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 (Casey) Delicatessen

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Cecily Dewinter

My Own Private Idaho

Cecily Dewinter

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(Casey) Delicatessen _
MessageSujet: (Casey) Delicatessen   (Casey) Delicatessen EmptyJeu 30 Déc - 11:31

Delicatessen

Décembre avait enveloppé Ruby Creek Falls dans un lourd manteau de neige, pour le plaisir des petits et des grands. La campagne s'était trouvée métamorphosée et le paysage semblait sortir tout droit d'un livre d'histoires. La vitrine de Ruby Bakery, dans l'artère commerciale, dispensait une jolie lumière dorée et les muffins, cupcakes et viennoiseries en semblaient d'autant plus appétissantes. Un sapin de Noël élégamment décoré trônait dans un coin de la vitrine et les petits bonshommes en pain d'épice attiraient les regards des passants gourmands. Pendant l'hiver, le petit salon de dégustation de la pâtisserie faisait toujours salle comble et les produits partaient à toute allure. Les touristes étaient nombreux à franchir la porte du magasin et en sortaient toujours ravis. Il est vrai qu'une viennoiserie accompagnée d'un bon chocolat chaud apportaient toujours du réconfort aux skieurs qui venaient de passer une journée entière sur les pistes. L'agitation de la ville durant la période des sports d'hiver était toujours synonyme de gros chiffres d'affaires, et pas seulement pour Ruby Bakery. Les commerces florissaient pendant cette saison.

Cecily Dewinter allait de mieux en mieux. Son séjour à Ruby Creek Falls lui faisait le plus grand bien. Personne n'aurait su dire si c'était l'air frais de la montagne ou le nouvel entourage de la jeune femme qui l'avaient aussi bien remise sur pieds, toujours était-il qu'aujourd'hui, après six mois passés dans la ferme de Morgan Perry, elle avait tout d'une jeune fille normale. Bien sûr, il lui avait fallu beaucoup de temps pour s'habituer à ce nouvel environnement, radicalement différent de celui qu'elle avait toujours connu jusque là, mais peu à peu, elle avait su s'intégrer dans la vie de la famille Perry et se trouver une place dans la ferme. Certes, de nombreux antidépresseurs et calmants avaient été nécessaire à la maintenir debout et les cauchemars ne l'avaient pas quittée, mais elle gérait de mieux en mieux les crises d'angoisse qui s'emparaient d'elle. D'ailleurs, il était de plus en plus rare que des flashes de son passé lui reviennent en pleine journée. Le psychologue qui la suivait était ravi des progrès qu'elle avait faits et se réjouissait de la voir reprendre une vie plus ou moins équilibrée. Comme il était de rigueur, les rapports de son thérapeute à Ruby Creek Falls étaient transmis à son médecin à Anvers qui se sentait confiant à l'idée de ramener la jeune femme en Belgique. Personne ne lui en avait parlé jusqu'à maintenant, préférant s'assurer de son bien-être et de sa santé mentale avant de lui dire qu'elle était prête à rentrer chez elle. Ces six mois passé à Ruby Creek Falls n'avaient pas été très faciles pour Cecily, qui avait dû tout quitter du jour au lendemain. Ses parents, sa famille, ses passions, ses amis. Elle avait débarqué dans un environnement inconnu et avait vécu dans une famille qu'elle ne connaissait pas. Morgan Perry était une cousine de la mère de la jeune Dewinter, mais jusqu'ici, Cecily n'en n'avait jamais entendu parler. Les premiers temps furent les plus terribles. Elle dut lutter contre une addiction à la drogue qu'elle n'avait jamais provoqué de son plein gré. Et quoi que les calmants avaient pu faire pour elle, ils n'avaient jamais vraiment soulagé ses frissons, ses nausées et ses paranoïa liés au manque de cocaïne. Les premières semaines de son séjour n'étaient ponctués que de vomissements et de vagues épisodes de lucidité durant lesquels elle avait réclamé ses parents. Par la suite, lorsque ces symptômes avaient disparu, elle avait pu s'intégrer à la vie de la ferme. Elle n'en faisait pas lourd, car elle était encore faible -elle avait refuser de se nourrir pendant un certain temps, l'odeur de la nourriture la dégoûtait. Une personne en particulier avait contribué à améliorer son état, et Dieu sait si leur rencontre avait été problématique. Il s'agissait de Casey Cunninghan, un voisin des Perry. Il avait su gagner la confiance de Cecily et avait passé beaucoup de temps à s'occuper d'elle. Il ignorait tout de son passé, de ce qui lui était arrivé, et pourtant il n'avait jamais baissé les bras quand il s'agissait de redonner confiance à le jeune femme. C'était sans doute pour cela qu'elle lui était aussi reconnaissante. Elle ne serait probablement pas aussi bien si Casey ne l'avait pas prise sous son aile alors que rien ne l'y forçait. La bonté et la générosité sans limite du jeune homme l'avaient touché profondément et elle avait apprécié chacun des moments qu'ils avaient passés ensemble. Elle avait conscience qu'elle n'avait pas dû être facile pendant tout ce temps. Elle était paranoïaque et avait peur de tout. Les animaux l'effrayaient et elle craignait de rencontrer des inconnus. Son petit séjour dans l'appartement de Maarten Degraeve l'avait fragilisée bien plus qu'on n'aurait pu l'imaginer. Elle s'était totalement dessociabilisée et était rentrée dans un mécanisme de soumission tel qu'elle en avait perdu toute volonté de se battre. Toute volonté tout court. Elle était une loque lorsqu'on l'avait sortie de là. Et aujourd'hui, grâce à Casey, à son thérapeute et aux anti-dépresseurs, elle s'était épanouie et avait retrouvé un semblant de vie normale. Son passé la hanterait toujours, et quoi qu'elle ferait, elle ne pourrait jamais oublié l'année de torture qu'elle avait vécue sous le joug de Maarten Degraeve. Elle ignorait encore comment elle avait été sauvée de cet enfer, qui avait dénoncé son bourreau. Et quelque part, c'était peut-être mieux ainsi. Elle n'aurait probablement pas la force d'être reconnaissante envers cette personne, qui qu'elle soit. Son plus grand cauchemar était que Maarten la retrouve. Il avait été emprisonné, mais sa famille était riche, il avait des contacts dans tous les milieux. Qui sait ce qu'il aurait pu faire pour se sortir de prison! Si au début elle ne pensait qu'à cela, à tel point qu'elle ne parvenait à s'endormir sans une forte dose de somnifères, aujourd'hui, elle avait réalisé que quoi qu'il fasse, Maarten Degraeve resterait en prison jusqu'à la fin de ses jours. Personne ne le laisserait sortir. Mr Dewinter s'en chargerait.

