Le vent soufflait abondamment mais doucement sur le camp des Nez Percés. Logan était sur la terrasse de sa maison et regardait l'activité fréquente des Indiens qui s'affairaient sur plusieurs tâches. Il y en avait qui préparait leur breuvage pour la fête Halloween, alors que d'autres s'exécutaient pour confectionner le meilleur déguisement d'horreur que l'on en a jamais vu auparavant, ou bien d'autres encore qui étaient en train de répéter les chants pendant la fête, ou bien les pas de danses qu'ils montreront aux habitants qui allaient venir participer aux festivités au Wingapo. Enfin, tout le monde semblait être accaparé par l'esprit d'Halloween. Et lui, il était là sur son rocking chair, les deux jambes sur la rambardes de la terrasse et les deux mains derrière sa tête, observant tout ce petit peuple s'affairer comme il pouvait.
Cela faisait bien des années maintenant qu'il vivait parmi eux. Mangeant la même chose qu'eux. Rencontrant les mêmes personnes qu'eux. Faisant parfois les mêmes activités qu'eux pour le bon fonctionnement de la réserve. Et pourtant il avait toujours ce sentiment de haine qui était en lui et qu'il n'arrivait pas à faire taire. Il ne les aimait pas. Il n'avait jamais eu aucune affection pour ce peuple à vrai dire. Seul Micco et Paka avait réussi à entrer dans son coeur, ayant une place importante pour lui dans sa vie. D'ailleurs, Logan n'aimait pas grand monde. On le voyait parler, rigoler parfois avec les personnes pendant un moment et partir comme ça sans rien dire, comme si ces personnes justement n'étaient pas importantes pour lui. Mais oui, c'était bien ça. Elles n'étaient pas importantes. Il ne voyait pas pourquoi il se lierait d'amitié avec les personnes, il se sentait très bien tout seul. S'il avait des amis ? Non, le seul ami qu'il avait c'était Paka et peut-être le vieux Joe qui vivait dans son cabanon près du lac et encore. Mais lui, il voyait les personnes défiler tours à tours et aucun ne l'avait marqué. Les seules personnes qui pouvaient les marquer, c'était les filles et encore, il y en avait qui passait à la trappe aussi. Ça lui arrivait même d'oublier leur nom ou leur physique et lorsqu'elle le rencontrait dans la rue elles le prenaient toujours pour un salopard car il ne s'arrêtait même pas pour leur dire bonjour. Bref, rare étaient les personnes qui pouvaient le marquer, ça se comptaient aux doigts d'une main.
Son regard était vagabond, et s'arrêta subitement sur les enfants qui jouaient au ballon pied nu. Cela le fit sourire légèrement. Les enfants, il adorait les enfants, on dirait pas comme ça mais si, il les aimait bien. En faite avec eux tout semblait si facile. Une explication simple et ils comprenaient presque tout. Ils n'avaient pas d'arrière pensées, ils étaient innocents. À ce moment là il se posait la question s'il pouvait faire un bon père. Mais pour être père, il fallait bien trouver la mère non ? Il rigola quelque peu se disant que c'était impossible pour lui de concevoir ne serait-ce qu'un seul instant qu'il pourrait s'installer avec quelqu'un, qu'il pourrait avoir des gosses avec cette personne, qu'ils auraient une maison, non plutôt une grande maison avec un jardin et des haies blanches juste devant l'entrée. La parfaite image de la parfaite famille. Oui ça le faisait sourire car il savait très bien que ça n'allait pas du tout arriver. Il n'était pas du genre à faire ce genre de projet, lui il rencontrait les femmes et voilà tout. Il passait une nuit avec et pas plus ou bien il sortait avec une fille -parce que oui ça lui était déjà arriver de sortir avec quelqu'un- et la trompait au bout de quelques temps. Mais en plus, ce qu'il faisait, c'était qu'il le faisait devant elle pour qu'elle puisse le quitter d'elle-même. Oui il n'avait jamais aimé faire la rupture c'était comme ça il préférait se faire plaquer que l'inverse. Mais bien sûr, pour ça il devait bien mettre en scène les raisons pour laquelle elle partirait. Enfin tout ça pour dire qu'en fait, non, il ne pensait pas qu'un jour ou l'autre il allait avoir une famille et d'un côté cette pensée fatidique l'avait quelque peu rendu morose.
Il baissa ses yeux un instant et les remonta pour regarder de nouveau l'activité du camp qui battait son plein. Pourtant, une chose vint attirer son regard, cette fille qui était toujours là à regarder les Indiens mais qui restait tout de même éloignée de la réserve, ayant peut-être peur de se faire remarquer. Cela faisait bien des jours qu'il l'avait enfin remarqué, elle était encore là. Elle s'appelait Iwa et elle était magnifique. Logan se leva de sa chaise puis descendit les quatre marche de l'entrée de la maison puis alla vers elle. La première fois qu'ils s'étaient connues, il y avait de cela pas très longtemps, il lui avait juste demandé son nom mais pris par le temps elle s'était en allée en lui donnant son identité. Il n'avait pas pu parler avec bien plus longtemps mais aujourd'hui, il l'avait remarqué assez tôt, alors peut-être qu'elle aurait le temps de sympathiser avec lui cette fois-ci. Arrivé près d'elle, il lui afficha un sourire légèrement charmeur. Bah quoi ? Iwa était une femme comme les autres pour lui, une proie à chasser.
- Bonjour Iwa. Logan, je n'ai pas eu le temps de me présenter la dernière fois tu es partie tellement vite.
Dernière édition par Logan Novoha le Lun 8 Nov - 13:08, édité 4 fois
Iwa Kibembe
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Dim 7 Nov - 15:54
En cette journée venteuse, la jeune Iwa Kibembe s’était aventurée hors de la chaleur réconfortante de son appartement pour pratiquer une de ses activités favorites : observer les Nez Percés de la réserve Ozalee vaquer à leurs occupations. Si cela pouvait sembler assez tordu, voir pervers de sa part, Iwa n’en n’était pas pour autant une détraquée. Elle aimait tout particulièrement l’ambiance qui régnait sur le camp indien et pouvait passer des heures à l’observer sans jamais s’ennuyer. En sortant de son appartement, elle enfila donc un gros pull et un imperméable avant de prendre le chemin de la réserve. Elle y allait généralement à pied, sauf quand l’envie lui prenait subitement en sortant de travail, de chercher le réconfort à observer ces êtres calmes et bienveillants. L’air frais de l’après-midi lui fouettait le visage et quelques larmes roulèrent le long de ses joues. Le vent irritait toujours ses yeux, mais la jeune femme aimait sentir les larmes se former doucement avant de dévaler son visage. Elle les essuya machinalement d’un revers de manche, sachant pertinemment qu’elle pourrait recommencer dans cinq minutes. A mesure qu’elle s’enfonçait dans le territoire indien, en direction du village, elle sentait son cœur battre plus vite et un sourire se dessiner sur ses lèvres. Le vent froid ne la gênait pas outre mesure et elle marchait d’un pas allant, évitant les ronces et les branchages disséminés sur le sol. Le bruit des brindilles craquantes et des feuilles secouées par la brise l’apaisaient. Sitôt qu’elle s’enfonçait dans les bois, la jeune femme se sentait immédiatement réconfortée, comme si tous ses soucis s’envolaient par magie. Son esprit se vidait de tous les tracas et la tristesse qu’elle éprouvait pour se remplir d’une joie indicible. Avec les Indiens d’Ozalee, elle avait le sentiment de retrouver son enfance perdue, la liberté et surtout les temps heureux où son père était encore vivant, sa mère l’aimait encore et où toute l’insouciance de l’enfance berçait ses rêves. Depuis, beaucoup de choses avaient changé et la jeune femme ne serait plus jamais la petite fille espiègle qu’elle était lorsqu’elle vivait encore en Afrique parmi les lions et les gazelles, au milieu d’une réserve naturelle. A son arrivée à Ruby Creek Falls, Iwa s’était sentie mieux, apaisée, sans vraiment savoir pourquoi. Etaient-ce les montagnes, les bois et le lac, ou était-ce simplement l’impression d’être arrivée à l’endroit auquel elle appartenait vraiment ? Elle n’en savait rien et n’était pas déterminée à en connaître la réponse. Depuis six ans, elle sillonnait les Etats-Unis à bord de sa voiture d’occasion, ne restant jamais bien longtemps au même endroit. Et lorsqu’elle avait fait un simple arrêt à Ruby Creek Falls, une simple étape sur la route d’une autre grande ville, elle avait senti qu’il était temps pour elle de s’arrêter. L’Idaho était un Etat magnifique, un des plus beaux qu’elle ait jamais traversés, et elle l’avait découvert en plein cœur de l’automne, alors que les arbres prenaient des couleurs et que les feuilles commençaient à peine à tomber. Rapidement, elle avait trouvé un logement, un travail et s’était construit des repères. Aventureuse, la jeune femme était partie à la conquête des bois, se promenant de longues heures seule, l’esprit vide. C’était par hasard qu’elle avait découvert le village indien, qui n’était un secret pour personne, mais qu’elle n’avait jamais envisagé de visiter. Ce jour-là, il faisait doux, le soleil brillait haut dans le ciel et elle entendait des enfants rire en jouant dans les allées. Elle s’était assise sur un vieux tronc et les avait observés s’amuser pendant des heures. Elle avait découvert dans ce peuple une force tranquille qui l’avait immédiatement impressionnée et rassurée. Les regarder évoluer, vivre, être eux-mêmes dans un monde où tout allait vite, où tout était électronique, cela l’avait bouleversée. Dans le sens positif du terme. Et depuis ce jour de septembre où le village des Indiens s’était dressé par hasard sur son chemin, Iwa était revenue souvent pour y chercher le réconfort, l’apaisement, ou simplement des encouragements.
