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 our lives are changing lane | clementine

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Josephian Nicholls

My Own Private Idaho

Josephian Nicholls

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MessageSujet: our lives are changing lane | clementine   our lives are changing lane | clementine EmptySam 9 Oct - 17:14


(c)nicolemissing (c)dolcepianissimo

CLEMENTINE NICHOLLS, JOSEPHIAN NICHOLLS.
poste de police, 4pm.


Le tourbillon d’activité au poste de police de Ruby Creek Falls engendré par le glissement de terrain s’était rapidement dissipé, les journées reprenant leur cours paisible. La palette d’infractions et délits en tout genre - ne mentionnons même pas les crimes, ils étaient (quasi) inexistants - susceptibles de se dérouler à Ruby Creek Falls était large, certes, mais tout de même pas énorme. Cela pouvait aller de la querelle entre fermiers, à l’état d’ébriété sur la voie publique, en passant par des querelles entre pro et anti indiens ou encore des cambriolages mineurs. Je n’étais donc pas surbooké, et j’en étais bien heureux, ayant travaillé auparavant à Kotzebue, qui n’était pas une ville plus animée que Ruby Creek Falls, c’était même plutôt l’inverse, je savais très bien que je n’aurais jamais pu m’adapter ou supporter le rush des grandes villes américaines, avec leur lot de crimes et trafics en tout genre. Ce répit me convenait donc parfaitement, et c’est le cœur paisible que j’arrivais au poste de police ce matin-là. Nous étions lundi matin, et j’étais venu travailler la dernière fois le samedi soir, étant de garde pour toute la nuit, et à part un voleur de bottes de foin coincé en flagrant délit dans la périphérie de la ville, rien n’était venu perturber le calme de cette nuit automnale. La seule ‘grosse affaire’ du moment était un vol qui avait été commis au lycée de la ville. En effet, une enveloppe contenant environ $1,500 censés financer le voyage à Seattle d’une classe avait été volée dans le bureau du professeur de biologie censée organiser le voyage, et aucun indice n’avait été retrouvé, et nous n’avion aucune piste tangible. L’évènement avait quelque peu secoué la communauté de Ruby Creek Falls, chacun se demandant qui aurait bien pu commettre un acte aussi stupide. La reconstruction après le glissement de terrain avait resserré les liens entre les habitants, favorisant la solidarité, mais apparemment, cela n’avait rien changé au fait que certains idiots existaient toujours dans cette ville.
Dès mon arrivée, je demandai à mes collègues s’il y avait du nouveau au sujet du ‘vol du lycée’, question à laquelle ils répondirent négativement. J’hochai la tête, entrant dans mon bureau et posant ma veste sur le porte-manteau. Bon, et bien s’il n’y avait rien de nouveau sur cette affaire, j’allais très certainement passer ma journée à faire du classement, ou bien à remplir quelques stupides formulaires, ou encore à relire et signer des rapports. J’allumai mon ordinateur, prenant tout mon temps pour consulter mes e-mails, professionnels et privés, tant qu’à faire, vu qu’apparemment, ça allait être une journée plutôt lente, puis prenant tout aussi bien mon temps pour consulter l’actualité sur internet. Il était déjà près de 10am lorsque j’eus fini mon check-up matinal et je décidai que c’était une bonne heure pour faire une pause. J’attrapai ma veste et sortis de mon bureau, passant ensuite ma tête dans l’embrasure de la porte du bureau de Ned et Harry. “Donuts and coffee, anyone?” Un large sourire s’afficha sur leur visage, alors que Ned relevait la tête de son USA Today et qu’Harry continuait de faire rebondir une balle de baseball contre le mur - definitely a slow day. “With pleasure, dude. The usual, thanks!” Je leur rendis leur sourire, fermant la porte de leur bureau et sortant ensuite du poste de police. La Ruby Bakery n’était qu’à une trentaine de mètres de mon lieu de travail, et le serveur, Aslander me salua dès mon arrivée, habitué à me voir passer à la Bakery régulièrement, avec toujours la même commande: 1 boîte de 6 donuts, 1 cinnamon roll, 1 large capuccino & 2 large coffees. “The usual, Sephian?” Je lui répondis par l’affirmative, alors qu’il s’apprêtait à préparer ma commande. Une dizaine de minutes plus tard, j’étais de retour au bureau, déposant les victuailles sur la table de la salle de réunion, qui accessoirement, servait également de cafétéria.
Le reste de la journée se déroula sans plus d’effusion, et vers 4pm, alors que j’étais en train de remettre en ordre les dossiers rangés dans les placards de mon bureau quand le réceptionniste, Floyd, m’avertit que quelqu’un à l’entrée souhaitait me voir. J’appuyais sur le bouton de communication de mon interphone, enclenchant la communication et répondant un rapide ‘Fais-la entrer.’
Je n’avais rien de mieux à faire de toute façon pour le restant de ma journée, alors autant recevoir cette personne, peu importe quelle était son identité; n’importe quoi pouvait sortir de l’ennui et du léger agacement dans lequel je m’étais enfoncé petit à petit ce jour, au fur et à mesure que les heures s’égrainaient. On frappa à la porte, et une brune toute en jambes fit son entrée, un air sérieux affiché sur son visage.