Cecily détacha son tablier blanc estampillé "Ruby Bakery" et l'accrocha dans son vestiaire, dans l'arrière-salle. Elle enfila son manteau, son bonnet et ses moufles et entoura son cou d'une grosse écharpe, cadeau de la fille de Morgan pour Noël. Elle fila dire au revoir à sa patronne et sortit avec une boîte blanche décorée d'un ruban rouge. Un sourire sur le visage, Cecily prit le chemin du retour. Elle travaillait à la pâtisserie depuis quelques semaines et s'en félicitait chaque jour qui passait. Il y a quelques mois, elle n'aurait jamais pu envisager de travailler, ni même de se rendre dans un lieu public tant elle était bourrée de phobies. Elle se rendait au travail à pieds chaque jour, sauf lorsqu'il pleuvait trop ou que le raccourci qu'elle empruntait était impraticable. Elle s'enfonça sur le petit chemin de terre maintenant glacé et entouré de part et d'autre par 50 centimètres de neige. Le passage avait été dégagé et lui permettait de profiter du paysage et de faire un peu de marche chaque jour. Elle mit une trentaine de minutes de marche à travers champ avant de voir apparaître les quelques fermes sur le haut de la colline. De la fumée s'échappait des cheminées des Perry et elle se réjouit à l'idée de se réchauffer au coin du feu. Mais pour l'heure, ce n'était pas chez eux qu'elle allait, mais bien chez Casey. Cela faisait quelques temps qu'elle ne l'avait pas vu. Le jeune homme étudiait la médecine et était fort occupé. Elle voulait le remercier pour tout ce qu'il avait fait pour elle et quoi de mieux que de lui apporter des viennoiseries qu'elle avait préparées elle-même chez Ruby Bakery ? Après tout, si elle travaillait là, c'était en partie grâce à lui. Elle arriva légèrement essoufflée devant la ferme où il vivait. Elle appuya sur la sonnette et reprit son souffle en attendant qu'on vienne lui ouvrir. Elle sentait ses joues lui brûler avec le froid et elle dut essuyer une petite larme qui avait perlé au coin de son oeil à cause du vent. La porte ne tarda pas à s'ouvrir, laissant s'échapper une vague d'une douce chaleur. Cecily arborait un énorme sourire.

