R U B Y C R E E K F A L L S
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 (tobias) The hero saving lives in the dark.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Virginia Callaghan

over the rainbow •• But you don't really care for music. Do you ? (Bitchy admin)

Virginia Callaghan

Messages : 1786
Date d'inscription : 19/05/2010
Age : 36
Statut : Célibataire

(tobias) The hero saving lives in the dark. _
MessageSujet: (tobias) The hero saving lives in the dark.   (tobias) The hero saving lives in the dark. EmptyDim 10 Avr - 22:08

(tobias) The hero saving lives in the dark. 30tqjkl (tobias) The hero saving lives in the dark. Iconmi14
(c) bazzart

C'était une bonne journée. Tout s'était déroulé comme prévu sur le papier, sans aucun empêchement, sans aucun embouteillage, sans aucun décalage. La journée était parfaite, presque. Ned s'était réveillé, tout seul, et pas en retard contrairement à ses mauvaises habitudes. Il s'était montré d'une excellente humeur, et Virginia n'avait pas hésité à lui demander si il y avait une fille sous roche, d'humeur taquine. Les clients au travail avaient été étrangement agréables, et patients, et elle avait passé une excellente après-midi à s'occuper d'Hannah avant d'être rejointe par Mael. Quant à sa mère, qui semblait aller mieux ces derniers temps, elle l'avait appelé dans la matinée pour la prévenir qu'elle allait faire un tour, et qu'elle ne reviendrait qu'en début de soirée. Aucun nuage ne venait donc encombrer le ciel de Virginia, puisqu'elle avait même prévu de passer la soirée avec Orlando, à qui elle avait prévu de faire écouter son album qu'elle avait enregistré en cachette. Plus elle avançait ces derniers mois, et plus la jeune femme voyait sa vie, et elle-même évoluer, positivement. Plus que ça, elle se sentait changée, et son changement de couleur de cheveux n'en était que le signe extérieur. Elle était plus calme, plus sereine. La jeune femme sortait moins, et si elle sortait, c'était de plus en plus en compagnie de Maël. Elle se sentait sincèrement bien en sa compagnie, et elle ne pensait d'ailleurs plus à Jaden que lorsqu'il lui arrivait de le croiser en ville. Tout semblait être parfait, comme si elle suivait la destinée qui lui était choisi. Evidemment, une part de Virginia voulait plus. Elle pensait sincèrement être amoureuse de Mael, mais ce n'était pas non plus la passion folle, et passer plusieurs jours sans le voir ne lui posait réellement pas problème – même si elle appréciait leurs retrouvailles. Elle aimait son coté assagi, mais son coté impétueux, imprévisible lui manquait quelque peu. Elle avait tendance d'avoir pris quelques années en quelques mois. Mais elle avait voulu mettre toutes les chances du coté de sa relation avec Mael et puisqu'il avait une famille, c'était les efforts qu'elle avait du faire. Elle ne les regrettait pas ; absolument pas. Elle restait indépendante, et Maël, adorable qu'il était, comprenait parfaitement, pour donner quelques exemples, sa relation avec Orlando, tout comme son besoin compulsif de toujours contrôler la situation dans laquelle elle se trouvait.
Et, souvent, le soir avant de se coucher, c'était avec un sourire aux lèvres que Virginia pensait que si son enfance et son adolescence avait ressemblé à un cauchemar par moment, cela n'en avait été que partie remise. Elle était chanceuse, tellement chanceuse.

Elle quitta son petit-ami sur les coups de 19h afin de se préparer pour le show quotidien au Dukes, et sa soirée avec Orlando. Il n'y avait rien de particulier de prévu, elle ne l'avait pas appelé pour le prévenir. Il n'y avait pas besoin de cela entre eux, au contraire. C'est d'ailleurs la bouche en coeur que la demoiselle pénétra dans les coulisses et annonça sans cérémonie à son meilleur ami qu'ellle comptait bien passer la nuit avec lui. Un sourire, une taquinerie sur la capacité de Maël à combler la jeune femme au lit, et une embrassade. Et puis, les derniers arrangements sont vérifiés, notamment sur la playlist du soir. Un rapide baiser, des chamailleries, et il est déjà temps d'entrer sur scène.

