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 never meant to let you in.

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Virginia Callaghan

over the rainbow •• But you don't really care for music. Do you ? (Bitchy admin)

Virginia Callaghan

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MessageSujet: never meant to let you in.   never meant to let you in. EmptyVen 13 Mai - 20:44

Elle aurait du aller chercher les résultats depuis deux semaines au moins déjà. Mais en toute honnête, c'était plus ou moins sorti de la tête de la jeune femme. La douleur mentale que ressentait Virginia Callaghan avait au moins l'avantage de lui épargner de s'inquiéter de ses résultats médicaux. C'était la routine. N'importe qui subissait un viol devait les faire, juste au cas où, juste pour vérifier que les choses ne peuvent pas être pires qu'elles ne le sont déjà. La jeune femme voyait difficilement comment elles auraient pu être pire, en toute honnêteté, mais si les médecins le disaient... Ils devaient savoir de quoi ils parlaient, nécessairement. Fatiguée, nerveuse, et tentant de faire bonne figure, Virginia prit soin de se peigner convenablement ce matin-là avant de réunir ses cheveux en un rapide chignon. Elle abandonna l'idée de se maquiller, mais n'enfila pas le jogging dans lequel elle avait passé tout son temps – ou presque – depuis l’agression pour un vieux jean, et un des hoodies de Orlando. D'un geste aussi las que lent, elle passa une main sur son visage, ravie de ne plus y voir aucun bleu, mais les sentant pourtant toujours autant présent. Poussant un long soupir, ses deux mains vinrent s'accrocher au lavabo de la salle de bain de son meilleur ami. Une crise d'angoisse, une de plus. Elle sentit sa respiration s'alourdir, se faire plus difficile, et puis la voix de Orlando raisonna de la pièce d'à côté, et la jeune femme tenta de se re-saisir. Après avoir dégluti, elle sortit de son désormais endroit fétiche, et rejoint son meilleur ami. « Excuse-moi. Je ne t'ai pas entendu. » Orlando ne la croirait pas, elle le savait, mais il ne ferait pas la réflexion pour autant. Et ça, Virginia le savait tout aussi bien. Elle s'assit sur le lit, veillant à ne pas être trop proche de son ami de toujours, de manière à ne pas risque de l'effleurer, mais assez pour sentir sa présence. Il répéta donc sa proposition de l'accompagner, l'unique fois où il l'avait proposé sachant pertinemment que Virginia lui aurait demandé si elle souhaitait sa présence pour le rassurer. « Non. Je préfère y aller seule. » A ses yeux, Orlando s'occupait déjà bien trop bien d'elle pour qu'elle lui impose ce genre de choses. Et si les nouvelles étaient mauvaises... Elle ne pouvait décemment pas lui imposer ça. Ni à ses autres proches, d'ailleurs. Elle n'était plus vraiment elle-même, elle avait changé, mais elle était également certaine qu'elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour annoncer à ses proches que « tout va bien », quelque soit les vrais résultats.