" Salut Casey! J'ai une surprise pour toi! " dit-elle, enthousiaste, en lui tendant le paquet de viennoiseries. Elle avait hâte qu'il l'ouvre et découvre le cupcake qu'elle avait décoré d'un grand "Thank you" en sucre glace.
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Casey R. Cunninghan

My Own Private Idaho

Casey R. Cunninghan

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(Casey) Delicatessen _
MessageSujet: Re: (Casey) Delicatessen   (Casey) Delicatessen EmptySam 15 Jan - 21:45

Pendant les fêtes, Casey avait décidé de rentrer à Seattle. La nouvelle de la grossesse de Frieda l'avait profondément perturbé, il devait l'avouer. Il n'avait pas eu l'occasion de revoir la jeune femme depuis, et n'avait pas osé la contacter. Il avait conscience que cela était sensé ne rien changer, tout du moins au niveau de leur amitié, mais au fond, cela changeait tout. La vie de la jeune femme ne serait plus jamais la même, et le moment qu'il avait choisi pour se déclarer n'était pas le plus opportun. Mais cela ne changeait rien à ce qu'il ressentait, et il souhaitait toujours partager plus avec Frieda, même si sa grossesse compliquerait les choses. Ainsi, au lieu de se torturer à ce sujet, il avait préféré rentrer chez lui, se ressourcer, plutôt que de devoir lutter chaque jour contre l'envie d'appeler la jeune femme. Et cela s'était révélé être un très bon choix puisque les fêtes c'était mieux passé que jamais. Lyn devenait de plus en plus femme, et était d'une beauté sans pareille. Le parrain de Casey, et sa femme étaient aussi adorables que dans les souvenirs du jeune homme, et si il ne regrettait pas d'avoir quitter Seattle pour Ruby Creek Falls, ce genre de vacances rappelait au jeune homme combien il avait eu la vie belle grâce à eux pendant une partie de son enfance, et toute son adolescence. Il était là bas chez lui, et il savait pertinemment qu'il serait toujours le bienvenue. Lyn avait tenu à passer la plus grande partie de son temps en sa compagnie, et ils avaient rattrapé le temps perdu, se racontant ce qu'il se passait dans leur vie, ce qu'ils envisageaient dans le futur, et à quel point tout serait plus simple si ils pouvaient être aux côtés l'un de l'autre à longueur d'année. Leur vie n'était pas particulièrement difficile, loin de là. Malgré son passé particulièrement triste, Casey était un jeune homme heureux qui croquait la vie à pleines dents. Lyn était une jeune femme déterminée, aimante – et aimée apparemment – mais lorsque l'on a passé les moments les plus difficiles de sa vie en compagnie d'une personne à qui on ne peut cacher le désespoir, et la douleur du drame qui s'abat sur vous. A l'époque, Lyn n'avait que quatre ans, et ne comprenait probablement pas ce qu'il se passait. Mais pourtant, elle avait passé énormément de temps à changer les idées de Casey, et il lui en était reconnaissant. Depuis, ils étaient inséparables, se soutenant dans les bons moments, comme les mauvais. Le jeune homme avait plusieurs fois cassé la figure à des – anciens – petits copains de celle qu'il considérait comme sa soeur parce qu'ils s'étaient vraiment mal conduit envers elle, mais avait aussi essuyé ses larmes, et tempéré ses colères lorsqu'il le fallait. Et Lyn pouvait vraiment se comporter comme un furie lorsqu'elle s'y mettait.
Dans le but d'obtenir un stage dans l'hôpital de la ville, fraichement reconstruit, ou dans l'un de ceux présent dans les villes voisines, Casey Roosevelt était rentré avant le réveillon de sa nouvelle année à Ruby Creek Falls. Partir n'avait pas été chose aisée, mais il savait qu'il était chez lui en Idaho, et non dans l'Etat de Washington. Il promit, cependant, à toute sa famille de faire un effort pour venir plus souvent les voir, et insista particulièrement pour que eux aussi, viennent lui rendre visite de temps à autre.