« Inspecteur Nicholls, asseyez-vous je vous en prie. »

Je lui serrai la main, puis lui désignai un siège, avant de m’asseoir derrière mon bureau, posant mes deux mains sur mon bureau. J’aurais pu jurer que je trépignai légèrement à l’idée de savoir ce qui l’amenait ici, quelle que fut la raison de sa venue ici; même si ce n’était encore qu’une stupide histoire de vol de bottes de foin, j’étais sûr que je serais ravi de l’en entendre parler - n’importe quoi, vraiment, du moment que cela m’évitait de faire une minute de plus de classement, ou d’essayer de battre mon record au démineur sur mon ordinateur. Je repris la parole, lui adressant un bref sourire.

« Alors, en quoi puis-je vous être utile? »
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Clementine Nicholls

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MessageSujet: Re: our lives are changing lane | clementine   our lives are changing lane | clementine EmptyMar 12 Oct - 22:19

Cela faisait environ deux mois que Clementine était arrivée à Ruby Creek Falls, et si elle avait semblé profiter de ces soixante jours pour s'accommoder à la ville, la jeune femme avait en fait passer son temps à recueillir des informations sur la personne qui l'avait conduite ici. Avoir des ressources telles que celle de la CIA lui avait été d'une grande aide sur certaines choses, mais elle avait du faire preuve de ruses pour d'autres. Voilà ce qu'elle avait retenu d'intéressant. Outre le fait qu'il soit originaire d'Alaska, sa date de naissance, et son nom qu'elle connaissait déjà, elle a découvert que celui-ci était l'un des inspecteurs les plus réputés dans la ville, et que même si il n'avait pas d'affaires franchement intéressantes sur lesquelles travailler – du moins, au yeux de Clementine -, il était respecté des habitants, et perçu comme quelqu'un sur qui l'on pouvait compter. La jeune femme n'avait pas eu à faire énormément de recherche sur ce sujet, il lui avait fallu de mentionner ce nom au réceptionniste qu'elle avait croisé au Dukes pour que ce dernier lui vante les mérites de l'inspecteur Nicholls, et lui explique, en long, en large, et en travers, combien il aimerait lui aussi devenir un brillant inspecteur. Pourtant, le jeune Oackley – c'était son nom – était incapable de donner un exemple d'affaires qui impressionna réellement la jeune femme. Il faut dire qu'elle était habituée à se frotter à des affaires bien plus complexes, et souvent à dimension internationale. Elle fit cependant mine d'être impressionnée. Pour se renseigner sur les affaires en cours, cependant, elle n'avait pas eu recours à la recrue particulièrement enthousiaste. Tout d'abord, parce qu'elle ne souhaitait pas lui faire prendre le risque de perdre son job, mais aussi parce qu'il prenait tellement son travail à coeur qu'il semblait très improbable qu'il lâche le morceau sur de telles choses – et de plus, rien ne disait qu'il était au courant de quoique ce soit. L'affaire sur laquelle travaillait Josephian, le dit frère de la demoiselle, concernait un vol qui avait eu à Ruby Creek High School. Apparemment, une enveloppe contenant la somme nécessaire pour le voyage de fin d'année des élèves avait été volé, et c'était le drame du siècle. Clementine comprenait parfaitement l'impact que cela pouvait avoir sur la ville, et se demanda sincèrement quelle pourriture avait bien pu faire ça. Cela ne faisait pas si longtemps qu'elle avait quitté le lycée, et elle savait combien ce genre de choses était importantes à l'adolescence, même si l'on s'en rappelait rarement en grandissant d'après ce que Reed avait pu lui raconter de ses années lycées. L'affaire stagnait depuis quelques semaines, et les esprits commençaient à s'échauffer au Conseil de l'école, et à l'association des parents d'élèves. Retrouver le coupable fut cependant assez aisé pour Clementine. Il eut évidemment recours à l'aide de quelques uns des agents du service auquel elle était affectée, mais son expérience dans le domaine du journalisme d'investigation – qui se trouvait être sa couverture – l'avait également aidée. Passons les détails techniques, mais le coupable se trouvait être un adolescent qui avait quasiment tout perdu suite à l'éboulement. Si il n'y avait eu aucun mort dans sa famille, sa maison avait été complètement détruite, et ses parents n'avaient pas assez d'argent pour en reconstruire une, ni même pour lui permettre de continuer ses études – sans parler de ses frères et soeurs. Il avait commencé par prendre un travail à côté des cours pour complètement abandonner les cours à peine une semaine plus tard. Si cela avait permis à sa famille de se nourrir convenablement, il avait volé cette somme afin qu'ils aient les moyens de s'offrir une caravane – en attendant les paiements de l'assurance – au lieu de devoir chercher chaque soir un endroit où dormir.

