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 « I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale

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Lyle A. Matheson

My Own Private Idaho

Lyle A. Matheson

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« I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale _
MessageSujet: « I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale   « I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale EmptyLun 25 Oct - 21:55

« I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale 11j67gw
Ruby Creek Falls ne lui avait nullement manqué. Plus il errait dans les rues de la petite bourgade, des souvenirs l’assaillant à chaque coin de rue, à chaque boutique familière, plus il se disait que s’il n’y avait pas eu Victoria, il ne serait probablement pas rentré du tout. Rien ne le rattachait à ces quartiers bien propres, à ces habitants trop bavards et ses enfants trop bruyants. Il n’y avait qu’une frustration latente, l’arrière-goût d’un passé dont il aurait bien fait abstraction s’il avait pu. Voilà des années qu’il était parti, le cœur en miettes, l’ego mis en pièces. S’il n’était pas revenu jusqu’à maintenant, c’était parce qu’il ne se sentait pas prêt. Il voulait avoir quelque chose de concret à mettre sur la table. Un diplôme, un emploi, une expérience, une carrière, quelque chose qui prouve que l’ancien Lyle avait cédé sa place à un autre homme. Mais au fond, il ne se leurrait pas. Il savait qu’il avait toujours du mal à contenir les accès de rage qui le traversaient. Il savait que sa jalousie était maladive, qu’elle lui faisait faire des choses qu’il regrettait indéniablement par la suite. Mais il ne pouvait pas s’empêcher d’agir autrement. Il avait un tempérament bien trop irascible pour se tenir convenablement. Il n’y avait bien qu’en mission qu’il parvenait à oublier qui il était pour faire son job comme il le fallait. Il était ainsi devenu pour beaucoup un homme de confiance, sur lequel ils pouvaient compter, même dans des situations périlleuses. Parce que pour cela, Lyle avait toujours été bon. Il n’avait peur de rien, recherchait même l’anxiété, les poussées d’adrénaline. Chaque fois qu’il se relâchait après un moment intense, c’était comme si son corps entrait dans une sorte de léthargie qui l’immunisait contre son caractère. Si seulement cela lui avait permis d’enrayer ses problèmes de violence, pour qu’il puisse les contrôler, ne serait-ce qu’un minimum. Mais il avait bien dû se rendre à l’évidence : replonger dans son passé n’était pas la meilleure façon de gérer son tempérament difficile. Il n’avait dit à personne qu’il revenait, n’avait prévenu ni ses parents, ni ses anciens amis, encore moins la jolie blonde qui hantait son esprit.
