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 « Well maybe it’s me and my blind optimism to blame » feat. Temperance Angermann

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Jared McConroy

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Jared McConroy

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MessageSujet: « Well maybe it’s me and my blind optimism to blame » feat. Temperance Angermann   « Well maybe it’s me and my blind optimism to blame » feat. Temperance Angermann EmptyLun 17 Jan - 14:59

Il avait d’abord cru que le sentiment de malaise qu’il ressentait se dissiperait avec le temps. Que son amour pour Frieda allait l’aider à surmonter la douleur qui s’insinuait dans chaque cellule de son corps. C’était cet élan d’affection qui l’avait rendu maladroit au moment de l’annonce. Encore aujourd’hui, il se demandait s’il aurait seulement pu se préparer à cette nouvelle et il en arrivait toujours à la même conclusion : même si on l’avait prévenu un mois à l’avance que le ciel allait lui tomber sur la tête le soir de cette sortie au bowling, il n’aurait pu taire cette impression de désespoir qui l’avait assailli au moment où les mots fatidiques avaient franchi les lèvres de sa meilleure amie. Mais à quoi s’attendait-il ? S’imaginait-il qu’elle attendrait qu’il fasse un pas vers elle, qu’elle resterait libre jusqu’à ce qu’il ose franchir ce cap qu’il était incapable de sauter, alors qu’il connaissait la jeune femme par cœur ? Bien sûr que non. Elle ignorait tout de l’amour qu’il nourrissait avec attention, secrètement, avec tout le soin qu’il aurait pu apporter à une fleur d’une fragilité inconcevable. Il savait que chaque jour qui passait était un jour où il risquait de la voir s’envoler vers d’autres horizons mais rien ne le forçait à agir, à trébucher en se déclarant avec maladresse. Elle restait sienne, souriante et toujours d’une douceur exquise. Elle était toujours aussi proche, toujours aussi fidèle et c’est peut-être ce qui l’avait aveuglé. Car que dire, à présent ? Il ne l’avait pas vu venir. Il ignorait qu’elle voyait quelqu’un. Il savait qu’entre elle et Casey, c’était ambigu, mais il n’avait rien pressenti, rien qui ait changé et pourtant, tout avait basculé. Instinctivement, il avait pensé que sa naïveté l’avait ébloui et que la relation entre Casey et Frieda n’était pas aussi innocente qu’il ne le pensait. Puis il avait réalisé qu’il ne s’agissait même pas de Casey.
Alors qui ?
Qui. En réalité, cela lui était égal. Avec son charme naturel, son caractère adorable et son sourire craquant, il n’était pas étonnant que Frieda ait un succès auprès de la gente masculine et Jared gardait son secret bien au chaud parce qu’il craignait justement que le dévoiler ne lui apporterait qu’une chose : la perte de sa meilleure amie. Pas un instant il ne lui était venu à l’esprit que mettre les choses au clair pourraient lui être bénéfique. De son point de vue, il ne pouvait pas concevoir que Frieda le voit autrement que comme un ami. C’est justement parce que leur relation était précieuse qu’il ne ferait rien pour la mettre en péril et maintenant qu’il avait le cœur déchiré, que la blessure semblait s’ouvrir davantage à chaque fois qu’il voyait le ventre de Frieda s’arrondir, il ne savait plus où il en était. Il ignorait même si son cœur tiendrait jusqu’au bout de cette grossesse tant il voulait être la personne idéale en qui