Une fois arrivée devant l'hôpital, la jeune femme avança aussi vite qu'elle le pouvait afin d'éviter de refaire dans sa tête le film d'une soirée qui hantait encore ses nuits, mais aussi ses jours. Elle aurait à faire au même médecin, elle le savait pertinemment, mais elle souhaitait faire abstraction de cela jusqu'à ce qu'elle se trouve dans son bureau afin de pouvoir au moins parcourir le hall de l'hôpital sans avoir de crises d'angoisse, et de crises de larmes – crises qui étaient encore bien trop fréquentes pour l'impatiente qu'était Virginia Callaghan. D'une voix terriblement posée pour l'énergique que la jeune femme était sensée être, elle précisa son heure de rendez-vous, le nom de son médecin, puis le sien. A l'air désolée que prix l'assistance médicale, Virginia comprit qu'elle savait. Etait-ce la première choses inscrite dans son dossier ? Elle se mordit la langue pour réprimer une réaction aussi physique que verbale, et acquiesça d'un signe de tête lorsque la jeune femme lui demanda de patienter. Elle avait attendu un peu plus d'un mois maintenant ; ce n'était pas quelques minutes de plus qui allaient la déranger. Au contraire, même quelque part. Rapidement, une fois familière retentit, bien que ne s'adressant pas particulièrement à elle, Virginia leva légèrement la tête mais n'y prêta plus d'intérêt que cela. Le fait que Jaden Lington soit dans les parages n'impliquait rien de particulier, finalement. Ces derniers ne s'étaient maintenant pas parlés depuis des mois, se contentant d'un signe de tête lorsqu'ils étaient amenés à se croiser. Leur dispute était ridicule, elle en avait parfaitement conscience. Elle était partie de rien – même si Jaden en était l'instigateur, Virginia avait répondu – et ils ne s'étaient pas parlés depuis bien trop fiers pour s'excuser. Il lui avait manqué dans un premier temps, évidemment. Mais la jeune femme avait fini par s'y faire, et ne penser plus à lui qu'en de rares occasions. Une relation comme celle qu'ils avaient eu était de toute façon vouée à l'échec. Elle reposa rapidement le regard sur la fenêtre, sachant pertinemment que quand bien même il la voyait, il passerait son chemin. Il n'avait de toute façon aucun moyen qu'il sache ce qui lui était arrivé. Il était urgentiste, et son cas n'était pas terriblement compliqué. Rien ne justifiait que son médecin parle de son cas avec des collègues, ou en tout cas, ne cite son nom. Elle avait longuement insisté là dessus. Un minimum de personnes devait être au courant. « Melle Callaghan ? » appela la secrétaire. Une fois Virginia au bureau, elle lui expliqua qu'un revirement de situation avait lieu. « Docteur Brenston ne sera pas disponible avant plusieurs heures, il vient d'être appelé pour une urgence. Il a confié votre cas au Docteur Lington. » La jeune femme ferma les yeux, espérant que quand elle les rouvrirait, elle découvrait qu'elle venait simplement de s'assoupir.
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Jaden Lington

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MessageSujet: Re: never meant to let you in.   never meant to let you in. EmptyDim 15 Mai - 17:11

Son bipper vibra deux fois et il le décrocha de son tablier pour regarder le numéro à composer. C'était le bureau des infirmières. Il soupira et regarda son bol de soupe avec un air désespéré. Il n'avait rien avalé depuis plus de douze heures et chaque fois qu'il pensait avoir un moment de répit, il était appelé pour une urgence ou une visite. Il composa le numéro et retint un soupir lorsqu'on lui demanda d'aller remplacer le Dr Brenston pour ses consultations. Il se leva et alla vider la soupe dans l'évier en se demandant déjà quand il aurait une prochaine occasion d'avaler quelque chose. Il n'avait pas vraiment d'appétit, mais il sentait ses forces le quitter doucement à mesure que les heures s'écoulaient. Il se contenta d'un verre d'eau pour se remplir l'estomac et se donner l'illusion qu'il avait mangé. Bien piètre stratagème qu'il mettait en oeuvre depuis trop d'heures déjà. Il regarda sa montre. Dix heures trente du matin. Il était arrivé pour prendre son service la veille à dix-huit heures. Une infirmière le salua lorsqu'il sortit de la salle de repos, un collègue s'étonna de le voir encore là. C'était son difficile quotidien depuis quelques mois. Il n'était encore qu'un interne et aurait dû avoir des horaires plus faciles, et beaucoup moins de responsabilités aussi, mais il se trouvait dans un hôpital en cruel manque de personnel et on mettait tout le monde à profit. Même des internes. Il avait fait ses premiers pas dans un environnement hostile. Ses supérieurs n'appréciaient guère d'avoir à transmettre leur savoir à un petit con d'Anglais. Ils ne lui avaient jamais dit clairement, mais leur attitude à son égard et les bruits de couloir les avaient trahis. Il avait eu beaucoup de mal, au début, à tolérer tout cela, mais il avait fini par passer au-dessus de ces bassesses. Il s'était fait une petite place au service des urgences, mais il lui arrivait de suivre les résidents dans leurs visites quotidiennes et leurs consultations. C'était le cas aujourd'hui, même s'il avait pris son service normal aux urgences la veille au soir. Il avait dû remplacer tel docteur occupé au bloc et incapable de mener ses consultations ou prendre le relais aux urgences pour aider un autre interne surmené. Tôt ce matin, c'était le dit interne qui était venu lui prêter main forte. Lui avait eu plus de chance, il avait pu repartir.

