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 « There's not a place on earth I'd rather be than here » | feat. Virginia Callaghan

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Gaël Costigan

My Own Private Idaho

Gaël Costigan

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« There's not a place on earth I'd rather be than here  » | feat. Virginia Callaghan _
MessageSujet: « There's not a place on earth I'd rather be than here » | feat. Virginia Callaghan   « There's not a place on earth I'd rather be than here  » | feat. Virginia Callaghan EmptyMar 21 Sep - 14:01


« There's not a place on earth I'd rather be than here  » | feat. Virginia Callaghan 2vacaph « There's not a place on earth I'd rather be than here  » | feat. Virginia Callaghan 2i7l4jc

Assis à une table suffisamment isolée dans le coin de la salle, Gaël savourait son cappuccino encore fumant. Il n'avait jamais aimé le café pur, même trois cuillères de sucre ne suffisaient jamais à adoucir son goût trop agressif et la sensation amère qui lui brûlait la gorge. Aussi, lorsqu'il avait découvert les cappuccino de chez Morning Cup, le jeune homme s'était découvert une nouvelle addiction. Dès lors qu'il eut goûté leur délicat arôme légèrement tinté de vanille, plus aucun autre breuvage ne l'avait satisfait au petit matin. Tous les starbucks du monde ne lui avaient jamais apporté cette même satisfaction et lorsqu'il avait du s'en contenter, il ne se passait pas un seul matin où Gaël ne regrettait amèrement la saveur de sa boisson préférée. Le sevrage avait été dur et surtout long mais maintenant qu'il était de retour, il ne se priverait pas de son plaisir quotidien, quitte à se lever à l'aube afin de profiter du calme apaisant qu'était le Morning Cup au champ du Coq. Outre le calme que lui apportait ce Café, c'est surtout pour son ambiance que Gaël aimait s'y rendre, tout le monde se connaissait ici et les habitués aimaient se retrouver au coin du comptoir pour échanger leurs petits potins matinaux ou bien lire les nouvelles du jour. Mais même si les discussions de chaque client s'entremêlaient et formaient au final un léger fond bourdonnant où seuls certains mots parvenaient à s'échapper de façon distincte, rien ni personne ne venait empièter sur la quiétude du jeune homme. S'il avait par le passé l'habitude de discuter brièvement ou de saluer quelques connaissances avant de prendre place, seul face à son Mug fumant, aujourd'hui Gaël était entré en véritable inconnu dans le Café. Certes son bonnet camouflant sa tignasse blonde ne le rendait pas vraiment reconnaissable, mais il n'avait pas pris le temps de discipliner ses cheveux, se promettant de le faire plus tard. Après tout, il n'avait pas pré-programmé sa journée, aussi, rien ne l'avait obligé à être coquet ce matin là. Un t-shirt blanc rayé de bandes grises, une veste en jean noire, son fidèle bonnet 'cache-misère' , un jean , la première paire de chaussures qui lui étaient passé sous la main -ce matin là, une paire de Doc Marten's tout juste usée- et il était parti.

S'il recherchait le calme, c'était avant tout dans l'espoir de retrouver l'inspiration. Si son trajet jusqu'au Morning Cup s'était fait en musique, son Ipod lancé en mode aléatoire, il l'avait aussitôt éteint en rentrant dans le Café, s'installant à une table prévue initialement pour deux personnes et extirpant son petit carnet de la poche arrière de son jean. La couverture en cuir marron semblait intacte hormis les angles légèrement cornés par les trop nombreuses fois où le jeune homme le sortait et le remettait en place dans sa poche. Il ne sortait jamais sans, même s'il n'avait plus rien écrit sur ses pages depuis plusieurs mois, il se sentait incapable d'aller où que ce soit sans lui. Comme d'autres avaient besoin de leur téléphone portable, Gaël ne pouvait se séparer de l'unique échappatoire qu'il avait su trouver. L'écriture. New-York lui avait enlevé ça, comme si l'exubérance de la ville avait aspiré son inspiration, son 'talent'. La 'Big Apple' avait fait de lui un pantin, un homme semblable à des milliers d'autres. Un fantôme. Mais il savait qu'entre les murs du Morning Cup, sur son sol natal, bien à l'abri des vautours, Gaël pourrait retrouver l'essence même de sa plus grande passion -avec la musique.