(…)


Une main sur le dos du jeune homme, Virginia se glisse sur la pointe des pieds pour susurrer quelques mots à son meilleur ami. « Je suppose que ça t'arrange si je décale notre cinq à sept à demain ? Je ne voudrais pas que tu penses à la demoiselle dont tu n'arrives pas à détacher le regard pendant qu'on est ensemble. » Elle dépose un rapide baiser sur sa joue, entorse à leur habitude de s'embrasser comme des amoureux de longue date, pour ne pas ruiner les chances d'Orlando. Un rapide salut à Alastor, et la jeune femme quitte l'établissement. Elle remarque rapidement qu'un homme d'une trentaine d'années part en même temps qu'elle, mais n'y fait pas plus attention que ça. Vérifiant une dernière fois qu'elle a bien ses clés, et son téléphone, la brunette prend la direction de Amethyst Mews, à pied puisqu'elle a prêté sa voiture - qu'elle considère comme la voiture de la famille plus que la sienne - à son frère pour la soirée. Evidemment, l'idée de le déranger lui traverse l'esprit, mais son instinct maternel reprend rapidement le dessus. « Il est jeune, qu'il profite. » dit-elle à voix basse pour elle-même.

La nuit noire embrasse la ville, et bientôt Virginia n'y voit plus grand chose, les lampadaires s'arrêtant après le centre ville, et ne réapparaissant que dans les quartiers résidentiels. Pourtant, c'est une sensation de sécurité qu'à la jeune femme, comme à chaque fois qu'elle rentre à pied à une telle heure. Mais rapidement, une voix raisonne au loin, l'interpellant, et c'est méfiante que la belle se retourne. Elle connaît quasiment tous les habitants de la ville, au moins de vue, et celle-ci est réputée pour avoir un taux de criminalité particulièrement bas, mais les sens de la jeune femme se mettent pourtant automatiquement en éveil. Inconsciemment, les gestes de défense qu'elle apprend au Taekwondo défilent dans son esprit, juste au cas où. Mais elle reconnaît rapidement la voix, et se détend. Il ne s'agit que de l'un des infirmiers de l'hôpital, avec qui elle s'était bien entendue lors de la rééducation de son épaule. Une chance : elle n'aura peut être pas à faire la route seule. « Barry ! Tu m'as fait peur. » Le sourire revenu sur son visage, la jeune femme ne remarque pas le regard du jeune homme qui n'est autre que celui d'un prédateur sur sa proie. Quand il approche son visage du sien, Virginia prend ça pour une tentative provoquée par l'alcool, et lui répond, amusée. « Tu sais que je suis avec quelqu'un. Et.. comment s'appelle-t-elle cette infirmière qui te plaisait ? C'est elle que tu devrais embrasser. » Un léger coup de coude dans les côtes de ce dernier, et la jeune femme attrape le bras du jeune homme dans un geste d'amitié. Peut-être aurait-elle évité le sujet si elle avait su que Clara, l'infirmière dont elle est incapable de se souvenir du nom, avait repoussé les avances du fameux Barry en se moquant ouvertement de lui. Virginia n'a de toute façon pas le temps de lui demander comment cela se passe avec elle qu'elle se retrouve à terre, sans comprendre ce qu'il se passe. Sous le choc, elle passe la main sur sa joue pour essuyer ce qu'elle pense être de la pluie avant de se rendre compte qu'il s'agit de sang. Et là, tout s'enchaîne sans qu'elle n'ose réagir. Comme paralysée, incapable de frapper comme elle l'a si souvent fait aux entraînements, ou même de crier, elle tente d'empêcher Barry de fourrer sa langue dans sa bouche.

Mais le mordre ne fait qu'accentuer sa rage, et il se montre plus violent, lui hurlant de se laisser faire, et lui assénant plusieurs coups de poings. Alors Virginia finit par s'immobiliser. Pas pour obéir. Mais pour réfléchir. Elle est en proie à la panique, et n'arrive pas à réfléchir. Tout lui crie de fuir, mais elle ne trouve pas d'occasion. Sa tête tourne ; elle est à moitié assommée par les coups qu'elle vient de recevoir. Puisque Barry s'évertue à vouloir passer ses mains sous ses vêtements, elle sait parfaitement ce qui va arriver par la suite. Elle doit trouver un échappatoire, guetter le moindre moment de faiblesse du jeune homme pour courir à toutes jambes aussi loin qu'elle le pourra. Retourner en ville ou vers Amesthyst Mews ? Elle essaie de se rappeler duquel de ses deux lieus est le plus près, mais elle est incapable de se concentrer avec ses mains qui violent son intimité, ignorant ses sanglots, et ses cris étouffés. Une montée de rage la réveille, d'une certaine façon, et elle arrive désormais à bouger ses muscles pour le frapper, tenter de l'affaiblir par coups de genoux, mais il ajuste sa position, et Virginia ne peut désormais plus bouger du tout. Il est plus grand, plus fort qu'elle et elle est à sa merci. Il n'y a rien qu'elle puisse faire. Aucune voiture ne passe, il est trop tôt pour les fêtards et trop tard pour ceux qui travaillent le lendemain.