Ainsi, lorsque Cecily sonna à la porte de la ferme de Casey, ce dernier était rentré depuis quelques heures à peine, et était complétement épuisé. Il s'était donc directement glissé dans son lit, prenant le risque de se réveiller vers 23h, et de ne pas dormir le reste de la nuit. D'un autre côté, il était tellement fatigué qu'il pourrait probablement dormir 24h d'affilée. Entre les fêtes, et la route – qu'il tenait à faire dans sa chère chevrolet -, et la fin des examens, il fallait l'avouer, le mot « épuisement » n'avait jamais autant prix de sens qu'aujourd'hui pour le futur médecin. C'est donc un Casey grognon, en caleçon, et les cheveux ébouriffés qui vint ouvrir la porte à Cecily. Un demi-sourire se dessina sur le visage de Casey en l'apercevant, et il se décala afin de la laisser entrer dans sa maison. Il attrapa la boite qu'elle lui tendait, l'odeur de la sucrerie réveillant son esprit gourmand. « Bonjour... Direction la cuisine, j'ai besoin d'un café ! » s'exclama-t-il, l'invitant à la suivre. Il posa le paquet sur la table de la cuisine, et mis la cafetière en route. « Tu en veux hein, aussi ? » proposa-t-il, remarquant qu'il n'était peut être pas très poli de rester en caleçon devant son hôte. Il s'excusa alors rapidement, enfila un t-shirt, et un pantalon avant de retrouver Cecily installée à la table de la cuisine. Un large sourire illuminait son visage, et l'étudiant était ravie de voir que plus aucun signe de nervosité ou de phobie ne se voyait dans son attitude. Comparé à la première fois où il avait rencontré la jeune femme, il n'y avait tout simplement pas photo. Elle allait nettement mieux, et si, il en avait conscience, la peur n'était pas totalement éteinte, si il lui arrivait encore de faire des cauchemars à propos de ce qui lui était arrivé, de ce qu'il avait traumatisé, on pouvait considérer d'une manière générale que la jeune femme était heureuse. Ou en tout cas, elle se rapprochait de cet état d'esprit de jour en jour. « Alors, as-tu passé de bonnes fêtes ? Tu as pu voir ta famille ? » l'interrogea-t-il, tout en préparant le café. Cecily lui avait énormément parler de combien ce changement de vie l'avait bouleversé, et que même si elle savait que c'était pour le meilleur, elle rêvait parfois à retourner chez elle. Cela faisait un moment, maintenant, cependant que la jeune femme n'avait pas mentionné une telle hypothèse, mais cela aurait paru étonnant, aux yeux de Casey en tout cas, que cette dernière passe les fêtes loin de sa famille – puisque cette dernière semblait être importante. Il attrapa deux assiettes, deux cuillers, et un couteau qu'il déposa sur la table avant d'ouvrir le présent de la jeune femme. « Ca m'a l'air délicieux ! » Il ne fit aucun remarque sur les remerciements, puisque la jeune femme passait son temps à le remercier de l'avoir soutenue. Cela en devenait quasiment gênant, il n'avait fait que suivre son coeur, et lorsque l'attitude de Cecily devenait trop... difficile, il n'avait pas hésité à s'éloigner de la jeune femme. Evidemment, il était touché par sa reconnaissance, mais tout ce qui importait était qu'elle continue d'aller aussi bien, et n'ait plus jamais à repenser à ce qui lui était arrivé.
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Cecily Dewinter

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Cecily Dewinter

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MessageSujet: Re: (Casey) Delicatessen   (Casey) Delicatessen EmptyDim 27 Mar - 12:27

Ruby Bakery avait fait beaucoup de bien à Cecily. En arrivant à Ruby Creek Falls, elle n'était qu'une épave, l'ombre d'elle-même, un spectre. Elle n'était plus rien, n'avait aucun but, aucun projet. La perspective d'un jour se remettre de ses blessures ne lui effleurait même pas l'esprit tant elle était marquée par ce qu'elle avait vécu. Maigre, faible et dépressive, elle avait perdu toute la beauté de sa jeunesse et l'innocence qu'elle avait su, on ne sait comment, garder jusqu'à ses tortures innommables. Mais en dehors de cela, Cecily Dewinter était une fille de bonne famille, une gosse de riches incapable de faire quoi que ce soit. A part taper dans une balle avec une raquette. Car toute sa vie, elle avait eu des gens à son service pour cuisiner, laver son linge, repasser, nettoyer. Elle n'avait rien à se soucier, si ce n'était de gagner des compétitions. Son avenir, c'était sa lutte pour grimper au top du tennis belge et puis se hisser tout doucement vers les plus hauts échelons de la compétition internationale. Elle était une battante et trop fière pour refuser de perdre un seul match. Son coach, accessoirement son père, la poussait toujours plus loin et ses limites finirent par s'évaporer. Elle pouvait passer des journées entières à s'entraîner et refusait de capituler pendant un match, même si elle était blessée. Elle allait beaucoup trop loin, mais personne ne l'en empêchait. Ses parents n'avaient d'autre ambition pour elle que d'être une championne. Les études, les diplômes, ils s'en fichaient. Tout ce qu'ils désiraient, c'était voir trôner les coupes et les médailles de leur fille. Et si pour cela, elle devait perdre toute vie sociale, l'occasion d'apprendre à cuisiner ou à se débrouiller seule, et bien tant pis. Après tout, ils avaient de l'argent, pourquoi se soucier de faire le ménage quand ils pouvaient payer quelqu'un pour le faire?