Il s'apprêtait à poser la pointe de son stylo bille sur la page encore vierge lorsque son téléphone vibra dans sa poche, avant qu'une petite sonnerie ne se déclenche, le coupant dans son élan et provoquant en lui une frustration presque visible sur son visage. Lorsqu'il sortit le petit appareil de sa poche, il fronça les sourcils et sa mine s'assombrit légèrement en voyant le nom de son père s'afficher sur l'écran. Il avait essayé de le joindre cinq fois depuis la veille, chaque tentative soldées d'un échec puisque Gaël avait à chaque reprise pressé le bouton permettant de raccrocher. Il n'était pas prêt. Il ne savait même pas s'il le serait un jour mais en attendant, il ne se sentait pas d'attaque pour faire face à la voix tintée de reproches de son père. Aussi, pour la sixième fois en quelques heures, il pressa le bouton rouge et mit fin à la sonnerie incessante de son appareil. Il ne laissa pas de message. Il n'en laissait jamais, c'était une chose que Gaël trouvait insupportable chez son géniteur, jamais il ne prenait la peine de laisser un message à une boîte vocale, sans doute trop fier pour parler à une machine sans obtenir la moindre réponse. L'appareil se tût enfin et le jeune Costigan put souffler à nouveau. Il ne retenterait pas avant quelques heures...

Cependant, à peine eut-il reposé le petit appareil sur la table près de son mug que celui-ci se remit à sonner. Soupirant cette fois de frustration, Gaël pensa à un complot visant à lui gâcher la journée et envisagea de raccrocher immédiatement, se disant que décidément, son père était tenace, mais lorsqu'il vit la photo s'afficher sur l'écran de son téléphone, il fut aussi surpris que subitement détendu. Virginia Callaghan... Son appel était tout aussi inattendu qu'agréablement bienvenue et un léger sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme lorsqu'il repensa à la jolie blonde. Virginia était initialement la meilleure amie de son frère, aussi, ils avaient été amené à passer énormément de temps ensemble à l'époque où Gaël aimait suivre Orlando dans toutes ses péripéties. Naturellement, ils s'étaient tous deux liés d'amitié, tissant une complicité qui, bien qu'encore très loin de celle qu'échangeait son frère avec elle, restait tout à fait suffisante. Le sourire rayonnant de la jeune femme illuminait l'écran de son téléphone et Gaël réalisa seulement qu'elle faisait partie de ces personnes qui avaient manqué à son existence, ces derniers mois. N'hésitant pas une seconde de plus, il s'empara de son I-phone et répondit aussitôt.

« Alors Bambi, tu fais mariner les filles maintenant? ça y est, New-York a fait de toi un p'tit flambeur? » Gaël ne put s'empêcher de sourire. En une seule phrase, il reconnut la Virginia qu'il avait quitté près de deux ans plus tôt. Elle était la seule qu'il autorisait à lui donner un surnom aussi risible et la jeune femme aimait abuser de ce pouvoir dès qu'elle en avait l'occasion. L'espace d'une seconde, il s'en voulut de ne pas l'avoir contactée le premier, après tout elle était une amie qui comptait beaucoup pour lui en dépit du lien assez exclusif qui la reliait à son aîné et chaque moment passés avec elle avaient été riches en fou-rires et en anecdotes cocasses. Virginia était ce genre de personne auprès de qui l'on ne pouvait que se sentir bien, sa bonne humeur était contagieuse, son excentricité revigorante. Elle savait apporter à Gaël la légèreté dont il avait besoin, et pour cela, il lui était reconnaissant.