Et pourtant, malgré toutes ses escapades dans les bois à observer les Indiens, elle n’avait jamais osé les approcher. Elle restait blottie derrière un buisson ou l’autre, assise dans un coin d’où on ne la verrait pas. Elle se sentait une intruse parmi eux, et les espionner en cachette n’arrangeait pas son impression. En aucun cas elle n’aurait voulu troubler leur tranquillité. Elle n’avait pas vraiment peur d’eux, bien que leurs grands corps athlétiques l’intimidaient. Simplement, elle ne se sentait pas à l’aise lorsqu’elle rencontrait des inconnus. Sa confiance en elle en avait pris un sacré coup lorsque sa mère l’avait abandonné à son triste sort, six ans auparavant. Depuis, elle avait toujours eu peur de l’inconnu. Mais un jour, il y a peu, alors qu’elle ne s’y attendait pas, un jeune homme l’avait approchée. Elle avait eu le temps de le remarquer, depuis le temps qu’elle observait le village. Et comment le manquer : il était blanc parmi les Indiens. Elle s’était posé énormément de questions à son sujet, se demandant ce qu’un Américain pouvait bien faire à vivre parmi les Nés Percés. Piquée par la curiosité, elle l’avait souvent regardé couper des bûches et les entasser sous une bâche pour l’hiver ou jouer avec les enfants. Il semblait les aimer beaucoup. Il restait souvent à l’écart du reste du village, comme si quelque chose l’empêchait de s’intégrer vraiment aux autres habitants. Aussi, lorsqu’il était venu la trouver, elle avait sursauté. Il lui avait simplement demandé son nom et, paniquée, elle lui avait répondu, comme s’il pouvait lui faire quelque chose. Elle bégaya ensuite qu’elle devait partir, qu’il était tard et elle détala comme un lapin. Elle s’arrêta de courir un ou deux kilomètres après seulement, quand ses poumons brûlaient trop pour la laisser continuer à cette allure. Elle ne savait que trop bien pourquoi elle avait réagi ainsi, mais refusa de se l’avouer.
Aujourd’hui, comme la dernière fois, le jeune homme surgit à ses côtés sans qu’elle l’ait entendu venir. Elle qui croyait s’être bien cachée, elle devrait revoir ses techniques d’espionnage. Il la salua par son prénom, chose qui étonna la jeune femme, peu habituée à ce qu’on se souvienne d’elle ainsi. Mais une espionne ne devait pas être une chose fort habituelle au village. Il se présenta et lui reprocha d’être partie trop vite, la dernière fois. Elle baissa les yeux, ne sachant que répondre. Finalement, au bout de quelques secondes, elle releva la tête et fit face au jeune homme. Elle bégaya qu’elle était en retard pour le travail, un mensonge improvisé de toute pièce. Comme la dernière fois, Iwa se releva pour partir, préférant ne pas avoir à expliquer les raisons de sa présence. « Je… je vais partir. » Elle se rendit compte en disant ces mots qu’elle n’en n’avait aucune intention, bien que l’irruption soudaine du jeune homme lui donnait encore envie de détaler à toutes jambes. « Je suis désolée de vous déranger, je… c’est que j’aime bien cet endroit. » Elle baissa à nouveau les yeux, consciente qu’aucune excuse n’était valable pour les espionner ainsi.
Logan Novoha
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Dim 7 Nov - 17:50
La douce froideur du temps d'aujourd'hui mettait Logan de bonne humeur. Ce n'était pas parce qu'il n'aimait pas le chaud, mais le vent glaciale lui parlait plus. Il sentait la douce brise glisser sur la peau de son visage et des frissons le parcouraient dans tout son corps. C'était vraiment une sensation agréable pour lui. Un petit moment de pure bonheur. On pouvait bien sûr trouver cela puéril mais lui il se contentait juste de ça pour afficher un sourire. Logan n'était un homme matériel, qui avait besoin de pleins de choses dans sa vie pour être bien. Non, il se foutait pas mal des choses. Lui, il était contente quand il peignait les salles qu'il fallait décorer, ou bien couper du bois pour réchauffer la maison des Novoha ou même jouer avec les enfants. C'était des choses simples et cela lui convenait réellement. À première vue, on pouvait peut-être penser qu'il était un de ces mecs qui ne se préoccupait que de son apparence, jugeant peut-être que le regard des autres étaient extrêmement important. Mais non, il n'était pas comme ça. Bien sûr, tel un séducteur, il aimait plaire aux personnes sauf que lui il avait une manière d'être très direct avec les gens. Il n'avait aucun tact et lorsqu'une femme lui plaisait, cela se voyait vraiment.
Rien que son attitude se faisait sentir. Il souriait, charmeur, n'arrêtant pas de fixer son interlocutrice, cherchant à la cerner, cherchant à savoir s'il lui faisait le même effet. Il apparaissait tel un prince charmant quelque peu original car il n'était pas comme eux. Il n'était pas gnan-gnan, il faisait nettement quel homme il était, quel Don Juam il pouvait être. Et c'était exactement ce qu'il était en train de faire face à Iwa. Il avait le regard doux, l'attitude d'un séducteur et les gestuels du corps le mettant en valeur. Il voyait très bien qu'elle ne l'avait pas vu arriver, et devinait qu'elle allait encore une fois prendre la fuite. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Il voulait la séduire comme toutes les autres, alors il était hors de question pour lui de la laisser s'en aller comme ça sans qu'il ait arriver à son but. Une de ses mains vint prendre la sienne lorsqu'elle s'était vivement retrouvée debout, face à lui. Bien sûr, c'était un geste naturelle pour lui, étant tactile il ne voyait pas du tout le mal d'être ainsi avec une femme. D'ailleurs, il en profita pour se rapprocher d'elle quelque peu, toujours ce sourire charmeur collé à ses lèvres.
-Je vais finir par croire que tu m'évites à force de vouloir partir à toute hâte.
Cependant elle ne bougea nullement de sa place et resta là, toujours face à lui, ce qui lui conforta à l'idée que peut-être elle ne pensait pas ce qu'elle disait et que pour une fois ils pouvaient faire connaissance, enfin. Depuis le temps qu'il la voyait rester dans son coin à observer tout le monde, Iwa l'avait intrigué. Il relâcha doucement sa main tandis que ses doigts caressaient la peau de celle-ci puis croisa les bras.
-Je t'en prie, ne me vouvoies pas, ce n'est pas la peine. Je ne vois pas pourquoi tu me dérangerais, ou bien tu dérangerais quelqu'un de la réserve. D'ailleurs je n'ai vu personne aller se plaindre de ta présence. Son regard se glissa alors sur toute l'apparence de la jeune femme et le releva de nouveau sur son visage baissé. Difficile de se plaindre d'une jeune femme aussi belle je dois avouer.
Ça y est, il avait commencé son manège. Réellement cette fois-ci. Il va la provoquer dans sa séduction juste pour voir si elle serait réceptive ou pas. Enfin en même temps, si elle ne l'était pas, il opterait pour une autre tactique plus soft. Mais bon, il voyait très bien la réserve que la jeune femme faisait preuve. Elle avait l'air fragile contrairement à son apparence de femme sûre d'elle. Cette évidence l'avait frappé d'ailleurs. Il tourna la tête vers la réserve et vit alors les enfants jouer, les hommes s'affairer à leur besogne et les femmes rigoler, se racontant peut-être des histoires croustillantes par rapport à leur vie. Iwa venait de dire qu'elle aimait cet endroit... Alors que Logan lui semblait, un instant, avoir eu un regard assez détaché de l'image qu'il avait devant les yeux. Il tourna de nouveau son visage vers elle et souleva les sourcils.
-Oui, cet endroit à l'air sympa à première vue. Est-ce que tu veux visiter ? J'ai envie de te connaître et si tu aimes tellement cet endroit, on n'a qu'à discuter en marchant.
Logan prenait des initiatives, la mettant presque au pied du mur mais la laissant tout de même une voie de sortie si jamais sa proposition ne lui convenait pas. Enfin, en même temps il voulait absolument savoir pourquoi à chaque fois elle venait ici pour regarder dans son coin l'activité du camp. C'était normal pour lui de se poser ce genre de question non ?
Iwa Kibembe
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Dim 14 Nov - 16:53
Iwa n'était pas une jeune femme peureuse de nature. Ou du moins, elle ne l'avait jamais vraiment été avant d'avoir eu de bonnes raisons de le devenir. Elle avait toujours été sûre d'elle et avait toujours eu quelque chose à répondre. Déjà lorsqu'elle était enfant, elle en agaçait certains par sa répartie et son air légèrement supérieur de petite fille intrépide. La mort de son père, ou plutôt l'assassinat de son père, l'avait ébranlée. Pendant plusieurs jours, elle était restée dans un mutisme absolu, sursautant au moindre bruit, se mettant à trembler à la vue d'autres personnes que sa mère. Par la suite, elle avait repris contenance et sa confiance en elle avait repris sa place. Iwa avait dû être forte pour traverser les épreuves que la vie lui imposa, aussi s'était-elle forgée une carapace de jeune fille sûre d'elle, cachant sa peur lorsqu'elle la sentait poindre au creux de son estomac. Trimballée de ville en ville pendant toute son adolescence, elle avait dû faire face à de nombreux changements, à des attitudes pas nécessairement accueillantes à son égard. Elle était une étrangère partout où elle allait et n'avait jamais su réellement s'intégrer. Sa mère refusait de rester trop longtemps dans le même endroit et la jeune femme ne connut jamais vraiment les raisons de cette bougeotte pathologique. Avait-elle peur que quelqu'un les menace? Ou simplement elle n'arrivait pas à se sentir chez elle dans les différentes villes qu'elles traversaient? Iwa n'en saurait probablement jamais rien. Toujours est-il que Miami semblait avoir ravi sa mère qui, pour une fois, décida de s'installer à long terme. Là encore, la jeune fille dut s'adapter. Au lycée, elle tenta de se faire des amis, dans l'espoir fou de rester là plus d'un an. Et ce fut le cas. Peu à peu, elle retrouva une certaine joie de vivre et s'intégra parfaitement dans le quartier où elle vivait. Ce fut lorsqu'elle s'y attendait le moins que le destin la rattrapa et, le jour du bal de promo, sa vie bascula à nouveau sur le parking du gymnase, où un homme masqué se jeta sur elle et la viola. Au début, elle n'osa rien dire, trop honteuse de n'avoir pas su résister. Elle sombra dans une période d'absolue tristesse, désespérée, refusant de parler à ses amis de quoi que ce soit. Et puis elle découvrit qu'elle était enceinte. Elle attendait un enfant de ce monstre qui lui avait déjà fait tant de mal. Ce qui advint, elle ne s'en rappelait que trop bien. Sa mère, orthodoxe pratiquante, refusa de comprendre que si sa fille était enceinte d'un inconnu, ce n'était absolument pas par choix. Le soir où Iwa eut le courage de lui confier son lourd secret, elle termina la nuit à grelotter devant la porte de sa maison, en pleurs, au milieu de ses affaires que sa mère avait eu la bonté de lui jeter par la fenêtre. Elle eut beau implorer, hurler, vider toutes les larmes de son corps, Genia Kibembe ne cèda point et la jeune femme prit la route, encore une fois. Après cela, comment avoir encore confiance? Comment ne plus avoir peur?