Mais à Ruby Creek Falls, chez les Perry, c'était une toute autre mentalité qui avait accueilli Cecily. Là, on faisait tout soi-même. Le ménage, la lessive, le repassage, les repas et même l'entretien de la ferme. Autant dire que le changement fut radical pour Cecily qui n'avait probablement jamais vu un fer à repasser de près ou un batteur électrique. Les Perry eurent beaucoup de mal à l'adapter à la débrouillardise, mais elle était tellement maléable et soumise qu'elle se pliait à leurs quatre volontés. Elle apprenait vite, même si elle n'y mettait aucun cœur. Mais cela, c'était au début, lorsqu'elle n'était encore qu'un corps vide et sans âme. Quand elle avait commencé à aller mieux, elle s'était montrée de plus en plus curieuse, posant des questions à tort et à travers, s'essayant à cuisiner ou à recoudre une chemise trouée. Morgan était particulièrement fière d'elle. Ce fut tout naturellement qu'elle lui proposa d'aller travailler. Au départ, Cecily trouva l'idée un peu saugrenue. Pourquoi irait-elle travailler alors qu'elle était si bien à la ferme? Sans s'expliquer davantage, Morgan l'avait laissée cogiter. Et Cecily comprit d'elle-même. A la ferme, elle ne faisait pas grand chose de bien, et ce n'était pourtant pas faute d'essayer. Et puis elle ne voyait personne. Son thérapeute insistait pour qu'elle sorte du petit noyau familiale pour découvrir d'autres personnes et s'épanouir. Aller travailler l'aiderait sûrement. Et petit à petit, la graine germa. Un jour, Cecily prit ses affaires et sortit, seule, en ville. Elle était déjà venue à Ruby Creek Falls, mais toujours accompagnée d'un membre de la famille des Perry, ou bien de Casey. Ce soir-là, elle revint avec un grand sourire, annonçant que la patronne de Ruby Bakery l'avait embauchée. Elle avait besoin d'une aide. Elle commençait le lendemain.

Ce fut le début de la remontée de la pente. Si au début, Cecily n'était chargée que d'emballer les viennoiseries et d'encaisser, du service du café et du nettoyage des tables, elle reçut bientôt une autre tâche: préparer les gâteaux avec la patronne. C'est là qu'elle découvrit qu'elle adorait cela. Bonne élève, elle apprit rapidement et s'améliorait de jour en jour. Elle en venait même à proposer de nouvelles recettes à sa patronne, qui était ravie de ses progrès et de son intérêt chaque jour grandissant. Cecily avait appris à connaître les clients et s'était finalement bien intégrée.

Mais si tout semblait si beau et si rose à l'extérieur, il n'en demeurait pas moins que la jeune femme restait torturée. Le travail l'aidait à oublier les horreurs qu'elle avait vécues, mais sitôt qu'elle se retrouvait seule avec elle-même, ses terreurs la reprenaient. Elle les gérait beaucoup mieux et réussissait à les cacher aux autres, afin qu'ils ne s'inquiètent pas, mais elle ne pouvait s'empêcher de prendre peur à la vue d'une silhouette sur le chemin qu'elle empruntait tous les jours pour aller au travail ou encore d'un rire qui lui faisait penser à ceux de ses tortionnaires. Elle n'en ressortirait jamais indemne et elle en était bien consciente. Maintenant, elle devait vivre avec cela. Elle aurait voulu avoir un but, mais elle n'en n'avait pas encore trouvé. Elle était perdue, malgré l'apparent ordre qui régnait aujourd'hui dans sa vie.

Elle s'installa dans la cuisine en attendant que Casey aille enfiler une tenue un peu plus décente que le caleçon dans lequel il avait dormi. Il avait les cheveux en bataille et l'air encore dans ses rêves. Elle l'avait probablement réveillé et s'en voulait. Elle se promit de s'excuser à son retour, mais il ne lui en laissa pas le temps, lui demandait comment elle allait et si elle avait revu sa famille pour les fêtes. Son cœur se pinça. Non, elle ne les avait pas encore revus. Ni même entendus. Elle ne se sentait pas prête à les appeler, à entendre leur voix ou pire, à les revoir. Ici, elle était dans une bulle loin de tout, et elle essayait tant bien que mal de reconstruire son équilibre. Elle mourrait d'envie de savoir ce qui se passait chez elle, de savoir ce que ses parents devenaient, de revoir leur visage, de les serrer dans ses bras. Mais elle se sentait encore trop fragile que pour rentrer. Et puis elle se sentait bien à Ruby Creek Falls. Elle n'était plus sûre d'avoir très envie de repartir en Belgique, même lorsqu'elle irait mieux. Et surtout, elle avait peur. Peur de revoir des visages connus, d'avoir à leur expliquer pourquoi elle était partie ou d'avoir à leur mentir pour ne pas leur dire l'horrible vérité -même si elle se doutait que son histoire avait certainement dû faire le tour des soirées mondaines. Elle s'imaginait les dames d'une cinquantaine d'années, la bouche pincée et les lèvres peintes en bordeaux, sirotant leur champagne dans des coupes en cristal, déblatérer des commentaires sur « cette pauvre enfant ». « C'est tout de même bien triste. » « Quelle honte pour les Degraeve d'avoir un tel monstre pour fils, la mère doit être abattue. Les affaires de la bijouterie iront moins bien. » Et de continuer sur la lente chute des Degraeve dans l'échelle sociale tout en oubliant la véritable victime de Maarten. « Il paraît qu'elle est internée. » « Non, j'ai entendu dire qu'elle était chez ses parents, mais qu'elle était clouée au lit. » « On m'a dit qu'elle était mutilée. » Cecily ne savait que trop bien comment les histoires finissaient par dégénérer dans les soirées mondaines. Une fille qui se fiance le fait obligatoirement parce qu'un garçon de bas étage l'a mise enceinte et qu'il était urgent pour la famille de masquer cette infamie. Autant dire que son cas a dû défrayer la chronique. Elle était soulagée de ne pas avoir eu à entendre tous ces bruits à son sujet.