Pour être tout à fait honnête, la jeune femme avait été plus que tentée de déposer l'argent sur le bureau de Nicholls, et de laisser le gamin s'en sortir sans que jamais l'histoire ne soit révélée, mais cette affaire était l'occasion rêvée pour la jeune femme d'obtenir ce qu'elle désirait ; en l'occurrence, une occasion de parler à Josephian Nicholls. Et de lui annoncer qu'il était son frère, par conséquent. C'était une approche particulière qu'elle avait choisi, mais elle tenait à montrer dès la première rencontre qu'elle était une femme pleine de ressource, et que lorsqu'elle souhaitait avoir quelque chose, elle l'obtenait. Clementine espérait qu'il ne prendrait pas cela comme une menace, mais plutôt que cela insisterait l'inspecteur à vouloir la connaître, et lui donner sa chance. Avoir perdu ses parents n'est pas chose aisée, mais se faire rejeter par son frère en plus.. Il en était tout simplement hors de question. Elle savait très bien qu'elle piquerait sa curiosité en résolvant l'affaire qu'il cherchait à résoudre depuis quelques semaines. Ainsi, même si elle ne misait pas sur une réaction exceptionnelle sur la nouvelle qu'elle comptait lui annoncer, la jeune femme espérait sincèrement que cela l'inviterait à avoir envie d'en savoir plus sur elle.
Il devait être 15h30, peut être 45 lorsque Clementine pénétra dans le commissariat de police. Elle discuta quelques minutes avec Floyd, pour qui elle avait pensé à prendre un café digne de ce nom, et finit par lui demander si elle pouvait parler avec l'inspecteur Nicholls. Lorsqu'il l'interrogea sur sa requête, elle lui dit qu'elle avait un scoop qui lui en boucherait un coin, mais qu'elle ne pourrait rien lui dire avant son entretien avec l'inspecteur. Prenant un air professionnel, il expliqua rapidement la situation à Nicholls qui accepta de la recevoir avant même de demander des détails quelconques. Le coeur de la jeune femme battit un peu plus fort alors qu'elle franchissait le seuil du bureau, et s'asseyait en face de Josephian. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres, et elle attendit qu'il prenne la parole, étudiant son visage. Elle avait de nombreuses photos de ce dernier, mais voir quelqu'un en vrai était toujours différent. Et en effet, le jeune homme dégageait plus de charmes en vrai. Lorsqu'il lui demanda comment il pouvait l'aider, Clementine sortit une pochette en carton de son cartable, et le posa sur le bureau de l'inspecteur. « Avant que vous l'ouvriez, j'ai deux conditions. » Elle s'approcha, posant ses bras sur le bureau. « Pour annoncer la nouvelle, vous attendrez 11h. L'édition de la gazette de midi aura l'exclusivité, ils ont déjà mon article. » Elle marqua une pause, et planta son regard dans le sien. « Deuxièmement, le nom du coupable se trouve dans le dossier. L'argent du voyage aussi. La version officielle est qu'il s'est résorbé, mais je vous ai noté la vraie version également. Inutile de penser à faire éclater la vérité, le document fourni ne pourra jamais vous servir de preuve. » Son exposé terminé, elle s'appuya contre le dossier du fauteuil dans lequel elle était installée, et attendit une réaction, avec impatience. Elle avait été claire, concise, et précise. La réaction du jeune homme lui permettrait la meilleure façon de lui annoncer l'existence d'un lien filial entre eux.
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Josephian Nicholls