Elle n'avait pas vraiment peur de Logan, bien qu'au fond, elle n'était pas totalement rassurée en sa présence. C'est pour cette raison qu'elle avait fui à toutes jambes la première fois qu'il avait découvert sa cachette. Et ce même sentiment d'inquiétude la désemparait à nouveau. Elle ne savait comment se comporter. Devait-elle avoir peur de lui ou lui faire confiance? Après tout, elle ne le connaissait pas et refusait de lui accorder une once de confiance. La vie lui avait trop souvent joué des tours pour qu'elle parvienne encore à ne pas se méfier des gens. Si sa propre mère l'avait trahie, alors tout le monde pouvait le faire. Et pourtant, Iwa avait envie de lui faire confiance, de se laisser amadouer. Elle l'avait souvent vu dans la réserve à jouer avec les enfants, couper du bois, rendre service à l'un ou à l'autre -bien qu'il évitait la plupart des adultes, hormis deux hommes. Simplement, son sourire de séducteur et son attitude bien trop directe effrayaient la jeune femme. Elle était seule, loin de tout, et bien incapable de se défendre si jamais Logan décidait de faire quoi que ce soit. Une boule d'angoisse s'était formée dans sa gorge et elle l'étouffa presque lorsque le jeune homme lui saisit une main. Elle fit de son mieux pour garder une contenance, mais elle revoyait dans sa tête la nuit de son viol. Son agresseur aussi, lui avait attrapé une main avant de la plaquer contre un mur. Elle dut retenir un long soupir de soulagement lorsque Logan la libéra et croisa les bras et elle se sentit idiote. Tous les hommes n'étaient pas des violeurs.
" Tout le monde sait que je viens ici? "
Etait-elle donc si peu discrète? Elle qui croyait que personne ne l'avait jamais repérée, hormis Logan, elle s'était bien fourvoyée. Elle sentit ses joues rougir, mais ne sut pas si c'était la honte d'avoir été repérée par toute la réserve ou le compliment du jeune homme sur sa beauté. Elle avait bien sûr l'habitude de recevoir des compliments. Il ne fallait pas se mentir, elle était belle et ses charmes ne laissaient personne véritablement indifférent. Mais en général, les compliments qu'elle recevait venaient d'ivrognes complètement bourrés dans les bars où elle avait travaillés et ce n'était pas fort gratifiant. Mais peut-être que Logan servait ce discours à toutes les filles qu'il croisait, aussi elle n'accordait aucun crédit à ses paroles.
Bien qu'il vivait dans la réserve, le jeune homme ne semblait pas réellement aimer cet endroit. Iwa le trouva bien indifférent à la scène qui se jouait au village. Les enfants riaient et couraient, les femmes cousaient ou préparaient des mixtures, regroupées sur le perron de l'une ou de l'autre, les hommes vaquaient à leurs occupations. La jeune Russo-Africaine admirait ce spectacle, se remémorant son enfance tranquille dans la réserve naturelle où elle était née. Cette période lui manquait indéniablement, et c'était sans doute cela qu'elle cherchait à retrouver en s'aventurant à Ozalee. Elle se raidit lorsqu'il lui proposa de visiter. Il était hors de question pour elle d'arpenter les allées du village, de voir les habitants de près -d'autant qu'ils savaient tous qu'elle venait les observer.
" C'est gentil, mais... non, je ne peux pas. Je préfère rester à distance. Et je doute que les gens apprécient ma présence. Je ne viendrai plus. " dit-elle en s'éloignant doucement de Logan. Le vent soufflait dans les arbres et elle serra sa veste contre elle. Cependant, le fait que Logan veuille la connaître l'intriguait. Que pouvait-il trouver chez elle de si intéressant? Elle était juste une fouineuse. Il devait se moquer d'elle. " Si tu veux me connaître, alors raccompagne-moi. On parlera. " Elle n'attendait pas grand chose de leur conversation, et encore moins du jeune homme. Elle préférait ne pas se faire d'idées et prendre les choses comme elles venaient. Elle prit alors le chemin du retour et elle ne dut pas attendre très longtemps avant d'entendre les pas du jeune homme accélérer pour la rattraper. Elle se tourna vers lui tout en continuant d'avancer. " Alors, qu'est-ce que tu veux savoir? " Elle esquissa un sourire. A présent, et à son grand étonnement, elle se sentait plus en confiance. Puisque Logan n'avait rien fait, il ne ferait plus rien. A moins qu'il préfère s'éloigner pour qu'on n'entende pas la jeune femme crier, mais c'était fort peu probable.
Logan Novoha
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Mar 16 Nov - 14:10
La courbe élancée, la taille fine, la peau basanée, Iwa avait vraiment tout pour plaire à n'importe qui. Elle était magnifique et sa beauté je la voyais. Oui je la voyais. Elle m'atteignait. Comme tout autre homme à vrai dire. Je ne pouvais nullement m'empêcher de l'observer, de la détailler et pourtant je savais pertinemment que c'était une façon malpoli de regarder les personnes ainsi. Cependant je n'avais rien du mec pervers ou quoi. Non, j'étais juste là à contempler tout son être qui me paraissait pure et en même temps fragile. Pourquoi fragile alors qu'elle avait tout de même un visage assez parlant et des expressions assez prononcées ? Tout simplement par son attitude. Elle avait l'air tellement timide, tellement en manque de confiance. Réservée alors qui si elle aurait joué la grande séductrice qui savait très bien qu'elle pouvait plaire, cela ne ma choquerait pas. Au contraire j'aurais trouvé ça normale qu'elle puisse jouer de son physique auprès de tout le monde. C'était ce que j'étais en train de faire moi, à longueur de journée. Je jouais avec ma plastique à faire baver les femmes qui me regardaient. Oui, je le savais ça. Je le savais très bien qu'elles me regardaient. Faut dire que la nature m'avait offert une belle gueule d'ange, si on pouvait me qualifier. Je n'avais aucun mal à attirer les personnes, à parler avec eux. Grâce à mon sex-appeal du garçon légèrement primaire -car oui j'étais tout de même pas facile à cerner, je le savais- j'attirais les gens sans aucune difficulté. Cependant comme je l'ai dit, je n'étais vraiment pas à prendre avec des pincettes. Je suis dur, moqueur, chieur, tout ce que pouvait agacer un homme normal avec un caractère vivable. On pouvait très bien rester avec moi. Au fond je n'ai pas toujours été ce grand blond qui n'avait rien à foutre des autres. D'ailleurs je ne l'étais toujours pas. Je cachais juste cette partie sensible en moi parce qu'en faite j'avais peur. Peur de m'attacher aux autres alors que je savais qu'un jour ou l'autre ils allaient disparaître. Oui, je suis comme ça, je fais le dure mais en faite j'ai un grand coeur. C'était indéniable.
Et lorsque je voyais une personne ayant la personnalité d'Iwa, je ne pouvais m'empêcher de penser que je voulais l'avoir dans mes bras. J'ai bien vu sa réaction lorsque je l'ai touché sa main, caressé son bras. Elle n'était pas à l'aise du contact c'était pour cela que j'ai tout suite enlever ma main. Je pense qu'elle n'avait pas du vivre une vie facile. D'ailleurs cela se traduit à cette non envie de rencontrer les personnes. De rester là à observer seulement, être en retrait alors que les personnes du camp n'étaient foncièrement mauvaises, d'ailleurs elles ne l'étaient pas. Bon, certes, certains indiens n'aimaient pas voir les gens du village traîner vers la réserve mais Iwa n'était pas une blanche et je ne pense pas qu'ils aient quoi en redire si jamais elle se mettait à se promener parmi eux. D'ailleurs, je ne pense pas du tout qu'ils puissent penser qu'elle faisait parti des blancs. Sinon, cela feraient très longtemps qu'ils seraient allés là voir dans son coin lui disant de dégager. Elle avait voulu être discrète mais tout compte fait, tout le monde l'avait vu. Je hochai ma tête à sa première question, souriant. Bien sûr que tout le monde l'avait remarqué. En même temps comment ne pas la voir ? Là seule dans son coin alors que tout les autres étaient constants mouvement. Même les enfants l'avaient vu et m'avaient questionné plusieurs fois si jamais je la connaissais.
-Tu n'es pas discrète tu sais, même si tu crois que tout le monde ne t'a pas vu. Ils n'ont pas fait attention à toi les deux premiers jours mais la troisième c'est là où tout le monde t'as réellement remarqué. En même temps, on se demandait pourquoi t'étais toujours là, à nous épier.
Je ne voulais pas la rendre mal à l'aise à cause de ma réponse. Je voulais juste lui préciser que voilà, elle n'était pas invisible pour nous, c'était tout le contraire. Cependant, personne n'était allée la voir sauf moi. Je ne pouvais pas non plus manquer cette occasion. Elle m'intéressait à vrai dire et je voulais savoir pourquoi elle était toujours là à nous observer, contempler même. Donc oui j'étais curieux vis à vis d'elle.
Lorsque je lui avais proposé de lui faire visiter le village, elle me répondit négativement, ayant peut-être eu l'impression que les personnes du camp ne l'appréciaient pas. Et ben, elle réagissait vite au quart du tour. Elle ne me laissait même pas lui dire le contraire qu'elle s'en allait déjà, me proposant de la raccompagner chez elle si jamais je voulais la connaître d'avantage. Évidemment que je l'ai rattrapé. Je ne pouvais pas la laisser partir comme ça alors qu'elle s'était dénigrée juste à l'instant par rapport aux indiens. Je marchai à côté d'elle et parla à nouveau.
-Tout. C'est possible ou pas ?
Je tournai mon visage vers elle après lui avoir posé cette question. J'avais envie de la prendre autrement que les autres femmes. Je n'avais pas envie d'être direct avec elle, surtout que j'imaginais très bien qu'elle ne devait pas être du genre tactile ou séductrice. Je restais sobre dans mon attitude.
-Tu sais, si les gens du camps ne t'avaient pas apprécié, je suis sûr que tu le saurais. Ils seraient venus te voir et ils t'auraient fait comprendre que tu n'avais pas ta place là-bas. Mais tu vois, ils t'ont laissé faire alors avant d'émettre un jugement, tu devrais tout de même essayer un peu plus de voir en profondeur, tu ne crois pas ?