C’était pour elle qu’il était revenu dans cette bourgade qu’il avait en horreur et qui devait l’avoir en horreur aussi. La réputation de Lyle n’était plus à faire, ses actes inconsidérés avaient fait leur boulot et quand une étiquette vous était mise sur le front, il était difficile de l’en décoller, elle y restait souvent des années, parfois à vie. Honnêtement, il n’avait en aucun cas l’envie de dépenser de l’énergie à essayer de défaire les souvenirs qu’on pouvait avoir de lui. Il n’était revenu que pour une seule et unique personne, en ignorant si elle était toujours en ville, si elle n’avait pas déjà trouvé mieux ailleurs, si elle n’avait pas sa petite vie. Il n’avait jamais donné de nouvelles, n’en avait demandé que par le biais de l’un ou l’autre ex camarade d’école et pour ce qu’il en savait, Victoria s’était épanouie, elle était restée la belle sirène de ses rêves. En mieux, disaient souvent les garçons. C’était une femme, et non plus une adolescente, et chaque fois qu’il entendait cette remarque, il sentait un frisson d’excitation le parcourir. Ils avaient tous les deux grandis, la vie les avait séparés, ils avaient emprunté des chemins qui ne s’étaient jamais recroisés et maintenant il s’apprêtait à rompre cette ligne droite. Il ignorait encore comment il allait l’aborder, s’il allait devoir s’excuser ou si elle agirait comme si de rien n’était. Il n’avait aucune idée de là où ils en étaient à part que ça devait être quelque part entre nulle part et le néant. De trop longues années séparaient leurs dernières bagarres et pourtant, elles semblaient toujours aussi fraiches dans son esprit. C’était comme s’il ne l’avait jamais abandonnée, comme si sa vie loin de Victoria ne signifiait rien qui vaille la peine d’y revenir. Qu’allait-il dire ? Qu’allait-il faire ? C’était des questions qu’il ne se posait pas vraiment. Ni même quelles réactions elle pourrait avoir à sa vue. Il préférait l’improvisation, même si cela signifiait devoir faire face à des imprévus qui risquaient de le mettre hors de lui si ça n’allait pas comme il voulait. Mais il se tiendrait. Il tâcherait de prouver qu’il n’était plus le même homme, quitte à s’en mordre les doigts juste après.
Pour l’instant, il ne pensait qu’à l’instant présent. Et l’instant présent signifiait être garé non loin de l’appartement de la jeune femme. Elle sortirait bien à un moment ou un autre, et à ce moment-là, il la suivrait, sautant sur le meilleur moment pour reparaitre dans sa vie. Ce serait probablement maladroit, jonché de reproches qu’ils voudraient mettre de côté dès qu’ils se seraient retrouvés – étrangement, il ne venait pas un seul instant à l’esprit de Lyle qu’elle puisse avoir tourné la page, lui ne l’avait pas tournée, il savait qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Il était perdu dans ses pensées, convaincu du bienfondé de ses plans lorsque la porte de la jeune femme s’ouvrit. Elle apparut, aussi belle que dans ses souvenirs, voire même davantage. Ces crétins n’avaient pas exagéré. Elle était réellement plus belle encore qu’auparavant. C’était une femme et elle venait de faire fondre tout ce qui pouvait encore freiner le désir qu’il avait de la retrouver. Il ne fit toutefois pas de mouvement alors qu’il l’observait disparaitre dans un véhicule qu’il n’avait pas vu approcher, tant il était ailleurs. Il fronça les sourcils, se demandant s’il s’agissait de son nouveau petit ami et, sans perdre un instant, il mit le moteur en route pour suivre la voiture sombre, se gardant bien de la coller de trop près. La dernière chose qu’il aurait voulu, c’était bien se faire repérer avant d’avoir choisi son moment.