Persuadée qu'elle n'échappera pas à son sort, elle tente de suivre les conseils des films. Se concentrer sur autre chose pour oublier les lèvres qui parcourent criminellement son corps, et le fait que sa petite culotte vienne d'être arraché. Mais c'est impossible. Tout la ramène à la réalité, et Barry le premier qui lui assure qu'elle va aimer ça. Alors, elle se met à prier. Prier pour que quelqu'un passe, ou qu'au moins elle s'évanouisse. « Tu es si belle en brune... et cette robe... » Un énième sanglot parcoure le corps de la jeune femme, et c'est un cri de détresse qui s'échappe de ses lèvres ; pourquoi, mais pourquoi est-elle si féminine ? Dans une pensée idiote, dénuée de sens, elle se promet de ne désormais plus acheter que des jeans. Elle supplie, encore et encore. Elle ne s'énervera pas, ne dit rien, pourvu qu'il arrête, il faut qu'il arrête. Mais c'est inutile, et alors qu'elle le voit descendre son pantalon, une montée de rage arrive, et la pousse à le menacer. « Je te tuerai, si tu me touches. Je te jure que je te tuerai. » Mais c'est d'un pathétisme qui l'empêche d'être convaincante. Son visage est humide tant du sang que des larmes, et sa voix s'est brisée sur la fin. « Tu en seras incapable. Je vais te briser. Me faire du bien à t'en faire du mal. » Elle ferme les yeux. Inutile, elle est déjà brisée. Et il peut s'en féliciter. Elle ferme les yeux un peu plus fort, et prie pour qu'il en finisse au plus vite, puisqu'elle n'a d'autres choix. Elle met quelques minutes à réaliser qu'elle n'a plus son poids sur elle, et que ce sont d'autres sons qui proviennent de l'endroit où il se trouvait. Elle ne les reconnaît pas, ne cherche pas à les reconnaître. Tout ce qu'elle y voit, c'est une possibilité de s'échapper. Et tant pis si elle a du mal à se souvenir de son prénom, ou savoir ce qu'elle doit faire maintenant, elle se redresse aussi vite qu'elle le peut, et se met à courir, sans regarder la direction qu'elle prend, sans même ouvrir les yeux.

Elle n'a de toute façon qu'une chose en tête.

Fuir.
Revenir en haut Aller en bas
Tobias Clearwater

The shadow that never hides


Tobias Clearwater

Messages : 196
Date d'inscription : 20/05/2010
Age : 37
Statut : Célibataire

Curious, a bit ?
Logement : 012, Ozalee
Relationships :

(tobias) The hero saving lives in the dark. _
MessageSujet: Re: (tobias) The hero saving lives in the dark.   (tobias) The hero saving lives in the dark. EmptyMer 27 Avr - 10:58