 « Non, je ne suis pas rentrée chez moi. » répondit-elle d'une petite voix.  « Tu sais, je ne me sens pas encore la force d'affronter tout ça pour l'instant. Et puis les fêtes chez moi ne sont pas très familiales. Il y a toujours tout le gratin, c'est très loin d'un bon repas de Noël en famille. »

Elle fut ravie lorsque Casey changea de sujet en s'emparant d'un couteau pour découper le cupcake.

 « Assieds-toi, je vais m'occuper du café. Et le cupcake est pour toi, moi j'en vois toute la journée. »

Elle se leva et alla s'occuper d'éteindre la cafetière qui avait fini de ronronner. Elle prit la cruche et en remplit les deux tasses sur la table puis vint se rasseoir à sa place.

 « Et tes examens? Ca n'a pas été trop difficile? J'espère que tu as pu rentrer à Seattle pour passer les fêtes dans ta famille. »

Casey lui avait parlé de ses projets de rentrer dans sa ville natale pour les fêtes, mais elle ne l'avait pas vu depuis si longtemps qu'elle ignorait s'il avait pu mettre ses plans en applications. De toute évidence, il avait dû bien fêter le Nouvel An, car il semblait encore dans un état proche du légume. Il avait l'air fatigué. Elle se fit la réflexion qu'elle ne resterait pas longtemps pour qu'il puisse se reposer.
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Casey R. Cunninghan

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Casey R. Cunninghan

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MessageSujet: Re: (Casey) Delicatessen   (Casey) Delicatessen EmptyDim 3 Avr - 19:19

Casey se sentait vraiment chanceux d'avoir une famille aussi soudée. Ceux qu'ils considéraient désormais comme ses parents avaient toujours été là pour Casey, et avait toujours soutenu ce dernier peu importe ses choix. Même quand il leur avait annoncé son départ, malgré la douceur qu'il avait pu lire dans leur regard, ils ne lui avaient souhaité que le meilleur, et lui avaient même proposé de lui prêter de l'argent si il en avait besoin. Ce que le jeune homme avait, bien évidemment, refusé. Il avait mis de l'argent de coté de ses jobs d'été, et tout l'héritage de ses parents était venu remplir son compte en banque au moment de ses dix huit ans. Il les avait utilisé avec une maturité étonnante, calculant combien il avait besoin pour vivre chaque mois, et pour payer l'intégralité de ses études. Il avait ensuite fait un prêt pour l'acquisition de sa ferme – son avenir de futur médecin avait convaincu le banquier – et à l'heure actuelle, il ne regrettait aucun de ses choix. Il arrivait à profiter de sa vie comme n'importe quel jeune de son âge, mais avait aussi une certaine stabilité qui l'assurait de ne pas avoir à s'appuyer encore sur le soutien de la famille de son parent, dont il estimait avoir déjà bien abusé. Il n'avait d'ailleurs pas manqué de les remercier une fois encore lorsqu'il avait passé la fête en leur compagnie, et leur avait promis d'essayer de venir plus souvent, mais leur avait également fait promettre de venir le voir, à l'occasion. Il n'avait évidemment pas manquer de leur parler de Frieda, sujet sur lequel il avait demandé conseil. Il était ravi d'être avec la jeune femme, malgré sa grossesse, mais n'était pas certain de savoir comment gérer la situation. Il désirait être là pour elle, mais comment ? Il souhaitait également qu'elle se sente capable de penser à autre chose que tous les soucis qui l'accablaient entre la prise de décision d'une solution, Jared qui ne savait pas où se placer dans cette situation, et Tobias qu'elle ne pouvait laisser sur le carreau. Il ne savait pas lui-même quelle attitude il devait adopter, mais il faisait de son mieux. Il ne regrettait, en tout cas, pas son choix, et ne l'avait jamais fait ne serait-ce que l'espace d'une seule seconde. Mais la façon dont il se sentait lorsqu'elle se trouvait dans la même pièce que lui, quand elle attrapait sa man alors qu'ils regardaient un film... Elle avait ce pouvoir sur lui, qui lui donnait envie de décrocher la lune pour elle, aussi cliché que cela puisse sonner. Elle lui apportait tellement de choses qu'il avait toujours peur de ne pas en faire assez pour elle.