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Victoria Nightingale

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« I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale _
MessageSujet: Re: « I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale   « I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale EmptyLun 15 Nov - 11:26

    Lorsque Victoria sortit de sa salle de bain, entourée d'une serviette couleur pastelle et les cheveux encore mouillés; elle jeta un coup d'oeil pressé à son horloge qui lui indiqua que malgré le fait qu'elle ait essayé d'être rapide elle avait déjà pris du retard sur son planning. Et s'il y avait bien une chose que Victoria détestait, c'était être en retard. Elle ne pouvait tout simplement pas se le permettre, et encore moins ce soir alors qu'elle avait rendez-vous avec un de ses gros clients pour une soirée chic en dehors de la ville.
    C'est donc en ayant déjà accumulé un certain nombre de minutes de retard que Victoria commença sa transformation. Une nouvelle fois elle devrait changer de personnage, faire abstraction de la jeune infirmière qu'elle était et se transformer en la call girl qu'on attendait d'elle. C'est en enfilant une de ses robes de soirée au prix exhorbitant qu'elle avait eu sur internet, que la jeune Nightingale se rendit comtpe qu'elle passait beaucoup plus de temps en Pepper qu'en Victoria. Elle avait l'impression de s'effacer petit à petit, jour après jour, nuit après nuit, rendez-vous après rendez-vous pour laisser entièrement la place à la call girl délurée qu'elle s'était inventée. Depuis quand n'était-elle pas sortit en tant que Victoria uniquement? Depuis quand ne l'avait-on pas invité à sortir en tant que Victoria? Elle regarda son reflet dans le miroir et se perdit dans la contemplation de son visage, qui était-elle en train de regarder au juste? A qui était-elle en train de faire face? Victoria? Ou était-elle déjà devenue Pepper... Avait-elle encore conscience de la limite entre elle et son personnage? Elle sécha sa longue chevelure blonde avec soin, les coiffa pour les discipliner et les attacha en un chignon lâche; ca ferait parfaitement l'affaire se dit-elle lorsque son regard clair dévia de lui-même sur la seule et unique photo qui était accrochée à côté de son miroir.... La seule photo d'eux deux qu'elle avait gardé, la seule qui lui permettait de ne pas oublier totalement le visage de Lyle malgré les années d'absence. La seule qui lui rappelait un passé où quelqu'un l'aimait pour elle et qui ne courrait pas après Pepper. Un amour déchu, perdu, bousillé pour une connerie dans laquelle la jolie blonde s'était embourbée années après années. Elle se souvenait parfaitement de la façon dont le jeune homme était entré dans une colère noire lorsqu'elle lui avait dit la vérité, elle se souvenait encore de la lueur dédaigneuse et pleine de haine qui avait prit possession de son regard et les frissons qui parcouraient encore son corps en y repensant. Elle l'avait blessé, pire même elle l'avait anéantit en une déclaration puis l'avait perdu à jamais. Elle inspira profondément sans lâcher son reflet des yeux, préférant regarder en face la femme qui avait fait fuir le seul pour qui son coeur avait vraiment battu... Pepper. C'était atroce comme elle pouvait malgré tout admirer la liberté de cette jeune femme, son pouvoir, son caractère toujours impeccable et qui plaisait aux hommes, la facilité avec laquelle elle se dépatouillait toujours de toutes les situations possibles et immaginables. Elle aimait être Pepper... c'était plus fort qu'elle, elle aimait cet appel lancinant qui coulait dans ses veines. Elle se sentait libre, n'avait de comptes à rendre à personne; elle profitait de ce qu'on lui donnait, offrait à ceux qui payait ce qu'on attendait d'elle et laissait au placard Victoria, sa vie d'avant, son amour perdu. Pepper avait le droit de s'amuser et d'attirer les autres alors que Victoria restait fermée à toute forme d'affection ou d'intérêt qu'on lui portait. C'était d'ailleurs simple, à part Virginia Callaghan, personne n'avait à faire ou ne cherchait à avoir à faire avec Victoria et c'était d'ailleurs pour cela qu'elle aimait tant la compagnie de la jolie blonde. Elle ne connaissait pas l'existence de Pepper et pouvoir être elle-même, être Victoria, l'espace de sorties entre filles était tout ce qu'elle demandait... Dieu qu'elle pouvait haïr cette Pepper. Elle était présente partout comme une bactérie incurable qui prolifère; comme une bactérie qui s'installe avec malice dans votre vie et qui vous bouffe de l'intérieur... Entre toutes ses relations il y avait Pepper, elle empêchait certaines de naître tout comme elle l'encombrait de personnes inutiles. Pepper ne savait pas dire non; elle était ouverte à tout, avait vu beaucoup de choses, fait beaucoup de choses condamnables et ne semblait pas avoir de limites. C'était épuisant; ca rapportait beaucoup d'argent, certes, mais c'était épuisant.. et dangereux. Est-ce que tout cela valait-il vraiment la peine?
    Fin prête, justement maquillée et hissée sur une splendide paire de Louboutin, l'imparable Call Girl attrappa sa petite pochette doré et sortit la tête haute, se délectant du doux cliquettis que faisaient ses talons dans la cage d'escalier. Elle alerterait probablement tout le voisinnage mais ca lui était bien égal que les enfants du troisième soient déjà au lit; que la vieille au bout du couloir l'épie de son Judas et ne secoue gravement la tête en voyant la moitié de ses cuisses dénudées; elle avait rendez-vous avec un client en bas de chez elle dans 5 minutes et c'est avec le sourire aux lèvres et le regard assuré qu'elle irait le rejoindre. Elle avait laissé Victoria dans l'appartement pour la soirée, elle monterait la garde pendant que Pepper profiterait de l'éclat diamanté des coupes de champagne qu'on lui offrirait à cette soirée cocktail. L'air de dehors lui fouetta le visage et les jambes lorsqu'elle sortit et c'est à petits pas pressés que la splendide jeune femme se dirigea vers la voiture sombre qui attendait un peu plus loin le long du trottoire.
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Lyle A. Matheson

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MessageSujet: Re: « I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale   « I forgot to say out loud how beautiful you really are to me » feat. Victoria Nightingale EmptyDim 19 Déc - 16:36