Spoiler:
bon j'ai changé ma méthode RP xD je préfère en faite à la première personne, je suis plus dans le perso *BAF* Iwagan **
Iwa Kibembe
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Ven 19 Nov - 20:24
Jamais il ne serait venu à l’idée à la jeune femme que les Indiens aient pu la repérer. Ils n’avaient en tout cas rien laissé paraître. Si elle s’était rendu compte de quoi que ce soit, elle aurait simplement cessé de venir. Elle se sentit brusquement honteuse d’avoir joué les espionnes pendant si longtemps en se croyant intouchable. Certes, elle ne les observait pas avec une arrière pensée ou dans le but de nuire à leur peuple, simplement elle était curieuse et se sentait toujours en sécurité dans ce camp. Comme si elle pouvait avoir une place parmi eux, qu’elle pourrait se fondre dans la masse. Et jamais elle n’avait imaginé aller plus loin que les observer. La proposition de Logan de visiter le village l’avait donc effrayée. C’était pour elle hors de question de marcher parmi les Indiens qu’elle avait observés et qui l’avaient tous repérée. Elle eut presque envie de gifler Logan de lui parler sur ce ton. S’il y avait bien une chose qui l’excédait, c’étaient les gens qui se croyaient supérieurs et qui agissaient en tant que tels. Pour qui se prenait-il, lui qui restait dans son coin et ne parlait à personne ? Il n’avait certainement aucune leçon à lui donner. Et encore moins sur ce ton condescendant, presque moqueur. Elle se contenta de serrer la mâchoire et d’accélérer le pas tout en évitant soigneusement de croiser son regard. La colère était simplement montée en elle et elle la sentait bouillonner au creux de son estomac. Mais comme d’habitude, elle garderait cela pour elle et n’en dirait rien. C’était bien la son grand problème, et elle en était consciente. Seulement, elle avait peur de crier ce qu’elle ressentait tout au fond d’elle. Elle n’avait jamais été prise réellement au sérieux. Dans les bars où elle avait travaillé, elle n’était que la petite serveuse bien roulée qu’on aimait tripoter sans vergogne. Ah si seulement elle avait eu le courage de gifler tous ces pervers ! Mais à l’époque, elle avait bien trop besoin d’argent que pour se comporter mal avec la clientèle, même si c’était son intégrité qui était en jeu. Et peu à peu, cette manie de tout garder pour elle, de se ronger les sangs avec des non-dits s’était installée et elle n’avait plus jamais eu le courage d’être franche. Elle espérait bien que cela change et, à chaque ville où elle élisait domicile, elle se disait qu’elle allait agir comme elle le devait, mais jamais les bonnes résolutions n’étaient appliquées. Cette lâcheté, elle la haïssait au plus haut point et souvent, elle s’en rendait malade. Combien de fois n’était-elle pas rentrée du travail avec des larmes plein les yeux tant elle se dégoûtait elle-même. Elle qui était passée par le viol acceptait que les hommes se comportent en maître avec elle. Comment pouvait-elle s’infliger cela à elle-même ?
Elle décida que cette fois, il était enfin temps pour elle de se révolter. Pas contre Logan. Contre elle-même. Elle était finie l’époque de la jeune femme fragile qui se laisse faire.
« Je n’émets aucun jugement sur ton peuple. Et tu n’as aucune leçon à me donner. Tu restes dans ton coin et tu ne parles qu’à deux ou trois personnes, tu tolères les enfants, mais tu ne parles à personne d’autre. Pour qui tu te prends, hein ? »
Elle l’avait regardé droit dans les yeux et son ton était plus que tranchant. Elle s’était surprise elle-même d’autant d’assurance. Toutes ces années de silence avaient donc fini par ressortir. Elle était désolée que Logan ait été la cible de son défoulement. Mais elle était bien décidée à ne plus se laisser marcher sur les pieds.
Il désirait la connaître. Tout savoir d’elle. C’était impossible, se dit-elle en son for intérieur. Sa vie n’était pas un conte de fées et raconter toutes les horreurs qu’elle avait vécues lui était tout simplement inimaginable. Elle-même n’osait même pas se souvenir de l’assassinat de son père, qu’il lui arrivait de voir encore en rêve, ou de son viol, de son avortement dans une clinique de ghetto, de ses dizaines de petits boulots, de la misère dans laquelle elle s’était débattue pendant si longtemps. Comment raconter tout cela à un inconnu sans passer pour une martyre ? Sans aucun doute voudrait-il s’éloigner d’elle dès qu’il en aurait l’occasion. Elle ne pourrait pas lui en vouloir, qui voudrait côtoyer ce genre de personne ? Mais elle avait également envie de se confier. Ce passé qu’elle traînait derrière elle comme un boulet invisible, elle avait envie de s’en débarrasser. Elle n’en n’avait jamais parlé à personne, n’étant jamais restée assez longtemps au même endroit que pour avoir un véritable ami. Ou si, le seul endroit où elle s’était sentie bien, c’était à Miami. Mais le destin l’avait rattrapée et elle avait dû fuir, encore une fois. Sa vie ne serait-elle donc jamais qu’une course contre son passé ? Elle le regarda, sans doute un peu désespérée.
« Non. Tout, ça n’est pas possible. Désolée. »
Son ton était involontairement sec. Simplement l’appréhension la désemparait, elle ne savait plus comment se comporter.
« Ma vie est une longue histoire de déménagements et de fuite. Tu n’as certainement pas envie d’entendre tout ça. »
Peu à peu, elle était redevenue plus aimable envers le jeune homme. La colère s’était envolée et elle se sentait à présent plus sereine, comme si s’être déchargée de sa rage l’avait mise sur un pied d’égalité avec lui. Cependant, il avait encore la mainmise. C’était lui qui posait les questions. Elle savait qu’elle ne pourrait pas supporter cette sensation bien longtemps, mais pour l’instant, elle était prête à faire des concessions. Après tout, il ne l’avait pas chassée de la réserve comme une malpropre, ce qu’elle méritait. Elle n’avait rien à faire là. Le vent soufflait toujours dans les arbres et le soleil déclinant allait bientôt disparaître derrière la montagne. L’obscurité ne tarderait pas à envelopper les bois dans son lourd manteau. L’air se rafraîchissait et elle ne put empêcher un frisson de remonter sa colonne vertébrale. Ils ne marchaient que depuis quelques minutes, et elle savait qu’ils n’arriveraient pas en ville avant un bon moment, et qu’il ferait noir à ce moment-là. Cette idée l’angoissait. Si elle n’avait jamais eu peur du noir ou de l’obscurité, elle ne se sentait pas parfaitement à l’aise à l’idée de se retrouver seule avec un inconnu, au noir et au milieu de nulle part. Et même si elle était persuadée que Logan ne lui ferait pas de mal, ses vieux démons ressurgissaient sitôt que son environnement était inhabituel. D’une voix mal assurée, elle demanda :
« Est-ce que tu connais un raccourci ? Je ne tiens pas particulièrement à être dans les bois à la tombée de la nuit… »
Elle serra sa veste contre elle pour diminuer la sensation de froid qui s’emparait d’elle petit à petit. Logan la prendrait surement pour une folle lunatique. Quinze secondes auparavant, elle lui hurlait presque dessus, et là, elle était au bord de la crise d’angoisse à l’idée de se retrouver en pleine forêt pendant la nuit.
Spoiler:
Pas de problème, c'est tout aussi bien ainsi Rha il faudrait que Logan leur fasse faire demi-tour et lui proposer de la ramener en voituuuuuuure ça serait trop cute Je les aiiiime!
Logan Novoha
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Ven 26 Nov - 17:32
La nuit commençait à venir petit à petit. Je levai mes yeux aux ciels, et la brise légèrement glaciale vint se frotter contre ma peau. Mes mains se levèrent vers mon col et j'ajustai alors mon blouson pour mieux me protéger. Cependant, la réponse de la jeune femme me fit sortir quelque peu de mes pensées et je baissai à nouveau mon regard bleus verts vers elle. C'était qu'elle commençait à s'exciter, dis donc ! Cela m'amusait, d'ailleurs j'affichais un sourire légèrement moqueur à ce soudain révolte qu'elle venait de faire preuve. Je ne comprenais pas trop pourquoi d'un coup elle s'était mise en tête de m'aboyer légèrement dessus. Peut-être avais-je été trop dure dans mes mots ? L'avais-je offensé ? Non, franchement, je ne voyais pas. Je lui avais juste dit la vérité. Qu'elle n'avait pas été discrète lorsqu'elle venait dans le camps et que tout le monde l'avait remarqué. Il y avait quoi de mal à être franc ainsi ? Ah si, peut-être que pour elle je lui avais fait la morale sans réelle raison ? Qu'elle jugeait trop les gens avant de les connaître ? J'avais juste dit ce que je pensais sur les réponses qu'elle me fournissait, c'était tout. Les femmes avaient toujours des réactions très étranges parfois. J'avais beau les aimer, les adorer, mais franchement quelque fois j'avais cette envie de les envoyer chier juste parce qu'elles comprenaient tout de travers. Enfin, en tout cas, c'était mon impression du moment. C'était la première fois qu'elle montrait une résistance pour ma part. Elle m'avait toujours eu l'air timide, toujours dans son coin mais ce n'était pas ça. Elle n'avait pas montré toute sa personnalité et là je voyais très bien cette autre femme qui ne se laissait pas faire et qui prenait très vite la mouche. Ce côté de la femme chiant, en somme. Mais qui m'attirait tout de même. Ce n'était pas marrant lorsqu'elles se laissaient trop faire. Donc oui, cela m'amusait. D'ailleurs elle pouvait très bien le deviner à l'expression de mon visage que ce petit pétage de plomb soudain avait un impact très moindre pour ma part et que je le prenais avec beaucoup de légèreté. Ce n'était pas que ce qu'elle me disait ne semblait pas m'atteindre. C'était juste que je trouvais qu'elle s'emportait assez vite pour rien. Ce qu'elle me disait était vrai. Je n'avais pas de leçon à lui donner, on ne se connaissait même pas. Mais je n'avais pas eu pour but de lui inculquer quoi que ce soit en lui disant tout ça. Non, franchement, je ne voyais pas pourquoi elle s'énervait ainsi.