elle pouvait avoir confiance tout en tâchant de garder ses sentiments pour lui. Jamais il n’avait vécu pareille épreuve et s’il redoutait cette naissance et ce qu’elle impliquerait, il l’attendait également comme une délivrance. Qu’elle le garde ou non, l’enfant serait là, il ne pourrait pas faire autrement que d’agir en conséquence. Tant pis pour son cœur meurtri, tant pis pour lui. C’était en grande partie sa faute s’ils en étaient arrivés là, s’il s’était déclaré et qu’elle avait gentiment refusé cet amour, il n’aurait eu qu’à l’accepter et panser ses plaies. A présent, il avait l’impression que l’occasion lui était définitivement passée sous le nez et qu’il devrait à jamais taire son envie de la serrer contre lui, d’embrasser sa peau douce et de glisser ses doigts entre les siens.
Le seul avantage que cet ouragan avait apporté dans son sillage, c’était bien le fait que Jared n’avait plus le cœur à faire grand-chose d’autre que de rattraper le retard qu’il avait accumulé cet été. En quelques semaines de temps, il avait accompli une bonne partie de la paperasse qu’il avait tant délaissée jusque-là et il travaillait à présent sur les véhicules les plus urgents. Il se doutait bien que son éloignement devait être perçu comme une trahison ou une déception mais Jared ne pouvait tout simplement plus se balader dans le centre ville sans que quelqu’un l’aborde pour critiquer ou encenser le corps métamorphosé de sa meilleure amie. Quelqu’un avait même été jusqu’à le féliciter et il avait tourné les talons, plus pour fuir cette situation gênante que parce qu’il était énervé. Sa mère lui avait soufflé d’être franc avec Frieda, de lui dire ce qui lui pesait sur le cœur mais comment aurait-il pu, en sachant ce qu’elle traversait déjà ? Il n’allait certainement pas l’accabler davantage, la faire culpabiliser pour quelque chose qu’elle n’avait pas fait. Ce qu’il ne parvenait pas à cerner, par contre, c’était l’origine des tremblements nerveux qui le traversaient dès qu’il avait le malheur de se repasser les événements des dernières semaines. Fureur ? Profonde déception ? Etait-ce son cœur brisé qui résonnait comme ça dans tout son corps ? Une chose était certaine : il ne supportait pas ces émotions, il ne supportait pas d’être en proie à quelque chose d’aussi incontrôlable et s’il n’élevait pas la voix, un regard suffisait souvent pour faire passer le message. Aussi l’avait-on rapidement laissé tranquille. Sa mère ne tentait pas d’en rajouter, elle ne cherchait pas à le consoler à sa manière et s’il savait que c’était maladroit, il la savait sincère. Elle appréciait beaucoup Frieda mais elle n’avait jamais compris que son fils et elle ne soient pas en couple. Ils auraient formé le plus adorable des couples, se plaisait-elle à dire. La seule raison pour laquelle elle n’avait jamais rien suggéré à la jolie blonde, c’était bien parce que son fils le lui avait fait promettre, sinon il y aurait longtemps qu’elle aurait mis son grain de sel en parlant entre quatre yeux avec la jeune femme.
Le téléphone avait sonné à plusieurs reprises ce jour-là et il l’avait sciemment ignoré. Il était d’humeur particulièrement maussade et il n’avait pas envie d’entendre sa mère essayer de le dérider. Dieu sait si elle essayait, pourtant. Et quand il entendit des pas résonner dans le garage, il émit un soupir sonore avant de se redresser, heurtant une barre métallique au passage.