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MessageSujet: Re: our lives are changing lane | clementine   our lives are changing lane | clementine EmptyDim 7 Nov - 22:02

Quelques secondes seulement après qu’elle se se soit assise en face de moi, elle se pencha vers son sac, en extirpant une pochette cartonnée, qu’elle posa sur mon bureau, un air toujours aussi sérieux sur son visage qui ne trahissait aucune émotion en particulier. Elle appuya ses bras sur le bureau, me regardant dans les yeux, alors qu’elle m’expliquait ce que contenait la pochette, et les conditions -oui c’était bien le mot qu’elle avait utilisé- requises si je souhaitais l’ouvrir. J’étais interloqué, c’était le cas de le dire, mais aussi étonné. Je n’avais pas vraiment l’habitude d’être confronté à autant de professionnalisme et de... sérieux, lorsque je recevais quelqu’un dans mon bureau, la plupart du temps, c’était des habitants de Ruby Creek Falls qui venaient apporter leur témoignage confus pour une enquête locale, ou encore, qui venaient porter plainte, quand je me sentais d’humeur à recueillir les dépôts de plainte -ce qui était rare, je préférais laisser cette tâche à Harry, il était plus doué pour cette tâche, il avait un meilleur contact avec le public que moi. Bref, je n’étais pas habitué à voir surgir dans mon bureau une jeune femme d’à peu près mon âge, que je n’avais jamais vu en ville, et qui plus est, qui m’apportait une pochette contenant apparemment quelque chose d’important, puisqu’elle m’exposait des conditions. It was definitely the most exciting and thrilling thing that had happened in two weeks, at least. Elle avait parlé rapidement, mais de façon précise, de sorte que j’avais tout compris, ou plutôt avais-je compris tout ce que je pouvais comprendre. À vrai dire, je ne voyais pas vraiment où elle voulait en venir, et je ne comprendrais probablement pas toute cette histoire avant d’avoir ouvrir cette fameuse pochette. Elle enleva ses bras du bureau, s’enfonçant confortablement dans le dossier dans son fauteuil, guettant ma réaction à sa tirade.
On aurait pu se croire dans une scène de série policière, vraiment. Ce n’était pas le genre de choses qui arrivait à Ruby Creek Falls, ce n’était pas vraiment le bon cadre pour débouler au commissariat de police, une mystérieuse enveloppe à la main et des conditions tout aussi mystérieuses en tête; mais bon, telle était la situation, et elle avait au moins le mérite de me tenir en haleine et de me faire reprendre peu à peu mes sens et mon goût du travail, qui s’étaient très largement évaporés ces dernières semaines tant l’activité était inexistante. Sans compter le vol de l’argent du voyage de fin d’année de la classe de biologie, qui stagnait désespérément et- je me stoppai net dans mes pensées. Le vol du lycée... C’était la seule ‘grosse affaire’ en cours à Ruby Creek Falls en ce moment... Enfin, encore fallait-il que la pochette que la jeune femme m’avait apportée soit en rapport avec cette affaire, ce dont je n’étais même pas sûr.

« Je ne suis pas sûr de vraiment comprendre de quoi il est question ici... Mais je n’ai d’autre choix que d’accepter vos conditions si je veux pouvoir découvrir pleinement ce que contient cette pochette. »

