R U B Y C R E E K F A L L S
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 wake from your sleep, the drying of your tears | CHLOÉ

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Jazz Bergdorf

My Own Private Idaho

Jazz Bergdorf

Messages : 96
Date d'inscription : 02/07/2010
Age : 35
Statut : single

Curious, a bit ?
Logement :
Relationships :

wake from your sleep, the drying of your tears | CHLOÉ _
MessageSujet: wake from your sleep, the drying of your tears | CHLOÉ   wake from your sleep, the drying of your tears | CHLOÉ EmptyVen 22 Oct - 22:02


(c)oldashtrays(c)satin_resonace

CHLOÉ MARTIN, JAZZ BERGDORF.
wingapo. halloween party. 9.30pm.


wake from your sleep, the drying of your tears.
today, we escape, we escape.


Je devais bien continuer à vivre, tant bien que mal. Je vivais à Ruby Creek Falls depuis le début du mois de juillet, et je n’avais pas fait grande chose depuis mon arrivée; pour ne pas dire rien du tout. Je passais mes journées soit à errer chez Casey, soit à errer dans la ville, un livre à la main, dont je parcourais les pages distraitement, sans comprendre ne serait-ce qu’un seul des mots que je lisais. J’avais envisagé la possibilité de suivre une thérapie, puisqu’après tout, tout ce dont j’avais besoin n’était peut-être que d’un interlocuteur, de quelqu’un à qui parler de tout ça, quelqu’un sur qui vider toute ma tristesse? Mais j’avais vite effacé cette idée de mon esprit, il était encore trop tôt pour moi pour que j’en parle, je me sentais trop fragile, pas assez prête, pas prête du tout même à parler de tout ça. J’étais persuadée qu’en parler ne ferait que raviver le souvenir de Blake, et retourner le couteau dans la plaie béante qui s’étirait dans mon cœur, encore et encore, mot après mot. Alors la thérapie, non merci, je verrais plus tard. Je passais donc mes journées seules, la seule personne avec qui je parlais était Casey, et je ne connaissais pas grand monde d’autre dans la ville. Je crois bien que si j’avais vécu seule, je serais devenue folle, à force de ne parler à personne, alors heureusement qu’il était là, Casey. Il avait déjà été adorable en proposant de m’héberger, et l’était encore plus parce qu’il me supportait jour après jour, moi et mon aura de deuil, moi et mon mutisme, moi et mes crises de larmes impromptues, quand une image de Blake devenait un peu trop réelle dans mon esprit. Il ne me forçait pas à en parler, il me faisait la conversation comme si rien ne s’était passé dans ma vie, et c’était quelque chose que j’appréciais.

C’était aussi Casey qui m’avait convaincue de sortir ce soir-là, alors que bien évidemment, l’idée ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Je n’étais pas sortie une seule fois en soirée depuis mon arrivée dans l’Idaho, mes soirées se limitant à des soirées DVDs, à re-re-regarder pour la millième fois mes films préférés, que je connaissais par cœur, dialogues, plans, éclairages et bandes sons inclus; ou à découvrir de nouveaux films, enrichissant ma culture cinématographique. Pourquoi, je ne le savais pas vraiment. Je ne comptais pas continuer mes études - ou du moins pas de si tôt - et Ruby Creek Falls n’était pas vraiment le lieu idéal pour trouver un emploi dans mon secteur: la réalisation. Alors je le faisais sûrement pour le plaisir, ressentant une certaine fierté et une certaine joie à découvrir des réalisateurs, des acteurs, et des centaines de plans et d’intrigues que je ne connaissais pas; je me plongeais parfois dans des carnets de tournages d’obscurs réalisateurs de films indépendants finlandais, sans jamais vraiment me demander si moi aussi, un jour, je réaliserai quelque chose. Tout ce qui m’importait pour le moment c’est que je prenais toujours plaisir à étudier un film et à l’apprécier, et c’était vraiment le principal : que je n’ai pas totalement perdu goût à la vie. Casey m’avait donc parlé de cette fête quelques jours plus tôt, et je m’étais laissée tenter. Après tout, ce n’était pas non plus une soirée comme les autres. Halloween ouvrait en quelque sorte le bal pour toutes les fêtes de fin d’année, Thanksgiving, Noël, puis New Year’s Eve. « Ca te ferait du bien de sortir, tu connais pas grand monde ici. À part moi, la serveuse du café, et les caissiers du 7-Eleven... Et ce charmant écureuil avec qui je t’ai surprise en pleine conversation l’autre jour dans le jardin... » Il sourit largement, et je levai les yeux au ciel, ce qui le fit sourire encore plus car il savait que tout ce qu’il disait était vrai - même l’histoire de l’écureuil, Benny, que j’avais même aperçu plusieurs fois depuis. « C’est Halloween, c’est l’occasion rêvée, toute la ville ou presque se rejoint à Wingapo. Je t’oblige pas à y aller, Jazz, mais ça te ferait du bien. » Et la date fatidique était donc arrivée, et ce matin-là, quand j’avais croisé Casey dans la cuisine, je l’avais vu lever un sourcil, comme s’il me demandait silencieusement : « Alors? » J’avais plongé la tête la première dans le frigo, prenant tout mon temps pour chercher ce que je souhaitais pour mon petit-déjeuner, le laissant mariner un peu. « Oui, oui, j’y vais. »