« Hmm, à qui ai-je l'honneur? » sourit-il, débutant le petit jeu qu'ils avaient très tôt instauré entre eux. Leur complicité était principalement basée sur les taquineries, ils aimaient se chercher, titiller leurs points faibles et s'envoyer de temps en temps des petites piques sans conséquences. Jamais ils ne s'étaient disputé à propos de quoique ce soit, jamais rien n'avait entaché leur relation et c'est probablement ce qui plaisait le plus à Gaël. Une amitié sincère, franche et sans la moindre prise de tête. Le rire cristallin et léger de la jeune femme vint chatouiller l'oreille du blond tandis qu'il devinait déjà se frimousse grimaçante et amusée à l'autre bout du fil. « La femme de tes rêves, Bambi, ça te met sur une piste? » Virginia dans toute sa splendeur, elle excellait dans les répliques piquantes et ne manquait jamais de lui décrocher une dizaine de sourire au cours d'une simple conversation téléphonique. Le jeu était lancé, les jetons étendus sur le tapis, Gaël ne pouvait plus reculer à présent, il était entré dans la partie et il savait que Virginia n'abandonnerait jamais la première.

« Megan Fox? elle a finit par entendre mes appels? »
« Dans tes rêves, probablement! dis-moi, t'es de retour en ville et pas un coup de fil, rien? »
« Je viens de rentrer... »
« Et? je suis profondément vexée tu sais, tu vas devoir te rattraper rudement blondinet! »
« Connaissant tes exigences, je crains le pire... » sourit Gaël, s'accoudant au bord de sa table et souriant toujours plus.
« T'en fais pas, je parle juste de fêter dignement ton retour... Toi, Moi, un peu d'alcool... »

Gaël ricana simplement, la phrase sonnant terriblement faux dans la bouche de son amie.

« Ok, beaucoup d'alcool! » reprit Virginia « Qu'en dis-tu? ce soir? »
« Hmm, oui? pourquoi pas? j'en parle à Or-- »
« Non non Bambi, j'parle juste d'une petite session retrouvailles, toi et moi seulement. »

Son ton paraissait ferme sans être agressif, il trahissait juste l'urgence de la jeune femme, comme si elle avait voulu insister sur le 'seulement' sans alarmer son interlocuteur. Cependant, Gaël remarqua immédiatement le léger malaise qui planait au dessus de leur conversation. Pourquoi tenait-elle tellement à ce qu'ils soient seuls? ou bien plutôt Pourquoi tenait-elle tellement à ce qu'Orlando ne soit pas là? Comme si sa réplique avait déclenché un déclic en lui, Gaël réalisa alors que depuis son retour, pourtant récent, Orlando n'avait pas mentionné sa meilleure amie. Pas une fois. Et voilà que maintenant, cette dernière l'invitait à fêter son retour sans leur ultime personne en commun? quelque chose clochait, mais il attendrait d'être face à face avec Virginia pour élucider ce mystère, ne voulant pas refroidir l'ambiance dès leur première conversation depuis des mois.

« Très bien! dis-moi seulement où et quand. »
« Ce soir? au Lac? disons aux alentours de 21h? »
« Parfait... tequila? »
« Tu connais mon poison, Bambi! à ce soir! »

Un léger cliquetis à l'autre bout du fil lui signala qu'elle avait raccroché. Même si tout ce mystère l'intriguait, Gaël était sincèrement heureux de revoir la jeune femme d'ici quelques heures. Il savait qu'elle aurait certainement des tonnes d'anecdotes et d'histoires hallucinantes à lui raconter, personne ne pourrait mieux le mettre à jour sur la vie de Ruby Creek Falls qu'elle. Une fois la communication coupée, il en profita pour éteindre son portable une bonne fois pour toute, bien déterminé à faire quelque chose de productif de sa matinée. Son cappuccino avait refroidi entre temps mais il s'en moqua, l'inspiration lui revenait peu à peu, il pouvait le sentir, et lorsque la mine de son stylo se posa enfin sur son carnet, il sentit sa main se déplacer presque machinalement sur le papier, poussée par une motivation divine qu'il n'avait plus ressenti depuis longtemps.