Son ton était perçant, pleins de reproche mais ça ne m'atteignait pas. Je restais impassible à ce qu'elle me montrait alors que je devrais peut-être être mal à l'aise après ce qu'elle venait tout juste de me dire mais non. Je restais silencieux. La regardant, seulement. J'avais conscience que mon comportement pouvait en agacer plus d'un d'ailleurs mais cela m'était égale. Rien ne m'atteignait. La carapace que j'avais était bétonnée à un tel point que les émotions que je pouvais éprouver ne me faisaient plus rien ressentir. Bien sûr, je pouvais encore avoir des sentiments, c'était indéniable. Mais je les façonnais pour qu'ils puissent ne plus m'atteindre. J'étais ainsi et jamais je ne changerais. Je me protégeais comme ça. Je voyais très bien qu'elle semblait ne plus être à l'aise en ma présence. Elle semblait quelque peu désemparée, ne sachant plus comment se comporter en ma présence. Et la réponse qu'elle m'offrait à ma deuxième question s'en ressentait. J'avais compris qu'elle n'était pas prête à faire plus ample connaissance que cela.
Je m'arrêtai de marcher et dévia mon regard sur la route. On n'allait pas pouvoir aller en ville à cette allure là. Cela mettrait des heures avant qu'elle ne puisse franchir le pas de sa porte, être bien chez elle. Je n'arrêtai pas de penser à ce qu'elle venait de me dire. Que sa vie se résumait juste aux déménagements et aux fuites qu'elle avait pu entreprendre. Cela renforçait encore plus ma curiosité sur elle. Je n'allais pas laisser tomber la partie comme ça après cette révélation. Une part de sa vie. Même si elle ne voulait pas en parler, qu'elle ne comptait pas sur moi de ne pas essayer à en savoir plus sur elle.
❝ Je vais te ramener avec mon pick up, c'est ça le raccourci. ❞
J'avais juste dit ça après l'avoir écouté. Je me retournai lui montrant mon dos et je marchai pour faire demi-tour. En cinq minutes on sera rendu à la réserve et en moins de temps on sera installé dans mon pick up. Je n'allais pas la ramener avec ma moto, il faisait bien trop froid pour cela. Je ne l'avais pas attendu, je savais qu'elle me suivait et bien sûr, j'étais resté silencieux dans le chemin du retour. Arrivé de nouveau au camp, mes yeux se posaient sur les indiens qui commençaient à rentrer chez eux, voyant que la nuit était tombée. Je me dirigeai donc vers chez moi où je pouvais voir à la fenêtre Paka en train de cuisiner. D'ailleurs, il tourna un moment son visage pour me saluer et je fis de même, cependant il semblait être surpris de voir la jeune femme derrière moi et je vis dans son regard une expression étrange mais je ne m'étais pas plus attardé que ça. Je sortis mes clefs de ma poche et ouvrit les portes, m'installant sur le siège du conducteur et mettant le contact. J'attendis qu'elle entre dans le pick up et mit la ceinture pour démarrer. Les phares s'allumèrent et j'avançai doucement, sortant du garage, me dirigeant vers la sortie de la réserve. Pendant quelques minutes je restais silencieux, empruntant la petite route qui allait nous conduire en ville. Cependant, je décidai tout de même de casser ce silence.
❝ Tu as tort. Ça ne me dérangerait pas d'entendre ton histoire. ❞
Dernière édition par Logan Novoha le Dim 28 Nov - 17:28, édité 1 fois (Raison : <blockquote>[color=green]❝ ❞[/color]</blockquote>)
Iwa Kibembe
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Sam 4 Déc - 14:26
Iwa ne savait pas comment se comporter, comment réagir, comment envisager la situation. Quelque part au fond d'elle, elle avait envie de faire une confiance aveugle au jeune homme, mais d'un autre côté, elle savait que ce n'était pas la solution, que ce n'était pas raisonnable. Elle avait peur, elle ne pouvait pas le nier. L'angoisse se saisissait irrémédiablement d'elle lorsqu'elle se sentait encline à baisser sa garde. Elle aurait voulu pouvoir chasser cette sensation, mais elle savait que c'était sa seule chance de se protéger. Se protéger à la fois de son irrépressible envie de faire confiance aux autres malgré ce qui avait pu lui, et se protéger des autres, qui n'étaient pas toujours ce qu'ils laissaient paraître. Cela faisait des années qu'elle n'avait plus fait confiance à quelqu'un, mais elle ne s'était jamais vraiment autorisée à se rapprocher de qui que ce soit après avoir quitté Miami. Elle s'était toujours limitée aux relations strictement professionnelles et n'avait jamais essayé de se faire des amis. Ainsi, elle s'était peu à peu rendue complètement asociale, elle s'était esseulée volontairement. Pour son bien. Et aujourd'hui, alors qu'elle marchait dans les bois derrière Logan, le suivant aveuglément, elle se rendit compte que sa petite technique de protection n'était peut-être pas la meilleure des décisions qu'elle avait prise pour elle. Et, toute bien décidée qu'elle était à changer de vie ici à Ruby Creek Falls, elle se dit qu'il était peut-être temps de lâcher prise, de laisser ses angoisses derrière elle et d'avancer. Car involontairement, elle avait cultivé ses peurs, les avait développées jusqu'à ce qu'elles s'emparent de son esprit et la rendent méfiante à tout. C'était elle qui s'était enfermée dans cette sphère d'angoisses et de doutes.
Certes, Logan n'était peut-être pas la meilleure personne à choisir pour commencer à refaire confiance aux autres. Après tout, il était un blanc parmi les Indiens et il semblait nourrir une certaine méfiance à leur égard, comme s'il n'appartenait pas vraiment à leur tribu. Volontairement. Comme s'il se refusait à leur accorder sa confiance, bien qu'ils l'aient accueilli à bras ouverts. Iwa n'en savait rien, mais elle était douée pour observer. Les Indiens se comportaient très correctement à son égard, et lui se contentait de leur répondre par monosyllabes. Il n'était guère agréable avec eux. Les seuls qui semblaient avoir gagné son estime étaient les deux hommes chez qui il vivait, un âgé d'environ 55-60 et l'autre âgé d'une vingtaine d'années. Sa présence dans la réserve était douteuse, et pour le moins intrigante. Car s'il avait été adopté dans sa plus tendre enfance par cette famille, il aurait dû se sentir à l'aise dans la tribu, or ce n'était absolument pas le cas. Qu'avait-il fait pour venir s'enterrer là loin de la ville? Qu'avait-il subi? Elle avait envie de le découvrir, au moins tout autant que Logan ne voulait en savoir plus sur elle. Elle se dit qu'un sacrifice de la vérité l'aiderait peut-être à découvrir les raisons de la présence du jeune homme dans la tribu. Sa curiosité l'emportait, et sans s'en rendre compte, elle baissa les armes et sa carapace s'envola comme par magie. Elle ignorait comment Logan s'y était pris ou s'il avait seulement fait quelque chose pour gagner sa confiance, toutefois elle se sentit envahie d'une sorte de chaleur réconfortante.
Lorsqu'il lui proposa de la ramener en pick up, elle se crispa une seconde, car cela impliquait qu'elle devrait entrer dans le village, chose qu'elle avait violemment refusée quelques minutes plus tôt. Mais la perspective de devoir marcher encore longtemps dans l'obscurité totale ne l'enchantait pas vraiment, aussi se résolut-elle à le suivre lorsqu'il fit demi-tour. Ils marchèrent encore un peu avant d'arriver au village et, inconsciemment, Iwa ralentit le pas lorsque les premières lueurs des maisons l'atteignirent. Mais voyant que Logan continuait à la même allure, elle le rattrapa en pressant le pas et, lorsqu'elle entra dans le village, elle baissa la tête, n'osant affronter le regard des Indiens. Ils commençaient à rentrer chez eux après leur journée. Logan avançait sans aucune hésitation et alla s'asseoir dans son pick up après avoir salué quelqu'un à l'intérieur de la maison. Iwa eut la curiosité de lever les yeux et remarqua qu'un jeune Indien, la fixait avec un air intrigué. Elle évita immédiatement son regard et grimpa à bord du pick up de Logan, silencieusement. Elle n'avait plus desserré la mâchoire depuis avoir demandé à son guide s'il connaissait un raccourci pour rejoindre la ville. Le silence entre eux fut rompu par le jeune homme une fois qu'ils eurent quitté la réserve. Le pick up atteignit une route macadamisée, sans doute la route principale, car Iwa reconnut les traditionnelles lignes jaunes des routes nationales. La chaleur qui régnait dans le véhicule était agréable et la jeune femme se détendit peu à peu. Quand Logan lui avoua être prêt à entendre son histoire, elle lui jeta un regard, curieuse de voir s'il était sincère ou s'il disait cela juste pour briser le silence. Il avait l'air vraiment intéressé et leurs regards se croisèrent avant qu'Iwa, par réflexe, ne baisse les yeux. Elle les reporta ensuite sur la route et vit les lueurs de la ville illuminer le fond de la vallée. Elle eut un léger sourire qu'elle refusa d'admettre.
" Je suis née en Afrique. En Tanzanie. Mon père était congolais. Ma mère une biologiste russe. Ils se sont rencontrés dans la réserve naturelle où nous avons élu domicile par la suite. J'ai grandi au milieu des lions et des éléphants. J'adorais les animaux sauvages et les grandes étendues. Dans mon village, c'était un peu comme ici à Ozalee. C'est pour cela que je viens souvent. J'ai l'impression de retrouver un peu de mon enfance. "
Ils venaient d'entrer en ville et, instinctivement, Iwa interrompit son récit. Elle identifia les rues et lorsqu'elle aperçut un croisement, elle fit signe à Logan de tourner.
" C'est à droite. Tu continues cette rue, et au feu, tu tournes à gauche. Mon appartement est quelques mètres après le carrefour. Juste là. "
Logan arrêta le véhicule et Iwa lui adressa une remerciement accompagné d'un sourire avant d'en descendre. Elle ferma la portière et fouilla sa veste à la recherche de ses clés. Logan semblait attendre qu'elle ait pénétré dans l'immeuble avant de redémarrer et elle en fut rassurée. Et sans savoir comment ni pourquoi, elle fit le tour du véhicule du jeune homme pour se poster devant sa portière. Elle l'ouvrit et, avec un timide sourire, s'adressa à lui.