Mais plus les heures passaient, plus je me demandais si j’avais fait le bon choix. Qu’allais-je faire, une fois arrivée là-bas, seule, sans aucune connaissance? Je doutais fort que les gens allaient venir d’eux-même vers moi et m’adresser la parole. Ma timidité et ma discrétion étaient revenues au galop avec la mort de Blake, je ne voulais embêter et gêner personne, j’étais très bien où j’étais, dans mon coin, et je comptais sortir de ma solitude un jour, oui. Un jour. Peut-être pas ce soir, c’était trop tôt... Après toutes ces années passées avec Blake, ces années passées ensemble en couple, à vivre tout les deux, à sortir tout les deux, à tout faire ensemble, je me sentais réellement incapable d’avoir une vie à moi, toute seule, sans lui, sans personne pour m’accompagner. Et chaque fois que j’envisageais le jour où je déciderai d’avoir de nouveau une relation amoureuse, si j’envisageais de recommencer toutes ces étapes préliminaires, le flirt, le premier rendez-vous, toutes ces choses-là, je me sentais encore plus incapable de le faire. Je n’étais pour ainsi dire sortie avec personne d’autre que Blake, nous étions ensemble depuis notre junior year au lycée, et il n’y avait eu personne d’autre dans ma vie. Et je m’étais imaginé qu’il n’y aurait personne d’autre, que nous serions ensemble pour toujours. C’est ce qui aurait dû arriver; cette maison à Miami aurait dû être celle de notre fête de fiançailles, elle aurait dû être celle de nos premières disputes de couple marié, elle aurait dû être celle de notre premier enfant. J’appuyai mon front contre le miroir, la fraîcheur me sortant de mes pensées peu joyeuses, et je regardai l’heure sur ma montre. 8.30pm. Il n’était pas trop tard pour décider de ne pas aller à la fête et de rester ici, sous la couette, à regarder un film. Mais au fond de moi, je sentais que je devais le faire, que je devais sortir, et pour une fois, pour faire autre chose qu’aller acheter du lait ou le journal. Je sentais que si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferais jamais.

Traînant tout de même un peu les pieds - Casey m’avait déposé à Wingapo, avant de repartir je ne sais où - j’avançai parmi les dizaines de personnes présentes, me sentant tout sauf à ma place. Après plusieurs minutes passées à vagabonder parmi la foule, j’aperçus un stand du style buvette, et m’en approchai. Ca devait faire des siècles que je n’avais pas bu d’alcool, acheter une bière ou autre boisson alcoolisée n’était sans doute pas la meilleure option; j’optais pour un soda à l’orange, et manquait de renverser ma boisson en me retournant un peu trop vivement.