{ ... }

Il était presque 21h, heure du rendez-vous lorsque Gaël s'approcha du Garnet Lake où il avait prévu de retrouver Virginia. Il n'avait pas parlé à Orlando de ces retrouvailles improvisées, se demandant si la jeune femme aurait souhaité que son meilleur ami soit au courant et, afin que celui-ci ne daigne lui prêter sa voiture, il avait inventé un tout autre rendez-vous, avec de vieux potes qui souhaitaient le revoir. Orlando n'avait pas insisté, n'étant pas curieux de nature et lui avait cédé son trousseau de clés sans trop rechigner, lui faisant néanmoins quelques recommandations inévitables sur la façon dont il devait traiter son unique moyen de transport. C'est donc après une halte à la supérette du coin où il s'était approvisionné en alcools que Gaël prit cette route qu'il connaissait par coeur. Une part de lui redoutait de revoir cet endroit riches en souvenirs -la plupart, avec Floyd- tandis que l'autre s'impatientait de voir si son petit Havre de paix avait changé en son absence. Il avait également emporté avec lui les quelques souvenirs qu'il avait acheté sur place et destinés à Virginia. Il ne pensait pas avoir l'occasion de les lui offrir si vite mais dès qu'il les avait vu, il avait immédiatement pensé à elle. Il s'agissait d'une série de médiators typiquement New-Yorkais qu'il avait trouvé en chinant dans un vieux quartier rempli de boutiques typiquement rock où il avait passé des heures et des heures, comme un enfant dans un magasin de jouets, ainsi qu'un album extrêmement rare du groupe Lifehouse -que Virginia aimait particulièrement- vendu en éditions limitées et donc très difficile à dénicher. Plutôt fier de ses trouvailles il espérait que la jeune femme soit tout aussi satisfaite que lui le jour où il était tombé dessus.

Lorsqu'il arriva au bout du petit chemin conduisant au Lac, au point où le reste du trajet devait se faire à pieds car inaccessible aux voitures, Gaël réalisa qu'ils n'avaient pas vraiment décidé d'un véritable point de rendez-vous, cependant il estima qu'il devait se trouver au plus près possible du Lac, sans quoi ce lieu n'avait plus de sens véritable. Il empoigna donc tout le nécessaire, déposé sur la banquette arrière de la voiture et verrouilla le véhicule avant de marcher jusqu'au Lac. L'air était frais et il lui semblait revenir des années en arrière, lorsque son frère et lui venaient ici très tard le soir pour se rafraichir après une journée brûlante. Parfois Virginia venait avec eux et ils passaient des heures à chahuter dans l'eau ou bien à rester étendus dans l'herbe à parler de tout, de rien, à simplement refaire le monde. Sans surprise, Virginia n'était pas encore arrivée, le jeune homme s'étant montré un brin trop ponctuel cette fois-ci. Il décida donc de s'installer, déposa toutes ses affaires sur le sol avant de s'approcher de l'eau. Rien n'avait changé, comme une photo figée et gravée à jamais dans le temps et c'est légèrement ému que Gaël posa à nouveau les yeux sur ces lieux où tous ses souvenirs s'étaient imprimés. Cependant, il n'eut pas vraiment le temps de se noyer dans la nostalgie car quelques secondes plus tard, il entendit des crépitements dans son dos signalant l'arrivée de son rendez-vous...



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Virginia Callaghan

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Virginia Callaghan

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« There's not a place on earth I'd rather be than here  » | feat. Virginia Callaghan _
MessageSujet: Re: « There's not a place on earth I'd rather be than here » | feat. Virginia Callaghan   « There's not a place on earth I'd rather be than here  » | feat. Virginia Callaghan EmptyMar 28 Sep - 21:31