Mais c'était probablement le problème de Casey, d'une manière plus générale. Si cette partie de lui était accentuée en compagnie de Frieda, le jeune homme avait tendance à toujours vouloir en faire plus. Prenez Cecily, par exemple. La jeune femme allait nettement mieux, et cela en partie grâce à Casey – du moins, c'est ce que les Perry n'avaient de cesse de répéter. Mais Cecily restait particulièrement fragile, et manquait cruellement de confiance en elle. Cela n'avait rien de surprenant sachant ce qu'elle avait vécu, bien au contraire, et Casey avait parfaitement conscience du temps qu'il lui faudrait pour s'en remettre totalement – si cela était seulement possible – mais il aurait aimé savoir comment la guider vers ce chemin. C'est sans surprise qu'il l'entendit lui expliquer qu'elle ne se sentait pas encore prête à retrouver sa famille. Elle n'en parlait que peu d'une manière générale, de toute façon. Casey ne savait même pas comment elle s'entendait avec eux. Etaient-ils proches ? L'image qu'il avait du haut de la société d'une manière générale, le poussait à penser que oui, mais d'un autre coté, ses parents tenaient suffisamment à elle pour l'avoir fait changé complètement d'horizon après l'épreuve qu'elle avait traversé. Cependant, il n'irait probablement pas jusqu'à questionner à ce sujet. Il savait qu'elle pouvait parfois des réactions fortes à des questions qui paraissent anodines pour le reste de la population, et il préférait ne pas prendre de risque. De toute façon, la jeune femme en parlerait si elle en ressentait jamais le besoin. Il le savait pertinemment. « Prends ton temps. Peut être qu'ils préféreront te rendre visite. »

Il se servit ensuite une part de cupcake, son estomac étant bien heureux que quelqu'un ait pensé à le nourrir. Avant de répondre à la jeune femme qui lui retournait la question sur Noël, et lui rappelait qu'il venait de finir ses examens, il avala une longue et délicieuse gorgée de café afin de faire passer le morceau de cupcake qu'il venait d'ingurgiter – peut être un peu trop sucré pour le réveil, d'ailleurs. « Oh, tu sais les examens, on ne sait jamais vraiment. » Et c'était vrai. Tout le monde avait beau lui dire qu'il n'avait pas de souci à se faire, Casey n'était jamais certain de ses résultats qui n'avaient d'ailleurs rien d'exceptionnel. Il se contentait donc désormais de dire qu'il n'en avait aucune idée – qu'il soit pessimiste, ou optimiste quant aux résultats – et de changer de sujet. C'était plus simple ainsi – même si Cecily ne posait généralement pas énormément de questions à ce sujet. « J'ai pu rentrer oui. Je ne suis ici que depuis quatre-cinq d'ailleurs. D'où mon état. » Un fin sourire se dessina sur son visage. « Mais ça en valait le coup, ça fait vraiment du bien d'avoir revu tout le monde. » Le jeune homme était encore complètement épuisé, et ne rêvait que de retourner au lit, mais maintenant qu'il était éveillé, l'idée de proposer à Frieda de le rejoindre lui traversa l'esprit – il n'était pas en état de prendre la route. Ainsi, c'est probablement ce qu'il ferait dès que Cecily aurait quitté sa ferme. Même si il passerait probablement le reste de la journée à dormir, l'idée d'avoir Frieda avec lui l'enchantait par avance. Il était d'ailleurs convaincu qu'il serait bien plus alerte une fois qu'il aurait entendu sa voix au téléphone. « Et toi, alors ? Comment ça se passe à Ruby Bakery ? Ca te plait toujours autant ? » s'enquit-il, sachant combien elle avait été ravie de pouvoir trouver un travail au sein de la ville, et de ne plus passer ses journées à ressasser les démons du passé. Qui plus est, cela lui permettait d'aider financièrement les Perry, et Casey savait combien cela tenait à coeur à la jeune femme.
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Cecily Dewinter

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Cecily Dewinter

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(Casey) Delicatessen _
MessageSujet: Re: (Casey) Delicatessen   (Casey) Delicatessen EmptyDim 24 Avr - 18:22

La pâtisserie était devenue la nouvelle lubie de Cecily et cela lui faisait beaucoup de bien. Néanmoins, elle se rendait parfaitement compte que sa vie ne pouvait se limiter à vendre des gâteaux et à décorer des cupcakes de jolies petites fleurs en sucre coloré. Elle remettait doucement les pieds dans la vie après une longue période d'absence. C'était comme retrouver les jouets de son enfance quand on a vingt ans. Elle avait l'impression de devoir réapprendre beaucoup de chose. Elle prenait à présent conscience de la gravité de son état. Jusqu'à il y a peu, elle ne réalisait pas. Elle avait touché le fond et n'avait rien fait pour s'en sortir pendant longtemps. Le simple goût de vivre lui était passé, comme on se lasse d'une chanson trop souvent écoutée. Elle n'avait plus eu la force de rien, plus l'envie de rien. Maintenant qu'elle se sentait revivre, elle essayait de se remémorer sa période post-traumatique. Elle ne se souvenait pour ainsi dire de peu de choses. Ses cauchemars, par contre, ne cesseraient probablement jamais de la hanter. Mais elle avait du mal à imaginer dans quel état elle avait pu être et quel fardeau elle avait pu représenter pour les Perry, qui s'étaient montrés courageux et admirablement généreux. Petit à petit, elle posait des questions à Morgan et se confondait en excuses quand elle entendait sa parente lui raconter les difficultés qu'elle avait eues à s'occuper d'elle. Elle lui serait éternellement redevable et n'aurait jamais assez d'une vie pour la remercier comme il se devait.