« Oh pardon, je suis désolée! »

Je m’apprêtai à continuer mon chemin comme si de rien n’était - en faisait toutefois plus attention, certes - mais le regard appuyé de la jeune femme que j’avais manqué d’éclabousser retint mon attention. Je posai de nouveau mon regard sur ses traits, m’accordant quelques secondes de réflexion. Pratiquement au même moment, nos voix s’écrièrent en cœur quelque chose de ce genre-là.

« Mais, mais... C’est bien toi, Chloé?! Jazz, Jazz Bergdorf... Tu te souviens de moi? »
Revenir en haut Aller en bas
Chloé Martin

My Own Private Idaho

Chloé Martin

Messages : 389
Date d'inscription : 25/06/2010
Statut : En couple avec : Travis Smith.

wake from your sleep, the drying of your tears | CHLOÉ _
MessageSujet: Re: wake from your sleep, the drying of your tears | CHLOÉ   wake from your sleep, the drying of your tears | CHLOÉ EmptyMar 26 Oct - 22:08

Savoir qu'elle était aux Etats Unis pour une durée de temps limitée donnait à Chloé l'envie de tout voir, de tout visiter, de tout découvrir, et d'emmagasiner un maximum de souvenirs. Depuis son arrivée, la jeune femme n'avait pas manqué une seule festivité locale, aucune fête nationale et avait visité une grande partie des musées des environs. Elle avait passé quelques jours au parc de Yellowstone à son arrivée, et prévoyait également d'y passer plusieurs jours peu de temps avec son départ. Les archives de la bibliothèque avaient eu deux usagers pour Chloé : préparer des devoirs pour ses études, et se renseigner sur la vie américaine, et plus particulièrement celle des habitants d'Idaho Falls. L'histoire d'Halloween l'avait particulièrement touchée, même si il ne faisait aucun doute que le côté romantique de la jeune femme avait grandement participé à cette engouement pour la date qui célébrait la paix entre les indiens, et les dits visages pâles, puisque cette histoire avait été nombre de fois romancée. Mais l'aspect historique l'intéressait tout autant, bien qu'une part d'elle regrettait de ne pouvoir se déguiser. L'année précédente, si Chloé était d'ores et déjà aux Etats Unis lorsque le 31 octobre avait eu lieu, la jeune femme n'avait rien trouvé de mieux qu'attraper une grippe carabinée qui l'avait empêchée de ne serait-ce que sortir de son lit. A vrai dire, si elle l'avait souhaité, la jeune femme aurait pu assister à la cérémonie puis sortir ensuite au Dukes qui avait une soirée à thème, mais elle avait déjà eu des exemples de ce que Halloween était en France, ou lors de ses séjours aux Etats Unis, et elle préférait vivre une soirée typique à l'Idaho, et plus particulièrement à Ruby Creek Falls, afin de vivre une expérience unique. Depuis une semaine déjà, Chloé avait cherché à convaincre son frère de l'accompagner, mais celui-ci avait apparemment préparé une journée en tête à tête avec Hanaë en dehors de la ville, et il était tout simplement impossible de le faire changer d'avis. En rentrant, Hanaë serait bien sûr trop fatigué pour sortir. Evidemment, Chloé comprenait le besoin qu'il pouvait avoir de se retrouver avec sa famille sans elle, mais elle craignait que cela cache quelque chose... comme un coup fourré par exemple. Il aurait probablement sembler logique qu'elle propose à Travis de se joindre à elle, d'autant plus qu'il était son petit ami désormais – un terme qu'elle adorait attribuer -, mais la tête blonde savait pertinemment qu'il devait travailler, et ne souhaitait pas qu'il culpabilise de ne pas pouvoir se joindre à elle. Qui plus est, rien ne les empêcherait de se rejoindre plus tard dans la soirée. Chloé allait donc se retrouver seule à la cérémonie d'Halloween. Cela ne la dérangeait pas plus que ça, cependant. Elle aurait pu proposer à d'autres de ses amis de se joindre à eux, comme Alice par exemple, mais ils connaissaient déjà probablement tous la légende et préféraient sans aucun doute aller boire au Dukes.