« Virginia ? » … « Virginiaaaaa ? » … « Virginiaaaaa ! » La jeune fille, agée de douze ans à l'époque, descendit de l'échelle de sa « tree house », et atterrit gracieusement sur le sol après avoir sauté les derniers barreaux. « Pas la peine de crier ! » répondit-elle d'un ton des plus désagréables; ton qu'elle arborait constamment ces derniers temps. Il faut dire que la jeune femme vivait difficilement le décès de son père et que sa mère ne faisait rien pour l'aider. Arlène, la mère des deux garçons avec qui elle passait son temps ces derniers temps, lui avait proposé de venir passer une ou deux nuits à la maison, mais jusque là, Virginia avait préféré rester seule, ou avec son frère âgé de huit ans à peine. Si la jeune fille avait conscience de se montrer particulièrement mal-aimable, et injuste avec Orlando, et Gaël, elle n'arrivait pas vraiment à agir autrement. Son monde s'était écroulé, et la lettre que son père lui avait donné quelques secondes avant son décès n'aidait en rien. Elle ne comprenait pas vraiment comment tout cela était possible. C'était tellement irréel. La veille de l'incident, ils avaient tous été mangé des glaces chez Gino's, et Bryan et elle avaient même réussi à négocier pour dormir une heure plus tard, et profiter de la soirée ensemble devant des dessins animés. Et puis, le lendemain, Virginia se retrouvait sans père, et découvrait par la même occasion que ce dernier avait l'intention de les abandonner. Comment était-ce possible ? Du haut de ses douze ans, la jeune femme ne comprenait pas, mais elle avait compris qu'elle ne devait pas en parler. Son père lui avait fait juré de garder le secret, et c'était une promesse qu'elle tiendrait aussi souvent qu'elle le pourrait. Le plus judicieux aurait probablement été de bruler la lettre, mais elle s'en était sentie purement et simplement incapable. La lettre était restée dans la poche de son pantalon, et Virginia passait son temps à la relire. Elle se faisait du mal, mais c'était plus fort qu'elle. « Je me suis dit que tu aurais besoin de réconfort... » lança-t-il doucement, en tendant une boite en carton à la petite blonde. Des trous étaient formés sur le haut de la boite, et l'on entendait comme des grattements à l'intérieur. Virginia le regarda, un air intrigué. « Hmm ? » lâcha-t-elle, en attrapant la boite. Elle s'assit en tailleur sur le sol, et déposa la boîte avec précaution. « Je me suis dit que tu pourrais l'appeler Meeko... Tu as l'air d'aimer les Disney. » Un sourire aussi triste qu'attendri se dessina sur les lèvres de la jeune femme, et cette dernière entrouvrit la boite. « Oh ! » lâcha-t-elle, avant de laisser retomber le couvercle sur la boite. « Il est magnifique, Bambi. Merci beaucoup. » dit-elle d'une voix étouffée, regardant de nouveau à l'intérieur. Il s'agissait là d'un véritable raton-laveur, comme dans Pocahontas le dessin animé préféré de miss Callaghan. L'intention du frère de son meilleur ami la toucha tout particulièrement, et une larme se mit à couler sur sa joue. Hésitant, Gaël s'approcha de cette dernière, et s'assit à ses côtés. Sans un mot, il posa sa main sur l'épaule de la jeune fille, la pressant légèrement. Virginia sortit alors la petite bête, et la déposa sur ses genoux. Pendant plusieurs minutes, ils restèrent tous les trois assis, tandis que les larmes humidifiant le visage lisse d'une enfant qui en avait déjà trop vu pour son âge. Ce fut elle, cependant, qui reprit la parole la première. «  Il allait partir, tu sais.  » Elle tourna son visage baigné de larmes vers son ami, et lui tendit la lettre. «  Mon père, je veux dire.  » Pourquoi se confiait-elle à Gaël ? Pourquoi laissait-elle ce secret s'échapper de ses lèvres si rapidement ? Elle ne se l'expliquait pas vraiment. L'attention de Gaël la touchait particulièrement, mais cela la fragilisait quelque part. Et c'était sans aucun doute ce qui l'avait poussé à dévoiler un secret qu'elle garderait comme la prunelle de ses yeux pour tout le reste de sa vie. Ce moment marquait surement une étape importante de leur amitié. Comment pouvait-il en être autrement ? Mais il s'agit du genre de choses dont on a rarement conscience à dix et douze ans. On prend les choses comme elle vienne, et cela nous paraît normal...
Pourtant, avec le recul, Virginia chérissait énormément ce moment. Le souvenir prenait possession d'elle chaque fois qu'elle retombait sur cette lettre, et de savoir qu'elle partageait ce secret avec quelqu'un à qui elle faisait complètement confiance l'aidait sans aucun doute à le porter. C'était étrange, cependant. Ce genre de secret, c'était probablement avec Orlando qu'elle aurait du le partager. Il était son meilleur ami, son âme soeur – à une échelle différente de ce que l'on entend généralement, certes -, et elle aurait confié sa vie à ce dernier sans la moindre hésitation. Mais elle était sans doute trop proche de lui pour lui avouer quelque chose d'aussi douloureux. Parfois, la jeune femme elle-même ne comprenait pas pourquoi elle ne s'était jamais réellement remise de cette histoire. Cela arrivait à des milliers de famille, et ce tous les jours.... Pourtant, Virginia n'arrivait pas à accepter que cela ait pu arriver à sa famille. Evidemment, les circonstances dans lesquelles elle avait appris la nouvelle n'aidait en rien, mais tout de même... parfois, la jeune femme aurait préféré tout oublier.