Elle lui avait toujours fait un effet extraordinaire, et pas seulement parce qu’elle avait le visage le plus magnifique qu’il ait jamais vu. Pas seulement parce qu’elle avait le corps d’une déesse. Tout en Victoria faisait résonner une folie en lui. Une peur indescriptible de ne jamais être suffisant alors qu’il la désirait pour lui seul. Il ne voulait pas la partager, elle l’ensorcelait bien trop pour qu’il pense une seule seconde à réfréner la colère qui montait en lui dès qu’il sentait le danger poindre le bout de son nez. Il savait que c’était cette tendance maladive qui avait mis en péril leur histoire pour qu’ils finissent par se séparer de façon violente, comme l’était leur relation en général. Depuis le premier jour, depuis la première fois où il avait posé les yeux sur elle, il s’était senti englouti par la présence de la jeune femme. C’était un véritable coup de foudre comme on en connait rarement dans une vie et l’intensité de leur liaison était aussi fatale que le premier regard qu’elle lui avait lancé, malicieux, confiant. Lui qui n’était pas du genre à se laisser embobiner aussi facilement avait vu toute raison le quitter, toute détermination s’envoler. Même quand il cherchait à l’éviter, à ne pas la blesser, il n’y parvenait pas. Il était franc, buté, spontané et chaque fois qu’il l’avait blessée, même s’il n’en montrait rien, c’était lui qu’il avait blessé, au plus profond de son âme. En s’éloignant de la sorte, même si ça avait été décidé sur un coup de tête, il savait qu’il voulait avant tout se remettre en question et, surtout, réapprendre à se contrôler, chose qui ne fut pas aisée. Était-il parvenu à une maitrise de soi suffisante pour fréquenter Victoria à nouveau, même si ce n’était pas en tant que petit ami ? Il n’en avait aucune idée, il devrait tester sa résistance, sa patience. Deux choses qu’il redoutait déjà, tant il connaissait l’effet dévastateur que pouvait avoir le comportement de la belle sur ses nerfs.
La voiture du cavalier de Victoria quitta Emerald Street et comme Lyle ne savait pas pour combien de temps il en avait avec sa filature improvisée, il fouilla dans les affaires qui trainaient sur le siège voisin, à la recherche d’un disque bien précis, qu’il finit par dénicher et qu’il inséra dans l’appareil, augmentant le volume jusqu’à ce que la musique douce aux accents celtes envahisse l’habitacle. Il avait toujours eu un faible pour ses sons qui lui semblaient si familiers, même si c’était de façon lointaine. Peut-être des origines ancestrales qui résonnaient dans ses gènes. Quoi qu’il en soit, c’était probablement le seul album à pouvoir l’aider à se tempérer, à respirer et à réfléchir avant de se lancer dans une course folle qui n’aboutirait qu’à une chose : prouver à la jeune femme qui régnait sur son cœur qu’il n’avait pas changé pour un pouce. De toute manière, même en admettant qu’elle le trouve changé, muri, il n’était pas dit qu’elle allait vouloir le reprendre. Cela faisait des années qu’ils ne s’étaient plus parlé et il était certain qu’il devait y avoir des répercussions sur ce qui les liait autrefois. Quant à savoir l’ampleur des dégâts, il n’y aurait qu’en lui parlant réellement qu’il saurait à quoi s’en tenir. En attendant, il gardait le regard fixé sur la plaque du conducteur – un local, visiblement –, tâchant de réfléchir à la meilleure façon d’agir. En jouant la désinvolture ou, au contraire, en prouvant qu’il s’excusait, qu’il était conscient de ses torts et qu’il était là pour les corriger. Cela semblerait peut-être risible aux yeux de certains, mais il était à peu près certain que Victoria ne réagirait pas de la même manière. Elle ne l’avait jamais fait auparavant, en tout cas.
La voiture quitta Ruby Creek Falls, Lyle Matheson toujours dans son sillage. Le jeune homme garda une distance respectueuse mais il ne céda pas un pouce de terrain, filant sur la nationale en observant les ombres qui s’agitaient à l’intérieur de l’autre véhicule. Était-elle en train de se pencher ? Pour quoi faire ? Pour l’embrasser ? Le caresser ? Il savait combien elle pouvait avoir la main habile, comme elle pouvait le rendre fou rien qu’en glissant les doigts sur son avant-bras. C’était comme si elle était née pour séduire et tout dans son physique et son attitude s’y prêtait à cœur joie. Elle n’avait pas honte du charme qu’elle dégageait, elle l’assumait, assurée, indépendante, et il avait toujours échoué lorsqu’il cherchait à résister à ses avances, par mauvaise foi ou humeur. Pourquoi aurait-il voulu se détacher d’elle puisqu’il se sentait dévoré lorsqu’il n’était pas à proximité d’elle ? Seule la longue distance et sur le long terme avait pu le sevrer un peu. Dire que les premiers mois de séparation avaient été durs était un euphémisme. Et inutile de préciser que le jour où elle lui avait tout livré, il avait craqué, même s’il se maudissait de n’avoir pas pu faire preuve d’un minimum de bon sens. Oui, il s’était senti trahi, trompé. Et après ? Il n’avait rien tenté pour voir s’il y avait une issue à ce problème. Il avait complètement déraillé, encore pire que ce qu’il avait pu faire avant, si c’était possible. Rien qu’au souvenir de cette discussion musclée, il avait des frissons de dégoût et d’horreur. Et le plus bizarre dans l’histoire, c’était que ce dégoût n’était pas tourné vers elle, son corps aux multiples amants, mais vers lui, d’avoir été aveugle mais, surtout, de n’avoir pu se maitriser, une fois de plus.