La vie de Tobias avait beau avoir basculé le jour où il avait rencontré Frieda Ellerby, il n’en gardait pas moins la tête froide. Faisant fi des rumeurs et des regards désapprobateurs, il avait continué sa vie presque comme s’il n’était pas le père d’un petit être si minuscule qu’il craignait de l’abimer, rien qu’en la regardant. Ce coup du sort aurait pu s’avérer un véritable fardeau, un poids qu’il n’aurait pas trop su comment gérer mais contre toute attente, cette nouvelle vie avait éclairé bien des aspects de celle du jeune homme. Il s’était découvert un amour filial inconditionnel qui l’avait poussé à refuser qu’on lui enlève sa fille. Lui qui pensait pouvoir la regarder partir avec d’autres sans ciller – après tout, Frieda et lui n’avaient aucun sentiment l’un pour l’autre – et retourner à son existence rebelle. Au lieu de quoi, il s’était vu sombrer dans une contemplation révélatrice, en regardant la fillette dormir parmi les autres bébés de l’Eagle River’s Hospital. Ses parents n’avaient pas compris. D’ailleurs, personne n’avait compris, à son avis. A part Tallulah, mais elle, c’était différent. Les gens l’avaient interrogé, à un tel point qu’il s’était dit qu’à voir leurs questions intempestives et leurs mines peu convaincues, ils doutaient fortement de sa capacité à s’occuper d’un autre être que lui. Surtout vu son tempérament. Oui, il l’avait entendue, cette réflexion, et il avait serré les poings et les mâchoires, mais il n’avait rien dit. A quoi bon ? Il serait toujours perçu comme la brute épaisse de la réserve. Il s’en contrefichait, en général, mais là, qu’on remette en cause sa décision, sous prétexte qu’il risquait de faire du mal à la petite métisse, il voyait rouge. Ils ne pouvaient pas comprendre, ils ne pouvaient pas savoir comment il s’était senti en réalisant qu’elle était sienne. Ils ne pouvaient pas savoir que son cœur avait fondu comme neige au soleil en la voyant bailler et étirer ses petits doigts potelés. Il n’avait même pas réfléchi plus loin que cela, d’ailleurs. Comme n’importe quel père normal, il était tombé amoureux de sa fille et avait ressenti ce besoin pressant et profondément enfoui en lui de la protéger, pour que jamais rien ne lui arrive de mal. Et comment pourrait-il exercer cette protection rapprochée si elle était confiée à d’autres ? Alors il avait dit non. Il avait refusé net qu’un joli couple de parents emporte son trésor. Il avait signé les papiers sur un coup de tête, avait reconnu la petite comme étant sa fille et Chenoa Clearwater était officiellement sa fille, sa gamine, son cœur, son avenir. Plus rien, ou presque, ne comptait en dehors d’elle. Qui aurait cru qu’une enfant parviendrait à métamorphoser le justicier de l’ombre de Ruby Creek Falls ?
Ses parents s’étaient montrés d’un soutien étonnant. En réalité, tout comme Tobias, il n’avait fallu qu’un coup d’œil en direction de leur petite-fille pour que tous leurs a priori disparaissent comme par magie. En un éclair, la gamine était devenue leur joyau et leur plus grande fierté. Quant aux circonstances de sa naissance, c’est comme si elles ne les avaient jamais rebutés. Le jeune ouvrier n’avait donc plus rien à craindre : il pouvait quitter la réserve sans craindre pour la sécurité de Chenoa et partir sur les chantiers où même le bruit infernal des marteaux-piqueurs ne parvenait pas à sortir les gazouillis de sa fille de sa tête.
Ce soir-là, Tobias s’était octroyé une soirée de libre. S’il aimait déjà profondément sa fille, il devait avouer être épuisé par ses cris et ses pleurs nocturnes. Lui qui avait bien besoin de tout son sommeil pour pouvoir être efficace sur le chantier se voyait épuisé par le manque de repos qu’il trouvait la nuit. Sa mère avait dès lors proposé de garder sa petite-fille le temps qu’il s’aère l’esprit et il n’avait pas fallu beaucoup insister pour que Tobias accepte avec gratitude cette offre. Pourtant, au lieu de rentrer directement chez lui, ce soir-là, il avait décidé d’aller faire un tour. Se reposer signifiait également prendre l’air et depuis la naissance de Chenoa, les promenades dans les forêts alentours s’étaient passablement réduites. Alors il avait opté pour aller faire un tour à Wingapo, saluer ses amis et boire un verre parmi les siens. Il aurait pu aller à Ruby Creek Falls mais comme il n’était pas spécialement accueilli avec le sourire, sauf par Alastor, qui se contrefichait complètement des étiquettes, il ne voyait pas l’intérêt d’aller s’immerger dans la population locale qui était parfois bien tendue à son égard. Il quitta le bar indien après y avoir passé deux bonnes heures en compagnie d’un ancien camarade d’école et il reprit sa voiture, prenant la direction de la ville plutôt que de rentrer directement à Ozalee.
