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 « I'll be there for you when the rain starts to pour... » feat. Virginia Callaghan

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Orlando Compton

No one breaks hearts better


Orlando Compton

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« I'll be there for you when the rain starts to pour... » feat. Virginia Callaghan _
MessageSujet: « I'll be there for you when the rain starts to pour... » feat. Virginia Callaghan   « I'll be there for you when the rain starts to pour... » feat. Virginia Callaghan EmptyVen 29 Avr - 10:51

Orlando profitait de sa journée de congé en se baladant en ville. Il y régnait une atmosphère différente, car tout le monde ou presque était parti travailler. Avant qu’il ne soit embauché à l’école locale, Orlando n’avait jamais vu la ville sous cet angle-là. Il passait plutôt sa matinée au lit, à comater après avoir fait la fête jusqu’à pas d’heure et manquait donc toute cette partie de la vie de sa communauté. Les choses avaient commencé à changer quand il avait pris le rythme scolaire et à présent, à son plus grand regret, il était incapable de faire une grasse matinée au-delà de neuf heures et demie. C’était comme si son corps, une fois passé cette étape, était incapable de rester en place et il avait beau garder portes et rideaux soigneusement fermés, ses yeux étaient, eux, bel et bien ouverts. Alors il en profitait pour se lever et s’activer, plutôt que de chercher à retrouver le sommeil qui s’était définitivement envolé. Il avait fait quelques courses pour remplir son frigo puis était parti se promener, allant saluer l’une ou l’autre connaissance avant de s’arrêter à une librairie pour s’acheter des cigarettes. C’est à la sortie de la petite librairie que Tobias l’intercepta. « Orlando ! » Le musicien leva le nez, abandonnant sa bataille avec l’emballage du paquet pour chercher d’où venait l’appel. Son regard ne tarda pas à tomber sur Tobias Clearwater qui lui faisait signe depuis l’autre trottoir. Les deux garçons ne se côtoyaient pas, ni ne s’adressaient la parole. Ils n’éprouvaient l’un pour l’autre ni amitié, ni animosité mais ils ne se fréquentaient tout simplement pas. Aussi Orlando fut-il surpris de voir l’Indien lui faire signe d’attendre alors qu’il traversait la rue pour le rejoindre. Le musicien s’était arrêté, piqué par la curiosité – non pas de trouver Tobias ici, puisqu’il travaillait sur le chantier qui avait lieu en face mais tout simplement parce qu’il se demandait ce que le jeune homme pouvait bien lui vouloir. Tobias ne tarda pas à le rejoindre, juste le temps pour Orlando de sortir une cigarette et de l’allumer avant de souffler en regardant son interlocuteur franchir les derniers mètres qui les séparaient.
- Quoi de neuf, Clearwater ? s’enquit Tobias en lui proposant une cigarette que Tobias refusa poliment.
- Rien de spécial. Ça va. Toi ?
Etonné mais ne cherchant pas à entamer la conversation au-delà des banalités usuelles, Orlando haussa les épaules.
- Ça va.
- Pas plus chamboulé que ça ? l’interrogea l’Indien, les sourcils haussés, légèrement interloqué.
La question surprit Orlando. Chamboulé par quoi ? Qu’est-ce qui aurait pu arriver qui puisse déstabiliser son quotidien ? Il réfléchit un instant, pensant qu’il faisait peut-être référence à quelque chose en particulier qui lui serait sorti de la tête mais aussi loin que remonte sa réflexion, rien ne lui indiqua qu’il était censé être bouleversé par quoi que ce soit.
- Mmh, non, pourquoi, je devrais ?
Au changement d’expression de Tobias, Orlando comprit que quelque chose clochait et qu’il aurait dû être au courant. Soudainement en état d’alerte, suspicieux, il demanda :
- Qu’est-ce qu’il y a ?
La mine sombre de Tobias ne lui plut pas du tout et quand ce dernier demanda s’il avait parlé à Virginia récemment, Orlando secoua la tête.
- Je pense que tu devrais aller la voir. Ce ne sont pas mes affaires et elle va sûrement m’en vouloir mais si quelque chose était arrivé à ma sœur, je voudrais qu’on vienne me le dire.
Bien sûr, Virginia n’était pas la sœur d’Orlando, mais ils étaient une paie inséparable et il lui parut insensé que le musicien ne sache rien du drame qui avait joué un tour à sa meilleure amie ainsi que l’état dans lequel elle se trouvait actuellement.
- Wow, de quoi tu parles ? Si un truc était arrivé à Virginia, je le saurais.
Tobias lui lança un regard éloquent, celui d’un gars qui sait exactement ce qui était arrivé mais qui ne pourrait même pas mettre des mots dessus. La gravité avec laquelle Tobias le fixa donna un frisson d’horreur à Orlando.
- Qu’est-ce qu’il s’est passé, tu me fiches la frousse.
- Va la voir, Orlando. Elle est chez moi, à la réserve. Et si personne ne va la chercher pour la tirer de là, je pense qu’elle y restera un moment…