Finalement, chaque parcelle de son corps manquait à Lyle. Il rêvait constamment de leurs étreintes, délurées ou non, de leurs rapports difficiles, par jalousie ou impétuosité. Il caressait en rêve les bras de Victoria, il embrassait sa peau, le long de la mâchoire, jusque sous l’oreille. Il respirait son parfum enivrant, son odeur particulière après qu’ils aient fait des folies dans les draps. Il revoyait ces moments qu’il chérissait tant, surtout ceux qui incluaient la grande baignoire, dans laquelle ils se plongeaient, de la mousse jusque dans les cheveux et dans laquelle il leur arrivait parfois de déraper en oubliant les précautions. C’était ultra rare, mais Lyle avait le souvenir d’une ou deux disputes à ce sujet et même s’il avait fait mine de ne pas prendre en compte les reproches de Victoria, il avait fait en sorte de changer, de s’améliorer.
Le couple mystérieux sembla enfin atteindre sa destination, comme la voiture pénétrait dans l’enceinte d’une propriété importante. Lyle analysa tout, tâcha d’emmagasiner un maximum d’informations pour se glisser dans la masse et il se gara à une cinquantaine de mètres de l’autre véhicule. Il resta dans l’ombre du parking plongé dans l’obscurité pendant que le couple quittait la voiture pour se diriger vers l’entrée illuminée par des dizaines de spots. Il devait s’agir d’une soirée importante et Lyle comprit qu’il devrait probablement faire très attention à calmer son humeur changeante. Pour ne pas se donner en spectacle, premièrement, mais surtout pour ne pas retomber immédiatement dans l’ancienne version de lui-même, celle qui avait fait tout capoter en faisant particulièrement preuve d’un manque d’indulgence hors du commun.
Lorsqu’il fut certain de ne pas se faire remarquer, Lyle entreprit de suivre Victoria et son cavalier. Il grimpa les marches qui menaient à l'entrée majestueuse dans laquelle il allait devoir s’immerger pour pouvoir aller au bout des choses. Il ne repartirait pas sans un geste d’attention de sa part, même si cela se résumait à un regard surpris. Il voulait qu’elle sache qu’il était là, de retour, que ce n’était pas une illusion. Ce qui allait en découler, il n’en avait aucune idée mais il le saurait bien assez tôt et puis, il la connaissait bien assez pour savoir que leurs destins étaient liés, qu’elle le veuille ou non. Ils étaient faits l’un pour l’autre parce que, même des années après leur rupture, Lyle n’avait jamais retrouvé une liaison qui vaille le centième de ce qu’il avait vécu avec Victoria et il n’était pas un romantique invétéré, donc cela devait bien signifier quelque chose d’important. Retrouver la jeune femme dans cette foule impressionnante ne fut pas chose aisée. Lyle traversa les pièces en veillant à ne pas avoir l’air trop évident mais il mit une bonne dizaine de minutes à la situer. C’est avec un soulagement palpable qu’il se dissimula dans un coin de la salle, jetant un coup d’œil à sa tenue pour s’assurer qu’il n’était pas trop hors contexte. Heureusement pour lui, sa décision d’opter pour la sobriété ce soir-là lui sauva la mise et il attrapa une coupe de champagne lorsqu’une serveuse passa près de lui. Il attendit une poignée de secondes supplémentaires puis, n’y tenant plus, il louvoya entre les invités, veillant à ce que son verre n’aille pas éclabousser une robe ou un costume par mégarde et il s’approcha du buffet, qui se trouvait à une poignée de mètres de l’inconnu et sa ravissante cavalière. Il tenta d’abord d’entendre le thème de leur conversation mais comme rien ne lui parvenait, il s’approcha encore un peu, son regard incapable de se détacher du cou délicat de Victoria, de sa grâce indéniable et de la facilité avec laquelle elle semblait évoluer dans ce type de soirée. Savaient-ils seulement d’où elle venait ? Où vivaient ses parents ? Le nom de la bourgade où elle avait grandi ? Il n’eut pas vraiment le temps d’approfondir l’interrogation, les yeux verts de Victoria venaient de remarquer sa présence incongrue et c’est sans se laisser le temps de réfléchir qu’il saisit l’occasion pour s’incruster dans le petit groupe en pleine discussion, comme s’il y avait sa place, ignorant le regard suspicieux de l’homme dont il venait de découvrir le visage.

« Lyle Matheson. Je vois que nous avons une connaissance en commun ? » s’exclama-t-il en tendant la main à l’inconnu avant de la serrer avec une force un peu exagérée.

S’il pensait mériter l’attention de Victoria, il allait vite déchanter. Le jeune policier se sentait au mieux de sa forme rien que parce qu’il se trouvait à proximité de la belle, alors, cet homme d’âge mûr ne lui faisait certainement pas peur.
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