Quelle raison le poussa à faire cela ? Il ne le sut pas. Rien ne l’attendait en ville, rien n’y était ouvert en dehors des restaurants et bars et l’endroit n’était pas vraiment idéal pour une promenade improvisée en pleine nuit. On penserait sûrement qu’il cherchait les ennuis ou venait venger quelque rebuffade vis-à-vis des siens. Quoi qu’il en soit, s’il n’avait pas pris cette décision, il n’aurait certainement pas assisté à la scène qui allait lui sauter au visage. Il serait rentré chez lui, inconscient qu’à quelques kilomètres de là, une jeune femme passait les pires heures de sa vie. Il ne l’aurait su que plus tard et qu’aurait-il ressenti ? Il n’était pas proche d’elle, ne la côtoyait pas vraiment, tout en sachant parfaitement qui elle était – en même temps, qui ne connaissait pas Virginia Callaghan. Il aurait été choqué mais pas surpris. C’est bien le sort qui était réservé à certaines jeunes femmes de son peuple. Le fait qu’elles soient jolies et gracieuses était-il une excuse pour que des bêtes s’acharnent sur elles, les humilient, les battent et violent leur intimité ? De quel droit prenaient-ils possession d’un corps qui n’était pas le leur ? Et le fait qu’il soit tout récemment devenu père intervint-il dans sa réaction en voyant la violence avec laquelle la jolie brune était plaquée au sol ? Probablement. Même s’il aurait goûté à cette même bile s’il n’y avait pas eu Chenoa. Parce qu’il avait beau sembler mauvais aux yeux de beaucoup, Tobias n’était pas méchant ni violent à l’égard des femmes. Jamais il ne comprendrait qu’on s’en prenne à elles, les prunelles de la planète. Alors oui, quand il assista à l’agression de Virginia Callaghan, le sang de Tobias ne fit qu’un tour.
Il errait dans les rues désertes, une main sur le volant, le bras libre accoudé à sa portière alors qu’il se mordillait le bout des doigts comme à chaque fois qu’il était perdu dans ses pensées. Il n’avait pas envie de rentrer. C’était aussi simple que ça. Il ne faisait pas attention à ce qui se passait sur les côtés, seule la route qui s’élançait devant lui semblait capter son attention mais le mouvement brusque qu’il perçut, à une certaine distance, l’alerta. Ses yeux cessèrent d’être fixes alors que son attention se focalisait à nouveau sur le présent et il cessa de se ronger les ongles, se penchant légèrement en avant, les sourcils froncés, pour distinguer l’origine des mouvements. A première vue, il s’agissait d’un couple en train de se disputer et il se serait probablement arrêté à ce jugement s’il n’avait noté l’heure tardive et le fait qu’il était trop tard pour que ce soit normal. La position de la jeune femme était loin d’être naturelle et Tobias, en réalisant ce qui se passait sous ses yeux, sentit son corps réagir avant même que son esprit ne se mette en marche. Une douche froide vint glacer son sang et il arrêta le véhicule sans même prendre le temps de couper le moteur, sauta en bas de son siège et contourna l’avant du pick up pour se jeter sur la silhouette qui brutalisait les jambes dénudées de la jeune femme. Il ignorait encore qu’il s’agissait de la star locale, qu’il s’agissait de Virginia Callaghan, jeune femme assurée et entourée. En réalité, tout ce qui lui importait à l’instant, c’était d’écarter ce monstre de sa victime et c’est donc avec une force accrue par le dégoût qui avait envahit son esprit qu’il attrapa l’inconnu par le col de sa veste avant de le balancer sur le côté. Fou d’une rage insoupçonnée, Tobias laissa la violence qui grondait en lui faire surface et ne retint aucun de ses coups, alors qu’il assommait l’agresseur de coups de poings et de coups de pieds. Jusqu’à ce que le corps retombe, inerte, ensanglanté. Tobias n’avait jamais fait preuve d’une telle haine. C’était une chose de venger une agression déjà passée, c’en était une autre d’interrompre celle qui était en cours. Essoufflé, il regarda le visage tuméfié qui lui faisait face, les bulles de sang qui éclatait sous les narines de Barry. Il baissa les yeux sur ses mains abimées par les coups et tourna lentement la tête, attiré par l’agitation dans son dos. Son cœur eut un raté en voyant qu’il s’agissait de Virginia, il se brisa totalement en voyant l’air dévasté qui ravageait ses traits alors qu’elle prenait la fuite, à moitié dénudée, les vêtements ne ressemblant plus qu’à des guenilles, le sang recouvrant sa peau pâle. Incapable de la laisser disparaitre dans un tel état, Tobias se redressa, fit abstraction de ses jambes flageolantes, et il partit à la poursuite de la jeune femme, conscient que cela risquait de la terroriser davantage mais ses grandes jambes d’Indiens eurent tôt fait de couvrir la distance qui le séparait de la fuite pitoyable de ce corps en détresse. A cours de mots, à cours d’idées, faute de savoir quoi faire, il l’arrêta en l’attrapant par le bras et l’attira à lui, l’immobilisa contre son torse, troublé par les tremblements nerveux de Virginia. Il resserra son étreinte pour l’empêcher de fuir à nouveau. Il ne pouvait pas comprendre sa souffrance, sa terreur. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était l’empêcher de s’évanouir dans la nuit dans un tel état.