Je n’étais pas flic de la PJ de L.A., je n’étais pas de la brigade des stups’ de Chicago, je n’étais qu’un modeste inspecteur de police originaire d’Alaska exerçant dans une petite ville de l’Idaho, autant vous dire que je ne risquais rien en acceptant les conditions de la jeune femme -qui n’étaient en aucun cas dangereuses de toute façon: une exclusivité dans l’édition de midi du journal de RCF et l’obligation de garder l’identité du coupable secrète ne compromettaient en rien la sécurité de la ville ou quoi que ce soit d’autre. Un léger sourire planant sur mes lèvres, je me penchai pour attraper la pochette qu’elle avait posée sur le bureau, l’ouvrant aussitôt. À l’intérieur, des coupures de dollars, quelques feuilles, et un nom revenant plusieurs fois; celui de coupable, très certainement. Je comptais rapidement les coupures, arrivant à un total de $1,500. Bingo, l’affaire du vol d’argent à RCF HS venait d’être résolue grâce à... Grâce à cette inconnue qui sortait de nulle part. La part de moi-même qui habitait Ruby Creek Falls se sentait soulagée d’avoir retrouvé l’argent et d’avoir le nom du coupable -même si ce n’était pas plus important que ça et que de toute façon, je ne pourrais le divulguer- mais la part de moi-même qui exerçait en tant qu’inspecteur de police se montrait quelque peu suspicieuse. Elle avait exposé des conditions précises, un peu trop clairement même, et surtout, elle m’amenait le coupable de cette enquête sur un plateau d’argent, enquête pourtant enlisée depuis des semaines, en plus de l’argent volé. C’était trop beau pour être vrai, mais c’était pourtant en train d’arriver. J’affichai un air étonné, toujours aussi intrigué à vrai dire, décidé à en savoir un peu plus quant à cette histoire, et surtout à connaître son identité. Je ne l’avais jamais vue à Ruby Creek Falls, pourtant la ville était petite et en tant que policier, je connaissais tout le monde, ou presque, ce qui rendait encore plus étrange qu’elle se soit impliquée dans cette affaire si elle n’habitait même pas la ville. Les habitants avaient été profondément choqués par ce vol, qui survenait après un autre coup dur, l’éboulement; alors je me serais plutôt attendu à voir surgir un habitant de RCF dans mon bureau dans le cas où quelqu’un viendrait m’apporter le nom du coupable ou l’argent du vol, pas quelqu’un que je n’avais jamais aperçu, ne serait-ce qu’une seule fois en ville.

« Excusez-moi, mais... Qui êtes-vous? Je veux dire... Je vous remercie de m’apporter la solution à cette enquête, bien évidemment. Mais votre présence ici m’intrigue à vrai dire... Pourquoi ces conditions pour une affaire si minime? Et surtout, pour une affaire qui ne doit pas vous concerner directement, je ne vous ai jamais vue en ville il me semble... J’accepte volontiers votre aide, loin de moi l’idée de refuser toute aide concernant cette enquête, mais je suis juste... Suspicieux. Et en tant qu’inspecteur, il est de mon devoir de m’interroger sur tout ce qui me semble étrange... »

Je la fixai intensément, espérant obtenir la réponse à mes interrogations. Il était amusant de voir comment l’ennui qui s’était accumulé au cours de ces dernières semaines s’était évaporé en quelques secondes seulement avec l’arrivée de cette jeune femme dans mon bureau. Comme quoi, tout n’était pas toujours tranquille à Ruby Creek Falls.
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Clementine Nicholls

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MessageSujet: Re: our lives are changing lane | clementine   our lives are changing lane | clementine EmptyJeu 18 Nov - 21:31