Ce ne fut donc que sur les coups de 8:00PM que la jeune femme commença à se préparer. Cela ne lui pris évidemment pas longtemps, l'événement n'ayant rien de pompeux, et une tenue correcte étant simplement exigée. Elle fut donc sur les coups de 8:45PM, 9:00PM et put profiter du discours du maire, ainsi que du chef de la tribu sur la signification de cette fête. Honnêtement, le discours fut touchant. Un rapide rappel historique fut fait, mais surtout une triste constatation sur des montées de racisme dans la ville depuis quelques temps. Peut être que ses événements étaient plus publics, ou avaient réellement augmenté dans tous les cas, le chef de la tribu tout comme le maire le déploraient sincèrement, et rappelèrent aux habitants les valeurs qui devaient les unir, notamment dans un moment difficile. La ville cherchait encore à se remettre du glissement de terrain, et tentait de lutter, comme elle le pouvait, et avec le soutien des habitants, contre les promoteurs immobiliers qui voyaient là une opportunité de s'installer dans un coin paradisiaque – ou presque. Puis, les animations commencèrent, et c'est avec un plaisir non dissimulé que Chloé vaqua entre les diverses animations, et stands faits pour l'occasion. Avant de se diriger vers un stand où les enfants de la tribu racontaient les traditions indiennes à leur façon, Chloé décida de se prendre quelque chose à boire – une bière, ou un soda selon ce qu'ils proposeraient. Elle se plaça donc derrière la courte fille, et eut une étrange impression en étudiant la personne qui se trouvait devant elle. Si il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait d'une fille – les cheveux longs, sa silhouette, sa voix … -, mais Chloé avait l'impression de la connaître. Elle ne l'avait jamais rencontré à l'université, ça elle en était certaine. Ni même dans la ville... Et ce n'était pas comme si elle connaissait énormément d'américains. La seule personne habitant aux Etats Unis qu'elle connaissait en dehors de la ville s'appelait Jazz Bergdorf et vivait à Cape Cod. C'était donc tout simplement impossible qu'elle soit ici. Mais lorsque la jeune femme se retourna, et manqua de renverser son verre sur elle, Chloé n'eut plus aucun doute. Apparemment, Jazz non plus puisque c'est en choeur qu'elles s'écrièrent un « Tu te souviens de moi ? » après s'être présentées sans vraiment s'écouter. Il n'en fallut pas beaucoup plus pour qu'un éclat de rire retentisse entre les deux jeunes femmes qui se tombèrent dans les bras quasiment automatiquement. Chloé n'en croyait pas ses yeux. Cela faisait plus de dix ans maintenant qu'elle n'avait pas pu Jazz, et pourtant, elle l'avait automatiquement reconnue. « Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Qu'est-ce que tu deviens ? Tu vis ici ? Oh tu m'as tellement manquée ! » s'écria Chloé resserrant un peu plus son étreinte. Et elle était sincère. La jeune femme avait beau ne pas faire partie de ceux qui pensaient que le proverbe « loin des yeux, loin du coeur » n'était qu'un proverbe, l'absence de Jazz avait toujours été présente quelque part dans son esprit. Evidemment, on ne pouvait pas vraiment dire que Chloé avait cherché à reprendre contact, ou qu'elle parlait souvent de son amie d'enfance, mais dans les moments où le désespoir s'emparait telle – et notamment pendant sa maladie -, Chloé s'était surprise à souhaiter la présence de son amie américaine à ses côtés... Pourtant, elles ne s'étaient connus qu'enfant, et elles pouvaient être foncièrement différente désormais. Qui sait, peut être même ne se supporteraient-elle pas plus de quelques minutes...
Revenir en haut Aller en bas
 

wake from your sleep, the drying of your tears | CHLOÉ

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
R U B Y C R E E K F A L L S :: CAMP INDIEN :: Wingapo :: It's Halloween, you idiot !-