Il a toujours vécu en ville, ne connaît rien de la campagne. Quant à elle, elle a toujours vécu à Ruby Creeks et ne connaissait rien de la ville. Il ne parle pas beaucoup, juste pour se vanter; elle parle beaucoup et souvent pour rien. Il aime les relations sans avenir, elle préfère les relations de longue durée. Il est paresseux, elle est énergique. Il est bordélique, elle est plus qu'organisée. Il sait très bien cuisiner, elle pourrait empoisonner quiconque mange de ses préparations douteuses. Il roule dans une belle ferrari, elle avait pour habitude de circuler à dos d'âne. Oui, 'avait l'habitude', car elle a décidé de quitter la ferme de ses parents à sa majorité, mais a tout d'une fermière. Il aime la modernité, elle n'y comprend rien. Il déteste les animaux, elle en est gaga. Il est trilingue, elle ne parle que l'anglais. Il aime savourer un bon verre de vin (ou d'alcool), elle attrape la bouteille et la vide d'une traite. Il joue du piano, elle joue de la guitare. Il amène des filles à l'appartement pour passer la nuit avec elle, elle les vire alors qu'ils ont à peine le temps de franchir le pas de l'appartement. Il la hait, elle le déteste. Il la trouve plutôt séduisante, elle l'apprécie. Ils ne se détestent donc pas. Si, totalement. Mais ils s'aiment tout autant. Disons qu'aimer est un bien grand mot. Voilà, tout à fait.

Une nouvelle soirée chez les deux jeunes gens, plateau-télé, pizza, bières, match de foot, jusque-là rien qui ne sorte de l'ordinaire. Carmel est avachie sur le sofa, une bière à la main. Les bonnes manières? Dehors. Une fois passé le pas de la porte, c'est une toute autre jeune femme. Quoique... Elle suit tranquillement le déroulement du match quand une voix masculine, assez grave, se fait entendre. La jeune femme émet un soupir. « Je suis aussi enchanté de retrouver ma colocataire favorite. Tu commençais à me manquer. » réplique-t-il au soupir de Carmel. « Hé Holbrook! Ca te dirait de bouger ton gros derrière et d'me faire une petite place? J'vais pas regarder le match planté au milieu du séjour comme un abruti. » ajoute-t-il alors que Carmel ne lui prête aucune attention. Elle a bien plus important à faire: suivre le match. Alors elle amène de nouveau la bouteille à sa bouche et lance un coup d'œil à Damian, puis dit, tout en fixant le poste de télévision: « J'aurais bien aimé te dire que c'est réciproque, mais on m'a appris à ne pas mentir... alors je dirais que tu ne m'as pas manqué et que ta présence ne m'était pas indispensable. D'une, je n'ai pas un gros derrière comme tu dis et de deux, va voir ailleurs si j'y suis. Le sofa, j'y suis j'y reste. Et nuance, tu es un abruti. » Alors qu'elle s'apprête à avaler une énième lampée de sa bière, un coussin atterrit de plein fouet sur son visage. Quel imbécile! Le liquide se répand sur le parquet, Carmel fulmine et Damian rit aux éclats jusqu'à ce que ledit coussin ne vienne le heurter à son tour. Il émet un grognement et s'approche de Carmel. uc.

HORS-JEU ; Show us your true colors

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