En se présentant dans le bureau, et en affichant les faits avec une telle précision et un tel professionnalisme, Clémentine avait commis une erreur de débutante. Ce n'était pourtant pas son genre, d'ordinaire. Dès le début, elle avait assimilé avec une aisance rare comment rentrer dans un rôle, et comment ne pas trahir ses capacités, son savoir, ses connaissances de manière involontaire. Elle venait de faire le contraire. Par chance, il y avait que très peu de chances que Josephian se méfie réellement d'elle, et ne mène sur la piste. Après tout, sa couverture pouvait coller – pour ce qui ne s'y connaissait pas réellement ; un journaliste d'investigation pouvait très bien avoir à se montrer aussi professionnel dans certaines circonstances, et elle n'hésiterait pas à passer pour une étudiante un peu paumée et ingénue qui avait voulu impressionner la galerie puisqu'elle rendrait sa thèse, clôturant son éducation, sur la ville. Voilà, son erreur était déjà couverte alors que l'inspecteur n'avait encore émis aucune objection à ce qu'elle venait de dire, ou à sa façon d'agir. Il la regardait intriguée, peut être un peu soupçonneux, mais c'était tout à fait naturel. Premièrement, parce qu'elle n'avait absolument pas mentionné l'affaire qu'elle venait de résoudre, et surtout parce qu'il ne devait pas être habitué à ce genre d'intervention dans une telle ville. Et comment ! Même pour une affaire ainsi, qui semblait capital pour la ville, la CIA n'aurait rien pu faire. Sans témoin, des semaines après que les preuves telles empreintes ou ADN aient été mélangé à d'autres, seul un coup de chance pouvait faire quelque chose... Et ce fut le cas. La jeune femme rencontra par hasard le coupable qui était entrain d'en parler avec son père, et le tour fut joué. L'argent qui se trouvait dans l'enveloppe sur le bureau du commissariat était la seule aide apportée par le CIA – et la seule nécessaire à vrai dire. Tandis que Nicholls, premier du nom, inspectait l'enveloppe, et son contenu, Clémentine était occupée à observer le bureau. Il n'y avait pas de photos sur le bureau de l'inspecteur, mis à part celles de ses parents. Les recherches rapides de la jeune femme étaient donc toujours valables. Josephian n'avait pas de petite-amie pour le moment, ce qui pouvait se révéler être un atout. Oh, elle n'avait aucune intention de le séduire – elle était sa soeur, tout de même ! Mais tout le monde, et en particulier, toutes les filles savaient combien la présence d'une fille dans la vie d'un garçon pouvait changer bien des choses, que la relation soit platonique ou non. La deuxième Nicholls de la pièce observa un moment son frère, et attendit qu'il prenne la parole de nouveau. Dans un mouvement parfaitement contrôlé mais qui passait, sans aucun doute, pour un tic nerveux, la jeune femme replaça une mèche derrière son oreille, et se redressa légèrement. C'était le moment de paraître un minimum gênée, tout en gardant l'assurance dont elle avait fait preuve auparavant. C'était un petit peu plus difficile, mais en prenant son ton, et en prenant garde à ne pas aller trop vite dans la gradation, elle parviendrait sans trop d'effort à l'état de nervosité dans lequel elle souhaitait se trouver. « Je m'appelle Clémentine. » Elle marqua une légère pause, baissa les yeux une seconde, et prononça son nom. « Clémentine Nicholls. » Les yeux relevés, elle enchaina laissant assez de nervosité paraître pour qu'il soit intrigué, mais trop peu pour qu'il intervienne. « Je suis à Ruby Creek Falls pour terminer ma thèse, pour clôturer mes études de journalistes. Cette affaire me permettra de me faire reconnaître par le journal de la ville, ce qui me permettra de financer mon séjour ici, et cette enquête... je ne vais pas vous mentir, c'est par hasard que je l'ai résolue. » Elle s'arrêta, s'assurant que l'inspecteur Nicholls avait bien assimilé toutes les informations. Elle se redressa complètement, et se rapprocha du bureau avec un peu moins d'assurance, en apparence tout du moins.


« Le meilleur moyen de se faire accepter par une petite ville, n'est-il pas de prouver qu'on n'y veut rien de mal ? Surtout au vu des circonstances actuelles... » souffla-t-elle, avant de tirer légèrement ses manches vers la paume de ses mains. Le silence s'installa l'espace de quelques secondes, et Clementine attendit que la tension fut à son comble pour se lancer. « Il y a autre chose que vous devez savoir inspecteur. Qui me concerne. Qui vous concerne. Mais il me faut avant tout votre parole que vous me laisserez finir, et dire tout ce que j'ai à dire. » Sa voix avait baissé d'un demi-ton à peine. Elle l'avait laissé tremblé sur certains mots, tout en feignant de vouloir garder de l'assurance. Un parfait mélange qui pousserait Nicholls à se montrer curieux. Il ne l'admettrait peut être pas. Elle ne connaissait de sa personnalité que ce qu'elle avait pu obtenir de détectives, et on sait combien les évaluations psychologiques nécessitent du temps, et ne sont jamais complètes, ou parfaites. Ou, en tout cas, Clementine le savait – travailler à la CIA a bien plus davantage que l'on pourrait le penser. Elle baissa la tête, et attendit patiemment une réponse du jeune homme. Du moins, en donnant l'impression. Au bout de quelques secondes, elle se leva de son siège, son visage étant crispé. « Oubliez. Votre affaire est résolue, c'est tout ce qui compte. » D'un pas pressé, elle sortit du bureau, laissant la porte ouverte derrière elle. Elle fit mine de ne pas entendre la protestation de l'inspecteur, puis se rua vers sa voiture où elle s'appuya, feignant le bouleversement. Elle respirait fort, volontairement, et lorsqu'elle s'entendit la présence de l'inspecteur, de son frère à ses côtés, elle fit mine de ne rien avoir entendu, d'être perdue dans ses pensées à tenter de se calmer, et attendit que celui prenne la parole pour avoir ne serait-ce qu'un semblant de réaction.
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