« Aouch ! » souffla-t-il en plaquant sa paume contre l’endroit douloureux, grimaçant, avant de se redresser, s’attendant à voir le ventre rebondi de Frieda pour en réalité découvrir sa cousine. « Hey ! Qu’est-ce que tu fais dans les parages ? »

Temperance et Jared avaient beau ne pas être les cousins les plus proches au monde, il y avait une réelle bonne entente entre eux et s’il était toujours surpris de ses visites inopinées, il n’en était pas moins content de voir un visage qui ne scruterait pas le chagrin dans ses yeux chocolat.
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Temperance Angermann

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MessageSujet: Re: « Well maybe it’s me and my blind optimism to blame » feat. Temperance Angermann   « Well maybe it’s me and my blind optimism to blame » feat. Temperance Angermann EmptySam 12 Fév - 11:03

Temperance n'avait jamais été particulièrement proche de sa famille. Elle appréciait chacun de ses membres, et s'entendait même parfaitement avec 99% d'entre eux. Cependant, elle n'avait pas d'atomes crochus particuliers avec l'un d'entre eux, à l'exception de Jared McConroy. Ces derniers n'étaient pas proches, bien au contraire. Ils se voyaient cinq, six fois l'an alors même qu'ils vivaient dans la même ville depuis plusieurs années, maintenant. Mais lorsque quelque chose s'abattait sur l'un, l'autre savait se montrer présent, et d'une aide précieuse. C'était certes une relation particulière pour des gens sensés être de la même famille, mais l'affection qu'il se portait était sincère, et cela leur convenait très bien ainsi. Temperance n'oublierait jamais combien il avait été présent lorsque Daniel l'avait quitté, et si il n'avait su apaiser sa peine – pour la simple et bonne raison que c'était impossible -, elle avait été heureuse de pouvoir se reposer sur son épaule de temps à autre. Et elle mentirait si elle disait qu'elle ne s'estimait pas redevable. Et, apparemment, l'heure était venue à laquelle elle pourrait remercier Jared comme il se doit. La jeune femme n'avait pas revu son cousin depuis les fêtes de Thanksgiving, et pourtant les choses avaient beaucoup changer pour ce dernier. En effet, sa meilleure amie était tombée enceinte, et Temperance ne pouvait qu'imaginer combien cela lui pesait. Ce n'était un secret pour personne que Jared était fou d'elle, et Temperance ne voyait sincèrement pas comment Frieda ne pouvait rien voir. Oh, Temperance n'avait aucune intention de s'en mêler, bien au contraire. Si elle avait toujours été une fonceuse dans sa propre vie, et faisait tout pour obtenir ce qu'elle désirait, elle avait également parfaitement conscience que tout le monde n'agissait pas ainsi, et que pousser Jared a avoué ses sentiments à Frieda ne servirait à rien. Ce n'était d'ailleurs pas nécessairement le bon moment. Cependant, la jeune femme souhaitait tout de même rendre visite à son cousin, histoire de voir comment il se portait, et si il avait besoin de parler, ou plus simplement, qu'on lui change les idées. En somme, elle ne souhaitait pas le laisser seul, sachant pertinemment que la seule personne à qui il aurait probablement réellement envie de parler était Frieda, et que c'était pour ainsi dire impossible. Après avoir déposé Adrian à l'école après sa pause déjeuner, la jeune femme avait directement pris la route vers Amethyst Mews pour se rendre au garage. Elle était à peu près certaine de l'y trouver, un jour de semaine, et quand bien même il serait sûrement entrain de travail, cela ne les empêcherait pas de discuter. Temperance avait de toute façon eu l'occasion d'apprendre quelques trucs vis à vis des voitures puisqu'elle partageait la passion de son cousin à ce niveau. Elle ne pouvait pas se considérer comme professionnelle, et ne connaissait d'ailleurs pas tous les modèles de voiture, mais elle pourrait au moins passer les outils à son cousin.

