« Qui, mieux que toi, sait tout ce que j'ai traversé ces dernières années ? Qui, mieux que toi, sait lire mes émotions même lorsque je les cache ? Et dieu sait que je suis douée pour les cacher. C'est mon métier. C'est le notre. Tu m'as connue blonde, brune, rousse; les cheveux courts, les chevaux longs; américaine, française, russe, mexicaine... Je modulais mon caractère tant de fois que parfois je n'arrivais plus à me souvenir de qui j'étais. Je n'avais qu'une constante, mon prénom. Mais toi, à chaque fois, tu me rappelais qui j'étais. Il me suffisait de te jeter un regard pour que tout me revienne.
Je ne compte plus les missions dangereuses que j'ai pu effectué pour récupérer une information capitale, ou arrêter un criminel du haut de la chaine. Lorsque je t'ai rencontré, je n'étais là que depuis quelques mois à peine, mais ta présence à mes côtés m'a tout de suite rendu plus confiance, sans que je ne me l'explique. Tes missions à l'extérieur étaient rares, mais je les attendais avec impatience. Si tu te joignais à moi, cela voulait dire qu'il y avait de fortes chances que l'un de nous en reparte blessé. Mais à nous deux, nous étions invincibles. Ou presque. Tu es la seule chose qui m'a fait tenir lorsque je me suis retrouvée dans le coma il y a quelques mois. Et pourtant... c'est toi qui n'est plus aujourd'hui.
Reed. Reviens, je t'en prie. Je ne sais pas si c'est une couverture que tu utilises pour la CIA, pour partir dans une mission classée secret défense, ou je ne sais pas quel raison, mais je refuse de croire que tu sois mort. C'est tout simplement impossible. Je n'ai qu'un seul moyen de m'assurer que tout cela est bel et bien la mascarade que j'imagine que c'est. Je t'écris donc sur cette boite dont nous sommes les deux à connaître l'existence. Même si tu dois rompre contact pour toujours par la suite, même si tu dois faire comme si tu n'existais plus, je te demande simplement de me donner un signe de vie. Je saurai vivre sans toi, mais je ne suis pas certaine de savoir vivre dans un monde où tu n'es plus.
Tu m'as tout appris. A me servir correctement d'une arme, à dissimuler mon identité, à mener une mission à bien. Mais plus encore, tu m'as appris à me souvenir de ce qui comptait vraiment. La famille. Tu ne l'entendais pas nécessairement au sens propre du terme, mais je ne compte plus le nombre de fois où tu m'as susurré à l'oreille qu'il fallait que j'ai toujours plusieurs personnes assez proches de moi pour me rappeler qui je suis. Mais il n'y avait que toi. Il n'y a toujours que toi. Je suis un agent de terrain... Contrairement à toi, je n'ai jamais eu l'occasion de choisir un lieu et d'effectuer mes missions de loin, ou d'en choisir une plus ou moins longue. Peut-être était-ce mon erreur. Mais tu m'as également appris à aimer pour de vrai. Tu m'as fait grandir. Nous n'avions pourtant que deux ans d'écart, mais j'avais parfois l'impression que tu avais dix ans de plus.
C'est cette force tranquille qui m'a toujours plu chez toi. Tu étais jeune, tu étais fou. Et pourtant, lorsqu'on avait une discussion coeur à coeur avec toi, il y avait tellement plus derrière tous ça... Tu étais jeune et vieu à la fois. Tu m'as apporté la stabilité dont j'avais besoin, et du haut de mes 23 ans, j'ai l'impression d'avoir vécu plus de choses que n'importe qui dans sa vie grâce à toi. Grâce à toi, je peux dire que j'ai aimé. Pour de vrai. Et je doute que beaucoup de gens puissent dire la même chose avec autant de sincérité.
Nous allions nous marier. J'étais contre le mariage. Tu as insisté, et comme toujours, tu as gagné la bataille avant même qu'elle n'ait commencé. Alors pourquoi partir comme ça ? Tu m'aurais prévenu, tu m'aurais invité à te rejoindre... n'est-ce pas ? Je rejette l'idée de ta mort, mais au fond... je suis certaine que c'est la vérité. Nous nous aimions trop pour que tu puisses me faire ça. Et je t'aime trop pour laisser ta mort sans réponse. Je trouverai qui t'a fait ça, avec ou sans l'aide de l'agence, je te le jure. Je sais exactement par où commencer, et je les convaincrai de me donner tous les moyens dont j'ai besoin. J'ai trop d'informations sur des affaires secrètes, je suis trop précieuse à leur yeux pour qu'ils prennent le risque de me voir démissionner. Ou tout dévoiler. Je te le jure, mon amour, je n'arrêterai pas avant de savoir la vérité. C'est le moins que je puisse faire.
Je tenais également à te dire qu'il y avait du monde à ton enterrement. Peu importe, au fond. Je sais que ton entourage t'était précieux, et que tu les avais choisi avec minutie. Tu sais qu'ils étaient là, et les autres t'importent peu. L'agence t'a également rendu hommage, mais d'un commun accord, on choisit de ne pas dévoiler ta couverture. Certains n'auraient pas compris, t'auraient perçu comme un traitre. Or, tu étais tout sauf un traitre. Je sais mieux que quiconque combien tu souffrais de porter ses secrets. J'étais jeune, cela m'excitait. Je m'amusais des différents rôles que je devais jouer quand tu remerciais le ciel de pouvoir être toi même dans ta mission. Je comprends mieux maintenant. Tu vivais dans cette crainte que ce soit ce qu'il t'arrive... la mort. Elle t'a touchée finalement. En plein coeur. Et c'est moi l'insouciante qui suis encore en vie. Ta perte m'a permis de me rendre compte d'à quel point tout était éphémère. Paradoxalement, cela m'a aussi rendu plus renfermée. Mais cela me passera. Une fois que j'aurai trouvé qui t'a fait ça et pourquoi, ça me passera. Je l'espère en tout cas.
A toi, éternellement.
Clementine, ta Clementine. »
HORS-JEU ; Show us your true colors
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Prénom & Pseudo : Kalistera
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