« C’est fini » souffla-t-il en maintenant son visage contre lui en pressant sa paume contre la chevelure emmêlée de la chanteuse. « C’est fini… »

Que pouvait-il dire d’autres, il n’y avait rien à dire. Il était arrivé, probablement trop tard, mais il était arrivé, et ce sombre connard paierait pour ce qu’il venait d’infliger à la jeune femme, qu’il soit ivre ou non, il n’avait aucune excuse.
Revenir en haut Aller en bas
Virginia Callaghan

over the rainbow •• But you don't really care for music. Do you ? (Bitchy admin)

Virginia Callaghan

Messages : 1786
Date d'inscription : 19/05/2010
Age : 36
Statut : Célibataire

(tobias) The hero saving lives in the dark. _
MessageSujet: Re: (tobias) The hero saving lives in the dark.   (tobias) The hero saving lives in the dark. EmptyMar 17 Mai - 21:02

Virginia Callaghan était selon les habitants de Ruby Creek Falls quelqu'un de fort que rien ne pouvait ébranler. Elle pouvait travers les pires tempêtes, nager à contre courant ; des remarques en tout genre pouvaient pleuvoir sur elle, rien ne pouvait empêcher la jeune femme de garder la tête hors de l'eau. Elle n'était pas invincible, bien évidemment, mais pour eux, la jeune femme se remettrait toujours de ce qui lui arriverait. Après tout, n'était-elle pas celle qui avait élevé son frère alors qu'elle n'était qu'une adolescente tout en prenant soin de sa maman ? N'arrivait-elle pas à allier passion et métier pour permettre à sa famille de survivre tout en n'oubliant pas qui elle était ? N'avait-elle pas toujours un sourire franc pour venir éclairer son visage ? N'assumait-elle pas toutes les responsabilités qui auraient du incomber à sa mère sans jamais s'en plaindre – ou si peu ? N'était-elle pas la première prête à participer aux activités de la ville et à y mettre l'ambiance en compagnie de son compère Compton ? Oui, aux yeux des habitants de Ruby Creek Falls, la jeune femme faisait partie des personnes que personne ne pourrait jamais à abattre, pas même la vie.
Et cela se comprenait d'ailleurs parfaitement. La jeune femme avait traversé plus de choses à son âge que personne ne devrait jamais avoir à en traverser dans sa vie. Pourtant, elle prenait toujours la vie du bon côté, et si cela jouait peut être sur son tempérament détaché, qui cherchait à s'amuser avant de s'engager, on ne pouvait pas dire que la jeune femme se servait de son histoire pour expliquer son comportement – au contraire, à vrai dire. Cela aurait été très facile, pourtant. Se faire plaindre, soupirer, se sentir extrêmement malheureuse. Mais ce n'était pas dans son tempérament. Malgré ce qu'elle avait du gérer, Virginia Callaghan avait toujours été très entourée, et ne se considérait vraiment pas à plaindre comparée à d'autres personnes. Du moins, c'était ainsi qu'elle voyait les choses. Mais s'imaginait-elle seulement qu'un malheur allait venir s'abattre sur elle ? S'imaginait-elle seulement d'à quel point la vie pouvait-elle être cruelle, même envers ceux qui ne le méritaient pas ? La jeune femme en avait une petite idée, c'était certain. Il suffisait de prendre en exemple le glissement de terrain qui s'était abattu sur la ville environ dix mois auparavant. Des milliers de vie avaient été chamboulées ; quelques dizaines de personne avaient perdu la vie, et tous les habitants sans exception avaient été choqués. Mais un élan de solidarité s'était emparé de la ville, et c'était honnêtement ce que Virginia en retenait. Peu importe ce qu'elle traverserait, elle aurait toujours ses pilliers : Victoria, Ned, et Orlando. Peu importe ce que la ville traverserait, les habitants n'hésiteraient pas une seule seconde à se réunir, et à s'allier pour lutter contre les tempêtes – tant littérales qu'au figuré – qui viendraient s'abattre sur leur ville bien aimée.
C'est donc avec l'inconscience, et l'innocence de son âge, sans aucun doute, que Virginia pensait que le bonheur qui éclairait sa vie à l'heure actuelle ne ternirait jamais, et que rien ne pouvait jamais vraiment chambouler la stabilité qu'elle avait acquis tout au long de son adolescence et plus particulièrement ses dernières années. Du moins, quand Ned ne s'amusait pas à leur faire des frayeurs en lui voyant des vidéos de ses « exploits », et en démontrant – selon Virginia – à quel point elle avait raison de passer son temps à s'inquiéter pour lui. Evidemment, ce n'était pas nécessairement à un point dramatique, la jeune Callaghan restait quelqu'un de réaliste à ce sujet – après tout, elle avait fait les mêmes âneries que lui à son âge, et continuait même de les faire pour certaines d'entre elles. Mais la jeune femme ne dormait sur ses deux oreilles que lorsqu'elle savait Ned rentré au bercail, et entier. Malgré son esprit casse-cou, ce dernier avait l'amabilité de rester un minimum raisonnable, et c'était probablement la raison pour laquelle sa soeur ne l'avait pas encore séquestré à la cave. Mais d'une manière générale, comme la plupart des habitants, Virginia ne pensait pas que quoique ce soit puisse s'abattre sur elle qui n'est de conséquence désastreuse sur ce qu'elle était, sur sa vision des choses, et des personnes, en général. Grave erreur, cependant.

