R U B Y C R E E K F A L L S
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez | 
 

 " please know that i'm here for you " (Virginia)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Mael Martin

My Own Private Idaho

Mael Martin

Messages : 157
Date d'inscription : 26/09/2010
Statut : Père célibataire

Curious, a bit ?
Logement : 178, Emerald Street
Relationships :

" please know that i'm here for you " (Virginia) _
MessageSujet: " please know that i'm here for you " (Virginia)   " please know that i'm here for you " (Virginia) EmptyMer 27 Avr - 18:38

Le printemps naissait tout doucement à Ruby Creek Falls et quelques bourgeons perçaient sous le timide soleil d'avril. Des nuages gris s'amoncelaient encore ici et là au-dessus des montagnes, mais la paisible petite ville d'Idaho s'illuminait sous les rayons du soleil. Tout semblait reprendre vie dans la nature, à l'inverse de la ville qui perdait peu à peu son flot de touristes venus principalement pour le ski et les balades hivernales en montagne. Bientôt, la bourgade reprendrait son rythme habituel et l'on verrait moins de voitures s'arrêter le long d'une route pour demander leur chemin. L'agitation de la station de ski commençait de toute façon à peser au jeune Français. Mael avait eu beaucoup plus de travail avec les touristes et il aspirait à se reposer. Son patron semblait de son avis car il lui avait donné sa soirée. Enchanté, le jeune homme n'avait pas demandé son reste. Il s'était octroyé un long bain pendant lequel il avait réfléchi.

Ces derniers temps, son esprit vagabondait d'une idée à l'autre sans réussir à se fixer. Il était perdu. Deux mois plus tôt, il s'endormait dans les bras de Virginia Callaghan devant un feu dans un petit chalet perdu au milieu des montagnes. Aujourd'hui, il ne savait plus quoi faire. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble, et Mael avait commencé à imaginer qu'une relation pourrait bien se développer. Et puis du jour au lendemain, tout avait changé. Un jour, il y a peu, elle l'avait appelé, la voix rauque, pour lui annoncer qu'elle avait besoin de prendre du recul, que quelque chose s'était passé et qu'elle ne pouvait pas en parler. Inquiet, il avait tout tenter pour en apprendre plus, il aurait voulu être là pour s'occuper d'elle, mais elle avait refusé. Il avait préféré la laisser tranquille un moment avant de la recontacter pour prendre de ses nouvelles. Elle avait eu l'air bouleversé au téléphone et lui s'était rongé les sangs. Finalement, ce fut un appel d'Orlando qui coupa court à ses tergiversations : Virginia avait été agressée, violée même, et se sentait très mal. Son meilleur ami la cherchait partout et espérait la trouver chez Mael. Le Français, abasourdi, ne put l'aider, car il ignorait tout bonnement où se terrait la jeune femme. Il comprenait mieux sa voix tremblante et son air bouleversé. Il comprenait aussi qu'elle n'ait pas voulu en parler, bien qu'il aurait voulu être là pour elle et qu'elle ait un minimum confiance en lui. Cette épreuve était certainement très difficile pour la jeune femme, et il espérait seulement qu'elle avait quelqu'un à ses côtés pour prendre soin d'elle. Il savait qu'Orlando serait là pour elle, mais il ne pouvait s'empêcher de se faire un sang d'encre en l'absence de nouvelles.

Dans sa baignoire, l'eau commençait à refroidir. Il n'arrivait pas à se décider : fallait-il aller la voir ? Il n'avait parlé de cette histoire à personne, bien conscient que Virginia ne voudrait pas la voir éventée. D'autant qu'elle ne savait sûrement pas qu'il était au courant. Il sortit de son bain, finalement déterminé à aller la trouver chez elle. En s'habillant, il s'imagina un homme couché sur elle, la torturant jusqu'à ce qu'il ait obtenu ce qu'il voulait. La rage s'insinua doucement en lui. Si cet homme lui tombait sous la main, il n'était pas sûr de pouvoir se maîtriser. Il quitta son appartement, laissant sa fille aux petits soins de son adorable marraine. Chloé l'interrogea sur sa grise mine, mais il fit semblant de ne pas avoir entendu et attrapa les clés de sa voiture avant que sa sœur n'ait eu le temps de répéter sa question.