Mais aujourd'hui, ce n'était absolument pas à ce genre de choses que pensait la belle blonde. Elle sortait à peine de l'hôpital, un sourire franc aux lèvres. Son frère s'était réveillé, et même si l'on ne pouvait pas dire qu'il était d'excellente humeur, il semblait aller bien. La belle blonde se sentait quelques peu coupable de le laisser ainsi seul à l'hôpital, mais Bryan lui avait promis que des amis passeraient le voir, et lui tenir compagnie. Après que Virginia lui ait enfin autorisé à avoir des visiteurs – la jeune femme avait à peine tenu une journée -, il comptait profiter de ses amis, et demanda même à sa soeur de ne pas revenir avant le lendemain. Derrière ses grands airs, Virginia se doutait bien qu'il souhaitait également que la jeune femme ne se sente pas obligée de passer son temps à l'hôpital. Ce n'était pas vraiment le cas. C'était naturel pour la jeune femme. Elle avait été une mère à bien des niveaux pour son petit frère, et même si elle n'aurait jamais du avoir ce rôle, cela rendait leur relation tellement spécial qu'une part d'elle ne pouvait s'empêcher d'être reconnaissante. Ils passaient énormément de temps à se crier dessus, et comme beaucoup d'adolescents, Bryan n'écoutait pas un seul mot de ce que Virginia lui disait, mais ils restaient plus que proches que cela ne semblait possible malgré tout. Ils avaient vécu les mêmes choses, et même si c'était à des degrés différents, cela rapprochait. C'était indéniable. Mais puisqu'elle n'avait apparemment pas le droit d'approcher l'hôpital avant le lendemain, elle décida d'appeler son ami de longue date, et fraichement revenu à Ruby Creek Falls, Gaël Costigan. Avec les événements récents, elle n'avait pas vraiment eu le temps de l'appeler, et si celui-ci n'avait pas non plus encore donné de ses nouvelles, elle ne s'en offusquait absolument pas. Elle connaissait suffisamment la mère du jeune homme pour savoir qu'elle pouvait se montrer étouffante, et elle avait, de plus, parfaitement conscience du temps d'adaptation dont il avait besoin. En effet, cela faisait deux ans que ce dernier avait quitté la bourgade pour l'immense métropole qu'est New York, et la vie y était sans conteste complètement différente. Sachant l'envie d'échapper à la bourgade que ressentait la musicienne, Gaël avait prit le soin de lui décrire avec le plus de précision possible la vie là-bas, et si la jeune femme avait toujours refusé les invitations de ce dernier à le rejoindre pour quelques jours, ce n'était pourtant pas l'envie qui lui manquait. Composant le numéro de ce dernier, elle attendit quelques sonneries, et s'ensuivit une conversation aussi animée que si ils ne s'étaient jamais quittés. Si la complicité qui les unissait était loin d'être aussi forte que celle que la jeune femme partageait avec Orlando, le frère ainé de Gaël, elle était assez importe pour que deux ans passaient loin de l'autre ne l'affecte aucunement. Il faut dire que Virginia n'était pas le genre de personne à oublier les personnes avec qui elle passait son enfance – même si ce qu'elle vivait avec Shay pouvait laisser penser le contraire.