Elle ne peut s'empêcher de laisser un léger rire lorsqu'elle entendit Jared se cogner contre une barre métallique. Il devait vraiment avoir la tête ailleurs – et elle ne pouvait le lui reprocher. Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever, passant outre le fait qu'elle aurait probablement les mains pleines de graisse après ça, et le salua à son tour. « Rien de spécial, je venais rendre visite au meilleur garagiste du coin. » dit-elle en s'essuyant les mains sur un torchon qui trainait. « Je suis particulièrement tentée par une randonnée ce week-end, et je me demandais si ça te tentait de te joindre à moi ? » Le plus honnêtement du monde, en temps normal, Temperance se serait tournée vers Christopher si une telle envie s'emparait d'elle. Ces derniers s'étaient beaucoup rapprochés ces derniers temps, et elle devait avouer apprécier tout particulièrement les moments qu'elle passait en sa compagnie. Elle se sentait... revivre. Mais Tempe avait parfaitement conscience que son cousin avait besoin de se changer les idées, peut être même de discuter de tout ce qui lui arrivait. Et elle tenait à être là pour lui. Parce qu'elle se sentait redevable de tout ce qu'il lui avait apporté lorsque son mari était décédé, oui, mais pas uniquement. Jared McConroy était quelqu'un de foncièrement bon qui avait le coeur sur la main. Il mettait toujours en avant le bien des autres, ayant peut être même un peu trop tendance à s'effacer, et il ne faisait aucun doute aux yeux de son ainée qu'il agissait sans aucun doute de la même façon ici. Il devait s'occuper de Frieda comme si c'était la chose la plus naturelle au monde, lui dissimulant autant qu'il le pouvait combien la situation le faisait souffrir, et si pour une fois, il voulait être celui qui se reposerait sur quelqu'un, Temperance serait ravie d'être cette épaule. Elle ne s'était jamais retrouvée dans une telle situation, et si elle avait vécu des choses tout aussi difficiles, peut être plus, cela n'enlevait rien à ses yeux à la peine de son cousin. La mère de ce dernier pouvait d'ailleurs en témoigner. Il n'était plus exactement le même depuis qu'il avait appris la grossesse de Frieda, il avait perdu de son éclat selon cette dernière, et elle ne savait pas comment changer les idées de son fils. C'était inquiète qu'elle avait contacté la jeune maman pour lui demander d'intervenir, mais ce n'était pas ce qui poussait Temperance à être là. Elle avait, en effet, d'abord penser que Jared avait besoin de passer du temps seul, d'accepter ce qu'il se passait, et que les choses s'arrangeraient. Mais ce dernier se faisait de moins en moins présent en ville, et si ceux qui avaient besoin de voir leur voiture réparée rapidement en étaient ravi, Temperance craignait le moment où Jared ne supporterait plus le poids qui pesait désormais sur ses épaules, et craquerait. Elle ne souhaitait pas qu'il soit seul dans un tel moment, elle ne souhaitait pas le regarder se renfermer. Aussi peu proches qu'ils soient, il n'en restait pas moins son cousin, celui avec qui elle avait partagé tant d'éclats de rire.

ohoh, on ne peut pas dire que ce soit brillant --'
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Jared McConroy

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MessageSujet: Re: « Well maybe it’s me and my blind optimism to blame » feat. Temperance Angermann   « Well maybe it’s me and my blind optimism to blame » feat. Temperance Angermann EmptyJeu 14 Avr - 9:34