Mais qui irait s'imaginer quelque chose pareil ? Il ne s'agissait pas d'un viol. Pas d'un point de vue légal en tout cas. Sans pénétration, il ne s'agit « que » d'une agression sexuelle. Pour la victime, ce ne sont que les mots qui changent. Viol, agression sexuelle, … rien ne changeait vraiment du point de vue de la personne qui avait du subir ces sévices. La douleur était la même. Il n'y avait aucun réconfort dans l'idée d'avoir échapper au « pire » car pire était tout simplement inimaginable. Ce que ressentait la chanteuse du Dukes en un tel moment était tout simplement indescriptible. Ce n'était pas une entaille, ou une coupure. Ce n'était pas une plaie à vif, ce n'était pas comme si on lui avait enlevé la peau pour laisser sa chair à l'air libre. Ce n'était probablement pas non plus un couteau que l'on remue dans la plaie, ni même une balle en plein coeur. C'est sûrement quelque chose de bien plus fort. Virginia n'avait pas connu de telles blessures sur son corps – exceptées entailles et coupures mais qui n'en connaît pas ? -, mais elle était certaine qu'aucune douleur ne pouvait égaler la panique, la rage et la peine qui la traversaient en ce moment même. C'était tout simplement impossible. Chaque partie de son corps tremblait, souffrait, saignait. Chaque morceau de son âme s'effritait, s’égrainait, se déchirait. Du moins, c'était cette impression qu'elle avait. Mais la jeune femme ne savait plus vraiment où elle était, ni même qui elle était. Elle ne pensait qu'à courir, le plus loin et le plus vite possible. S'éloigner tant de ce monstre que de cet endroit. S'éloigner de la réalité, aussi parce qu'elle était bien trop horrible pour être réelle. C'était un cauchemar. Littéralement. Cela ne pouvait tout simplement pas être vrai, et encore moins dans une ville comme Ruby Creek Falls. Elle espérait – si elle en était seulement capable – se diriger vers les montagnes. Elle n'osait pas vraiment ouvrir les yeux sans se l'expliquer, mais il fallait absolument qu'elle se retrouve dans les montagnes. C'était le seul endroit où elle s'était sentie en sécurité au décès de son père. C'était le seul endroit qui pourrait peut être la sauver. Même si pas du tout en réalité, elle en avait bien cosncience. Mais elle avait l'impression que si l'on l'achevait sur place, cela la laisserait indifférente. Et Virginia avait tout sauf un tempérament suicidaire. Elle était d'ores et déjà entrain de se perdre, et plus les secondes s'écoulaient, plus elle avait l'impression de s'éloigner de la personne qu'elle était.
La force laquelle avec un bras agrippa et l'attira vers la personne lui fit pousser un cri d'effroi. Il n'y avait pas de réelles violences dans ce geste, une certaine fermeté sans aucun doute, mais aucune violence, aucune haine. Pourtant, la jeune femme sentit le peu de force qu'il lui restait abandonnait son jambe et elle vacilla violemment. Elle aurait probablement heurté le sol avant même de se rendre compte qu'elle tombait si ce jeune homme ne l'avait pas tenu aussi fermement, ni serré dans ses bras. Elle tremblait comme une feuille, littéralement. Elle tentait de se contrôler. Elle n'avait aucune idée de la personne, et même si il ne semblait pas à même de vouloir lui faire