Le reste de la journée se passa tout aussi positivement que la matinée. Virginia décida de passer la journée avec sa mère qui se trouvait apparemment dans un bon jour. Elles avaient passé la journée à discuter, et Mme Callaghan avait même accepté d'aller voir son psychologue tellement le lendemain. Si Virginia avait parfaitement conscience qu'elle n'obtiendrait peut être rien d'elle le jour suivant, elle considérait cela comme une victoire. Sans comprendre d'où cela venait, sa mère était mieux qu'elle ne l'avait jamais été, et peut-être avait-elle rêvé mais il semblait à Virginia qu'un léger rire s'était échappé de ses lèvres suite à une blague de la musicienne. La journée fut revigorante, et ce fut une Virginia légère et chantonnant qui se dirigea vers la douche sur les coups de vingt heures. Après s'être habillée, elle attrapa un sac de couchage, et une bouteille de tequila, l'essentiel pour une bonne soirée au lac en compagnie de Gaël Costigan. Un sourire discret s'esquissa sur les lèvres de la jeune femme lorsque son regard se posa sur une photo de Orlando, mais elle ne s'y attarda, évitant un maximum de penser au jeune homme ces derniers temps. Leur relation était quelque peu tendue, et c'était d'ailleurs la raison pour laquelle la jeune femme avait insisté pour que les retrouvailles se fassent sans Orlando, pour ce soir en tout cas. Il restait l'équivalent Ruby Creek Fallien des trois mousquetaires, ce n'était pas vraiment la question. Mais cette fois, la jeune femme apprécierait mieux un petit tête à tête avec Gaël qu'une réunion des deux frères. Quittant la maison aux environs de vingt heures trente, la jeune femme dut se déplacer d'un pas rapide pour arriver à peu près à l'heure au rendez-vous. Elle aurait sans aucun doute pu prendre la voiture, mais elle savait qu'elle ne ressortirait pas de cette soirée en état de conduire; autant éviter la tentation. Un peu plus d'une demi-heure plus tard, elle arriva sur les yeux, et secoua légèrement la tête en apercevant la voiture d'Orlando. Cela ne signifiait pas nécessairement qu'il serait là – ce qui la rassurait quelque part – mais cela voulait sans aucun doute dire que, malgré toutes ses années à se fréquenter, Gaël pensait encore pouvoir rentrer chez lui à la fin de la soirée, et vu la quantité d'alcool qu'ils risquaient d'ingurgiter, il était impossible aux yeux de miss Callaghan que Gaël reprenne la voiture. Elle se ferait même un plaisir de lui « confisquer » les clés dès qu'elle arriverait à ses côtés, chose faite en quelques minutes à peine. «  Hey Bambi ! Tu as prévu ton sac de couchage au moins ? » lança-t-elle lorsqu'elle aperçut sa silhouette. Il se tourna vers elle, un sourire arqué. «  Fais pas cette tête. On partagera le mien... » enchaina-t-elle avec un sourire entendu. Rapidement, cependant, elle se précipita vers le jeune homme, le serrant dans ses bras. Dieu que c'était bon de le retrouver. Ce ne fut d'ailleurs qu'au moment où son odeur si familière s'insinua dans les sinus de la jeune femme qu'elle se rendit compte d'à quel point il lui avait manqué. «  Dieu que c'est bon de te revoir. » murmura-t-elle sans relâcher son étreinte.
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« There's not a place on earth I'd rather be than here » | feat. Virginia Callaghan

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