Arrivé devant chez Virginia, il hésitait. Etait-elle là ? Et voudrait-elle le voir ? Il ne savait pas comment s'y prendre. Devait-il lui dire qu'il était au courant ? Non, il ne lui dirait rien, ou du moins pas tout de suite. Il était plein d'appréhension. Entre eux, cela faisait à peine deux mois et il n'était même pas sûr de ressentir de l'amour pour elle. Il tenait à elle, il en était certain et il refusait qu'elle puisse souffrir d'une façon ou d'une autre. Au fond de lui, il redoutait que ce tragique évènement ne mette fin à leur relation naissante. Mais c'était égoïste de sa part. Il devait penser à elle et à ce qu'elle avait vécu. Son bien être à lui n'avait rien à voir là-dedans.

Nerveux, il sortit de sa voiture au bout de quelques minutes de réflexion. Il ne savait pas quoi lui dire, ni comment se comporter. Comment s'adresse-t-on à une fille qui vient de se faire violer ? Elle devait être traumatisée. Il s'avança sur le porche et sonna. Au bout de quelques secondes qui lui parurent une éternité, il entendit des pas. La porte s'ouvrit sur une Virginia fort différente de la jeune femme enjouée et dynamique qu'il connaissait. Devant lui se dressait une brune aux yeux cernés de violet. Elle sortir et referma la porte derrière elle. Un silence s'installa. Il avait envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui pour lui dire que tout irait bien. Mais il savait que ses mots sonneraient faux. Comment tout pourrait-il aller bien après ce qu'elle avait vécu ? D'une petite voix, il s'adressa à elle, un peu maladroit.

 « Je suis venu prendre de tes nouvelles. » Il savait que c'était stupide. Mais il avait juste besoin de la voir, de s'assurer qu'elle était encore là, qu'elle n'était pas partie et qu'elle allait bien. Non, elle n'allait pas bien. Et il ne pouvait rien pour elle. Son sentiment d'impuissance le rendait malade. S'il avait pu écraser son poing dans la figure du salaud qui lui avait fait ça, sentir les os de son nez craquer, l'entendre supplier d'arrêter... Mais cela ne résoudrait rien. Absolument rien. Mal à l'aise, il ne savait comment se tenir et n'osait même pas la regarder. Quelle image il devait donner ! Le spectacle devait être comique.
Revenir en haut Aller en bas
Virginia Callaghan

over the rainbow •• But you don't really care for music. Do you ? (Bitchy admin)

Virginia Callaghan

Messages : 1786
Date d'inscription : 19/05/2010
Age : 36
Statut : Célibataire

" please know that i'm here for you " (Virginia) _
MessageSujet: Re: " please know that i'm here for you " (Virginia)   " please know that i'm here for you " (Virginia) EmptyMer 18 Mai - 22:07

Virginia ne passait pas de temps chez elle. Elle était passée en coup de vent juste après son agression chercher quelques affaires, et laisser un mot à Ned de ne pas s'inquiéter. D'un pas lent, elle avait fait de son mieux pour ne pas faire de bruit, et que sa mère ne remarque pas sa présence. Remarquerait-elle seulement son absence ? La jeune femme n'en était pas sûre, mais étrangement, cela la laissait complètement indifférente. C'était la première fois que Virginia pouvait voir sa mère ainsi sans ressentir aucune pitié. Elle lui en voulait, quelque part. C'était elle qui aurait du s'occuper d'elle en ce moment. Virginia avait probablement plus besoin d'elle qu'elle n'en aurait jamais besoin en ce moment-même. Mais évidemment, sa mère était absente, ne se préoccupait pas de ce que la jeune femme pouvait ressentir. C'était une dépression chronique, elle n'y était pour rien. C'était une maladie qu'elle ne pouvait pas vraiment contrôler même si, si elle faisait des efforts, il y aurait probablement des chances que... blablabla Ce n'était absolument pas ce que la demoiselle avait besoin ou souhaité entendre. Elle avait tout simplement besoin d'avoir sa mère à ses côtés, de pouvoir avoir son soutien pour une fois depuis maintenant depuis plus de dix ans, mais c'était apparemment beaucoup trop en demander. Et cela rendait sincèrement Virginia folle de rage. Non pas qu'il y ait quiconque contre qui elle n'était pas folle de rage. Mais elle arrivait à se raisonner la plupart du temps, à se poser des limites. Elle n'avait de toute façon pas le courage de s'énerver contre qui que ce soit, ou même de se mettre réellement en colère. C'était quelque chose qu'elle avait en elle, elle le sentait au plus profond d'elle-même, mais elle était encore beaucoup trop épuisée pour se sentir ne serait-ce que capable de faire un reproche à quelqu'un. Elle ne le pouvait tout simplement pas. Virginia n'était pas particulièrement d'un tempérament généreux, ni même particulièrement égoïste. Mais pour le moment, elle avait simplement besoin de se focaliser sur elle-même, et d'oublier que d'autres pouvaient avoir besoin d'elle. Elle tentait de penser le moins possible à Ned, en toute honnêteté. Elle avait l'impression de l'abandonner en restant chez Tobias sans réellement en sortir. Ce jour-là, pour la première fois, elle se sentait capable de sortir de son refuge. Elle souhaitait voir comment son frére se débrouillait, si le réfrigérateur n'était pas rempli de pizzas, et de sodas, si la maison n'était pas dans un très mauvais état... et elle devait l'avouer, savoir si sa mère avait remarqué son absence. Elle ne savait pas vraiment d'où ce soudain besoin lui venait. La jeune femme n'avait jamais réellement eu besoin de personne depuis son adolescence, et pourtant, à l'heure actuelle, elle avait l'impression d'être plus dépendante que jamais.