(…)


Le corps d’Orlando était au bord de l’explosion. Jamais il ne s’était senti dans un état de détresse comme celui-là. Incapable de contrôler les tremblements nerveux qui lui secouaient le corps, il roulait à toute vitesse dans les rues de Ruby Creek Falls. Peu importe qu’on lui colle une contravention au prix exorbitant, c’était comme si son pied était paralysé, il ne parvenait pas à décélérer, alors qu’il roulait au même rythme que ses pensées se heurtaient dans son esprit. Il aurait dû savoir. Il aurait dû deviner que quelque chose clochait mais Virginia étant Virginia, il avait associé ce silence radio à une nouvelle lubie de sa part. Il lui arrivait si souvent de ne pas donner nouvelles pendant plusieurs jours d’affilée parce qu’elle était focalisée sur autre chose et qu’elle savait qu’il suffisait d’un sourire mutin et d’un bisou sur la joue de son meilleur ami pour apaiser la fausse colère qui l’agitait. Orlando avait naturellement associé cet éloignement aux anciens, sans penser une seule seconde qu’il pouvait signifier que la jeune femme allait mal. Il s’en voulait comme jamais il ne s’en était voulu, raison pour laquelle, poussé par la panique et l’inconscience du danger avec lequel il roulait, il dévala les rues, les routes, s’engagea sur la nationale et sortit à la branche Wingapo. Il traversa le quartier commerçant indien sans un regard sur les côtés et suivit les panneaux qui indiquaient la direction d’Ozalee.
Il n’y était allé qu’une poignée de fois, tout au long de son existence pour la simple et bonne raison qu’il préférait l’ambiance citadine à celle de la nature. En aucun cas il n’avait quelque chose contre les occupants de la réserve. Il abandonna son véhicule à l’entrée, puisque les voitures étrangères n’étaient pas acceptées sur le sol indien et il parcourut le reste à pied, en courant de l’un à l’autre comme un possédé, demandant où résidait Tobias et quand, enfin, on lui indiqua la petite maison en bord de rivière, il courut comme un dératé jusqu’à celle-ci, se contrefichant de passer pour un fou aux yeux des Indiens. Il se jeta contre la porte et faillit se mettre à tambouriner sur celle-ci avant de se raviser. Il ignorait ce qui était arrivé à Virginia mais quelque chose dans un coin de son esprit lui indiquait qu’elle serait à fleur de peau et que l’effrayer en frappant sur le battant comme un fou furieux n’aiderait en rien. Alors, au lieu de ça, il donna quelques petits coups puis il abaissa la poignée, incapable de se contenir plus longtemps.
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Virginia Callaghan

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Virginia Callaghan

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MessageSujet: Re: « I'll be there for you when the rain starts to pour... » feat. Virginia Callaghan   « I'll be there for you when the rain starts to pour... » feat. Virginia Callaghan EmptyDim 1 Mai - 17:08

Si elle était toujours tout aussi effrayée, Virginia n'avait plus mal. Les souvenirs de cette nuit continuaient d'affluer, sans cesse, à chaque moment de la journée, et de la nuit, mais elle s'y était faite. Elle regardait désormais les faits comme si elle y était extérieure, comme si ce n'était pas à elle que tout cela était arrivée. A vrai dire, elle n'avait plus que de rares traces de l'incident. Les bleus s'étaient atténués, tout comme les griffures et autres marques du style. Cependant, les yeux cernés de bleus de la jeune femme, sa chevelure emmêlée, et relevée maladroitement, ainsi que son accoutrement trahissait le drame qui bouleversait la vie de la plus pétillante des blondes de Ruby Creek Falls – du moins, jusqu'à un peu plus de quinze jours auparavant. Elle ne faisait pas grand chose de ses journées, si ce n'était s'évertuer de préparer un repas convenable à Tobias lorsqu'il rentrait du travail. C'était la moindre des choses qu'elle pouvait faire pour lui, d'ailleurs. Il l'avait sauvé, et continuait de l'aider en la laissant se remettre tant bien que mal chez lui, sans poser de questions, et comme elle lui avait fait promettre, sans en dire mot à personne. Une seule personne avait eu de ses nouvelles, hormis ce dernier, et il s'agissait de Ned. Il vivait avec elle, et se serait sans aucun doute aperçu de son absence. Elle lui avait donc écrit, justifiant un besoin de prendre l'air, pour une disparition de quelques jours ou plus. Elle n'avait pourtant pas décroché lorsqu'il avait tenté de l'appeler, et s'était contenté de réécrire quelques jours plus tard, pour préciser que son séjour se prolongerait. Elle ne voyait pas vraiment comment sortir d'ici. Tout lui semblait hostile à l'extérieur, et la jeune femme ne trouvait rien de mieux que se cloîtrer dans chambre de Chenoa dès que Tobias recevait des invités. Elle se sentait profondément ridicule. Cela ne lui ressemblait pas. Virginia Callaghan était une femme forte, qui ne laissait pas abattre par les événements. Mais là, elle devait l'avouer, elle n'était pas assez forte. Jamais ne s'était-elle attendu à subir un tel drame, et le fait qu'il s'agisse de quelqu'un qu'elle connaissait n'aidait en rien. Alors, pour le moment, elle attendait que la terreur passe – après tous, les pleurs étaient bien passés, eux. Elle finirait par aller mieux, et retournait en ville. Il suffisait simplement qu'elle se montre patiente, que Tobias l'accepte encore un petit moment, et tout reviendrait à la normale. En tout cas, c'est ce que Ninia n'avait de cesse de se répéter lorsqu'elle avait l'impression qu'elle ne s'en sortirait jamais. Le seul semblant de réconfort qu'elle avait réussi à trouver était en le nouveau-né de Tobias. Elle ne lui avait pas vraiment posé de questions sur ce qui l'avait poussé à accepter finalement de garder cet enfant pour la simple et bonne raison qu'elle ne voulait pas qu'il se permette de questions à son égard, mais cela ne l'étonnait pas réellement. Malgré leurs différends passés, elle ne l'avait jamais vu comme quelqu'un de mauvais. Et il venait de lui prouver à quel point elle avait eu raison.