Des cernes violets sous les yeux, Jaden se dirigea vers le bureau des infirmières pour prendre connaissance de l'horaire des rendez-vous de Brenston. Cet homme était un très bon médecin et Jaden avait beaucoup appris à ses côtés. Carla, l'infirmière qui lui fit un topo de la situation, s'excusa d'avoir à imposer à Jaden toutes ces heures supplémentaires et lui promit qu'il pourrait rentrer dès qu'un médecin serait libre. Autant dire pas tout de suite, songea l'Anglais avant de prendre le chemin du cabinet de Breston au deuxième. Dans les couloirs, il salua quelques patients qui faisaient de petits pas hésitants sur le sol en linoléum un peu usé. Il finit par atteindre le bureau et s'y installait lorsque la secrétaire du Dr Brenston entra pour lui donner les dossiers des patients ayant rendez-vous. Elle mentionna que son premier patient attendait et lui tendit une fiche de résultats d'analyse de sang. Machinalement, le jeune homme parcourut les données. La secrétaire fit entrer la patiente. Jaden leva les yeux et s'apprêtait à lancer un bonjour poli lorsque son regard tomba sur Virginia Callaghan. Elle était brune, pâle et avait l'air atrocement triste. Il n'avait pas fait attention au nom sur la fiche résultats, aussi fut-il d'autant plus surpris de voir la jeune femme s'avancer vers lui. Son bonjour resta coincé dans le fond de sa gorge tant la surprise le déstabilisa. Cela faisait des mois qu'ils ne s'adressaient plus la parole et se comportaient comme de parfaits étrangers. Ils se contentaient d'un simple signe de la tête lorsque le destin faisait se croiser leur chemin, mais c'était bien loin de ce qu'ils avaient pu connaître auparavant. Et tout cela c'était sa faute. Ils s'étaient disputés et Jaden avait dépassé les limites. Il avait dit des choses qu'il ne pensait pas et c'était montré atrocement et gratuitement méchant. Il avait conscience d'avoir blessé Virginia et il s'en voulait, d'ailleurs, il ne savait pas bien ce qui lui avait pris. Il avait longtemps hésité à aller lui présenter des excuses, mais l'attitude froide qu'elle prenait lorsqu'il s'approchait d'elle avec l'intention de s'excuser le rebutait toujours. Sa fierté aidant, il n'avait pas fait plus d'efforts que cela pour restaurer un semblant d'amitié, ou du tout moins de bon voisinage. Et puis c'était plus facile ainsi d'oublier l'importance qu'elle avait prise peu à peu dans sa vie. C'était la peur de ses sentiments qui avait guidé ses paroles lorsqu'ils s'étaient disputés. Jamais personne n'avait pris autant de place sans sa vie et il n'avait jamais ressenti ce qu'il ressentait pour Virginia. Il avait peur, réellement peur, de s'engager dans une relation, peur d'être détruit comme il avait vu ses parents se détruire l'un l'autre au nom d'un amour qu'ils n'étaient même pas certains de ressentir. Cela faisait donc bien longtemps qu'il n'avait vu Virginia, et pour tout dire, il s'était enfoncé dans le travail pour l'oublier plus facilement. Jamais il n'aurait cru la revoir à l'hôpital.

Pendant tous ces mois, Jaden avait fait passer sa carrière devant tout le reste, passant de moins en moins de temps en ville. Le peu de temps qu'il passait en dehors des salles d'urgences ou des couloirs de l'hôpital, il l'avait passé en compagnie de Gemma ou de l'un ou l'autre interne. Il avait mis tout le reste entre parenthèse. Il n'était plus au courant de ce qu'il se passait en ville comme lorsqu'il traînait au Dukes ou dans les endroits plus fréquentés. Pendant un instant, alors qu'il demandait poliment à Virginia de prendre place, il réalisa. Les résultats des analyses. HIV, hépathites, MST, grossesse... et son air brisé, sa pâleur, ses vêtements larges... Il leva les yeux vers la jeune femme, bouche bée. Décidément, pour leurs "retrouvailles" il n'avait pas réussi à aligner deux phrases et les circonstances étaient particulièrement difficiles. Il ne savait pas quoi dire, ni comment le dire. Il se pencha à nouveau sur les résultats. HIV: négatif. Hépathites: négatif. Pas de MST. Elle n'était pas enceinte non plus. Au moins, il n'avait pas de mauvaise nouvelle à lui annoncer.