" Tu veux toujours entendre mon histoire? Tu peux entrer si tu veux. "
Logan Novoha
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Dim 12 Déc - 19:07
Mes yeux étaient rivés sur la route. Cependant, je ne cessais tout de même de jeter ne serait-ce quelques regards furtifs à la jeune femme qui était assise côté passager. Elle était mystérieuse, réservée mais en même temps caractérielle comme elle avait pu me le montrer il y de cela plus tôt. Elle ne devait pas être facile à cerner et c'était peut-être pour ça que je m'attardais sur elle. J'aurais bien pu la laisser errer encore sur la route dans la nuit noire qu'offrait le paysage de Ruby Creek Falls, mais tout de même, je n'étais pas le genre à laisser les jeunes femmes se balader toute seules comme ça. On ne savait jamais sur qui elle pouvait bien tomber il y avait parfois des gens étranges dans notre ville sans histoire. Le silence avait encore régné pendant quelques instant lorsque je lui avouais sans vergogne que si elle me racontait sa vie cela ne me dérangeait en aucun puis elle avait décidé enfin à me parler. Je devinais alors qu'elle commençait ne serait-ce qu'un peu à s'ouvrir à moi, à un inconnu. De toute façon pour connaître les personnes, il fallait bien sûr passer par là. Sinon, je ne trouvais aucun intérêt à la ramener chez elle. Je pouvais faire mon salaud et la laisser en plan, mais je n'étais pas comme ça malgré tout ce que je pouvais faire ressortir par rapport à mon côté dur à cuire, j'aimais connaître les personnes avec qui je parlais. Faire de nouvelles rencontres, j'adorais ça. Et bien sûr, j'aimais encore plus lorsque c'était des femmes aussi belle qu'Iwa. L'oreille attentive, je l'écoutais sans l'interrompre dans son petit récit. J'avais remarqué qu'elle avait des origines sans pour autant deviner d'où elle pouvait provenir. Je comprenais dorénavant pourquoi elle aimait tant aller sur le camps pour observer tout ce petit peuple qui se démarquait des blancs. On arrivait en ville, les voitures se faisaient rares sur les routes dû peut-être à l'heure tardive qui venait nous rattraper en un rien de temps. Elle m'indiqua le chemin à prendre et on se retrouva aussi rapidement vers chez elle. Mon véhicule s'arrêta et elle en sortit tandis que mon visage se tourna vers elle, attendant qu'elle puisse entrer chez elle. Je ne savais pas pourquoi mais je me comportais réellement comme un gentleman avec elle. C'était peut-être parce qu'elle me donnait l'impression de devoir me comporter ainsi pour qu'elle puisse m'accorder un peu plus sa confiance. Je baissais les yeux un instant et m'apprêtai à redémarrer mon pick-up lorsqu'elle apparut de nouveau, vers mon côté, elle ouvrit ma portière et m'invita chez elle. Un sourire en coin s'afficha alors sur mon visage. J'étais surpris et en même temps content qu'elle puisse m'inviter comme ça chez elle pour faire plus ample connaissance.
❝ Avec plaisir. ❞
Et je pris mes clefs de voiture puis sortit de mon véhicule, la verrouillant. Je la suivais alors vers son immeuble, se postant devant la porte d'entrée de celui-ci qu'elle ouvrit puis on pénétra alors dans le bâtiment. Le silence était encore présent, j'avais envie de parler mais en même temps, j'avais envie d'engager de nouveau la conversation une fois chez elle. Toute fois je me posais des questions. Je ne savais pas trop pourquoi soudainement, elle avait fait volte-face et avait décidé de m'inviter chez elle. Ce n'était pas que ça ne me faisait pas plaisir, au contraire, c'était juste surprenant de sa part vu la réticence qu'elle avait eu envers moi lorsque je l'avais abordé tout à l'heure. Oui, elle était vraiment pas facile à cerner cette fille. Arrivés devant la porte de son appartement, mon visage se tourna vers un jeune couple qui passait près de nous. Je leur dis bonsoir poliment et ils firent de même, en m'appelant par mon prénom. C'était des habitués des fêtes où je me rendais parfois et c'était vrai que dans cette ville, je connaissais presque tout le monde à vrai dire. Par le contact de mes parents et aussi par la fièvre des samedis soirs comme on disait. Je suivais alors Iwa qui pénétra dans son antre et me posta à l'entrée, attendant qu'elle me dise de la suivre.
❝ Tu sais, tu devrais venir dans le camps au lieu de rester tapie dans l'ombre. Je suis sûre que les autres t'apprécieront. ❞
C'était vrai. De toute façon, qui pouvait ne pas apprécier une telle merveille ? À mon avis personne. Mon regard errait sur son appartement. J'aimais l'ambiance que dégageait son chez elle, c'était chaleureux, contrastant alors avec son caractère quelque peu réservé. Mes pas me guidèrent vers le salon et mes mains se faufilèrent sur les boutons de mon manteau pour l'enlever et le poser sur le dossier de son canapé.
❝ Et ça fait combien de temps que t'es en ville ? ❞
J'avais encore soif de connaissance. Je voulais encore la connaître d'avantage, en espérant qu'elle ne puisse pas trop me poser de question sur ma vie. Je n'étais vraiment pas le genre à étaler comme ça ce qui m'était passé tout au long de ces années d'existence.
Iwa Kibembe
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Dim 26 Déc - 17:55
C'était loin d'être dans les habitudes de la jeune Iwa que d'inviter un homme chez elle sans le connaître. D'ailleurs, peu d'hommes avaient franchi le seuil de sa maison, ces dernières années. Elle ne s'en était jamais vraiment senti la force, le courage. Mais cette fois, avec Logan, c'était différent. Elle avait l'impression, pour la première fois depuis longtemps, qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle ne le connaissait pas, ou presque pas. Le peu qu'elle savait de lui, c'était ce qu'elle avait vu à la réserve. Etait-ce parce qu'il avait fait le déplacement pour la ramener jusqu'ici ou simplement le fait d'avoir osé se confier qui l'avait rendue si courageuse, pour une fois? Elle n'en savait rien, mais au fond d'elle, elle savait qu'elle ne s'était pas trompée, qu'il ne lui arriverait rien. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de se tenir sur ses gardes. Depuis son viol, sa méfiance avait été sa meilleure arme, du moins le pensait-elle, car à force d'être méfiante, elle s'était renfermée sur elle-même, elle en avait oublié que les gens n'avaient pas toujours d'arrières pensées. Ce soir, elle avait décidé de laisser sa chance à Logan.
Ils ne parlèrent pas avant d'être entrés chez Iwa, comme si la conversation qu'ils avaient entamée ne pouvait être terminée qu'à l'intérieur, à l'abri des oreilles indiscrètes. Comme si c'était un secret d'Etat. Pour Iwa en tout cas, raconter sa vie était une grande première. Elle ne savait pas au juste ce qu'elle raconterait, si elle en donnerait tous les détails ou si elle en cacherait les plus horribles. Mais raconter son histoire impliquait forcément d'en raconter au moins un: la mort de son père. Ce souvenir la hantait, au même titre que son viol et ses errances à travers les Etats-Unis. Mais ces images, elle ne pouvait les effacer de son esprit. La nuit, elles la réveillaient. La journée, parfois, elles s'imposaient à elle et l'empêchaient de continuer à faire ce qu'elle faisait. Sa mémoire était devenue un handicap. Elle aurait voulu pouvoir fermer les yeux et oublier, faire comme si tout cela n'avait jamais exister. Mais la vie n'était pas aussi facile, n'est-ce pas? Elle ne serait jamais en paix. Elle avait vécu trop de choses pour avoir l'esprit tranquille. Alors qu'elle essayait de glisser la clé de son appartement dans la serrure, ses voisins, un jeune couple, passèrent devant eux et eurent un sourire pour Iwa. Elle les salua, tout en sachant ce qu'ils s'imaginaient. Visiblement, ils connaissaient Logan, ce qui n'était pas pour rassurer la jeune femme. Ou du moins, elle ne savait pas à quoi s'attendre, puisqu'elle-même ne le connaissait pas du tout. Etait-il un bourreau des cœurs? Allait-il essayer de la séduire pour la laisser tomber après? Ou était-il un incroyable romantique? Un drogué? Un alcoolique violent? Elle essaya de se sortir ces idées de la tête avant de devenir paranoïaque et de renvoyer Logan chez lui sans même un mot d'explication. Elle finit par ouvrir la porte et l'invita à l'intérieur. L'appartement n'était pas grand, mais c'était suffisant pour elle. Une petite cuisine, un salon servant accessoirement de salle à manger, une chambre, une salle de bains. L'immeuble disposait d'une laverie au sous-sol accessible à tous ses résidents. C'était plus qu'il ne lui en fallait, elle avait vécu dans des endroits bien moins aménagés et moins confortables. Son appartement actuel lui semblait même presque trop grand, comparé au dernier qu'elle avait loué: deux minuscules pièces à peine salubres pour la modique somme de 600 dollars par mois. Pour un loyer inférieur ici, elle avait un appartement "de luxe".
Ce fut Logan qui brisa le silence, lui affirmant qu'elle devrait venir dans la réserve, que les gens l'apprécieraient certainement. Elle se contenta de lui sourire légèrement avant d'acquiescer silencieusement. Elle se dirigea vers le salon où il la suivit. Il prit la liberté d'enlever son manteau, elle se sentit honteuse de ne pas l'avoir invité à le faire, mais elle n'eut pas le temps de réfléchir longuement à son manque d'hospitalité qu'il lui demandait déjà depuis combien de temps elle vivait à Ruby Creek Falls. Elle ne savait pas comment se comporter en sa présence. Elle était chez elle, et pourtant elle ressentait un étrange malaise. Cet endroit avait longtemps été son endroit, personne n'était jamais venu chez elle. Elle n'avait d'ailleurs pas eu beaucoup le temps ni les moyens de l'aménager. Elle ne savait jamais combien de temps elle resterait dans la même ville, aussi ne prenait-elle pas la peine de beaucoup décorer les chambres ou appartements qu'elle louait. Elle s'installa dans un fauteuil, invitant Logan à faire de même.
" Pas très longtemps. Quelques mois. Je ne compte pas. "
Elle avait perdu sa verve de tout à l'heure et, mal à l'aise, elle se leva.
" Tu veux quelque chose à boire? ou manger quelque chose? J'ai des bières, de l'eau, du soda et une demie pizza. "
Elle se frotta les mains nerveusement, ne sachant pas trop quoi ajouter. Elle n'avait pour ainsi dire rien à lui offrir, n'ayant pas prévu d'avoir de la compagnie ce soir, ni aucun autre soir, d'ailleurs.