Lorsqu'elle pénétra, non son appréhension – et avec une prudence démesurée -, dans sa maison, Virginia ferma automatiquement les yeux, après avoir fermé la porte avec précaution. La maison était entièrement silencieuse. La jeune femme s'était arrangée pour être certaine de ne pas croiser Ned. Elle n'en était tout simplement pas capable. Elle devait le protéger, et pas l'inverse. A l'heure actuelle, elle n'en était absolument pas capable. Alors, elle préférait l'éviter. Elle resta quelques secondes ainsi, le dos contre la porte, une respiration lente et profonde comblant le silence de la maison. La jeune femme finit par trouver le courage de se diriger à l'étage, histoire de prendre quelques affaires. Elle passa devant la chambre de sa mère, dont la porte était ouverte et poussa un long soupir lorsque celle-ci la gratifia d'un simple semblant de sourire. Apparemment, elle n'avait absolument pas conscience que sa fille avait disparue de la circulation – de la maison en tout cas – et ce fut donc les larmes aux yeux que la jeune femme réunit ses affaires. Quelques minutes à peine après son arrivée pourtant, quelques coups raisonnèrent dans la maison. Dans un sursaut paniqué, Virginia tenta comme elle pouvait de ne pas se laisser entièrement succomber sous la peur et de ne pas fondre en sanglots. Il lui fallut honnêtement quelques secondes pour se re-saisir et trouver le courage d'aller ne serait-ce que jusque la fenêtre pour voir de qui il s'agissait. Un long soupir s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle reconnut la voiture de Maël. Elle n'avait honnêtement envie de le voir. Virginia tenait à son petit-ami, sincèrement, mais elle n'était pas en état de le voir. Elle ne voulait pas lire l'inquiétude dans ses yeux, ni même ne le voir ne serait-ce qu'esquisser un mouvement vers elle. Elle ne pourrait tout simplement pas le gérer, rien que l'idée lui donnait des frissons d'effroi. Elle finit par descendre, et ouvrir la porte. Elle évita son regard, ne souhaitant pas pouvoir y déceler quoique ce soit. Sortant de chez elle, la jeune femme prit soin de fermer la porte sans faire de bruit, et se décala sur le patio. Le regard perdu dans le vide, la jeune femme attendit de longues secondes pour prendre la parole. Il souhaitait avoir de ses nouvelles, mais que pouvait-elle dire ? Que sa vie était détruite et qu'elle se sentait tout simplement incapable de lever la tête hors de l'eau ? Non, bien évidemment que non. Il tenterait sûrement de lui dire qu'elle se trompait. Que tout finirait par aller mieux. Ou alors, il lui dirait qu'il comprenait. Mais c'était tout simplement impossible. Il ne pouvait pas la comprendre. Et il y avait beau avoir de fortes chances qu'il n'est pas tort en pensant que tout finirait par aller mieux, cela ne changeait absolument rien à ce que la jeune femme ressentait, à ce qu'elle ressentait intimement. Sans le regarder pour autant, elle dit d'une voix toute juste assez élevée pour que Maël puisse l'entendre : « On devrait en rester là, Maël. » Elle n'avait pas réfléchi à ce qu'elle allait dire lorsque les mots lui étaient sortis de la bouche. Et pourtant, cela lui semblait désormais être une évidence. Comment en aurait-il pu être autrement ? Si elle devait se concentrer sur elle-même, être en couple était tout simplement quelque chose d'impossible – et qui, accessoirement ne lui donnait absolument pas envie. Elle fit un léger pas sur le côté, comme pour lui montrer que si ils pouvaient garder un maximum de distance entre eux, elle lui en serait reconnaissante.
Revenir en haut Aller en bas
Mael Martin