du mal, il fallait qu'elle reprenne des forces, qu'elle se stabilise, qu'elle arrête de trembler si elle voulait être capable de se défendre au moment où cette personne essayait d'agir. Ses tremblements dissimulèrent d'ailleurs un mouvement de panique lorsqu'elle sentit une main exerçait une pression sur son crâne mais lorsque la jeune femme reconnut la voix familière de Tobias Clearwater, tous les tremblements s’arrêtèrent, ainsi que le cerveau de la jeune femme. Stoïque, l'idée qu'il puisse être complice lui traversa l'esprit un millième de seconde. Pensée totalement ridicule et injuste. Virginia s'en rendit bien rapidement compte ; si elle ne s'était jamais particulièrement entendue avec Tobias, ce dernier n'était pas pour autant quelqu'un de cruel ou qui pouvait lui souhaiter du mal. Loin de là, elle réalisa probablement qu'il était celui qui lui avait permis de s'échapper. Elle resta ainsi figé quelques secondes, son corps régulièrement parcouru de sanglots, jusqu'à ce qu'elle trouve la force de s'éloigner de cette présence chaleureuse et réconfortante. Quelque chose lui soufflait que Tobias était la dernière personne qui la toucherait que ce soit de près ou de loin avant un long moment.
Elle ne saurait dire si c'était au bout de plusieurs minutes, de plusieurs secondes ou même de plusieurs heures, mais la jeune femme finit par s'écarter. Elle vit Tobias amorcer un mouvement en sa direction – ou peut être n'était-ce qu'une illusion ? - et ordonna sur un ton plus suppliant qu'autoritaire : « Ne me touche pas ! ». Il ne lui faisait pas peur, étrangement. Elle aperçut dans son champ de vision périphérique le corps de Barry inanimé et rougi, et c'est sans doute ce qui provoqua l'élan de confiance que la jeune femme eut en Tobias. Elle aurait confié sa vie entre ses mains sans aucune hésitation. Ne venait-il pas de lui sauver la vie, d'ailleurs ? Les larmes semblant s'être définitivement arrêtées de couleur, la jeune femme tenta de dissimuler ce qu'elle pouvait de son corps avec ses bras, puis prit la parole, sachant pertinemment qu'elle devait être courte – sa gorge était bien trop serrée pour qu'elle puisse faire une phrase entière. « Merci. » Il n'y avait rien d'autre à dire de plus. Tobias avait gagné sa reconnaissance éternelle, elle en avait parfaitement conscience. Mais pour le moment, elle ne se sentait pas la force de se montrer reconnaissante. Elle n'avait qu'une seule envie : se terrer dans un trou, et attendre que la douleur passe. Le regard identique à celui d'un enfant qui aurait perdu son chemin, l'innocence en moins, le visage et l'âme meutris en plus, Virginia fixa Tobias, attendant qu'il décide de la suite des événements. Ou en tout cas, qu'il lui suggère la marche à suivre.


(si tu lis avant que j'ai le temps de relire - MEA CULPA !)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé






(tobias) The hero saving lives in the dark. _
MessageSujet: Re: (tobias) The hero saving lives in the dark.   (tobias) The hero saving lives in the dark. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

(tobias) The hero saving lives in the dark.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
R U B Y C R E E K F A L L S :: WHEREABOUTS :: Lieux divers-