" Je suis désolée, je n'invite jamais personne chez moi. Je ne suis pas très douée pour ça. Je peux te faire du café ou du chocolat chaud, si tu veux. Ou je peux appeler commander quelque chose. "
Elle était complètement désemparée, ne savait plus quoi faire. Elle sentit l'angoisse monter en elle. C'était la première fois depuis très longtemps qu'elle se retrouvait seule en compagnie d'un homme. Tout à l'heure, elle s'était sentie effrayée, mais la nature alentours l'avait rassurée. Mais ici, dans cette pièce avec Logan, elle se sentait coincée. Il devait la prendre pour une folle complètement lunatique. Mais étrangement, il ne la regardait pas avec des yeux malveillants ou dégoûtés. Il avait plutôt l'air de chercher à comprendre. Il finit par lui dire qu'une bière ferait l'affaire et elle fut enfin rassurée. Elle s'occupa d'aller chercher cela dans le frigo et revint un peu moins angoissée. Elle s'assit dans un fauteuil, à côté de celui où Logan était installé, et ramena ses genoux contre sa poitrine après avoir ôté ses chaussures.
" Je n'ai pas eu une vie facile. Je n'en parle jamais. C'est difficile pour moi. Je ne suis pas sûre de réussir à terminer mon récit. "
Elle changea de position quelques fois pour finalement revenir à la première : genoux contre la poitrine, les bras autour de ses jambes. Elle se mordilla la lèvre avant de commencer à parler. Elle lui raconta son enfance dans la réserve et le bonheur qu'elle avait de s'occuper des animaux, de courir avec les autres enfants dans les allées ensablées du village, de jouer avec eux. Elle lui parla de la nuit où des hommes étaient venus les tirer de leur lit et avaient cruellement abattu son père sous leurs yeux, à elle et à sa mère. Elle s'interrompit un instant, ne sachant pas si elle pourrait continuer. Et puis elle raconta comment sa mère l'avait entraînée aux Etats-Unis et les interminables déménagements. Arrivée à la dernière tragédie de sa vie, son viol, elle ne put continuer et prit une longue inspiration.
" Désolée, je ne peux pas t'en dire plus. C'est... c'est trop dur. "
Elle se surprit d'avoir réussi à raconter cela, elle qui ne parlait jamais d'elle et encore moins de son passé. Ce qui lui était arrivé devait rester un secret, c'était cela qui l'avait aidée à avancer. Aujourd'hui, elle n'était plus certaine de savoir si le silence était une solution. Mais elle n'était pas sûre non plus d'avoir envie de raconter cela à Logan, qu'elle ne connaissait pas. Et si se confier à un inconnu lui faisait du bien, finalement ?
Logan Novoha
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Mer 2 Fév - 12:46
Il l'écoutait sans vergogne, buvant son récit en tout hâte. Il avais envie de la connaître plus en détail et au fond il était assez content qu'elle puisse lui délivrer son histoire comme ça. Son regard se baissa un moment sur la bière et il la ramenait vers mes lèvres, buvant une gorgée. Le silence s'était emparé de lui. En même temps qu'est-ce qu'il pouvait lui rétorquer ? Elle n'avait pas eu une vie facile. Maintenant il comprenait d'avantage pourquoi elle pouvait paraître distante avec les personnes. C'était tout à fait normal. Avoir vu son père se faire massacrer devant ses yeux, c'était une lourde épreuve. Il ne savait même pas si lui il aurait pu le supporter. Déjà qu'il ne supportait pas l'idée que ses parents se soient fait abattre par les indiens lors de leurs nombreuses altercations. Même s'il n'était pas présent, la haine était toujours là et c'était pour cela qu'il ne côtoyait pas les indigènes malgré qu'il vit parmi eux. Il n'acceptait pas encore de leur pardonner et peut-être même qu'il n'acceptera jamais. À part bien sûr son Micco et Paka, mais ça c'était vraiment autre chose. Lorsqu'elle parla de son viol, Logan releva son regard bleu vert vers celle-ci. La position d'où elle se tenait était vraiment significative. Elle s'était fait une bulle, un rempart en étant assise ainsi. Une sorte de protection qu'il pouvait aisément comprendre. Puis elle se tu, ne sachant plus réellement si elle devait continuer dans cette voie là ou pas. Ou si tout simplement, elle devait vraiment tout raconter alors qu'elle ne le connaissait même pas. En même temps, peut-être que se confier à un étranger pouvait l'aider mais d'un autre côté, Logan comprenait très bien pourquoi elle émit une réserve. Cependant, il ne pouvait s'empêcher que si elle avait parlé, c'était peut-être parce qu'elle se sentait étrangement bien avec lui ? Il n'avait rien essayé à son égard, à part la complimenter il n'avait encore rien tenter. Alors que lui, à chaque fois qu'il voyait une belle jeune femme, il ne tournait jamais autours du pot. Il faisait du rentre dedans. Et cela marchait aisément. Pourtant avec Iwa, il n'avait pas envie d'être comme ça. Il avait envie d'être moins con en faite. Ou même lui montrer que sous cette carapace de dure à cuire séducteur comme pas possible qu'il montrait à tout le monde, il pouvait être un garçon sensible et vraiment agréable à côtoyer. Parce que c'était le cas. En profondeur, Logan était comme ça. Bon bien sûr, ce côté salopard qui n'allait pas par quatre chemin avait des côtés sympathiques aussi, cela faisait parti de lui et il ne pouvait le changer. Cependant, il ne montrait pas beaucoup son côté calme et à l'écoute des personnes. Logan donnait toujours l'impression qu'il n'était rien d'autre qu'un sale égoïste qui s'en foutait royalement des autres. D'un côté oui, mais d'un autre côté lorsqu'on le connaissait à peu près bien, on pouvait voir une autre facette de lui, plus attachant.
Il posa sa bière sur la table puis se leva du canapé et se dirigea vers Iwa, s'asseyant près d'elle en faite. Il allait tenter d'être plus tactile avec elle, une décision risquée après ce qu'elle venait de lui dire mais pour lui parfois le meilleur remède était de bousculer les gens, les faire réagir. Peut-être que ça allait marcher ou pas, il verra bien en conséquence. Il tendit une main vers elle et lui sortit un sourire amicale, pas charmeur -quoi que quand il sourit, il était déjà très charmant-.
❝ Est-ce que tu accepterais de danser avec moi ? ❞
Oui ça lui prenait parfois d'avoir des idées à la con mais là, il avait envie de faire une danse avec elle. Une espèce de thérapie du toucher -c'était ce qu'il pensait à ce moment précis-.
❝ On met la musique et on danse. Rien qu'une simple danse. ❞
Il n'avait pas fait de remarque sur ce qu'elle venait tout juste de raconter, devinant nettement que c'était un sujet assez dur à développer pour elle. Et puis bon, lui, il n'allait pas raconter sa vie. Il n'était pas du genre à raconter sa vie d'ailleurs puis comparé à ce qu'elle avait vécu, ce qu'il était passé était vraiment moindre.
Iwa Kibembe
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Dim 20 Mar - 17:15
Iwa n'avait aucune conscience de l'attention que lui avait portée Logan. Il avait bu ses paroles, écouté tout sans en perdre une miette. Il n'avait sans doute laissé passé aucun détail. Mais elle était bien trop absorbée par son récit, trop envahie par ses souvenirs, qu'elle n'avait rien vu venir. Elle s'était confiée et, au fil des mots, avait senti une sorte de soulagement s'emparer d'elle. C'était comme si un poids s'enlevait de ses épaules. Elle se sentait plus légère, à présent, mais elle était remuée par tous les souvenirs qu'elle avait rappelés à la surface. Si elle n'avait pas pu lui raconter les tragédies qui lui étaient arrivées suite à son viol, c'est qu'elle était simplement envahie par la douleur. C'était comme si c'était hier, elle sentait encore l'eau de toilette de son agresseur sur sa peau et son haleine chargée d'alcool. Elle sentait à nouveau la brûlure de l'eau sur sa peau et les griffures de la brosse sur son corps lorsqu'elle s'était enfermée dans la salle de bains pour se laver, en rentrant. Elle ressentit à nouveau l'impression d'être salie, souillée. Et le vide qu'elle avait ressenti après son avortement, l'insupportable sentiment d'avoir commis un meurtre abominable et de sang froid. Elle se revoyait, couchée sur son lit à sangloter après l'intervention. Seule, dans son petit studio miteux, enroulée dans une couverture pour tenter de se réchauffer alors que la fièvre s'insinuait doucement dans son corps. Les bruits de ses voisins de l'époque, un couple de Serbes toujours à se disputer et à hurler pendant qu'un bébé pleurait tout son soul, lui revinrent en mémoire. Elle en avait oublié qu'elle vivait maintenant dans un joli appartement qui lui paraissait bien luxueux en comparaison des taudis où elle avait pu élire domicile dans sa jeunesse. Mais en ce moment, elle était bien loin de son confort, assise au chaud dans son salon en compagnie de Logan, un parfait inconnu qu'elle avait, sans vraiment savoir pourquoi, invité chez elle. Non, en ce moment, elle était couchée sur son lit à revivre les suites malheureuses de son avortement. La douleur l'avait coulée au lit, les médecins avaient mal fait leur travail et elle avait développé une forte fièvre. Elle saignait abondamment et était incapable de bouger. Elle était restée ainsi pendant deux jours avant que l'on ne s'inquiète de son absence au travail. C'était le téléphone qui l'avait réveillée, mais, incapable de se lever tant la douleur la paralysait, elle n'avait pas décroché. Finalement, son propriétaire, désireux de récupérer son loyer, était venu frapper à la porte. Les gémissements de la jeune femme l'avait alerté et il était entré. Elle se souvint du changement d'expression de son loueur mexicain qui, tout décidé qu'il était d'être payé après les 24h de retard qu'elle avait, avait subitement pâli. Il avait appelé son fils, qui était médecin, et celui-ci avait remis Iwa sur pied en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Mais quand elle alla mieux, elle avait perdu son boulot et sans travail, impossible de garder son miteux petit studio des bas quartiers d'Orlando...