My Own Private Idaho

Mael Martin

Messages : 157
Date d'inscription : 26/09/2010
Statut : Père célibataire

Curious, a bit ?
Logement : 178, Emerald Street
Relationships :

" please know that i'm here for you " (Virginia) _
MessageSujet: Re: " please know that i'm here for you " (Virginia)   " please know that i'm here for you " (Virginia) EmptyDim 3 Juil - 14:37

En venant ici, Mael était certain que les choses finiraient par tourner mal dans un sens ou dans un autre. L’agression de Virginia avait changé beaucoup de choses, et s’il tenait beaucoup à elle, il savait que l’éloignement était la meilleure solution. La seule issue pour qu’elle se rétablisse. Elle n’avait certainement pas besoin d’un homme dans sa vie. Ou du moins pas d’un homme intimement proche. Il avait songé à l’éventualité d’une rupture. Cela lui faisait mal au cœur, car au fond de lui, il était certain que leur idylle aurait pu donner naissance à quelque chose de plus sérieux. Virginia était une fille formidable qu’il était heureux d’avoir pu rencontrer. Sa vie à Ruby Creek Falls n’aurait pas été aussi merveilleuse si elle n’avait pas été là pour lui. Il ne comptait plus les agréables moments qu’ils avaient passés ensemble. Elle avait su lui redonner le sourire alors qu’il avait pratiquement perdu tout espoir de retrouve une vie normale. Elle avait sans doute fait plus pour lui qu’elle ne pourrait le soupçonner. Il était triste en songeant que leur histoire s’arrêterait sûrement ce soir, mais il savait que c’était la meilleure chose à faire pour Virginia.

Elle était mal en point, brisée, méfiante. En gros, radicalement opposée à tout ce qu’elle avait pu être auparavant. Cette fille, ce n’était sûrement pas la Virginia qu’il connaissait, celle qui l’avait emmenée dans un chalet après une journée de marche en montagne, celle qui préparait de bons petits plats alors qu’il s’endormait après une soirée de travail et qui le réconfortait par sa simple présence. Aujourd’hui, la voir lui faisait du mal. Il avait le cœur brisée de la voir aussi vulnérable et désemparée. Néanmoins, c’était son devoir d’être là pour elle après tout ce qu’elle avait fait pour lui. C’était la moindre des choses. Seulement il ne savait pas comment s’y prendre. Comment ses amis s’étaient-ils occupés de lui lorsque Julie l’avait laissé tomber avec une gamine sur les bras ? Alors qu’il était à ramasser à la petite cuillère ? Il n’en n’avait pas la moindre idée. Mais de toute façon, les circonstances étaient différentes et il savait que tout ce qu’il pourrait dire ne la feraient pas aller mieux. Il aurait voulu pouvoir tout effacer d’un revers de la main, avoir le pouvoir de lui enlever ces affreux souvenirs de la mémoire. Malheureusement, on n’était pas dans un film où tout est possible. C’était la vraie vie, avec de vrais sentiments à gérer. Avec de vraies catastrophes.