Jared n’avait jamais été un garçon très prompt à montrer ses sentiments. Même dans son enfance, il calfeutrait le moindre signe de faiblesse derrière un mutisme inébranlable. Il ne se mettait pas en colère, n’avait que très rarement ressenti cette forme de trouble exacerbée. Mais quand il était frustré au point d’en avoir la gorge tellement nouée que c’en devenait douloureux, alors les larmes parlaient pour lui, roulant sur ses joues blêmes, abandonnant son regard fixe pour s’évaporer sur sa peau douce ou s’imprégner dans son t-shirt, en glissant de son menton. En grandissant, il avait appris à maitriser ce qui le taraudait, mais il ne l’exprimait toujours pas. Il fallait bien le connaitre pour détecter le moindre signe de courroux ou de déception chez lui car il semblait toujours d’humeur égale, ni très souriant, ni de mauvaise humeur. Il n’avait jamais beaucoup parlé, mais il avait toujours accordé son affection sans réfléchir et même s’il avait une façon étrange de le montrer, les gens savaient qu’il tenait à eux. Avec Frieda, ça n’avait pas été très différent, à part qu’elle avait cherché à le faire sortir de sa coquille et si elle n’y était pas réellement parvenue lorsqu’ils se baladaient en ville, elle avait accompli un véritable exploit en le déridant et en le faisait parler plus que ce qu’il n’avait jamais fait en dix-sept années d’existence sans elle. C’est sans grande surprise qu’il était tombé amoureux d’un rayon de soleil tel que celui-là. Comment en aurait-il pu être autrement quand elle le regardait, lui souriait, même si c’était que l’ébauche d’un sourire, éclatait de rire, un rire magnifique et communicatif. Comment aurait-il pu résister quand elle le prenait par le bras lors de leurs balades, lorsqu’elle amenait des films pour lui faire découvrir un univers qui lui était étranger ? Leur amitié n’avait eu de cesse de devenir plus forte, indestructible et il ne pensait pas pouvoir souffrir de celle-ci jusqu’à ce qu’il découvre qu’il n’oserait jamais lui avouer ses sentiments. Et, en un sens, il avait rapidement fait le deuil de cette incapacité à s’exprimer, à même essayer de lui faire comprendre par des petites attentions ou gestes révélateurs. Mais quand les choses avaient commencé à se compliquer, quand il l’avait vue se rapprocher de Casey, son cœur s’était froissé, puis fissuré puis brisé. Pas parce qu’elle en aimait un autre, parce qu’à vrai dire, Casey était bel homme, et c’était quelqu’un de bien, même si Jared ne pouvait pas affirmer être proche de lui. Il le connaissait principalement par l’intermédiaire de sa meilleure amie et ça s’arrêtait là. Mais peut-être que c’était dû au fait que, malgré tout, malgré l’évidence que rien ne pourrait naitre de leur relation s’il ne disait rien, malgré son attachement pour Casey, il avait toujours nourri le secret espoir qu’elle reviendrait toujours vers lui. Qu’elle aurait beau avoir des copains pendant des années, c’est vers lui que son cœur reviendrait systématiquement. Et en apprenant qu’elle était enceinte, son monde avait basculé. Il avait l’impression de s’être ratatiné et, même si c’était idiot, que tout espoir s’était envolé. Comment faire, après cela, pour garder la face, même pour un expert du camouflage tel que Jared ? Impossible. Voilà tout. Et tout le monde savait, tout le monde voyait, sauf la principale intéressée qui devait se méprendre sur la raison du chagrin qui ravageait Jared et qui le réduisait au silence.

Le jeune homme émit un petit rire en se massant la tempe avant d’accepter la main tendue. Il retrouva sa hauteur, surplombant sa cousine d’une bonne tête et il essuya machinalement ses mains sales sur son bleu de travail, grimaçant d’un air désolé en voyant la paume souillée de Temperance. « Je venais rendre visite au meilleur garagiste du coin » déclara-t-elle sur un ton espiègle qui fit sourire son cousin. « Je suis particulièrement tentée par une randonnée, ce week-end, et je me demandais si ça te tentait de te joindre à moi ? »
Jared s’était dirigé vers l’évier et avait entreprit de laver ses bras, savonnant sa peau tachée avec concentration avant de passer ses avant-bras sous le jet d’eau froide. Il se redressa en entendant la proposition de la jeune femme et, aussitôt, une lueur vint éclairer son visage éteint depuis quelques semaines. La randonnée avait toujours été une de ses activités favorites. Ça et tout ce qui touchait à un sport d’adrénaline. Heureusement pour lui, il était né dans un petit coin de paradis puisque les montagnes leur offraient une panoplie de loisirs étendue et les balades dans les sentiers escarpés étaient l’un de ses sports favoris. Il avait hâte qu’Adrian soit en âge de partir camper, il était certain qu’il jouerait le rôle de l’oncle taciturne à la perfection, surtout se sachant étonnamment loquace lorsqu’il s’agissait de commenter la nature magnifique qui les environnait.