" Les résultats sont tous négatifs. " Sa voix semblait lointaine. Il avait pris un ton neutre, incapable de savoir comment lui adresser la parole comme il se devrait. Il se doutait que si elle était là devant lui dans cet état, à attendre de tels résultats, ces derniers mois avaient dû être très difficiles pour elle. Il déposa le dossier sur le bureau. " Oh mon Dieu, Virginia, je... est-ce que tu vas bien? " Il eut un rire nerveux. Non, bien sûr qu'elle n'allait pas bien. Comment pourrait-elle aller bien si elle s'était faite agresser. " Je suis vraiment désolé... " Il aurait voulu pouvoir dire quelque chose de plus sensé, mais il était tout bonnement incapable de réfléchir. S'imaginer qu'un homme avait pu la violer, lui faire du mal... c'était tout simplement intolérable.
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Virginia Callaghan

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Virginia Callaghan

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MessageSujet: Re: never meant to let you in.   never meant to let you in. EmptySam 25 Juin - 21:39

Ce que craignait le plus Virginia n'était pas d'avoir attraper une MST, le SIDA, ou une autre maladie tout aussi dangereuse, ou mortelle. C'était pour la plupart des maladies avec lesquelles on pouvait désormais vivre de nombreuses années pour peu qu'on se soigne correctement. La jeune femme, désormais brune, était sincèrement effrayée, cependant, à l'idée de pouvoir être enceinte. Aucune pénétration n'avait en soi eu lieu. Elle avait pris toutes les précautions possibles a posteriori, notamment la pilule du lendemain, mais aucune protection n'était fiable à 100%. Si cette éventualité se réalisait, la jeune femme n'était absolument pas certaine qu'elle pourrait avorter. En soit, c'était un droit pour lequel elle était. Le droit à l'avortement était pour elle quelque chose de fondamental, dont toute femme devait absolument disposer, mais elle n'était pas certaine d'être capable d'exercer ce droit. C'était une décision qui s'avérerait plus que difficile, et en toute honnêteté, la jeune femme espérait ne pas y être confrontée. Ele devrait bien évidemment réfléchir à sa maturité, à la réalité financière de sa situation, mais surtout, difficulté que n'avait pas la majorité des jeunes femmes qui se trouvaient confronter à un tel choix, si elle sentait capable d'élever l'enfant de cette personne. Il n'y avait que très peu de chances que ce soit le cas, et pourtant, c'était quelque chose qui terrorisait sincèrement la jeune femme. C'était d'ailleurs un des rares sujets lié à son agression qu'elle avait osé aborder avec Orlando. Il avait su la rassurer, lui expliquant combien il était tellement impossible que cela arrive, mais cela ne durait jamais longtemps, et maintenant que Virginia n'allait plus tarder à se trouver face aux résultats, cette irrationnelle inquiétude se faisait plus fort que jamais. Elle espérait sincèrement que le médecin qu'elle rencontrait ne serait pas du genre à faire durer le suspense d'une manière ou d'une autre, car elle ne le supporterait pas. Elle avait l'impression depuis trop longtemps maintenant, même si cela ne faisait que quelques semaines, de passer son temps à attendre : attendre que la douleur passe, que les résultats tombent, que tout cela s'efface de sa mémoire... Alors, maintenant que l'heure de vérité approchait, Virginia était impatiente.