Lorsqu’il la vit sortir, il eu le sentiment que leur histoire était arrivée à sa fin. Que quoi qu’il ait pu dire ou faire, cette décision était prise, même si aucun d’entre eux ne l’avait faite. Il ne le désirait pas. Mais au fond de lui, il savait que c’était inévitable. Ses craintes furent rapidement confirmées, car à demi-mots, d’une petite voix mal assurée, elle mit un terme à leur relation. Six petits mots qui brisaient tout espoir et qui pourtant sonnaient comme l’évidence même. Auraient-ils eu un avenir ensemble, même si elle ne s’était pas fait agresser ? A présent il comprenait que non. Ils étaient trop différents, et bien que leur relation leur faisait du bien à tous les deux, elle n’était pas vouée à durer. Elle se serait ennuyée, et lui aurait eu du mal à la suivre. Si elle était formidable, elle n’en n’était pas moins impossible à gérer pour lui. Il n’avait pas son insouciance, son ouverture d’esprit, son courage. Ils étaient incompatibles, et il avait fallu entendre sa voix cassée par la douleur pour comprendre cela. Il ne comptait pas essayer de la convaincre qu’ils devaient encore se donner une chance. Qu’ils se remettraient ensemble après, quand elle irait mieux. Parce qu’il savait que rien ne serait plus jamais pareil. Et qu’elle n’irait probablement jamais réellement mieux. Il ne la connaissait pas énormément, mais suffisamment pour savoir qu’elle ferait bonne figure en toute circonstance, même si elle ne s’en remettrait jamais totalement. Elle avait trop peur que les gens s’inquiètent pour elle. C’était une de ses nombreuses qualités, ne jamais vouloir créer de soucis aux autres. Et pourtant, c’était aussi son plus grand défaut, car à force de vouloir tout traverser seule, elle finirait par se détruire à petit feu.

Il baissa les yeux, ne sachant où regarder. Il avait peur de croiser son regard éteint. Il avait peur d’y lire toute l’horreur qu’elle venait de vivre.

« Je comprends. »

Ces mots sonnaient étranges dans sa bouche. Au fond, s’il savait que c’était la seule chose à faire, il n’avait pas envie de comprendre. Il n’avait pas envie d’abandonner. Il tenait beaucoup à elle, et même s’il n’en n’aurait probablement jamais fait sa femme, il aurait voulu faire un bout de chemin avec elle à ses côtés. Elle avait su faire ressortir le meilleur de lui et il lui en serait toujours reconnaissant.

« Je voudrais que tu saches que je suis là pour toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’importe quoi, n’hésite pas. D’accord ? »

En son for intérieur, il savait qu’elle ne viendrait jamais lui demander de l’aide. Et il en était blessé. Lorsqu’Orlando avait téléphoné en pensant qu’elle était venue trouver refuge chez lui, alors qu’elle était ailleurs, introuvable, il avait senti son cœur se briser. C’était peut-être là qu’il avait pris conscience que leur histoire était vouée à un échec certain. Il comprenait qu’elle n’ait pas voulu chercher les bras de son petit-ami après avoir été agressée sexuellement. Mais il était blessé de constater qu’il n’était pas celui qui la rassurait, alors qu’elle avait pleinement joué ce rôle pour lui.

Revenir en haut Aller en bas
Virginia Callaghan

over the rainbow •• But you don't really care for music. Do you ? (Bitchy admin)

Virginia Callaghan

Messages : 1786
Date d'inscription : 19/05/2010
Age : 36
Statut : Célibataire

" please know that i'm here for you " (Virginia) _
MessageSujet: Re: " please know that i'm here for you " (Virginia)   " please know that i'm here for you " (Virginia) EmptySam 16 Juil - 15:33

