il n’espérait plus, un coup d’envoi pour les réconciliations avec Harley. Il arrivait souvent qu’Alexandre se demande si elle repensait à ce qu’ils avaient traversé, à l’improbabilité que leur couple fonctionne, tant ils étaient différents et trop similaires en même temps. Mais voilà. Ils étaient là, tous les deux, perdus au milieu de nulle part, dans une bourgade qu’ils n’auraient jamais vue si elle n’avait pas abrité le meilleur ami de la jeune femme.
C’était par amour qu’il avait pris l’initiative de ce voyage. Il n’avait pas réfléchi plus loin que cela. Il ignorait complètement ce qu’ils allaient faire à présent, pour combien de temps ils resteraient et comment les choses se passeraient avec Melchior. Mais cela n’avait pas d’importance. S’il y avait bien une chose que l’ex-junkie avait apprise au cours de ces dernières semaines, c’était que la vie était imprévisible et que tant qu’Harley serait près de lui, il pourrait s’accommoder d’à peu près n’importe quelle situation, même si cela signifiait se retrouver dans une petite ville qui avait pour seul centre d’intérêt, les matchs hebdomadaires de baseball. Y avait-il seulement un cinéma ? Cette question lui donna envie de rire. Mais dans quoi s’était-il donc embarqué ? Combien de temps sa bonne résolution tiendrait-elle au milieu d’une petite ville sans action, sans rien de spécial. Un cliché des bleds paumés desquels veulent absolument sortir des adolescents en quête de liberté. Et eux, ex jeunes Californiens bien chanceux, venaient délibérément se perdre ici. Mais ils avaient une bonne raison. Après, il voulait bien entendre l’explication de Melchior parce qu’il ne voyait vraiment pas ce qui avait pu pousser le jeune homme à venir se terrer ici, plutôt qu’ailleurs. Il y avait tant d’endroits magnifiques où il suffisait de traverser la plage pour se plonger dans un océan, de villes en pleine effervescence où l’activité ne semblait jamais décroitre. Mais Ruby Creek Falls, vraiment ? Cela ressemblait plutôt à un petit coin à vieux fermiers, rien de plus. Quant aux Indiens, Rathbone n’y avait même pas encore songé. Ce n’était pas vraiment le genre de sujet qui attirait son attention, de toute manière.
Il pensait sincèrement qu’en arrivant à destination, il se sentirait plus fort, plus confiant. Il saurait quoi faire, ils auraient atteint leur but mais en réalité, il n’y avait pas plus angoissant que de se retrouver dans une ville, sans attache, sans avoir de toit de prévu pour la nuit. Alors, bien sûr, il ne doutait pas qu’un motel devait être quelque part dans les environs, mais il avait lu un article au sujet d’une catastrophe, survenue quelques semaines plus tôt et il se doutait que si les dégâts étaient aussi importants que ce que l’article mentionnait, il y aurait de fortes chances pour que la ville et ses alentours soient complets. Bon, après, il y avait les villes voisines, évidemment, mais d’un côté, s’ils pouvaient se contenter de loger dans Ruby Creek Falls même, Alexandre ne serait pas mécontent. Il en avait assez fait des kilomètres au cours de ces derniers jours et pour tout dire, s’il ne prenait pas le volant pendant une semaine ou deux, cela ne lui manquerait pas. Arriver à destination provoquait donc un mélange de soulagement et d’appréhension. Et s’ils détestaient l’endroit ? Et si Melchior ne se trouvait plus ici ? Pas un seul instant, il ne s’imagina qu’ils puissent se plaire parmi les petites rues si différentes des grands buildings qui avaient parsemés leur route jusque-là. C’était comme s’ils avaient vécu dans un palais avant de se retrouver dans un quartier sans vie. Alexandre n’était pas habitué à respirer un air si pur, c’était presque comme si la pollution lui manquait. Mais, par-dessus tout, il attendait la réaction d’Harley. Comme souvent, même s’il pouvait anticiper beaucoup de ses réactions, il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre. C’était comme si, par moment, elle était une extension de lui-même, et il pouvait prédire ce qu’elle allait lui répondre ou la moue qui allait s’afficher sur ses traits, alors qu’à d’autres, il ne savait pas du tout comment elle allait réagir. D’ailleurs, c’était ce qui l’avait fait tomber amoureux d’elle, ce sentiment de lui appartenir tout en craignant qu’elle se lasse de lui, un jour ou l’autre. Il ne savait jamais sur quel pied danser, cela maintenait leur cohésion, leur complicité. Jamais il ne s’ennuyait avec elle, même s’il avait passé ces derniers mois plus de temps avec elle que sans elle. Il n’avait pas l’impression d’étouffer, malgré ce qu’on aurait pu penser vu leur rythme de vie. Il ne pouvait pas se passer d’elle, c’était aussi simple que cela, et c’était pour cela qu’il sacrifiait les gratte-ciels pour des maisons à un étage, loin des quatre-quatre et des soirées arrosées.
Harley se redressa et un sourire en coin vint se dessiner sur ses lèvres alors qu’elle mettait des mots à leur crainte commune. Émettant un petit rire, Alexandre enfonça ses mains dans les poches de son pantalon et jeta un œil circulaire, découvrant pour la première fois les lieux avec attention. Il s’agissait d’une petite place plutôt typique. Avec ses petites échoppes, ses petits cafés et ses habitués, très certainement. Il y avait de la vie, oui, mais c’était loin de la folie de Californie ou de Miami.

« C’est… différent de ce qu’on a pu voir jusqu’à présent » dit-il en émettant une petite grimace désolée. « Mais y a de la vie, ouais. À mon avis, ça doit pas être très grand, si c’est ce que je crois, ces gens doivent tout savoir les uns des autres, donc on devrait pas avoir de mal à trouver Warheon… »

Ça, c’était en admettant que le jeune homme se soit fait une place parmi ces villageois – même si Ruby Creek Falls n’était pas un village à proprement parler, c’était à cela que ça ressemblait, pour le regard d’un citadin tel qu’Alexandre. Il ignorait que Melchior n’était pas populaire ici, qu’il se terrait dans son coin, à espérer qu’on l’oublierait le plus vite possible. Pas de chance pour lui, il avait une meilleure amie tenace et le mari de celle-ci n’avait pas froid aux yeux, même si cela signifiait qu’il risquait de s’embourber en Idaho.

« Allez, sors de là, on va aller un peu repérer les lieux. Si ça s’trouve, on aura fait le tour en une demi-heure » plaisanta-t-il en ouvrant la portière, présentant sa main libre à la jeune femme pour l’aider à sortir du véhicule.

Il ne lâcha cependant pas la main d’Harley lorsqu’elle se fut extirpée de son siège. À vrai dire, lui tenir la main le rassurait. Derrière son air fanfaron, Alexandre n’aimait pas se retrouver face à l’inconnu.
Il verrouilla le véhicule et, instinctivement, ils se dirigèrent vers un coin de la place qui semblait plus animé. Là où il y avait de la vie… il y avait de l’espoir. Ou pas.
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« Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane _
MessageSujet: Re: « Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane   « Who travels for love finds a thousand miles not longer than one. » feat. Harley Fane Empty

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