Réveillée depuis l'aube, Virginia fixait la porte, essayant de trouver le courage de sortir. Ozalee avait toujours été un endroit de paix pour elle, et c'était le seul endroit où elle ne s'était pas sentie complètement abandonnée au décès de son père. Pourtant, là, rien n'y faisait. A chaque coup sur la porte de Tobias, elle sursautait, et prenait fermement dans ses mains une batte de baseball qu'il lui avait confié pour la rassurer. A chaque coup de vent, elle se réfugiait là où on ne pouvait pas la voir. C'était ridicule, elle le savait. L'homme était désormais sous les barreaux, souffrant probablement encore des blessures que lui avait infligé Tobias. Mais elle ne voulait pas qu'on la voit comme ça, elle ne voulait pas croiser la pitié dans le regard des gens, et entendre dans son dos : « la pauvre petite... ». Elle voulait qu'on la traite normalement, et elle savait que pour ça, il fallait qu'elle donne le change. Mais elle n'y était absolument pas prête. Ainsi, quand elle entendit un poing raisonné contre la porte, elle saisit d'un geste mécanique la batte à ses côtés, et se tourna avec violence et méfiance vers la porte. Voyant la poignée s'abaisser, elle poussa un long soupir, et ferma les yeux. Il devait s'agir de Tobias. Il ne rentrait généralement pas une fois qu'il était parti pour sa journée de travail, mais peut être avait-il oublié quelque chose ? Attendant qu'il la rassure d'un ton las, comme il avait pris l'habitude de le faire en la voyant ainsi, elle ressentit la panique s'emparer d'elle en sentant simplement un regard sur elle. Elle sentit l'angoisse monter dans chacun de ses membres, et se força à ouvrir les yeux alors qu'elle reculait de plusieurs pas, sa batte à hauteur de frappe. Lorsqu'elle aperçut le visage trop familier de son meilleur ami, la batte tomba de ses mains, ne manquant pas de la faire sursauter. Elle tenta un vain sourire, et voulut ouvrir la bouche pour lancer une boutade concernant une éventuelle relation avec Tobias, mais elle restait sans voix. Qui plus est, l'inquiétude qu'elle pouvait lire sur son visage ne laissait aucun doute : il ne la croirait pas. Elle l'observa alors, un moment, cherchant quoi dire, quoi faire. Elle avait terriblement envie de sentir ses bras la protéger, mais elle craignait le contact physique. Et si elle ne s'en sentait que plus oppressée ? A la réaction qu'elle avait eu lorsque Tobias avait voulu la rassurer le soir de l'agression, elle ne préférait pas prendre ce risque... surtout pas avec Orlando. Au bout de longues secondes, peut être même minutes, elle réussit un pas vers lui, mais renonça. Quelque part, elle avait l'impression qu'il était le seul à pouvoir la protéger, à l'aider à s'en sortir. Après tout, il était celui qui la connaissait le mieux, et depuis le plus longtemps – mis à part sa mère. Mais si il échouait... elle n'était pas prête à perdre tout espoir d'une amélioration, elle qui n'y croyait déjà que trop peu. « Vas-t-en, Orlando. » réussit-elle à sortir alors que sa gorge se serrait. Elle eut un haut le coeur, et alors qu'une larme perlait sur sa joue, larme qu'elle tentait de refréner autant qu'elle le pouvait, elle précisa : « Ne dis pas un mot à Ned. » Qu'Orlando ait la moindre idée de ce qu'il avait pu se passer était déjà assez dur – elle ne voulait pas qu'il ait à vivre cela, à supporter ce qui lui était arrivé -, mais que Ned l'apprenne... c'était tout simplement inconcevable.
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