La conversation venait à peine de commencer, et pourtant Virginia était d'ores et déjà épuisée, et lassée. Tenir une conversation relevait du calvaire ces derniers temps. Elle préférait, aussi étrange cela soit-il, rester enfermée seule, et sans avoir à parler à personne. Cela voulait dire repenser à l'agression, à la déchirure que cela avait provoqué en elle, à la souffrance morale comme physique, et parfois même en oublier que Tobias était arrivé avant que le pire n'arrive, mais Virginia trouvait cela toujours plus aisé que d'affronter le regard des autres. Mais il faudrait qu'elle s'y fasse à un moment ou un autre, qu'elle accepte de ressortir, et petit à petit, qu'elle mène de nouveau une vie normale. Cela ne serait pas chose aisée, naturellement. Mais ce n'était pas impossible. Du moins, elle espérait sincèrement que cela ne le soit pas. Paradoxalement, sa rupture avec Maël officialisée faisait renaître un semblant d'espoir en la jeune femme. Elle ne pouvait plus prétendre que tout redeviendrait exactement comme avant sans qu'elle ne s'en rende compte, t qu'elle pourrait tout placer derrière elle. Ce n'était pas facile, mais... cela montrait tout de même qu'elle avait encore un minimum de pouvoir sur sa vie. C'était elle qui avait prononcé les mots fatidiques, et avait pris la décision – plus ou moins, en tout cas. Les mots étaient sortis ainsi, sans aucun prélude, sans diplomatie, sans aucune mise en forme. A l'état brut, ils n'avaient probablement pas été facile à entendre. Mais c'était tout ce dont elle était capable pour le moment, et si Maël venait à le lui reprocher... elle pourrait toujours rentrer, et le laisser sur le patio. Elle fut tout de même soulagée de l'entendre dire qu'il comprenait, mais elle savait la phrase qui allait probablement suivre, et cela l'agaçait. Elle avait l'impression que les gens ne s'adressaient plus à elle que pour ça, et si ilé tait vrai qu'elle ne leur laissait pas vraiment de choix, cela n'en rendait pas la chose plus agréable. Cette fois-ci, pourtant, la jeune femme prit sur elle pour ne pas lancer une remarque cinglante dont elle avait le secret. Elle soupira, et ferma les yeux quelques instants. Il était sincère, elle en avait parfaitement conscience. Mais comment lui dire qu'elle n'irait certainement pas vers lui ? Tout d'abord, parce que il n'y avait que la présence de deux personnes qu'elle arrivait à tolérer à ses cotés pour le moment : son sauveur, Tobias, et son meilleur ami, Orlando. Ned commençait sincèrement à lui manquer, mais elle ne souhaitait pas lui imposer de la voir ainsi, même si ne pas lui donner de nouvelles n'était pas pour autant la meilleure des solutions. Deuxièmement, parce que ce n'était pas juste envers lui, et qu'il méritait mieux. C'était assez flou dans l'esprit de la jeune femme, secondaire comparé à son besoin primaire d'oublier ce qu'il s'était passé, et de trouver un endroit où elle se sentirait sauve. Mais c'était vrai, et elle était sincère en pensant ça. La jeune femme s'était sincèrement attachée à Maël, et si il était évident qu'ils n'étaient pas fait l'un pou l'autre, qu'ils n'étaient pas l'homme de sa vie, ils avaient partagé beaucoup de choses, et il aurait toujours une place particulière dans le coeur de Virginia. Cependant, il avait le droit de passer à autre chose, et Virginia ne lui imposerait pas sa présence, même si ils verraient sûrement les choses différemment. Si elle ne cessait de venir le voir dès qu'elle se sentait pas, comment pourrait-il vraiment passer à autre chose ? Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle ne prit pas la parole tout de suite, et alla s'asseoir sur les marches marquant la fin de la maison.

Elle s'éclaircit la gorge, comme pour s'assurer qu'une de ses crises de larmes n'allait pas faire son apparition alors qu'elle parlait – elle ne les contrôlait pas vraiment, et ne les voyait pas arriver la plupart du temps. « J'y penserai, c'est gentil. » dit-elle, pour le ménager. Une fois de plus, elle marqua une pause, et prit sur elle pour reprendre. « Mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée pour toi. On a tous les deux besoins de recul, pour le moment. » Elle ne savait pas réellement comment s'y prendre pour le moment ; comment faire la conversation, cela lui semblait particulièrement abstrait. Mais elle avait l'impression de devoir quelque chose au jeune français ; il méritait plus qu'une rupture à la va vite sur le pas de la porte, et d'un « au revoir et à jamais ». Il n'avait rien fait de mal au fond. Alors, prenant sur elle comme elle le pouvait, Virginia chercha ce qu'elle pourrait lui dire qu'il ne ramène pas la conversation à elle, à ce qui lui était arrivé, ou à quoique ce soit qui pouvait être lié. Hannah, bien sûr ! Cela semblait être l'hypothèse la plus sage, et la moins risquée. « Comment va Hannah ? » se lança-t-elle, le regard perdu dans le vide. Elle faisait de son mieux pour rester concentrée sur la discussion actuelle, vraiment. Mais c'était tout bonnement impossible pour la jeune femme dont l'esprit semblait vouloir toujours la ramener à cette triste nuit du mois d'avril. Elle finit par réussir plus ou moins à s'intéresser à la question, et tourna alors son visage vers Maël, attendant sa réponse, mais veillant pourtant à ne pas croiser son regard. Il fallait y aller petit à petit, et ne pas brusquer les choses, ne cessait de lui répéter le psychologue que lui avait conseillé l'hôpital. Baby steps.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé






" please know that i'm here for you " (Virginia) _
MessageSujet: Re: " please know that i'm here for you " (Virginia)   " please know that i'm here for you " (Virginia) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

" please know that i'm here for you " (Virginia)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
R U B Y C R E E K F A L L S :: TURQUOISE AVENUE :: Emerald Street-