« Ce serait avec plaisir, oui » répondit-il. « Tu veux boire quelque chose ? »

Il alla chercher deux canettes dans son petit frigo et revint vers sa cousine, s’installant sur un plan de travail, les jambes ballantes, à défaut d’avoir une table des chaises pour s’asseoir à leur aise. Il tapota l’espace libre à côté de lui et ajouta :

« Depuis combien de temps on n’a pas fait ça ? Des années, non ? » Et pour cause, c’est avec Frieda qu’il avait passé le plus clair de son temps, depuis qu’il l’avait rencontrée. Même s’il n’était pas vraiment parti souvent à l’aventure avec Temperance, cela lui avait fait bizarre de changer de compagnie. « Parfois je nous vois partir avec Adrian comme quand je partais avec mes parents. On faisait des randonnées d’une journée et je finissais dans mon lit, épuisé, rêvant aux baignades que j’avais faites et aux plongeons des rochers… » Il sembla réaliser qu’il se montrait étrangement bavard parce qu’il ajouta simplement, au lieu d’expliquer combien de fois il avait failli se fracasser le crâne en glissant sur la mousse : « Mmmh, ça doit faire quelques semaines que je n’ai plus rien fait, mes muscles commencent à me démanger. »

Comment partir, en effet, avec une meilleure amie enceinte, à qui il ne valait mieux pas faire faire des choses trop dangereuses ? Finis les descentes de rivières bouillantes, finis les balades en moto. Leur vie tournait à présent autour d’un petit être à venir.
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Temperance Angermann

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MessageSujet: Re: « Well maybe it’s me and my blind optimism to blame » feat. Temperance Angermann   « Well maybe it’s me and my blind optimism to blame » feat. Temperance Angermann EmptyMar 26 Avr - 20:26

Temperance acquiesça lorsque Jared lui propose de boire quelque chose. Elle lui laissa choisir ce qu'il offrirait – elle n'était pas vraiment difficile. S'asseyant à ses côtés, elle fut ravie de voir son sourire s'illuminer lorsqu'il parla de la randonnée. Il est vrai qu'ils avaient pendant une courte période pris l'habitude de faire des randonnées ensemble – parfois en compagnie de Daniel - , profitant de leur esprit d'aventure, et de l'affection qu'ils se portaient réciproquement. Evidemment, cela n'avait pas fait d'eux les meilleurs amis du monde, et ils avaient passé plus de temps à assouvir leur soif d'aventures en compagnie d'autres personnes, mais cela avait pourtant donné lieu à des discussions passionnées sur ce qu'ils avaient fait, ou souhaité faire à l'avenir. Les rares fois où ils étaient partis ensemble les avait pourtant rapproché d'une certaine manière. L'adrénaline, la sensation de paix intérieur... Une fois que l'on partage cela avec quelqu'un, on est à tout jamais lié à la personne, d'une certaine manière en tout cas. Mais tous deux avaient trouvé d'autres partenaires d'aventure, et petit à petit, leurs rencontres avaient diminué jusqu'à totalement disparaître. Jusqu'à maintenant, en tout cas. « Parfois je nous vois partir avec Adrian comme quand je partais avec mes parents. On faisait des randonnées d’une journée et je finissais dans mon lit, épuisé, rêvant aux baignades que j’avais faites et aux plongeons des rochers… » La jeune femme détourna légèrement la tête. L'idée que Jared pense à ce genre de choses ne lui déplaisait pas – au contraire, il ferait un oncle excellent, elle n'en doutait pas. Mais comme il le disait, c'est avec ses parents que Jared était parti en randonnée, et c'est ce que Tempe aurait souhaité pour son fils. Mais c'était évidemment impossible, aussi difficile que ce soit admettre pour la jeune femme encore à l'heure actuelle. Elle faisait de son mieux pour faire découvrir à son bambin, l'homme de sa vie, les joies de la marche en montagne, et un petit peu du reste, mais une part d'elle craignait toujours qu'il lui arrive quelque chose – il était d'ailleurs hors de question qu'il plonge d'un rocher quelconque, c'était bien trop dangereux... Après tout, c'était ainsi que son père s'était tuée. Elle ne répondit donc pas tout de suite, laissant ses pensées accaparer tout son esprit, le sourire bienveillant de Daniel se dessinant devant ses yeux. Mais rapidement la voix de Jared la fit sortir de son songe, et dame Angermann lui en fut reconnaissante. Si elle commençait à se lancer de ce genre de réflexion, elle finirait en larmes, et elle était ici pour s'occuper de Jared. Après tout, hormis quelques moments de mélancolie, Temperance était parfaitement heureuse.