Pourtant, elle oublia l'espace d'une seconde – deux, tout au plus – ce qu'elle était venue faire ici lorsque le visage de Jaden entra dans son champ de vision. Il était la dernière personne qu'elle s'était attendue à voir icI. A vrai dire, elle n'avait plus pensé à lui depuis des semaines – ne le voyant plus en ville depuis quelques mois, elle était convaincue qu'il avait quitté le pays pour retourner dans son Angleterre natale, ou pour retrouver sa soeur. Elle nota rapidement que ces traits semblaient fatigués, mais simplement pour se rappeler qu'elle était très probablement loin d'avoir meilleure mine. Peu lui importait à vrai dire. Tout comme lui importait peu que Jaden soit celui qui la délivrerait de son épée de Damoclès – ou lui exploserait sur le crâne, selon les résultats. Cela aurait dû la toucher, elle le sentait. Il y avait une infime part d'elle que cela dérangeait. Mais honnêtement... elle voulait simplement en avoir fini avec ce rendez-vous et pouvoir rentrer chez elle – ou plus exactement, chez Orlando, la jeune femme n'avait pas encore eu le courage de retourner voir Ned. Revoir le jeune homme ne la touchait même pas plus que ça, elle n'avait pas envie de prolonger le temps en sa compagnie, ni même de l'écourter. Il était abstrait dans cet événement, comme si elle ne le connaissait pas vraiment.
A la différence non négligeable qu'il la regardait avec un mélange de peine, de pitié, et de douleur. Quelque chose que la jeune femme ne supportait absolument pas. A chaque fois qu'elle avait l'impression de recouvrir un minimum de force, elle croisait le regard de quelqu'un qui parvenait à tout détruire. Car si le regard qu'elle portait sur elle-même était des plus désagréables, celui des autres était pire. Automatiquement, elle était placée en position de victime et Virginia avait l'impression qu'elle serait toujours ainsi, qu'il était tout simplement impossible pour elle de s'en sortir. Comment, quand après des semaines, les gens la regardaient encore comme une petite chose fragile en se demandant – leurs murmures étaient parfois tellement indiscrets – qu'à sa place, ils ne pourraient pas vivre ainsi. Pensaient-il seulement que la demoiselle vivait ? Appelait-il cela une vie ? Elle sursautait à chaque bruit trop inattendu. Elle était incapable d'avoir le moindre contact physique avec qui que ce soit sans s'y préparer psychologiquement. Chacune de ses nuits était hantée de cauchemars plus douloureux les uns que les autres – car il s'agissait de souvenirs, et non d'objets de son imagination.

Lorsqu'il lui annonça que les résultats étaient négatifs, la jeune femme acquiesça d'un signe de tête, attendant qu'une vague de soulagement s'empare d'elle. Elle put respirer un chouilla plus facilement, mais de là à ressentir un changement... Chacun de ses muscles était tout aussi tendue, elle se sentait tout aussi stressée, et son esprit tout aussi embrumé. Elle releva les yeux d'agacement, cependant lorsqu'il lui demanda si elle allait bien, et lui dit qu'il était désolé. Elle eut envie de lui demander si il était sérieux. Comment voulait-il qu'elle aille ? S'attendait-il à ce qu'elle se mette à danser sur les tables ? Ou qu'elle couche avec lui de la même manière que la première fois qu'ils s'étaient retrouvés dans cet hôpital ? Après l'avoir observé pendant quelques secondes, elle prit sur elle, et prit la parole. « Très bien. Du moins, c'est ce que semblent dire mes résultats. » Elle replaça une mèche invisible derrière son oreille, et attendit de voir si il continuait. Du moins, c'était son attention. Sans lui laisser le temps de répondre, elle lui demanda, d'un ton aussi las qu'elle lui avait répondu précédemment. « Il y autre chose, ou je peux repartir ? » Elle détestait cet hôpital, et les souvenirs qu'il ramenait à elle. Elle détestait la fragilité dans laquelle elle était enfermée lorsqu'elle était dans ce lieu. Un jour, peut être ce sentiment serait moins fort, mais cela ne semblait pas être le cas aujourd'hui. Tout aussi rapidement alors, elle continua : « Très bien. Au revoir, alors. » Fuir : c'était la seule chose qu'elle avait en tête. Alors aussi calmement que possible, elle se dirigea vers la porte afin de quitter l'hôpital, et de se réfugier aussi vite que possible.
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