Ce fut la voix de Logan qui la tira de ses souvenirs, de mauvais souvenirs qu'elle aurait voulu pouvoir oublier, mais qui étaient encore trop vivants dans sa mémoire. Il s'était levé et assis à côté d'elle, tout près d'elle. Trop près peut-être, mais elle ne s'en était même pas rendue compte, perdue qu'elle était à des kilomètres et des années de là. Il lui tendait la main et lui proposait de danser. Hébétée, elle ne savait que répondre, prise au dépourvu. Elle eut le réflexe de s'écarter légèrement de lui, réflexe qu'elle aurait voulu pouvoir perdre, mais que son instinct lui disait de conserver. Elle planta ses yeux dans ceux de Logan. Elle n'aurait su dire ce qu'elle y lut. Était-ce de la pitié? Non. C'était autre chose. Comme s'il avait envie de lui faire oublier tout ce qu'elle avait vécu, au moins le temps d'une chanson. En silence, elle déposa sa main dans celle que Logan lui tendait, sans lâcher son regard. Elle se leva quand il se leva et, sans même aller mettre un des rares CD qu'elle possédait dans son vieux lecteur, elle se mit à danser. Ou plutôt pas vraiment, mais, ses mains dans celles du jeune homme, elle se laissa aller à son rythme. Doucement, il se rapprocha d'elle et elle ne le repoussa pas. Ils se taisaient, comme si le moindre mot, le moindre son viendrait briser la magie de cet instant. Elle finit par enrouler ses bras autour du cou de Logan et enfonça son visage dans son torse. Elle se mit à pleurer, en silence. Elle ne sut pas refouler les larmes qui lui montèrent aux yeux. Elle ignorait pourquoi elle pleurait, mais cela lui fit du bien. Ils s'immobilisèrent et restèrent debout, dans cette position, pendant un moment encore avant qu'elle n'ose s'écarter de lui. Elle avait maintenant peur de le regarder en face.
« Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m'a pris. Excuse-moi... »
Elle essuya ses joues du revers de sa manche et se reprit tant bien que mal.
« Je vais commander quelque chose à manger. Tu veux rester? »
Elle leva finalement les yeux vers lui. Inconsciemment, elle avait prononcé son invitation sur un ton qui ne laissait aucun doute: elle le suppliait de rester. Elle ne voulait pas être seule ce soir. Pas après tant d'émotions.
Logan Novoha
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Mar 17 Mai - 16:24
Logan était un autre homme à ses côtés. Il était plus réceptif à l'attitude d'Iwa alors que d'habitude, il ne se serait même pas gêné de l'aborder comme les autres femmes. Toujours ce côté séducteur qui primait sur tout. Juste un coup d'un soir et c'était vite réglé. Cependant avec elle, il n'avait pas envie de jouer comme d'habitude. Du moins pour l'instant. Il était compréhensif et était à l'écoute. La jeune femme en avait peut-être besoin. Elle lui avait raconté son histoire, bien plus qu'il n'aurait pensé à vrai dire. Il ne s'attendait pas du tout à ce qu'elle puisse lui parler autant et à lui faire confiance aveuglément alors qu'elle ne le connaissait même pas. Vu l'étendue de sa réserve face aux hommes, car oui, il avait bien remarqué qu'elle n'était pas à l'aise avec eux, ou du moins, elle ne l'était pas au départ avec lui. En même temps, elle se cachait pour espionner la vie dans le village alors il avait bien cerné dès le départ sa personnalité.
Il continuait à rester là, dansant lentement au rythme de la musique et il s'étonnait d'ailleurs de ne pas pouvoir profiter de la situation. Enfin, Logan se connaissait. Il savait très bien que c'était juste une apparence qu'il se mettait, un rôle pour se protéger des autres. Ce n'était pas le genre à se confier à tout bout de champs, d'ailleurs il n'aimait pas vraiment parler de sa vie. C'était trop intime et se mettre à nue devant une personne était un acte très important pour lui. Les seules personnes qui le connaissaient réellement, son histoire et tout ce qu'il avait vécu et pourquoi il agissait ainsi avec les personnes, c'était seulement Pako et Micco. Les autres ne voyaient que l'apparence du Don Juan salopard. Cela ne lui gênait pas de leur montrer cette image, il s'en foutait ce que les gens pouvaient penser de lui car lui aussi ne prêtait pas une grande attention pour eux.
Oui, il était sage face à cette petite distance qui fut vite réduite par cette danse innocente. Lorsqu'il vit les mains d'Iwa entourer sa nuque, il la laissa faire et resta de marbre encore. Il ne voulait pas la brusquer, d'ailleurs il avait agis en parfait gentleman depuis le début de leur rencontre. Un peu froid, certes, mais il respectait la jeune femme. Une des seules. Touché par son histoire peut-être, ou par son attitude, sûrement. Cependant, il ressentit la tristesse s'emparer d'elle et elle se mit à pleurer contre son torse. L'expression de son visage changea en un air gêné. Il n'avait jamais aimé voir les femmes pleurer, c'était un truc qui le remuait depuis toujours. Cela montrait nettement qu'il avait côté très sensible. Logan l'était énormément. Alors oui, ça le remuait de la voir dans cet état. Il baissa son visage lorsque la jeune femme vint s'écarter doucement de lui, les yeux légèrement rougis par les pleurs qu'elle venait de faire sortir. Secouant légèrement la tête, il lui répondit d'une voix apaisante,
❝ Ce n'est rien, tu n'as pas besoin de t'excuser. ❞
Sa demande le surpris un instant, mais en même temps elle lui avait montré qu'elle se sentait en sécurité en sa présence. Alors c'était tout à fait normal qu'elle lui demandait de rester, non ? Après avoir essuyer tant d'émotion, il n'allait pas la blâmer sur l'envie qu'elle avait de l'inviter à rester chez elle. Il inspira doucement et leva le regard puis hocha légèrement de la tête.
❝ Je meurs de faim, alors oui, je veux rester. ❞
Un légers sourire arborer ses lèvres et son regard vint de nouveau se poser sur les yeux de la jeune femme. C'était fou le contrôle qu'il avait en cet instant dans un moment comme celui-ci où il se retrouvait seul avec une femme dans un appartement avec une musique apaisante qui passait en boucle. Bon, bien sûr, il ne fallait pas le nier, il avait envie aussi de s'approcher d'elle et de lui montrer combien elle lui plaisait mais il ne fit rien. Il avait juste regarder quelques instant puis se défit de son étreinte afin de se poser sur le canapé à nouveau.
❝ Et à part inviter les inconnus à rester chez toi le soir, *dit-il d'un ton très blagueur, sûrement pour changer l'atmosphère qui était peut-être un peu triste* tu sors un peu dans la ville ? Même si c'est juste une petite ville, ça doit te changer des États-Unis non ?❞
Iwa Kibembe
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa Mer 15 Juin - 18:56
Si se confier n'était absolument pas une habitude d'Iwa, inviter de parfaits inconnus à rester chez elle ne l'était pas non plus et elle ne serait presque arrivée à le regretter juste après l'avoir fait. Mais soit, Logan avait répondu par la positive à son invitation et, quelque part, elle en était heureuse. Elle le serait mal vue passer la soirée seule à ressasser ses vieux démons. Et l'étreinte de Logan avait quelque chose d'étrangement rassurant. Il irradiait d'une espèce de confiance en lui et d'une générosité sans bornes qui se mêlaient agréablement. Et bien qu'il donnait l'air d'être détaché de tout ce que racontait Iwa, elle savait qu'au fond, il y accordait une certaine importance. Il n'était pas le genre d'hommes à rester écouter les pleurnicheries d'une jeune femme pour lui faire plaisir. Il se serait en allé depuis longtemps s'il s'ennuyait. Et il n'aurait pas accepté son invitation à rester manger avec elle. Elle eut la vague idée qu'il attendait quelque chose, qu'il était forcément là à supporter ses plaintes et son histoire pour une raison. Qu'il avait une idée derrière la tête. Mais elle s'empressa de chasser ce sentiment ridicule de son esprit. Il ne fallait pas qu'elle retombe dans ses anciens travers de toujours voir le mal partout.
Elle le laissa se rasseoir et se dirigea vers le petit panier où elle avait déposé tous les menus des restaurants qui livraient à domicile. Elle les attrapa tous et vint rejoindre Logan. Elle les tripotait machinalement dans ses mains pendant qu'elle écoutait sa question. Il voulait sans doute détendre l'atmosphère et elle lui en fut reconnaissante. Elle se força même à sourire et se trouva plus convaincante que prévu.
" Non, inviter les inconnus chez moi après les avoir espionnés pendant des semaines est mon activité préférée." Cette fois, elle souriait pour de vrai. Logan était le premier depuis longtemps à réussir à lui soutirer un peu d'humour. " Non, sérieusement, je sors peu. Je travaille souvent le soir et parfois j'enchaîne les services pour me faire un peu plus d'argent. Et puis je ne connais personne. " Et elle avait toujours été une grande solitaire depuis son viol. A force de ne faire confiance à personne, elle avait fini par s'isoler et perdre toute capacité de sociabilité.
Elle tendit les menus à Logan.
" Tiens, choisis ce que tu veux manger. "
Elle se dirigea vers le poste radio et l'alluma. Elle avait à présent besoin d'un bruit de fond qui la distrairait. Quelque chose de plus joyeux que les pensées qui l'assaillaient.
" Est-ce que je peux te demander quelque chose? Tu n'es obligé de répondre... " Elle hésita et se dit que si elle ne posait pas sa question de suite, Logan pourrait couper court. " Pourquoi tu fais ça? Enfin je veux dire, pourquoi tu es gentil avec moi alors que je ne me suis pas spécialement montrée très aimable avec toi, tout à l'heure... "
Elle ne cherchait pas à savoir ce qu'il avait derrière là tête. De toute façon, s'il planifiait de lui sauter dessus, il n'allait pas le lui avouer. Elle s'intéressait juste à ses raisons. Après tout, il n'était pas obligé de se montrer aussi sympa avec elle. Elle l'avait remballé plutôt sèchement à la réserve. D'ailleurs, elle s'en voulait, mais elle était tellement effrayée à l'idée qu'il connaissait si bien les bois et qu'il ferait d'elle ce qu'il voudrait sans que personne ne le sache qu'elle s'était fait des films. Ses anciennes angoisses l'avaient reprise et elle n'avait pas pu les empêcher de prendre le contrôle. Etre agressive était sa manière à elle de se protéger, même si l'expérience avait montré que l'agressivité n'était pas la meilleure des défenses.
Spoiler:
Je suis absolument et terriblement désolée pour tout le retard et j'espère que ma réponse ne sera pas trop nulle. Excuse-moiiiii. En plus j'adore ce lien et notre sujet, je m'en veux... J'ai juste eu beaucoup de mal à RP ici et.... enfin j'ai pas d'excuse. J'espère que la réponse te conviendra. PS: I miss you
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Sujet: Re: « Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa
« Lovely heart, I took the leap to see you since the time I wanted to talk to you » #Iwa
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