Casey avait énormément contribué à sa remise sur pieds. Elle avait pourtant encore un peu peur de lui. Sa ressemblance frappante avec Maarten l'effrayait encore. Elle ne pouvait s'empêcher d'y voir le visage de son bourreau. Mais sitôt qu'elle s'éclaircissait l'esprit, elle reconnaissait le Casey généreux et affectueux qu'elle connaissait. Elle ne lui avait jamais parlé de la raison pour laquelle elle s'était mise à hurler la première fois qu'elle l'avait rencontré. Elle ne s'en était jamais senti la force. A présent, elle pensait pouvoir en être capable, aussi difficile que cela serait pour elle. Mais elle n'avait pas envie que son ami ait à entendre cette histoire. Raconter sa vie à un psy était suffisamment pénible, évoquer ses souvenirs de sa captivité l'était encore plus. Elle avait peur de faire ressurgir tout cela, mais plus encore de mettre Casey mal à l'aise. Ce genre d'histoires devaient rester secrètes. Il se montrait étrangement compréhensif malgré qu'il n'était au courant de rien. Mais il était étudiant en médecine, il devait savoir comment parler aux gens. Il était plutôt doué pour cela, elle ne doutait pas qu'il réussirait ses études sans problème.

 « Oui, ils viendront peut-être ici. » Elle n'en n'était pas convaincue. Ses parents n'iraient jamais se perdre à Ruby Creek Falls. S'ils avaient accepté d'y envoyer leur fille unique, c'était surtout parce qu'ils ignoraient tout de la région. Ils savaient seulement que c'était la campagne et que « l'air pur lui fera du bien ». Mme Dewinter n'était pas très proche de Morgan. D'ailleurs, c'était à se demander si elles étaient vraiment de la même famille. C'était en oubliant qu'avant d'être une Dewinter, sa mère avait été une jeune femme de simple famille. Cette époque lui semblait totalement improbable. A bien y réfléchir la jeune Anversoise se demandait pourquoi elle avait été confiée aux Perry alors qu'elle n'avait jamais entendu parler de cette famille avant d'y être envoyée. Mme Dewinter leur faisait sûrement confiance pour une raison que Cecily ignorait. Peut-être que Morgan et sa mère avaient été proches, avant. Qui sait. Une chose était certaine, ses aristocrates de parents ne mettraient jamais les pieds dans ce trou perdu. Ou s'ils le faisaient, ils s'empresseraient de traîner leur fille avec eux pour rentrer en Belgique, chose qu'elle n'était pas sûre de vouloir.

Le café coulé, Cecily se leva et en servit une tasse à son protecteur. Il avait l'air épuisé, et elle culpabilisa de s'imposer alors qu'il venait de parcourir tout le chemin depuis Seattle.  « Je ne resterai pas longtemps, tu as besoin de repos. Je passais juste t'offrir ce gâteau. Et puis Morgan m'attend. J'ai promis de l'aider à préparer le dîner. » La vie à Ruby Creek Falls était si simple. Si agréable. C'était difficile de s'y sentir mal, et pourtant, il manquait constamment quelque chose à Cecily, sans qu'elle sache quoi.  « Oh oui, j'aime toujours autant y travailler. Je vois beaucoup de monde et je fais quelque chose que j'aime. » Et pour aimer la pâtisserie, elle l'aimait. Sans pourtant dévorer des tonnes de gâteaux et de biscuits. Elle se contentait de les manger des yeux et de leur odeur imprégnée dans ses cheveux. Les années de régime strict de sportive de haut niveau ne s'étaient pas effacées de sa mémoire et ses habitudes étaient vite revenue sitôt qu'elle avait retrouvé un rythme de vie plus normal.  « Je pense rester à Ruby Creek Falls. Au moins pour un temps. Je ne pense pas pouvoir revivre à Anvers un jour. Je me rends compte, maintenant que je suis loin de tout ce qu'était ma vie avant, que je suis mieux ici. Je me sens plus entière. » Elle ignorait pourquoi ces confidences lui étaient venues, mais avec Casey, elle avait toujours le discours facile.
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