Elle observa attentivement le visage de Jared durant quelques secondes après qu'il est précisé qu'il ne faisait rien en ce moment. Il n'avait pas réellement besoin de la préciser – sa compagne d'aventure avait toujours été Frieda, et puisqu'elle était enceinte, il se serait avéré dangereux qu'elle ne dévale les pentes avec un ventre pareil. Mais ce n'était pas tant les muscles qui démangeaient son cousin qui inquiétait Temperance, mais plutôt son état d'esprit. Tout le monde, sauf miss Ellerby elle-même, savait pertinemment que Jared n'avait d'yeux que pour elle. Il était alors évident que cette grossesse devait faire énormément de mal au jeune homme, d'autant plus qu'elle semblait s'être entiché d'un autre. Décidément, pour un peu, on aurait pu croire que le ciel avait décidé de déployer ses foudres contre son cousin. Elle décida de ne pas commenter la partie où Adrian était sensé sauter de rochers – Jared pourrait l'emmener en randonnée tant qu'il le désirerait, il devrait attendre que son « neveu » grandisse pour l'emmener faire les mêmes bêtises que sa mère quand elle était plus jeune – et en évitant les rochers les plus hauts de préférence, mais Tempérance était réaliste, et ne comptait pas vraiment dessus. « J'imagine, oui. Frieda doit plus avoir envie de se reposer sur son canapé que de parcourir les montagnes d'Idaho ! » Elle n'avait aucune intention de le questionner directement – elle savait pertinemment que cela serait inutile. Jared ne parlerait que si il en avait envie, ou en ressentait le besoin, et Temperance savait combien parfois garder le silence pouvait avoir quelque chose de réconfortant. De toute façon, le jeune homme semblait d'humeur bavarde, ce qui ne faisait pas que montrer combien la présence de Frieda lui manquait, tant en tant que meilleure amie, que parce qu'elle était probablement l'une des seules à qui il parlait réellement – hormis sa mère. Elle s'enquit donc aussi sincèrement que naturellement de la façon dont se passait la grossesse de la jeune femme. Evidemment, cela l'amenait à prendre des nouvelles de Jared, et la façon dont il vivait la situation actuelle, mais elle savait également que la façon dont la jolie blonde vivait la grossesse importait également au jeune homme. Mieux elle se passait, moins le poids sur les épaules de Jared était lourd. « Alors, comment ça se passe ? Le bébé grandit bien ? » Temperance comprenait parfaitement que Frieda ne se sente pas prête à garder si jeune un enfant qu'elle n'avait pas édsiré, et avec quelqu'un qui était quasiment un inconnu pour celle-ci. Mais elle était pourtant certaine que la jeune femme s'était habituée à ce petit être qui grandissait en elle, et peut être même s'y était-elle attachée. En tout cas, puisqu'elle était passée par là, elle savait que toute femme enceinte avait tendance à fermer un minimum les yeux sur ce qu'elle faisait passer à son entourage – parfois volontairement, parfois parce qu'elle ne pouvait rien faire. Et connaissant Jared, il ne dirait rien à Frieda du mal qu'elle lui faisait. Mais peut être se sentirait-il assez à l'aise avec sa cousine pour s'appuyer ne serait-ce qu'un peu sur ses épaules, et abandonner un peu de sa peine, avant de pouvoir mieux respirer.
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